REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 07 JUILLET 2011

7 juil 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 07 JUILLET 2011







En
Côte d'Ivoire, le gouvernement fixe sa feuille de route




 




RFI
online

- En Côte d'Ivoire, le séminaire qui a réuni pendant deux jours à Abidjan les 36
ministres du gouvernement Soro s'est terminé mercredi 6 juillet 2011 au soir. Le
président Ouattara avait demandé à l'équipe de Guillaume Soro « d'insuffler un
nouvel élan » au pays et de s'entendre sur la feuille de route du gouvernement
pour les six prochains mois, avant la tenue des législatives. Chaque ministre
est donc venu exposer ses projets et il a fallu faire une sélection des actions
à mener en priorité. L'objectif de ce séminaire était de hiérarchiser les
actions à mener au cours des six mois à venir. Selon le président Ouattara,
trois défis principaux sont à relever : la sécurité, la réconciliation et la
reconstruction. Dans ce dernier domaine, un programme présidentiel d'urgence de
45 milliards de F Cfa a déjà été lancé. « Cet argent existe et il est utilisé
pour toutes les actions prioritaires, comme la reconstruction de commissariats,
la réouverture d'écoles, le rééquipement d'hôpitaux, explique Bruno Koné,
porte-parole du gouvernement. Le président de la République a souhaité que les
soins médicaux soient gratuits jusqu'à ce que nos finances soient capables de
les supporter ». Mais la majorité des mesures de la feuille de route devront
être financées sur le budget de l'Etat, alors que le pays est exsangue après une
décennie d'instabilité. Le gouvernement compte aussi sur le soutien des
bailleurs de fonds. De nombreuses actions ont été envisagées, et notamment :
l'installation de garnisons, notamment le long de la frontière avec le Liberia ;
l'encasernement des soldats des FRCI  ((Forces républicaines de Côte d'Ivoire);
ou encore, sur le plan économique, l'achèvement de la réforme de la filière café
cacao, et la publication des chiffres de production des ressources pétrolières
et minières.




 




Les
exportations de cacao reprennent en Côte d'Ivoire




 





24heures.ch -

L'exportation de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial,
qui avait cessé en raison des sanctions internationales visant l'ex-président
Laurent Gbagbo, a repris hier avec le départ d'un premier navire du port
d'Abidjan. Le navire Askabat, battant pavillon turc, chargé de 1700 tonnes de
fèves brunes, est parti du port d'Abidjan hier vers 14h. Il devait rejoindre
celui de San Pedro, à 370 km à l'ouest et premier port d'exportation de cacao du
monde, où il sera chargé de 7000 à 8000 tonnes supplémentaires de cacao,
selon les services du port de la capitale économique ivoirienne. Le navire était
arrivé vendredi à Abidjan pour récupérer son chargement et son départ a été
repoussé à plusieurs reprises ces derniers jours. Il doit ensuite gagner les
Etats-Unis, selon la même source. Le café et surtout le cacao représentent
habituellement 40% des recettes d'exportations de la Côte d'Ivoire et environ
20% de son produit intérieur brut (PIB). Quelque 80% de la production du pays
est exportée vers l'Europe. La fève fait vivre des millions de personnes dans le
pays et génère environ 40% des recettes d'exportations du pays. En janvier,
Alassane Ouattara, alors reconnu président par la communauté internationale à
l'issue de la présidentielle du 28 novembre, avait appelé à un embargo sur les
exportations de cacao, afin de priver son rival Laurent Gbagbo, accroché au
pouvoir, de cette manne financière. Cet appel, appuyé par des sanctions
européennes et très suivi par les négociants, avait privé le marché du cacao
ivoirien alors que le pays, premier producteur et exportateur de la planète,
représente 35% de l'offre mondiale. Cette interdiction d'exporter avait entraîné
une très forte hausse des cours du cacao. Durant la crise postélectorale, près
de 500000 tonnes de fèves brunes s'étaient accumulées dans les ports ivoiriens
d'Abidjan et de San Pedro. Les multinationales opérant dans la filière cacao
avaient été mises sous forte pression des deux camps. Le gouvernement Gbagbo les
pressait d'exporter sous peine de sanctions, voire de saisie. Ses partisans ont
été jusqu'à brûler des tonnes de cacao devant le siège de l'Union européenne,
accusant le Vieux-Continent de néocolonialisme. Le camp d'Alassane Ouattara les
menaçait de retirer leur agrément, voire d'être poursuivies en justice, en cas
de collaboration avec l'autre camp. Au lendemain de l'arrestation, le 11 avril,
de Laurent Gbagbo, le nouveau président Alassane Ouattara avait annoncé la
«reprise immédiate» des exportations de cacao.




 





Jugement de Laurent Gbagbo: la deuxième tentation de Yao N'Dré




 




Le
Pays

 - Même si Alassane Dramane Ouattara est l'ennemi de quelqu'un, il faut que ce
dernier reconnaisse que le fils de Korogho est attaché aux valeurs démocratiques
et républicaines. Sous d'autres cieux et sous le règne d'autres dirigeants, le
Conseil constitutionnel aurait depuis longtemps changé de président, Laurent
Gbagbo aurait été livré à la justice et on ne s'embarrasserait pas de scrupules
pour le juger.  L'un des premiers obstacles juridiques qui se dressent sur le
chemin du procès en Côte d'Ivoire de Gbagbo, c'est son statut d'ancien chef
d'Etat. En plus de rendre spéciale la procédure, il se trouve que ce statut le
rend membre de fait de la juridiction qui doit le juger. En effet, selon
l'article 89 de la Constitution ivoirienne du 1er août 2000, "le Conseil
constitutionnel se compose : (...) des anciens Présidents de la République, sauf
renonciation expresse de leur part...". Une arête dont il faudra se débarrasser.
Mais ce n'est pas tout. Ladite juridiction est sous le contrôle d'un de ses
amis. Et s'il y a une personne par qui le drame ivoirien est déjà passé, c'est
bien Paul Yao N'Dré, le président du Conseil constitutionnel ivoirien. Le
premier cas de conscience qui s'est posé à lui a été l'investiture en mai 2011
de celui-là même qu'il avait déclaré perdant à l'issue de l'élection
présidentielle de décembre 2010, investissant alors Laurent Gbagbo. Sans
peut-être le savoir, il enfonçait ainsi dans la boue, la tête de son ami
Laurent. Quelques petits mois après, ce fut l'investiture de Ouattara par le
même Conseil constitutionnel. A présent, face au cas Gbagbo, que va faire Paul
Yao N'Dré ? Autorisera-t-il le jugement de celui qui l'a nommé le 8 août 2009 ?
Boira-t-il une deuxième fois et jusqu'à la lie le calice ? Pourra-t-il épuiser
sereinement les trois ans des six années qu'il doit passer à la tête de la
juridiction ? Ou démissionnera-t-il ? En tout cas, pour une seconde fois, le
scandale risque de passer encore par lui. Considéré par certains comme le
détonateur le plus explosif de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, Paul
Yao N'Dré a de fortes chances de voir sa crédibilité, déjà fortement écornée, en
pendre un sacré uppercut s'il autorise le procès de son compagnon. Mais un autre
scénario peut se mettre en scène.  En vertu des pouvoirs que lui confère la loi,
Paul Yao N'Dré peut également faire obstacle à toute requête qui viendrait à
être formulée contre l'ancien président ivoirien. Dans ce cas, Alassane Dramane
Ouattara serait victime de sa magnanimité et de son attachement au respect des
règles républicaines. Quant à Paul Yao N'Dré, il aura alors cédé à sa deuxième
tentation qui va sans aucun doute être la dernière.