Revue de presse internationale du 9 février 2010

9 fév 2010

Revue de presse internationale du 9 février 2010



Liste électorale ivoirienne: réunion de crise jeudi autour de Compaoré, AFP, 8 février 2010- Les principaux protagonistes de la crise actuelle autour de la liste électorale ivoirienne doivent se retrouver jeudi à Ouagadougou autour du "facilitateur", le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, a-t-on appris lundi de source proche de la médiation. Des représentants du camp du président ivoirien Laurent Gbagbo, de l'opposition ainsi que le chef de la Commission électorale indépendante (CEI) Robert Beugré Mambé sont notamment attendus, a indiqué cette source, sans plus de précision sur les participants. "Il faut concentrer les discussions" sur le fichier litigieux au cœur de la crise actuelle, afin d'"atteindre la liste électorale définitive", a-t-on ajouté. Le processus électoral ivoirien est actuellement en panne, alors qu'il doit conduire à la tenue d'un scrutin présidentiel reporté depuis 2005 et censé clore la crise née d'un coup d'Etat manqué en 2002. La tension née il y a un mois d'une polémique autour de la liste électorale est montée vendredi avec la publication des résultats d'une enquête ordonnée par le ministre de l'Intérieur Désiré Tagro, proche de M. Gbagbo. Elle rend "coupables" de "fraudes" M. Mambé et plusieurs de ses collaborateurs, accusés d'avoir créé et utilisé un fichier litigieux de 429.000 personnes dans la confection de la liste des votants. Le camp Gbagbo réclame la démission du chef de la CEI et l'opposition veut celle de M. Tagro, mis en cause pour "intrusion" dans le processus électoral. La semaine dernière, plusieurs incidents sérieux ont éclaté dans l'intérieur du pays, des manifestants proches de l'opposition protestant contre des procès pour radiation de présumés étrangers de la liste.

Côte d`Ivoire: risque de "guerre civile", affirme un responsable ex-rebelle, AFP, 8 février 2010- Le porte-parole de l`ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), Sidiki Konaté, a mis en garde lundi contre un risque de "guerre civile" dans le pays, après les violences de la semaine dernière autour de la liste électorale. "Vous avez aujourd`hui dans les localités un péril réel sur la coexistence pacifique des communautés", a averti M. Konaté, s`exprimant devant la presse à Bouaké (centre), fief des FN, à l`issue d`une réunion de la direction politique ex-rebelle avec ses délégués. "Les communautés se regardent en chiens de faïence, prêtes à s`attaquer", a-t-il affirmé."Ce sont les germes d`une guerre civile, chacun préparant déjà sa munition", a assuré le porte-parole, également ministre du Tourisme dans le gouvernement d`union nationale. Disant vouloir "attirer l`attention de tous les partenaires sociaux, nationaux et internationaux sur ce danger", il a indiqué que les FN dirigées par le Premier ministre Guillaume Soro "appellent tous les acteurs politiques au calme"."Des groupes de personnes interfèrent régulièrement de façon partisane et tendancieuse dans les arcanes de l`administration préfectorale et judiciaire", a-t-il aussi accusé. Le parti du président Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a chargé des équipes de débusquer de présumés fraudeurs à la nationalité inscrits sur la liste électorale, pour les faire radier de la liste par les tribunaux.

La rue aura-t-elle raison de Hayatou et de Mambé, Fasozine, 8 février 2010- L'un s'appelle Issa Hayatou et l'autre Robert Beugré Mambé. Rien, à première vue, ne les rapproche, car le premier est le patron de la Confédération africaine de football (CAF), alors que le second est le président de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d'Ivoire. Seulement, les têtes de ces deux personnages sont demandées par la rue, au Togo pour le Camerounais, et en Côte d'Ivoire pour l'Ivoirien, et c'est ce qui fait momentanément d'eux des présidents au destin commun, puisqu'ils sont tous les deux sur la sellette de l'opinion publique (... ) C'est cette même démission qui est exigée de Robert Beugré Mambé, sur les bords de la lagune Ebrié, où 4 000 personnes se sont retrouvées indûment inscrites sur la liste électorale provisoire. Alors, bien évidemment, le doute enfle sur les conditions de transparence de cette cruciale opération d'établissement de liste électorale, et des doigts accusateurs sont prestement pointés vers Beugré Mambé, qui hurle toujours son innocence. La conséquence de cette situation est bien malheureuse pour la Côte d'Ivoire, qui éprouve toutes les peines du monde à trouver une date pour son élection présidentielle, véritable serpent de mer, comme nous l'écrivions dans ce même espace. Et des marches, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, le tout soldé par des blessés ont refait surface en Côte d'Ivoire, ce pays qui a du mal à panser ses années de guerre. Ce serait vraiment regrettable que le pays du Vieux (Feu Félix Houphouët-Boigny), toujours divisé en deux, renoue avec la violence, alors qu'on croit encore aux effets de la potion miraculeuse de l'Accord politique de Ouagadougou. Certes, le président de la CEI a reconnu des «disfonctionnements» dans le système dont il a la responsabilité, mais il refuse de remettre sa démission, attisant de plus belle la colère de ceux qui veulent sa tête. Il peut bien s'en vouloir à présent, Robert Beugré Mambé, d'avoir servi, lui-même, la verge pour se faire flageller! Il faut, qu'à l'instar de son compère Issa Hayatou, il tire toutes les conséquences de ses... inconséquences.