Revue de presse internationale du 5 novembre 2010

5 nov 2010

Revue de presse internationale du 5 novembre 2010








Présidentielle ivoirienne: le candidat Ouattara a rencontré Wade à Dakar, AFP, 5
novembre 2010-

L'ex-Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, qualifié pour le second tour
de la présidentielle face au sortant Laurent Gbagbo, a rencontré jeudi à Dakar
le chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade, a-t-on appris vendredi auprès de
l'entourage du candidat. M. Ouattara "a eu une audience jeudi à Dakar avec le
président Wade", avant de rentrer à Abidjan vendredi, ont indiqué ses services,
sans préciser le contenu de leur entretien. Sollicitée par l'AFP, la présidence
sénégalaise n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat. M. Wade s'était impliqué
dans les efforts de résolution de la crise politico-militaire ivoirienne de
2002, mais ses relations avec le régime Gbagbo ont connu des coups de froid,
avant un réchauffement récent. Le candidat Ouattara était accompagné de Me
Jeannot Ahoussou, haut dirigeant du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI,
ex-parti unique) dont le champion, l'ex-président Henri Konan Bédié, est arrivé
troisième (25,2%) au premier tour de l'élection le 31 octobre, a-t-on appris
auprès du PDCI. Le camp Bédié a contesté les résultats et exigé un recomptage
des voix. Le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara est allié
depuis 2005 au PDCI et à deux petits partis, au sein du Rassemblement des
Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette coalition
d'opposition prévoit dans ses statuts de soutenir le candidat issu de ses rangs
qualifié pour le second tour, prévu en principe fin novembre. Elle n'a pas donné
de consigne de vote depuis l'annonce des résultats dans la nuit de mercredi à
jeudi. MM. Ouattara et Bédié se sont rencontrés vendredi matin à la résidence de
l'ancien chef de l'Etat à Abidjan, a rapporté leur entourage. Ils devaient se
revoir dans l'après-midi en compagnie des deux autres dirigeants du RHDP, Albert
Mabri Toikeusse (2,57% au premier tour) et Innocent Anaky (0,23%), a-t-on appris
de même source. Laurent Gbagbo (38,3%) et Alassane Ouattara (32,1%)
s'affronteront au second tour de ce scrutin historique censé clore une décennie
de crise.




 




Le représentant de
l'ONU salue l'annonce des résultats du 1er tour de la présidentielle ivoirienne,
Xinhua, 4 octobre 2010-

Le représentant spécial de l'ONU pour la Côte d'Ivoire, Y.J Choi, a salué jeudi
l'annonce des résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle
ivoirienne qui, selon lui, s'est déroulée dans "esprit démocratique". M. Choi,
qui s'est adressé à la presse à Abidjan, a déclaré que les candidats ont montré
"une maturité et un esprit démocratique" dans l'attente de la proclamation des
résultats provisoires. Contrairement aux multiples spéculations, les candidats
et les partis politiques se sont abstenus d'annoncer eux même les résultats,
fidèles en cela à leur engagement et aux principes démocratiques, a-t-il dit.
"L'élection présidentielle du 31 octobre s'affirme comme un tournant historique
dans le processus de paix en Côte d'Ivoire. A ce jour, le peuple ivoirien s`est
saisi de l`occasion pour montrer sa maturité et sa détermination à mener à bien
ce processus. Le taux de participation s'élève à plus de 85%, et ceci dans un
climat ouvert, libre, juste et transparent", a souligné Y. J Choi. La Commission
électorale indépendante ivoirienne a proclamé mercredi les résultats provisoires
du premier tour de l'élection présidentiel, selon lesquels le président sortant
Laurent Gbagbo et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara sont en tête en
gagnant respectivement 38% et 32% des voix. Le Conseil Constitutionnel doit
encore recevoir les réclamations, statuer et proclamer les résultats définitifs
du scrutin du 31 Octobre. Le second tour sera organisé deux semaines après




Côte
d'Ivoire: Leçons d'un scrutin majeur, Fasozine, 4 novembre 2010-

(...) Il y a plusieurs leçons à tirer de l'élection présidentielle du 31 octobre
dernier en Côte d'Ivoire.

Et, de prime
abord, tout en saluant la bonne tenue du scrutin, on peut également noter que
globalement, les Ivoiriens ont tenu à exprimer leurs réelles intentions dans les
urnes. «Le peuple ivoirien s'est saisi du scrutin du 31 octobre pour démontrer
sa maturité et sa détermination à en finir avec un processus de paix qui court
depuis huit ans», a notamment fait remarquer, à juste titre, le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d'Ivoire, Young Jin
Choi.

Une manière, en effet, de solder les comptes avec le passé
trouble du pays, de le mettre au pas en mettant les politiques au pied du mur,
les sommant pratiquement à construire ensemble, élu ou non, la paix nationale
dans une Côte d'Ivoire nouvelle, réconciliée avec elle-même (...)Certes –et dans
l'hypothèse où l'ordre du tiercé venant reste inchangé- Henri Konan Bédié saura
sans doute monnayer ses 25% des voix électorales dans les choix futurs. En
position de faiseur de roi, son alliance avec Alassane Dramane Ouattara, au sein
du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP),
devrait conforter le challenger de Laurent Gbagbo au second tour. Ecarté de la
consultation en 2000, Alassane Ouattara vient assurément de réussir un test
électoral gagnant dans les urnes en mobilisant pratiquement le tiers de
l'électorat ivoirien sur son nom et son programme. Tout comme Laurent Gbagbo
d'ailleurs, «mal élu» hier, que l'on disait ultra-minoritaire sur l'échiquier
politique. En prenant la tête du premier tour avec plus de 38% des voix, celui
qui préside aux destinées de la Côte d'Ivoire depuis dix ans a su montrer qu'il
représente, lui aussi, un bon tiers de la population et qu'il a les ressources
pour mobiliser. Il faut à présent espérer que la sérénité continue de visiter le
processus électoral ivoirien, afin que ce pays sorte de la longue crise dans
laquelle il est empêtré depuis plusieurs années. Pour y arriver, il n'y a pas
d'autre recette miracle que de reconnaître, aujourd'hui et demain, la vérité des
urnes, tout en abordant le second tour qui s'annonce avec honnêteté et
responsabilité. Après, le vainqueur, qui qu'il soit, devra s'humilier à avoir le
triomphe modeste et ne jamais oublier que la victoire est plutôt celle de la
Côte d'Ivoire. Une Côte d'Ivoire libérée des tourments du passé, et qui regarde
résolument demain avec optimisme et confiance...




Le vote ethnique
préjudiciable aux deux candidats du second tour de la présidentielle ivoirienne,
Apanews, 5 novembre 2010- 


(...)


A l'analyse des résultats provisoires de la Commission électorale
indépendante (CEI) et principalement de ceux de trois grands candidats, l'on se
rend à l'évidence que le choix des électeurs s'est fait en fonction de l'ethnie
ou du clan des candidats. Laurent Gbagbo (1er, avec 38,3%), Alassane Dramane
Ouattara (2è, avec 32,8%) et Henri Konan Bédié (3è, avec 25,24%) ont ainsi
divisé le territoire ivoirien en trois. Le candidat de la majorité
présidentielle, Laurent Gbagbo, en tête du classement, compte ses électeurs dans
le Fromager (ouest, sa région d'origine), au sud, une partie dans l'ouest
montagneux et une autre partie de l'est du pays. Alassane Darmane Ouattara, fils
du nord, a conquis véritablement « sa » zone du nord où parfois il a fait
presque fait l'unanimité des électeurs avec des scores fleuves. Ainsi, il a
réalisé plus de 96% dans la région du Denguelé (nord), plus de 91% dans la
région des savanes (nord), 81% dans le Bafing (nord ouest), 91% dans le
Worodougou (nord), 88% dans la Vallée du Bandama (centre nord). Quand à Henri
Konan Bédié, originaire du centre-est et issu du grand groupe ethnique des
Akans, il a fait une razzia dans la région du lacs ayant pour capitale
Yamoussoukro, dans le Nzi Comoé (centre est) et dans le Bas Sassandra
(sud-ouest) où il y a une forte communauté des Akans. Selon de nombreux
observateurs de la vie politique ivoirienne, si le second tour qui oppose Gbagbo
à Alassane, se fonde sur cette division ethnique ou clanique du territoire, il
faut craindre des dérives ou des conflits ethniques. Aussi, il faut craindre des
dérives xénophobes ou encore le retour en force de la question de
« l'ivoirité ». Toutes choses qui seraient préjudiciables aux deux
protagonistes. Le second tour de la présidentielle est prévu normalement le 28
novembre 2010, après que le Conseil Constitutionnel ait validé les résultats du
premier tour.





Côte d'Ivoire :



Gbagbo-Ouattara au bout du suspense, L'Express, 4 novembre 2010-



Bluffs, manips et intox n'y ont rien fait: le président sortant
(plus de 38%) et l'opposant nordiste (32%) s'affronteront bien au second tour,
envisagé le 28 novembre (...)




Gbagbo-Ouattara, une
rivalité ancienne




Une
certitude: le second tour sera chaud, voire brûlant. Rien ne prouve à ce stade
que le clan Gbagbo résistera à la tentation de réveiller les démons de
l'"ivoirité" aux dépens d'un ADO écarté de la présidentielle de 2000 pour
"nationalité douteuse." Une aversion mutuelle ancienne et tenace sépare les deux
hommes. Le fondateur du Front populaire ivoirien n'a jamais pardonné à Ouattara,
alors chef du gouvernement de Félix Houphouët-Boigny, d'avoir avalisé sinon
ordonné son emprisonnement. Et il le considère toujours comme l'inspirateur et
le financier de la rébellion nordiste qui, en septembre 2002, faillit lui coûter
son fauteuil. Quant à ADO, il rêve d'effacer l'"injustice" que constitue à ses
yeux son éviction passée de l'échiquier politique.   L'enjeu identitaire risque
par ailleurs de peser lourdement sur le ballottage: on voit mal Bédié, vaincu
amer, se battre corps et âme pour un "allié" qu'il s'employa, dans les années
1990, à exclure du jeu national. Même si un pacte artificiel, le Rassemblement
des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a depuis lors rapproché
les deux figures de l'opposition. Pas plus que Ouattara, Gbagbo n'est parvenu à
l'emporter par KO. Reste à espérer, pour le salut de la Côte d'Ivoire, qu''ils
auront l'un et l'autre la sagesse de ne pas tenter de gagner par chaos.




 






Ennemis de longue date, Gbagbo et Ouattara se retrouvent au second tour
,
France 24, 5 novembre 2010-



Le président sortant, Laurent
Gbagbo, est arrivé en tête du premier tour devant l'ancien Premier ministre
Alassane Ouattara. Un second tour devra donc départager les deux hommes, qui se
vouent une haine réciproque...



La Commission électorale
indépendante (CEI) a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, que Laurent
Gbagbo a rassemblé sur son nom 38,3 % des suffrages - contre 32,08 % pour
Alassane Ouattara.



Avec 25,24% des voix, l'ex-chef
d'État Henri Konan Bedié est éliminé, même si son parti, le PDCI, demande un
recomptage des bulletins de vote (...) À qui bénéficiera le report des voix ?

L'enjeu de ce
second tour est de savoir quel candidat va bénéficier du report de voix. À
priori, c'est Alassane Ouattara qui devrait obtenir les faveurs d'Henri Konan
Bedié, les deux hommes étant alliés depuis 2005 au sein du Rassemblement des
Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais il n'est pas évident
que les électeurs d'Henri Konan Bédié suivent une éventuelle consigne de vote,
tant les différends sont vivaces entre militants et cadres des deux camps
(...)"Une inimitié ancienne et profonde"

Malgré ce calme
relatif, le pays est en effet sous tension, car le second tour va voir
s'affronter deux hommes liés par "une inimitié ancienne et profonde", selon
Vincent Hugeux, grand reporter au magazine "l'Express".

"Laurent Gbagbo n'a
jamais pardonné à Ouattara, alors Premier ministre de Houphouët-Boigny, d'avoir
avalisé, sinon ordonné, son emprisonnement au début des années 1990",
affirme-t-il sur l'antenne de France 24. De plus, l'actuel président, au pouvoir
depuis 2000, considère toujours Ouattara "comme l'inspirateur et le financier de
la rébellion, qui, en septembre 2002, a failli lui coûter son fauteuil".

La rancœur est
toute aussi vivace du côté d'Ouattara, qui n'a pas digéré d'être écarté en 2000
de la course à la présidentielle, pour cause de "nationalité douteuse", selon la
terminologie officielle. "Un affront qu'il compte bien laver dans les urnes",
selon Vincent Hugeux.

Comme prévu, l'ex
Premier ministre enregistre ses meilleurs résultats dans le nord du pays, dont
il est originaire et où les soldats s'étaient soulevés contre le pouvoir de
Laurent Gbagbo, en 2002.

Le Conseil de
sécurité de l'ONU a exhorté les candidats de cette élection, six fois repoussée
depuis 2005, à "maintenir un environnement calme et pacifique et à accepter les
résultats", tout en appelant les supporteurs des deux camps à éviter "toute
provocation ou violence".





Côte d'Ivoire : un second tour indécis, Le Figaro, 4 novembre 2010-


(...)

Le duel entre le Sudiste Laurent Gbagbo et le Nordiste musulman Alassane
Ouattara est un condensé de la fracture qui mine la Côte d'Ivoire depuis vingt
ans. Une mise à plat brutale des divisions qui, après la tentative de coup
d'État de 2002 contre Laurent Gbagbo, ont conduit le pays à la guerre civile.





Combat musclé




Un
regard sur la carte électorale suffit pour constater que le vote ethnique existe
toujours dans le pays.

Ainsi, le
Baoulé Henri Konan Bédié tient le centre du pays, tandis que le Dioula Alassane
Ouattara est maître dans le Nord. Le Bété Laurent Gbagbo a été plébiscité dans
l'Ouest et le Sud. Cette logique s'arrête aux portes d'Abidjan. La capitale
économique, qui pèse pour un tiers des électeurs, a été gagnée par Laurent
Gbagbo, qui a su ratisser bien au-delà de son électorat tribal.

Dans
les meetings à venir, les discours des prétendants risquent donc d'être moins
courtois que lors des semaines passées. D'autant que ce combat sera celui de
deux hommes qui ne s'estiment guère et que tout oppose. L'inimitié qui sépare un
versatile Laurent Gbagbo, porté vers le populisme, à l'austère ancien haut
fonctionnaire du FMI Alassane Ouattara est ancienne. Elle s'est forgée au début
des années 1990 dans l'atmosphère de fin de règne des dernières années de Félix
Houphouët-Boigny. Le président sortant n'a pas pardonné la tentative le putsch
de 2002 qu'il attribue aux menées de son rival. De son côté, Alassane Ouattara
garde une vive rancœur de son éviction, pour cause de «nationalité douteuse», de
la présidentielle de 2000, gagnée par Gbagbo. Or la campagne pourrait bien
ranimer cette dangereuse polémique autour des origines des uns et des autres.

L'«ivoirité» est un concept ultranationaliste selon lequel les populations
chrétiennes du Sud seraient plus ivoiriennes que celles du Nord, à majorité
musulman. Dans ce pays de forte émigration, l'argument est porteur.


Et, dans le camp de Laurent Gbagbo, la tentation de l'utiliser
sans doute grande.

Mais le jeu
est risqué. Les Ivoiriens, appauvris, ne manquent jamais une occasion de
souligner leur fatigue face à ces vieilles querelles. Laurent Gbagbo, désormais
en position de favori, va réfléchir au meilleur moyen de séduire une partie des
partisans de Bédié, réduit au rôle de faiseur de roi. En théorie, il existe un
accord de désistement mutuel qui lie depuis 2005 Alassane Ouattara à Henri Konan
Bédié. Mais la bonne volonté intéressée d'alors tiendra-t-elle face aux
réalités? Rien n'est moins sûr.

«
Les électeurs de Bédié sont naturellement portés vers Gbagbo, un Sudiste comme
eux.

Dans le même temps, Ouattara a su créer une dynamique.

Il est difficile deviner l'issue du duel qui sera tendu »,
conclut un politicien ivoirien.




Vers
un second tour Gbagbo-Ouattara en Côte d'Ivoire, La Croix, 4 novembre 2010-



Au premier tour de l'élection présidentielle ivoirienne, Laurent
Gbagbo a recueilli 1.755.495 voix, soit 38,3% des suffrages, contre 1.480.610
voix pour Alassane Ouattara (32,08%), a annoncé la Commission électorale
indépendante (CEI), dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 novembre. Le président
sortant devrait être opposé à l'ancien premier ministre Alassane Ouattara le 28
novembre (...)




Un «
manque de confiance » dans la fiabilité des procès-verbaux (...)




 




Des
arguments ethniques pour disqualifier Alassane Ouattara