Revue de presse internationale du 5 février 2010

5 fév 2010

Revue de presse internationale du 5 février 2010




Liste électorale ivoirienne: la justice conclut à des "fraudes manifestes" ; AFP, 5 février 2010- L'enquête de la justice ivoirienne visant la Commission électorale indépendante (CEI) a conclu à des "fraudes manifestes" dans l'élaboration de la liste des votants, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
L'enquête avait été ouverte mi-janvier sur instruction du ministre de l'Intérieur Désiré Tagro, proche du président Laurent Gbagbo.
"Il y a eu des fraudes manifestes", a déclaré à l'AFP une source judiciaire.
Les CD contenant un fichier litigieux créé en dehors des procédures normales "ont effectivement été utilisés dans des commissions locales" de la CEI pour confectionner la liste, a-t-on précisé.
Le processus électoral est bouleversé depuis qu'une polémique a éclaté il y a un mois autour de la commission, accusée de "fraude" sur la liste par le camp présidentiel, qui réclame la démission du chef de la CEI Robert Beugré Mambé.

Côte d'Ivoire: l'ONU appelle à une "sortie responsable" du contentieux électoral, Xinhua, 5 février 2010- L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) encourage les acteurs politiques ivoiriens à œuvrer pour une "sortie responsable" du contentieux électoral alors que le processus d'inscription sur la liste électorale est émaillé d'incidents dans des villes de l'intérieur du pays. "L'ONUCI encourage toutes les parties, dans le respect de leurs prérogatives respectives, à œuvrer pour une sortie responsable du contentieux", a déclaré jeudi à Abidjan lors d'un point de presse, le porte-parole de la Mission, Hamadoun Touré, qui déplore les incidents survenus à Divo (sud-ouest, 200 km d'Abidjan) et Katiola (centre-nord, 434 km d'Abidjan). A Divo, les manifestants ont marché sur le tribunal pour protester contre la radiation d'un premier lot de 400 personnes sur 4.000 dont la radiation est demandée pour nationalité douteuse. A Katiola, c'est le projet de radiation de 200 pétitionnaires de la liste électorale qui a révolté la population qui a manqué de peu de molester le juge en charge du dossier. Dans ces villes, comme ailleurs dans d'autres localités, les populations se dressent contre les "dénonciations calomnieuses" par les partisans du président Laurent Gbagbo de personnes originaires du nord du pays, visant à les radier de la liste électorale provisoire. Le porte-parole de l'ONUCI a invité toutes les parties à "la retenue afin de préserver et de consolider les acquis du processus électoral". Répondant à un journaliste sur le respect de la date de l'élection, suite aux crises à répétition au sein de la Commission électorale indépendante (CEI) et après la décision de prolonger la période du contentieux sur la liste électorale jusqu'au 22 février, M. Touré a indiqué que "l'on risquait d'enregistrer de nouveaux retards". "L'arithmétique montre que le temps n'est pas avec nous en tenant compte de toutes les étapes qui restent", a-t-il fait remarquer, citant la publication de la liste électorale définitive, la confection et la distribution des cartes d'électeurs et d'identité nationale et l'ouverture de la campagne électorale (...)

Côte d`Ivoire: échauffourées autour de la liste électorale à Divo (centre), AFP, 4 février 2010- Des échauffourées ont opposé mercredi forces de l'ordre et manifestants protestant contre une éventuelle radiation d'habitants de la liste électorale, à Divo, (centre-ouest), avant un retour au calme jeudi, a-t-on appris de sources concordantes. Selon le Rassemblement des républicains (RDR) de l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, candidat au prochain scrutin présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI) du chef de l'Etat Laurent Gbagbo avait saisi le tribunal de Divo pour obtenir la radiation de "4.000 personnes" soupçonnées d'être des étrangers. Cette affaire a suscité des tensions qui ont débouché mercredi sur des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, ont indiqué des témoins. Plusieurs personnes auraient été blessées, sans qu'il soit possible d'établir un bilan précis. Des "actes de vandalisme" ont également été commis contre des édifices publics, a déclaré à l'AFP Pierre Logbo, préfet de cette cité agricole située à 160 km au nord-ouest d'Abidjan. "Le calme est revenu" jeudi, a-t-il souligné, précisant qu'"un renfort des forces de police et de gendarmerie" était arrivé d'Abidjan. Les tensions se multiplient ces derniers jours autour de l'ouverture du règlement des contentieux sur la liste électorale provisoire fin 2009, des troubles ont notamment eu lieu à Katiola (centre) et à Man (ouest). Le RDR accuse le parti au pouvoir de mener via le recours aux tribunaux "une politique d'exclusion" des Ivoiriens originaires du nord, alors que la très sensible question de la nationalité reste au coeur de la crise ivoirienne. Le climat politique s'est tendu ces dernières semaines en Côte d'Ivoire, à la suite d'une polémique sur une présumée "fraude" à la commission électorale (...)

Election présidentielle: un quotidien ivoirien d`opposition suspendu, 4 février 2010- Un quotidien ivoirien d`opposition a été suspendu pour trois jours, après avoir vivement attaqué des proches du président Laurent Gbagbo, a-t-on appris jeudi de source officielle. Dans un communiqué, le Conseil national de la presse (CNP) a condamné des articles publiés fin janvier par le Patriote, très proche du Rassemblement des républicains (RDR) de l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, l`un des principaux rivaux de M. Gbagbo pour la prochaine élection présidentielle. Le journal s`attaquait notamment à des personnalités du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel), dont le ministre de l`Intérieur Désiré Tagro, en les présentant comme des "ennemis de la paix". Le CNP a fustigé une "atteinte à l`éthique sociale, par une incitation au tribalisme, à la xénophobie et à la révolte". Cette suspension est "arbitraire", a réagi le rédacteur en chef du quotidien Emmanuel Koré, affirmant à l`AFP que d`autres journaux "vilipendent des hommes politiques et n`ont jamais été inquiétés, parce que proches du pouvoir". Cette sanction survient alors que le climat politique s`est tendu ces dernières semaines en Côte d`Ivoire, sur fond de polémique sur les listes électorales (...)

Côte d'Ivoire : Une réunion de crise sur le fichier électoral se termine en queue de poisson, Apanews, 5 février 2010- Une réunion de crise sur l'évolution du contentieux électoral, présidée par le Premier ministre Guillaume Soro, en présence de l'ensemble des Institutions en charge des élections, s'est terminée mercredi en queue de poisson à la Primature à Abidjan, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne. « Il n'y aura pas de déclaration parce que la réunion aurait accouché d'une souris due à des problèmes techniques qui ont provoqué une suspension de séance » a déclaré à la presse, Sindou Méïté, le porte parole du Premier ministre au terme de deux heures et demi de réunion. Pour Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (CEI), il s'agissait d'une mise au point du processus électoral et de tous les mécanismes à mettre en application pour que [...]

Indésirables élections ivoiriennes !, Fasozine, 5 février 2010- Sur les bords de la lagune Ebrié, où on assiste ces derniers jours au retour des vieux démons de la violence, c'est par des tirs en l'air que les forces de l'ordre sont contraintes de mettre fin aux désordres créés par les contestations et réclamations autour des listes électorales. Si le bilan de ces heurts entre manifestants et hommes de tenue est difficile à établir à l'heure actuelle, la situation, elle, est inquiétante, vu qu'à plusieurs égards, elle pourrait bloquer le cours normal du processus préparatoire des élections. Du coup, ce sont les échéances électorales, auxquelles on peine déjà à trouver des dates, qui seront hypothéquées (...)Comme si les contestations des citoyens ne suffisaient pas, c'est au sein même de la Commission électorale indépendante (CEI) que naît un front de refus, qui compte désormais boycotter de façon très active, l'opération de règlement des contentieux liés à l'établissement de la liste électorale définitive, ce gros serpent de mer. En dehors du peuple, qui en a marre de tous ces piétinements, les acteurs politiques ivoiriens veulent-ils réellement la tenue des élections? La question mérite d'être sérieusement posée, au regard du peu de bonne foi et de l'absence totale de sincérité des politiques, notamment les dirigeants actuels, dans leurs actes de tous les jours. Ils se contentent de servir des symboles à la communauté internationale pour éloigner d'eux tout empêcheur de gouverner sans passer par les urnes. Les Forces nouvelles restent en réalité des rebelles qui continuent de dicter leur loi dans une bonne moitié de la Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo et compagnie, eux, sont heureux de régner sur le reste du territoire. Dans ce climat de «ni guerre, ni paix», où ceux qui détiennent les armes gèrent également les richesses, les élections démocratiques se font attendre. Cela ne dérange que les opposants, qui piaffent d'impatience, étant tenus très éloignés du gâteau national, désormais aux mains de Laurent Gbagbo et de son Premier ministre, Guillaume Soro. Ainsi va la refondation. Les élections? On verra après, peut-être après la Coupe du monde de football. Les «Eléphants» ont besoin de supporters, pas d'électeurs!

De l'électricité à dose homéopathique, L'Observateur paalga, 5 février 2010- Eprouvant des difficultés passagères à satisfaire sa propre demande intérieure du fait de la panne d'une de ses centrales, la Côte d'Ivoire a dû réduire sa livraison d'électricité au Burkina. Conséquence, des délestages que les clients de la Société nationale d'électricité du Burkina Faso (SONABEL) subissent depuis quelques jours (...)Selon les estimations, si on recevait d'Abidjan 30 mégawatts (MW) jusqu'en fin mars et 50 à partir du mois d'avril jusqu'en fin juin, on devrait pouvoir traverser cette passe assez difficile. Les techniciens des deux côtés se seraient entendus sur le principe de cette demande qui attend bien sûr l'aval politique. A cet effet, à ce qu'on dit, le ministre burkinabè des Mines, des Carrières et de l'Energie (MMCE), Abdoulaye A. Cissé, devrait se rendre vers la mi-février à Abidjan pour rencontrer son homologue ivoirien en vue de finaliser les choses (...). D'ores et déjà, on apprend que la partie ivoirienne n'a jamais coupé le jus. Ce sont les quantités fournies qui auraient diminué compte tenu des difficultés que la Côte d'Ivoire éprouve à satisfaire sa propre demande intérieure : l'arrêt, pour trois mois, de la centrale thermique AZITO ayant occasionné un manque de 150 MW sur l'ensemble de la production. Ce déficit représente pratiquement l'équivalent de toute la production burkinabè qui est de l'ordre de 200 MW. A cette panne s'ajoute l'équation de la gestion des points de pic de la journée (période de forte demande) des deux pays (....). En effet, le Burkina connaît 3 points, à savoir : de 10h à 12h30 ; de 16h à 17h30 ; de 19h30 à 20h30 ; tandis que la Côte d'Ivoire n'en connaît qu'un : de 19h à 23h coïncidant avec le retour des travailleurs à la maison. C'est pourtant cette dernière tranche qui causerait des problèmes à l'Etat ivoirien pour fournir en énergie électrique les pays voisins avec lesquels il s'est engagé à le faire, notamment le Burkina Faso, le Bénin, le Ghana, le Mali et le Togo. Ce serait donc la raison pour laquelle les clients de la SONABEL subiraient beaucoup plus les délestages pendant la tranche de 19h 30 à 20h30 ces derniers temps. Rappelons que, selon les clauses contractuelles qui lient les deux Etats dans le cadre de l'interconnexion, les Ivoiriens devraient fournir 83 MW à Ouaga et 30 MW à Bobo dont un minimum de 50 MW la première année. Beaucoup de gens se demandent alors si les accords internationaux qui règlent les problèmes de fourniture d'eau, d'électricité, etc., ne pourraient pas intervenir dans le cas présent. Les textes en la matière, notamment ceux de la CEDEAO, comportent une clause « cas de force majeure », c'est-à-dire que ladite clause permet aux pays exportateurs d'énergie de surseoir à leur obligation de fourniture des pays-clients en cas de force majeure. Dans le cas ivoirien, la panne de la centrale AZITO constitue justement un cas de force majeure qui empêche actuellement les Ivoiriens de fournir conséquemment le Burkina en énergie, car il semble que même au temps fort de la crise ivoirienne, Bobo-Dioulasso n'a jamais été coupée en jus par Abidjan du fait du respect de cette clause. Si tout se passe bien (la livraison effective de Ouaga d'au moins 30 MW par la Côte d'Ivoire), on devrait se sortir bientôt de cette nouvelle zone de turbulence qui repose le problème de notre indépendance énergétique car, comme dit l'adage, « Qui dort sur la natte d'autrui dort à même le sol ». Sur ce sujet, le problème de la dépendance ou de l'indépendance énergétique, c'est selon, a toujours été au cœur des préoccupations de la centrale de Komsilga avec ses 80 MW qui devrait être fonctionnelle vers juillet 2010 et le renforcement du centre régional de Ouahigouya devrait, dit-on, contribuer à résoudre ce problème