Revue de presse internationale du 29 octobre 2009

29 oct 2009

Revue de presse internationale du 29 octobre 2009








Présidentielle ivoirienne pas possible le 29 novembre (proche de Gbagbo), AFP,
28 octobre 2009-


(...) "Si on veut une liste (électorale) transparente, solide,
fiable comme tout le monde nous l`a recommandé, il ne sera pas possible de tenir
le 29 novembre, cela me paraît très clair", a déclaré à l`AFP Laurent Dona
Fologo, le président du Conseil économique et social (CES).  C`est la première
fois qu`une autorité officielle ivoirienne exprime publiquement en des termes
aussi clairs l`impossibilité de respecter le calendrier. "La Commission
électorale indépendante (CEI), seul organisme à fixer la date des élections,
doit prendre ses responsabilités et annoncer le report", a-t-il poursuivi. "Il
me semble que même un miracle ne pourrait pas nous permettre de respecter
aujourd`hui le délai. Pourquoi ne pas dire clairement les choses et qu`on n`en
parle plus", a-t-il insisté, plaidant pour un report de deux mois. "On a perdu
plus de sept ans, ce n`est pas un ou deux mois de plus que nous ne devons pas
accepter de perdre, si nous voulons aboutir à des élections transparentes", a
souligné M. Fologo (...) A près d`un mois de l`élection, et à la suite de nombreux
retards, la liste électorale provisoire n`a toujours pas été affichée à travers
le pays. Deux listes devront être affichées, une pour les plus de 4,3 millions
d`électeurs validés et ne "liste à litiges" comprenant les quelque 1,9 million
de personnes dont la nationalité reste inconnue, selon la CEI (...)




 





Election ivoirienne: "caporalisation" des médias d`Etat (parti d`opposition),
AFP, 28 octobre 2009-


Le parti de l`opposant et ex-chef de l`Etat ivoirien Henri Konan
Bédié a dénoncé mercredi "la caporalisation" de la télévision publique par le
camp du président Laurent Gbagbo, à un mois du scrutin présidentiel
officiellement prévu le 29 novembre. "L`inféodation de la RTI (radio-télévision
ivoirienne) au camp présidentiel est flagrante, injuste et n`est plus à
démontrer", a affirmé lors d`une conférence de presse François Amichia, membre
du comité national de campagne du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI,
ex-parti unique). La première chaîne de la télévision ivoirienne "a pris le
parti de devenir plus que jamais la télévision" du Front populaire ivoirien
(FPI), "de ses groupements politiques associés et de ses associations
satellitaires en période de précampagne", a-t-il accusé. M. Amichia s`est
indigné d`un traitement "pas équitable", prenant l`exemple du dépôt par M.
Gbagbo de sa candidature le 16 octobre, qui a fait l`objet d`un sujet
multi-diffusé, alors qu`un "reportage insipide, loin de la réalité" sur un
meeting de M. Bédié tenu le lendemain "n`a été diffusé que plusieurs jours
après". "Le PDCI ne compte pas assister passivement à la caporalisation des
médias d`Etat", a-t-il averti, menaçant de demander à ses militants de "ne plus
payer la redevance RTI" (2.000 F CFA, environ 3 euros)."Nous avons suffisamment
fait preuve de patience", a-t-il conclu (...)





 





Violation de l'embargo sur les armes en direction de la Côte d'Ivoire
:
Une pierre dans le jardin de Blaise Compaoré,
L'Observateur paalga, 29 octobre 2009-

(...) pendant que mardi dernier l'Angolagate connaissait son dénouement judiciaire,
les Nations unies décidaient de pointer un doigt accusateur sur les responsables
de trafic d'armes en Côte d'Ivoire (...) Pour le groupe d'experts mandatés par le
Conseil de sécurité pour enquêter sur ce trafic, « cet embargo est régulièrement
violé aussi bien par l'ex- rébellion des Forces nouvelles que par le
gouvernement avec de nombreuses entrées d'armes et de munitions en provenance du
Burkina » et « malgré l'embargo sur les armes, les deux parties ivoiriennes dans
le Nord et le Sud continuent de se réarmer ou de se rééquiper avec du matériel
connexe ».

Voilà qui est dit et qui pourrait – si cette information est
juste – compliquer singulièrement la tâche du facilitateur dans la crise
ivoirienne. En effet, si ce rapport avait été sorti il y a quelques années,
personne n'aurait rien eu à redire en criant au baudet, ce, d'autant plus qu'il
bruissait de toutes parts que le Burkina était un grand fournisseur d'armes aux
rebelles ivoiriens.

Une
autre préoccupation et non des moindres soulevée dans le rapport mérite vraiment
qu'on s'y attarde un peu: il s'agit de la « course à l'armement » que l'on
constate aussi bien du côté de la rébellion que du côté gouvernemental. Comment
comprendre que, pendant que tous les regards sont tournés vers la présidentielle
du 29 novembre prochain (dans un mois jour pour jour donc), les différentes
parties ne soient préoccupées qu'à s'équiper en matériel de guerre ? Certes, le
report de la présidentielle est depuis un secret de polichinelle ; mais si, du
côté pouvoir, acheter ce matériel de guerre pour équiper une armée républicaine
pourrait aisément s'expliquer et se comprendre (si toute fois la Côte d'Ivoire
n'était pas frappée d'embargo), cela l'est moins en ce qui concerne la rébellion
armée. Alors, les différents protagonistes de la crise ivoirienne jouent-ils
vraiment franc-jeu afin de sortir de cette impasse ? Le doute est permis, ce,
d'autant plus que plus jamais cette situation de ni guerre ni paix fait
l'affaire de plus d'un (...)




La Côte d'Ivoire
se réarme, La Croix, 29 octobre 2009-


Alors que le
processus électoral reste bloqué, l'ONU révèle que l'armée et surtout la
rébellion se préparent à d'éventuels affrontements (...)

Les experts onusiens ont
constaté de sérieuses violations de l'embargo, tant de la part de l'armée
nationale – qui envoie des officiers en formation à l'étranger et refuse
l'inspection de l'arsenal de la garde républicaine (garde présidentielle) – que
des Forces nouvelles, l'ex-rébellion. Cette dernière, qui lança en 2002 son
offensive depuis le Burkina Faso, continue de recevoir des équipements, des
munitions et des armes de la part de ce pays dont le président, Blaise Compaoré,
est aujourd'hui médiateur dans la crise ivoirienne. Les experts soulignent que
les « commandants de zone » rebelles qui règnent sur le Nord « craignent
probablement la réunification, parce qu'elle menace de porter atteinte à leur
contrôle territorial et leur exploitation économique ». Ils contrôlent en effet
des pans stratégiques de l'économie locale, comme la distribution de carburant,
et tirent annuellement des dizaines de millions d'euros de taxes illégales sur
l'exportation du cacao, de l'or et du diamant.