Revue de presse internationale du 29 juin 2010

29 juin 2010

Revue de presse internationale du 29 juin 2010








L'affaire Tagro : une bombe à l'approche des élections
,
Jeune Afrique, 26 juin 2010-


L'affaire Tagro, du nom du ministre de l'Intérieur soupçonné de corruption, sème
le trouble en Côte d'Ivoire, au moment où doivent être franchies les ultimes
étapes pour organiser, cette année, un scrutin présidentiel c
onstamment
repoussé depuis 2005 (...)

Le parquet a un mois
pour vérifier les affirmations du président de l'Assemblée nationale Mamadou
Koulibaly - autre figure du camp Gbagbo - qui a accusé début juin M. Tagro
d'avoir favorisé sa "tribu" pour l'entrée à l'école de police et marchandé les
places au concours (...) Mais si cette enquête suscite des tensions, c'est surtout
parce que sont cités Guillaume Soro, Premier ministre et chef de l'ex-rébellion
des Forces nouvelles (FN), et la société française Sagem, opérateur technique du
processus électoral (...) Les FN ont tout de même jugé bon de monter au créneau
vendredi pour crier à "la calomnie" contre leur chef et appeler à ne pas
"remettre en cause" le travail de Sagem, acteur clé de la préparation des
élections. L'opposition est allée plus loin. Pour elle, Laurent Gbagbo cherche à
"atteindre" le Premier ministre et à "discréditer" Sagem pour "saboter le
processus électoral" à une étape cruciale. Bloqué depuis le début de l'année, le
processus a redémarré en mai pour aboutir théoriquement d'ici fin juillet à la
publication de la liste électorale définitive. Pourtant, la "vérification" des
inscriptions de quelque 1,7 million d'électeurs - lancée cette semaine pour
répondre à l'exigence des pro-Gbagbo d'exclure les "fraudeurs" à la nationalité
- risque de prendre plus de temps que prévu en raison de difficultés techniques,
selon des sources proches du dossier. Mais à la présidence comme dans l'équipe
Soro, on évoque la même période pour la tenue du scrutin: octobre 2010.

Le chef de l'Etat
bouclerait alors un "deuxième mandat" et dix ans de pouvoir.




COTE
D'IVOIRE 
:


AFFAIRE DESIRE TAGRO : LES
BURKINABE  A CONTRE-PIED DES MEDIAS, San Finna, 29 juin 2010-

(...)
En
rappel, le 20 juin dernier, le président ivoirien Laurent Gbagbo, par un
communiqué de presse, informait ses compatriotes de la saisine du procureur
général pour l'ouverture d'une enquête à l'encontre de son ministre de
l'intérieur Désiré Tagro (...) Les commentaires qui en ont été faits par certains
journaux de la place nous semblent édifiants de légèreté. Les réflexions
pénétrantes du genre


« On vous l'avait dit, Gbagbo
ne veut pas d'élection »,

à l'évidence ne sont pas inspirées par le moindre souci de vraisemblance et
d'objectivité. Et ce qui indique qu'ici au Burkina, on est en passe de toucher
le fonds, c'est que même l'actualité sportive du moment est utilisée à étayer
leurs affirmations gratuites :


« fin calculateur, il sait
qu'avec la débâcle des Eléphants, le Onze national de football, à la présente
Coupe du monde, les Ivoiriens auront de quoi épiloguer jusqu'en août 2010, date
à laquelle il pourra allégrement fêter le cinquantenaire du pays. »

A lire cela, on croirait que le président ivoirien serait à l'affût du moindre
évènement survenant dans son pays pour faire reculer les élections. On pourrait
aussi, tant qu'on y est, voir également dans les orages qui tombent sur Abidjan,
dans la canicule qui leur succède, dans l'air que les Ivoiriens respirent, bref
dans les faits normaux de la vie quotidienne en Côte d'Ivoire, autant
d'occasions à saisir par Laurent Gbagbo  pour le report des élections. Ce genre
de raccourcis, une certaine presse ici au Burkina nous le déverse jusqu'à plus
soif dès lors qu'il s'agit du président ivoirien et de la crise dans son pays.
Les réflexions du genre


« Gbagbo roule les gens dans
la farine »,
ou
encore

« Gbagbo a peur d'aller aux élections »,

etc., sont devenues pour certains journalistes burkinabè un lieu commun vite
ressorti (...)