Revue de presse internationale du 25 février 2010

25 fév 2010

Revue de presse internationale du 25 février 2010


Côte d'Ivoire : L'ex-rébellion veut diriger la commission électorale pour "arbitrer" les élections, Xinhua, 25 février 2010- Les Forces nouvelles (ex- rébellion ivoirienne) ont exprimé mercredi à Bouaké (centre) leur intention de diriger la Commission électorale indépendante (CEI) afin de jouer le rôle "d'arbitre" durant les élections présidentielles. Lors d'une rencontre avec les groupements de la société civile, les ministres FN Koné Mamadou de la justice, Dosso Moussa de l'industrie et Sidiki Konaté du tourisme et de l'artisanat, nouvellements reconduits au gouvernement ont estimé qu'avec la situation du pays, ce rôle d'arbitre devrait leur permettre de conduire le processus électoral à bon port pour une sortie de crise réussie. " Les Forces nouvelles veulent briguer la tête de la CEI pour régler les problèmes de confiance qui existent entre les partis politiques en cette période", a énoncé le ministre du tourisme et porte-parole de l'ex-rébellion, Sidiki Konaté. "Comme nous n'avons pas de candidat à la présidentielle, notre position peut nous aider à faire renaître la confiance entre tout le monde", a-t-il expliqué, affirmant compter sur le soutien des populations pour se voir confier cette mission(...)Le Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp, coalition de l'opposition) a conditionné son entrée au nouveau gouvernement par la recomposition de la CEI selon l'ossature convenu entre les parties, sous la médiation du facilitateur du dialogue inter ivoirien, le Chef de l'Etat burkinabé Blaise Compaoré (...). La nouvelle CEI devrait s'atteler à achever le contentieux électoral, à élaborer la liste électorale définitive et à distribuer les cartes d'électeurs aux Ivoiriens inscrits dans la perspective de l'élection présidentielle prévue désormais pour fin avril début mai après plusieurs reports (...)

Côte d'Ivoire: Demi-gouvernement pour crise entière, L'Observateur paalga, 25 février 2010- Il l'avait promis : la présentation du nouveau gouvernement sera « aussitôt » suivie d'un conseil des ministres. Plus facile à dire qu'à faire, car au lendemain de ladite présentation, on a bien du mal à croire que la fameuse réunion de travail puisse avoir lieu dans les délais (....)A la veille du premier conseil des ministres, qui devrait se tenir aujourd'hui, on sait seulement que le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Henri Konan Bédié et le Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara raflent la mise avec respectivement 4 maroquins. Ils sont pourtant bien loin de la bonne moisson engrangée par le FPI, parti du président Gbagbo, qui s'est attribué 9 postes, contre 6 attribués aux représentants des Forces nouvelles. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Capitaine d'une équipe pour le moment incomplète, Guillaume Soro se retrouve au milieu du gué, attendant que, dans leur grande majorité, les Houphouétistes acceptent la main tendue. La partie est loin d'être gagnée quand on sait que, face à lui, ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui croient qu'à force de côtoyer le pouvoir l'ex-rebelle s'est tout simplement laissé phagocyter par un appareil politique bien rôdé. Et tandis que le gouvernement de transition, censé mener la Côte d'Ivoire vers des élections libres et transparentes, peine à se constituer, la crise que les Ivoiriens traversent depuis 2002, elle, reste entière. Autant dire que le facilitateur, Blaise Compaoré, a encore du pain sur la planche.

Côte d`Ivoire : accord au pouvoir, désaccord dans la rue, 24 février 2010- La signature d'un accord de sortie de crise avec le médiateur Blaise Compaoré lundi ne convainc pas complètement au sein de l'opposition ivoirienne. Elle appelle à continuer les manifestations, notamment sous la pression de sa base. «Nos dirigeants ne doivent pas céder à la compromission!» Au bout du fil, Kaba Fofana s'emporte presque. Cette responsable du Rassemblement des républicains (RDR) dit relayer le sentiment d'une grande partie des militants d'opposition ivoiriens. A savoir une grande prudence, voire une inquiétude, au lendemain de la médiation apparemment couronnée de succès du président burkinabè Blaise Compaoré à Abidjan. «Il y a eu près de 12 morts dans des défilés pacifiques. Nous allons continuer les manifestations pour rendre hommage à nos martyrs», poursuit la responsable de campagne d'Alassana Ouattara dans la commune de Marcory. Un mot d'ordre finalement confirmé ce mardi par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix – le RHDP –, qui réunit les quatre principaux partis d'opposition. Et ce jusqu'à la «mise en place» de la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI). L'objectif est de maintenir la pression sur le Premier ministre Guillaume Soro et le président Laurent Gbagbo, mais aussi de répondre à l'inquiétude qui monte au sein de la base militante. L'accord conclu lundi avec Compaoré reste en effet très flou. Il n'a fait l'objet d'aucun communiqué officiel, ce qui laisse libre cours à toutes les interprétations.

La commission électorale, pierre d'achoppement (..) Selon le médiateur Blaise Compaoré, la commission doit être «recomposée» au cours de «cette semaine». Un préalable indispensable pour Mamadou Sanogo, secrétaire national aux élections du RDR : «La CEI doit être mise en place avant le gouvernement et être conforme aux accords de Pretoria», explique-t-il. La composition de cette commission est considérée comme indispensable à l'élaboration d'une liste électorale fiable et honnête. «Situation inconfortable». «J'ai le sentiment que la base ne nous a pas compris, admet Mamadou Sanogo. La direction est dans une situation inconfortable car elle est obligée à des concessions, de par les fonctions qu'elle a occupées» (Alassane Ouattara a été directeur adjoint du FMI et Premier ministre, Henri Konan Bédié président de la République). Tout le contraire du socle militant, bien plus vindicatif à l'encontre de Gbagbo. «Nos responsables doivent réaliser que Gbagbo ne comprend que le langage de la force, lance ainsi Kaba Fofana. Les militants sont prêts à aller jusqu'au bout, ils en ont marre de cette pauvreté endémique. Ils veulent que Gbagbo démissionne, que le coup de grâce lui soit porté.» Drissa Traoré, président du mouvement ivoirien des droits humains, s'avoue «inquiet» d'une situation de plus en plus violente.

«A Gagnoa, il y a eu au moins cinq morts et des blessés. Certains ont été touchés par des balles dans le dos ou la nuque. Il faudra une enquête indépendante sur ces faits pour en finir avec l'impunité», explique-t-il. «J'espère que l'accord signé lundi sera confirmé dans les prochains jours...» Pour cela, il faudra que Laurent Gbagbo évite de reproduire son coup de poker du 12 février.

COTE D'IVOIRE : Un gouvernement par pièces détachées !, Le Pays, 25 février 2010- En Côte d'Ivoire, il n'y a pas que la tenue de l'élection présidentielle qui piétine. La formation d'un gouvernement est aussi une tâche ardue, une course d'obstacles (...) Il s'agit de ceux réservés à l'opposition qui conditionne son entrée au gouvernement à la "résurrection" de la Commission électorale indépendante (CEI) dissoute en même temps que le gouvernement le 12 février dernier par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Celle-ci n'étant pas acquise d'abord, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) n'a pas daigné envoyer de représentants au gouvernement . En tout cas, pas pour le moment. Mais on se demande si ce "boycott" sera respecté à la lettre par tous les membres. En d'autres termes, tout le monde pourra-t-il résister à l'appel de la soupe étant donné qu'en Afrique il y a des gens qui font des mains et des pieds pour entrer dans les gouvernements ? (...)Mais si jamais l'opposition reste sur sa position, qu'adviendra-t-il des postes qui lui sont réservés ? Guillaume Soro biffera-t-il leurs noms pour se retrouver avec une équipe très restreinte ? Ou bien les remplacera-t-il, de concert avec Laurent Gbagbo par des personnes de leurs bords respectifs avec le risque d'aller à l'encontre des différents accords de paix qui imposent un gouvernement de réconciliation ? En attendant d'être situé les prochains jours, la réalité est que la Côte d'Ivoire a son gouvernement qui va très rapidement se mettre au travail. Même si c'est un gouvernement par pièces détachées au regard de sa formation laborieuse et inachevée. Le mécanicien Guillaume Soro ne doit pas ranger ses clés étant donné que toutes les pièces n'ont pas encore été montées pour permettre au moteur de bien fonctionner. Il doit continuer à jouer les garçons de course entre les figures de proue de l'opposition que sont Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara. Les tractations doivent se poursuivre auprès de ces poids lourds de la scène politique ivoirienne pour les amener à ne pas se mettre en marge du processus de sortie de crise. La Côte d'Ivoire ne cessera d'étonner et de se singulariser sur le continent. En plus d'être un pays qui peine depuis cinq ans à organiser une élection présidentielle malgré l'appui de la communauté internationale, la république d'Eburnie éprouve aussi des difficultés à former sans coup férir un gouvernement.