Revue de presse internationale du 11 janvier 2010

11 jan 2010

Revue de presse internationale du 11 janvier 2010







Côte
d`Ivoire: le camp Gbagbo accable la Commission électorale indépendante, AFP, 10
janvier 2010-


Le camp du président ivoirien Laurent Gbagbo a accablé dimanche
la Commission électorale indépendante (CEI), accusée de "fraude" par M. Gbagbo,
et réclamé sa "dissolution pure et simple" ou son "réaménagement" pour en
"garantir la neutralité et l'impartialité". Le président de la CEI Robert Beugré
Mambé "a frauduleusement inscrit 429.000 électeurs sur la liste électorale en
faveur de l'opposition", a accusé le chef des "patriotes" pro-Gbagbo, Charles
Blé Goudé, son directeur de campagne pour la jeunesse. "La direction nationale
adjointe de la jeunesse du candidat Gbagbo exige la dissolution pure et simple
de la CEI", composée de représentants de partis politiques, au profit d'"une
structure crédible composée de religieux qui peuvent conduire ce processus
jusqu'à sa fin", a-t-il lancé à l'issue d'une réunion de son équipe à Abidjan.
"Nous demandons que le président Beugré Mambé soit mis à la disposition de la
justice ivoirienne parce qu'il représente un danger pour la Côte d'Ivoire
elle-même", a-t-il asséné. Charles Blé Goudé a par ailleurs demandé "un audit"
sur "la gestion financière" des "milliards" reçus par la CEI. De son côté,
Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de
M. Gbagbo, demande la "démission" du patron de la CEI "pour

rupture de confiance", a indiqué son service de communication. Il réclame
également "la mise en œuvre de poursuites judiciaires pour toutes les personnes
impliquées dans la manipulation du fichier électoral, un audit du fichier
électoral et de l'organisation de la CEI" et le "réaménagement" de cette
structure "pour garantir la neutralité et l'impartialité". Le président Gbagbo a
accusé samedi soir la CEI de "fraude" dans le traitement des contentieux sur la
liste électorale provisoire en vue de la présidentielle, désormais prévue pour
"fin février-début mars" (...)





 




Le camp
Gbagbo accuse la commission électorale de "fraude", Jeune Afrique, 10 janvier
2010-


Le Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) accuse la CEI
d'avoir tenté d'"introduire sur la liste" électorale provisoire les noms de"429
000" personnes (... )




La CEI dément




"C'est manifestement
un cas de fraude", a affirmé à l'AFP ce responsable du parti de M. Gbagbo,
réclamant la "démission" du président de la commission, Robert Beugré Mambé.
Yacouba Bamba, porte-parole adjoint de la CEI, a réfuté ces accusations. La
commission a en effet produit "en interne" un document à partir de "recherches
complémentaires" proposant de valider "quelque 400. 000 personnes" mais elle a
"elle-même décidé de ne pas l'utiliser", a-t-il expliqué, jugeant matériellement
"pas possible" pour la CEI de reverser ces cas sur la liste provisoire. Suivant
la procédure normale, "au 6 janvier, sur environ 550. 000 requêtes enregistrées,
près de 450. 000 ont été agréées" sur les quelque 1,033 million de "cas
litigieux", a-t-il ajouté. M. Bamba a assuré que le traitement des contentieux,
déjà prolongé, s'achèverait bien samedi comme annoncé. Il a toutefois reconnu
ignorer si "une décision" serait prise pour les personnes non prises en compte.




Guillaume Soro
pompier




Laurent Gbagbo avait réclamé mercredi une



nouvelle prolongation

de cette phase, jugeant qu'on ne peut pas aller aux élections" alors que de
nombreux Ivoiriens recensés n'ont pas vu leur situation clarifiée.

Face à la polémique
entre le camp présidentiel et la CEI, le Premier ministre Guillaume Soro "a
décidé de prendre en main la suite du processus afin de ramener le calme, la
confiance et mettre fin aux différentes suspicions", a déclaré son conseiller en
communication Alain Lobognon.

"Dès le début de la
semaine prochaine, de grandes mesures vont être annoncées par le Premier
ministre pour une fin apaisée du contentieux", a-t-il indiqué.




COTE
D'IVOIRE
 :
Nouvelles menaces sur les élections présidentielles, Le
Pays, 10 janvier 2010- (...)


après la toute dernière salve crachée par les canons de Laurent Gbagbo, on peut
s'écrier à juste titre : "ça recommence !" Le président ivoirien vient en effet
d'accuser, sans façon, la Commission électorale indépendante (CEI) de "fraude"
et de "manipulation" (...) Reste à savoir à qui peut profiter une nouvelle menace
sur le calendrier électoral et par ricochet, sur l'élection présidentielle. A
Laurent Gbagbo ? Rien n'est à exclure. Et dans le cas d'espèce, l'objectif
serait d'obtenir le renvoi aux calendes ivoiriennes, des futures élections.
Bref, du "boulanger" le plus célèbre d'Eburnie, il faut s'attendre à tout ; il
est capable du meilleur comme du pire. La France le voyait-elle venir, elle qui,
par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a eu
l'imprudence de réclamer de Yamoussoukro, une date précise et définitive pour
les élections ? Les services de renseignements français ont probablement eu vent
des intentions cachées du président Gbagbo. Le désir de Paris de se prémunir
contre un probable coup tordu de l'insaisissable Gbabgo, est louable, certes.
Mais on peut se demander si la France a eu le souci de la forme et de la
discrétion (...)Gbagbo a peut-être tous les défauts, mais pas celui de se laisser
dicter sa conduite par un autre pays, fût-il la France dont le comportement
paternaliste irrite parfois. Toutefois, si la réaction des autorités ivoiriennes
tendait visiblement à rappeler à Kouchner que la Côte d'Ivoire reste un Etat
souverain, on ne peut reprocher à la France, partie prenante dans la résolution
de la crise, de vouloir voir un peu plus clair dans ce "brouillard" électoral
ivoirien. Reste que l'Elysée semble s'y prendre un peu trop tôt. Le premier tour
de la présidentielle est toujours officiellement prévu pour fin février-début
mars. Rien n'empêchait la France d'attendre fin janvier-début février pour être
fixée sur la date des élections.




Gbabgo cherche la
petite bête, L'Observateur Paalga, 11 janvier 2010-

Ça recommence!

Quelque quatre semaines après l'adoption, à Ouagadougou, par le
Cadre permanent de concertation (CPC) d'un nouveau timing du processus électoral
ivoirien, la poussive Commission électorale indépendante (CEI) est, une fois de
plus, la cible de graves récriminations. (...)
C'est
à croire que le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, est frappé par le
châtiment de Sisyphe : à chaque nouvelle date du scrutin, un nouvel obstacle
pour caler le processus.

Dernière
preuve en date de cette malédiction mythologique, la grève des greffiers qui, en
plus d'avoir paralysé l'administration judiciaire, a porté un coup sérieux sur
la machine électorale. Conséquence, le contentieux d'inscription, qui devait
être vidé au plus tard le 26 décembre 2009, ne l'a été qu'une dizaine de jours
après.

Plus
d'une semaine de retard dans un processus réglé comme un chronomètre de marine,
c'est énorme. Avec ces récentes critiques portées par le camp présidentiel
ivoirien, c'est là un gros bâton mis, dans le meilleur des cas, dans les roues
de la CEI. Dans le pire des cas, c'est dans celles de tout l'ensemble du
processus de paix, car ces accusations portent en elles les germes d'une
élection contestée en cas de victoire de l'opposition. De grosses bourrasques
menacent à nouveau la lagune Ebrié. C'est le facilitateur Blaise Compaoré qui
risque de finir par jeter la perche de sauvetage. Blaise, yako ! (1) (1) Yako :
expression baoulé pour exprimer sa commisération avec autrui. Ici, avec le
président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur depuis plusieurs années dans la
crise ivoirienne.