Revue de presse internationale, 13 août 2009

13 aoû 2009

Revue de presse internationale, 13 août 2009







Reprise
prochaine du déploiement de brigades ivoiriennes loyalistes/rebelles, AFP, 11
août 2009-


Le déploiement de 8.000 éléments des forces loyalistes et de
l`ex-rébellion, chargés de sécuriser l`élection présidentielle prévue le 29
novembre en Côte d`Ivoire, reprendra fin août, a annoncé mardi le ministre de la
Défense Michel Amani N`Guessan. "A partir du 25 août, nous devons entamer le
redéploiement des gendarmes et des policiers sur l`ensemble du territoire
national", a déclaré M. N`Guessan après une réunion avec l`état-major de
l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) à Bouaké (centre). Lancé officiellement
le 5 mai, le déploiement prévu de 8.000 hommes au sein de brigades du Centre de
commandement intégré (CCI) - état-major mixte loyaliste et FN - s`est limité
pour l`heure à l`affectation de quelque 500 éléments à Abidjan et Bouaké, fief
des anciens rebelles qui contrôlent le nord depuis leur coup d`Etat manqué de
2002.

Cette opération s`est heurtée selon les autorités à des problèmes de
financement. "Nous devons être prêts avant le 29 septembre 2009", a insisté le
ministre. Selon le dernier accord de paix signé fin 2008, les "questions
militaires", en particulier le désarmement des ex-combattants rebelles et des
miliciens favorables au président Laurent Gbagbo, doivent en effet être réglées
au plus tard deux mois avant l`élection (....)




Une
nomination qui ajoute à la suspicion, L'Observateur paalga, 12 août 2009-

La présidentielle en Côte d'Ivoire, fixée au 29 novembre prochain, est
l'événement majeur de l'agenda politique de cette fin d'année dans la
sous-région ouest-africaine.

En ce moment, Abidjan vit au rythme de cette élection, dont la
bonne tenue consacrera la fin, tant attendue, de la crise qui secoue ce pays
depuis plusieurs années. A moins de quatre mois de cette échéance, capitale pour
la tranquillité des eaux de la lagune Ebrié, les différents états-majors des
partis politiques affûtent leurs armes pour se donner le maximum de chances dans
ce scrutin, où les candidats sont loin d'être des plaisantins comme on en voit
souvent sur notre continent avec des prétendants à la magistrature suprême qui
ne mobilisent pas en dehors de leur village ou de leur quartier. C'est dans ce
contexte de précampagne que le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a nommé
le Pr Yao N'dré Paul à la tête du Conseil constitutionnel, en remplacement de
Yanon Yapo, qui est en fin de mandat. Constitutionnaliste de renom, le nouveau
promu a le pedigree nécessaire pour occuper une telle fonction.

Rien à dire donc
dans cette nomination qui, du reste, fait partie des prérogatives du président
de la République.

Mais, au sein
des chapelles politiques de l'opposition, le choix de ce juriste, quand bien
même ses compétences ne sont pas remises en cause, fait l'objet de critiques
véhémentes dans la presse militante. La raison de cette levée de boucliers est
bien simple: le nouveau président du Conseil constitutionnel ivoirien, ancien
ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, est un
militant bon teint du FPI, député de ce parti et président du Conseil général de
Divo.

Son
curriculum vitae fait donc de lui un homme politiquement marqué en faveur du
camp présidentiel, si bien que les adversaires de Gbagbo ne peuvent manquer de
voir dans cette nomination une manœuvre pour verrouiller le système électoral, à
défaut de contrôler la Commission électorale, dans la perspective de la
présidentielle au regard du rôle assigné à cette institution. En effet, le
Conseil Constitutionnel a, entre autres attributions, le contrôle de la
régularité de la présentation des candidatures, l'éligibilité des candidats, le
déroulement du scrutin et le dépouillement des votes en ce qui concerne
l'élection du Président de la République. Il est le grand juge électoral chargé
de recevoir les recours en annulation, de statuer sur les plaintes et de valider
les résultats définitifs du scrutin.


De ce fait, cette haute juridiction constitue un élément
stratégique dans tout le processus électoral. Ainsi, la promotion d'un cadre de
la formation politique au pouvoir à ce poste de responsabilité n'est pas
innocente et traduit la volonté du chef d'avoir une certaine mainmise sur le
scrutin. Du coup, ça ajoute à la suspicion quand on sait que le président Gbagbo
est suspecté de ne pas vouloir organiser l'élection. Contraint d'y aller pour
diverses raisons, il use, selon ses contempteurs, de calcul politique pour
succéder à lui-même. Gbagbo devait-il nommer un bonze du PDCI, du RDR ou de
l'UDPCI ? Pouvait-il en être autrement dans un marigot politique où presque tout
le monde est mouillé ? Même ceux qu'on présente souvent comme étant de la
société civile ou des mouvements de droits de l'homme sont rarement neutres dans
ce pays, très politisé, et ont souvent un penchant pour tel ou tel homme
politique. Dans ces conditions, on ne peut pas lui reprocher d'avoir placé un de
ses fidèles lieutenants à ce poste stratégique, comme si les autres auraient
résisté à la tentation d'y mettre un cacique sorti de leurs rangs. Sous Bédié,
le premier responsable de cette institution n'était-il pas un baron du régime
d'alors ? Loin de cautionner de tels choix, politiques, disons que force est de
reconnaître que d'Alger à Ouagadougou en passant par Dakar et N'Djamena, le
président du Conseil constitutionnel a toujours été un proche du président de la
République. Il appartient au constitutionnaliste et aux autres conseillers de
cette juridiction de respecter leur serment et de dire le droit en toute âme et
conscience comme c'est le cas dans certains pays occidentaux qui nous inspirent
en matière de démocratie. Au Niger, la présidente du Conseil, en refusant de
donner sa caution au projet de référendum, a montré aux yeux de l'opinion que,
même nommée par Mamadou Tandja, elle demeurait indépendante (...)




Affaire
Guy André Kieffer
:
Réponse du berger à la bergère, L'Observateur paalga,  13 août 2009-

Ainsi, l'affaire Kieffer est en passe de devenir un véritable imbroglio
politico-judiciaire. Ce journaliste franco-canadien, faut-il le rappeler, avait
été enlevé le 16 avril 2004 dans un parking à Abidjan. A l'époque il menait,
semble-t-il, une enquête sur la filière café-cacao en Côte d'Ivoire. Depuis,
personne ne l'a revu.

Grâce à une
plainte contre X déposée à Paris par Osange Silou-Kieffer, l'épouse du disparu,
la machine judiciaire est enclenchée. Enquêtes et recherches se poursuivent sans
succès. Par contre, comme une antienne, les noms de Simone Gbagbo, la première
dame de Côte d'Ivoire, et de Paul Antoine Bouabré, alors ministre de l'Economie
et des Finances, sont régulièrement cités dans cette affaire de disparition.
Toute chose qui n'était pas de nature à réchauffer les froides relations que
Paris et Abidjan entretenaient notamment depuis le déclenchement de la crise
ivoirienne (...)La justice ivoirienne, qui s'était aussi saisie du dossier, a
commencé des investigations. Dans un premier temps, elle a inculpé deux Français
pour « complicité d'arrestation arbitraire, enlèvement et séquestration » du
journaliste franco-canadien (...)

Les émissaires ivoiriens ont
élu domicile dans des locaux de la gendarmerie du XXe arrondissement de Paris où
ils procèdent aux auditions (...)

Comme on le
voit, la Côte d'Ivoire tient coûte que coûte à impliquer la France dans cette
affaire.

Et
puisque chaque Etat mène ses investigations de son côté, et procédera à ses
inculpations, le risque est grand qu'au bout du compte on se retrouve avec deux
procès jugeant des accusés différents. Plus que jamais, il est temps que le
politique se retire du dossier et qu'il ait une jonction de procédure pour
laisser la justice suivre sereinement son cours. Cela suppose aussi qu'il
faudrait laisser tomber une des procedures (...)




D'un Jackson à
l'autre: après Michael, Jesse honoré par un village ivoirien, AFP, 12 août 2009-
Un Jackson
chasse l'autre à Krindjabo (sud-est ivoirien): après Michael, fait "prince" du
village en 1992, Jesse Jackson a été honoré à son tour mercredi, en vertu du
lien qui unit le pasteur noir américain à la famille de la star décédée fin
juin. Arrivé lundi pour délivrer pendant trois jours un message de "paix" à la
Côte d'Ivoire qui tente de sortir d'une crise vieille de sept ans, le révérend a
été "intronisé dignitaire du royaume" du Sanwi lors d'une cérémonie devant un
millier de personnes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le roi Amon
N'Douffou V a baptisé le combattant des droits civiques "Aka Essouin", du nom
d'un grand guerrier du passé (....)