REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 11 JUILLET 2008

11 juil 2008

REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 11 JUILLET 2008

La présidentielle maintenue au 30 novembre
Fraternité Matin –
« La date de l'élection présidentielle a été maintenue au 30 novembre par le Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA) qui a tenu sa 5è session ce 10 juillet à Ouagadougou. Comme l'indique le communiqué final... Au centre des débats, la question du financement du programme de sortie de crise, en particulier du processus électoral. La réunion qui s'est déroulée au Centre de conférences international de Ouagadougou et présidée par le facilitateur, le président Blaise Compaoré, s'est réjouie de ce que les fonds nécessaires soient réunis même s'il y a des détails importants à régler. "Le CEA a noté que le financement du processus électoral est bouclé. Cependant, le tableau de trésorerie mensuelle doit encore être élaboré jusqu'au 30 novembre. Les questions logistiques et opérationnelles pour le démarrage de l'identification ont été soulignées comme un défi important à relever". En effet, sans minimiser les autres programmes de sortie de crise, la réunion a admis de dégager "des priorités" dans leur mise en œuvre et donc dans l'affectation des ressources devenues très rares. L'appel du Président Compaoré a été entendu puisqu'il a demandé, à l'ouverture des travaux, le matin, des efforts supplémentaires aussi bien de la Côte d'Ivoire que des bailleurs de fonds pour que les résultats obtenus, à ce jour ne soient pas annihilés. "Les membres du CEA se sont réjouis des contributions additionnelles annoncées par certains membres de l'OCI (organe consultatif international) et ont insisté sur la nécessité de favoriser le décaissement rapide des financements des partenaires. Ils ont convenu de tenir une réunion mensuelle avec les partenaires techniques et financiers afin de juguler les tensions de trésorerie et d'accélérer les décaissements nécessaires à la réalisation des opérations liées au processus électoral". Une décision qui donne satisfaction au Premier ministre ivoirien, Guillaume Kigbafori Soro. "Je pense que nous venons de réaliser ensemble le bouclage du financement du processus électoral. Maintenant, nous allons tenir, une fois à Abidjan, des réunions pour faire l'état de la trésorerie et dégager les priorités mensuellement pour que le calendrier établi pour le 30 novembre ne s'en trouve pas éprouvé... L'Etat de Côte d'Ivoire a sollicité le soutien des partenaires internationaux pour faire une opération d'anticipation de recette lui permettant d'avoir maintenant l'argent disponible pour financer le processus de sortie de crise. Nous avons aussi lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle puisse donner les moyens de financer et de combler le gap du financement qui restait à rechercher. Mais pour l'instant, nous avons dégagé les priorités et bouclé le budget pour le mois de juillet. Et l'Etat de la trésorerie nous permet de financer pour le mois de juillet", a déclaré Guillaume qui a quitté la réunion vers 16 heures. Non seulement, la Côte d'Ivoire a décidé de financer son processus de sortie de crise, mais aussi l'UE a promis, selon des sources proches des négociations, de décaisser 13 milliards de FCFA sur les 16 annoncés récemment à Bouaké. Mais d'ici-là, le gouvernement fera son devoir.

Voici les grandes décisions du 5è CEA à Ouagadougou

[...] 5. Après examen et adoption de l'ordre du jour de la réunion, le CEA a entendu successivement les interventions de Monsieur Alcide DJEDJE, Chef de la délégation de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire et de Monsieur Alain LOBOGNON, Chef de la délégation des Forces Nouvelles, ainsi que de celles de Monsieur Boureima BADINI, Représentant Spécial du Facilitateur à Abidjan et de Monsieur Y. J. CHOI, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire. Ils ont réitéré leur reconnaissance au Facilitateur pour son action et insisté sur la nécessité d'une action déterminée et urgente en vue de la mobilisation sans délais des financements additionnels nécessaires au processus de paix. 6. Les membres du CEA ont suivi un exposé fait par la Division électorale de l'ONUCI sur l'accompagnement du processus électoral par la Communauté internationale. Ils se sont réjouis des progrès constants réalisés dans la mise en œuvre de l'Accord Politique de Ouagadougou, notamment en ce qui concerne les audiences foraines, le processus électoral, le regroupement des ex-combattants, le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national et les mesures visant à consolider la réconciliation nationale, la paix et la libre circulation des personnes et des biens. Considérant que le processus de paix en Côte d'Ivoire est entré dans une phase décisive, ils ont tous souligné la nécessité de concentrer leurs efforts sur le processus électoral. 7. Le CEA a noté que le financement du processus électoral est bouclé. Cependant, le tableau de trésorerie mensuel doit encore être élaboré jusqu'au 30 novembre 2008. Les questions logistiques et opérationnelles pour le démarrage de l'identification ont été soulignées comme un défi important à relever. 8. A cet égard, tout en saluant la bonne tenue du calendrier électoral en vue du respect de la date du 30 novembre 2008 pour l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle, les membres de CEA ont relevé des obstacles majeurs au processus électoral. Ces obstacles, qui concernent particulièrement le financement du DDR, la sécurisation du processus électoral et les questions logistiques, doivent être vite surmontés afin de relever les derniers défis qui se posent au processus de paix. 9. Dans son intervention, le Premier Ministre a, pour sa part, souligné les difficultés majeures rencontrées par son Gouvernement dans la mise en œuvre de l'Accord Politique de Ouagadougou. Il a, en particulier, signalé les problèmes relatifs aux financements du programme de sortie de crise et à la sécurité du processus électoral. Tout en relevant les efforts financiers déployés par le Gouvernement ivoirien dans le processus de paix, il a souligné la multiplicité des défis auxquels celui-ci reste confronté, car il doit à la fois faire face au processus de paix, répondre aux attentes quotidiennes des ivoiriens et rembourser ses dettes vis-à-vis des institutions financières et monétaires internationales pour pouvoir bénéficier des programmes de soutien au développement....12. Le CEA, sérieusement préoccupé par la question du financement du processus de paix en Côte d'Ivoire, a examiné avec une attention toute particulière les voies et moyens d'une mobilisation urgente des fonds alloués aux différents programmes de sortie de crise. Il a salué les efforts du Gouvernement ivoirien en matière de bonne gouvernance économique qui ont permis la normalisation de ses relations de coopération avec les institutions financières internationales, ainsi que pour la mobilisation de ressources budgétaires au titre de l'année 2008 en faveur du financement du programme de sortie de crise. 13. Les membres du CEA se sont réjouis des contributions additionnelles annoncées par certains membres de l'OCI et ont insisté sur la nécessité de favoriser le décaissement rapide des financements des partenaires. Ils ont convenu de tenir une réunion mensuelle avec les partenaires techniques et financiers afin de juguler les tensions de trésorerie et d'accélérer les décaissements nécessaires à la réalisation des opérations liées au processus électoral. Ils ont sollicité l'intercession du Facilitateur et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies auprès de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, afin de bénéficier particulièrement de leur soutien dans cette période décisive. 14. Il a remercié les partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur appui financier au processus et insisté sur la nécessité d'apporter des contributions complémentaires et urgentes pour le financement des programmes les plus urgents, à savoir le DDR, le Service civique, le PNRRC, et certaines opérations d'urgence. Il en appelle au Gouvernement de Côte d'Ivoire et aux partenaires pour une meilleure coordination dans les procédures de décaissement des fonds destinés au financement du processus de sortie de crise, en vue d'une plus grande flexibilité dans les procédures et d'une amélioration du taux d'absorption. 15. Le CEA a décidé de tenir sa prochaine réunion à Ouagadougou dans le courant du mois de septembre 2008. [...] ».

Des échanges houleux entre l'Onu et les négociateurs
Fraternité Matin –
« Si le résultat semble donner satisfactions aux participants, beaucoup de signes ont montré que cette séance était non seulement fondamentale mais qu'elle n'a pas été une simple réunion en raison de l'ambiance qui y a régné. Des sources proches des négociations ont indiqué que les débats ont été très houleux. Les deux délégations, le camp présidentiel d'une part, et celui des Forces nouvelles d'autre part se sont ligues contre la communauté internationale accusée de faire une fixation sur la date du 30 novembre tout en refusant de décaisser les financements nécessaires. Pour les Ivoiriens donc, il est question de passer des promesses à des actes concrets. Même le Président de la CEI, Robert Beugré Mambé et le patron de l'Onuci, Y. J. Choi n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Par ailleurs, la réunion a été longue car ouverte à 10h, ce n'est qu'à 18 h que les participants ont quitté le Centre de conférences. De quoi déprogrammer plusieurs participants qui envisageaient de quitter Ouaga vers 18h. Notamment la mission de l'Onuci en raison du plan de vol. Par ailleurs, les visages n'étaient pas aussi reluisants à la fin de la réunion. Dans sa communication, le Représentant spécial du facilitateur avait interpellé les participants sur les risques encourus en cas du manque de fonds. "A défaut d'un élan de solidarité immédiat, le chronogramme du processus électoral court le risque de ne pas pouvoir être respecté; ce qui pourrait remettre en cause l'échéance de l'élection présidentielle", a craint Bouréima Badini.

5ème réunion du CEA, hier, à Ouagadougou, Guillaume Soro claque la porte
Le Nouveau réveil –
« La réunion du Comité d'évaluation et d'accompagnement s'est tenue hier dans la capitale du Burkina Faso. Cette rencontre a connu des moments de tensions a tel point que le Premier ministre Guillaume Soro a claqué la porte. Abandonnant le facilitateur Blaise Compaoré, les membres de l'OCI (organe consultatif international) et les différentes délégations dans la salle. Nous ne sommes pas venus à un jeu de dames a déclaré Alain Lobognon, chef de la délégation des ex-rebelles des forces Nouvelles. ...Selon des sources internes proches de la rencontre, le Premier ministre Guillaume Soro a soulevé la question du financement du programme de sortie de crise qui constitue une épine dans le pied de l'Etat ivoirien et a pressé les membres de la communauté internationale présents dans la salle pour la mise à disposition très rapide des ressources financières en vue de respecter l'échéance du 30 novembre 2008. Mais l'OCI a suggéré à la Côte d'Ivoire de pré financer et les aides suivront...Le Premier ministre aurait plaidé pour un appui plus prompt faute de quoi le pays ne peut mobiliser les fonds propres, c'est-à-dire réunir les ressources nécessaires qu'en décembre 2008 et cet à ce moment que le gouvernement pourrait annoncer ou fixer une nouvelle date des élections. Automatique le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies (RSSG) en Côte d'Ivoire, le Sud-coréen Choi Y J a rappelé les engagements pris par les parties signataires pour la date du 30 novembre 2008. Il a fallu parfois toute la sagesse du facilitateur Blaise Comparoré pour calmer le jeu. [...] » L'Etat va organiser une anticipation de recettes pour relever le défis de financement ».

Blaise Compaoré à propos du processus électoral : « Que les obstacles financiers ne compromettent pas les acquis »
Fraternité Matin –
« Dans son discours introductif, le facilitateur Blaise Compaoré a salué l'engagement des autorités et du peuple ivoiriens à aller à la paix par «le respect des engagements» pris dans l'Accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars 2007. Tout comme la communauté internationale pour sa constance à accompagner la Côte d'Ivoire sur la voie de la paix. Il n'a pas manqué de relever les difficultés financières qui se dressent sur le chemin avant d'exhorter les uns et les autres à demeurer déterminés. «L'Accord politique de Ouagadougou se singularise par son caractère global et l'interaction des mesures à mettre en œuvre pour son plein succès. Les principales actions sont, entre autres, l'identification générale de la population, le recensement électoral, la restauration de l'autorité de l'Etat, le désarmement des ex-combattants et la démobilisation des milices. Des contraintes, notamment d'ordre financier, rendent difficiles ces différentes opérations. Cependant, toutes les parties doivent redoubler d'efforts pour éviter que ces obstacles ne compromettent les acquis enregistrés». Surtout que «de nombreux défis restent à relever pour assainir davantage l'environnement socio-politique et sécuritaire, gage d'élections libres, transparentes et équitables» à partir du 30 novembre. En attendant des soutiens supplémentaires de la part des partenaires au développement et des bailleurs de fonds, le Président du Faso s'est félicité des actions déjà menées pour favoriser une sortie de crise. «La récente décision prise par M. Ban Ki-moon, portant éligibilité de la Côte d'Ivoire au Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies est salutaire», a-t-il ajouté et qui s'ajoute «aux apports déjà versés dans le panier commun ou annoncés». Pour sa part, le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, a réaffirmé la disponibilité de son pays à poursuivre son soutien au processus comme elle le fait depuis de début de la crise... Les principaux membres de l'OCI étaient présents. Notamment Y. J. Choi, Représentant spécial du SG de l'ONU, les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, les représentants de l'UA, de la Cedeao, de l'UE, du Fmi, de la Banque mondiale, le Représentant spécial du facilitateur, du Sant' Egedio. Le président de l'Union nationale des Ivoiriens du renouveau, Sahi Claude Soumahoro et son secrétaire général, Fousseni Coulibaly ont été conviés à la rencontre comme observateurs par le facilitateur.

Opération mains propres dans la filière café-cacao: Francis Wodié « C'est du spectacle »
L'inter –
« Ce quotidien revient sur la conférence de presse animée hier par le président du PIT, Francis Wodié. [...] D'entrée de jeu, l'éminent professeur de droit a planté le décor en dénonçant avec véhémence cette opération de saupoudrage politique. « On assiste au spectacle de l'opération mains propres dans la filière café-cacao », a-t-il déploré. Selon Wodié, ce n'est pas le fait que le procureur place des dirigeants de société et de l'administration sous mandat de dépôt immédiatement, qui est la preuve que l'on est en train d'assainir la vie publique. Il a suggéré à ce propos que, comme le recommande l'art, l'on recherche les faits pour établir la culpabilité des personnalités incriminées. « En Afrique quand on a fait un tour en prison, on a une réputation entachée », a-t-il fait observer. Qui plus est, le Pit par la voix de son leader, a émis des réserves sur le fait qu'une telle opération survienne en ce moment. Et de s'interroger par la suite : « Cette opération n'a-t-elle pas de relents électoralistes ? ». Néanmoins pour le principe, le premier responsable du Pit, a admis qu'il faille saluer l'idée d'une moralisation de la vie publique....Pour le « maître » Wodié, « la justice doit suivre son cours à l'abri des pressions politiques ». Aussi a-t-il émis le vœu que cette opération s'étende aux autres secteurs d'activités comme le secteur pétrolier. « On veut voir clair dans le pétrole. », a-t-il lancé de façon laconique. Wodié s'est également inquiété de la flambée des cours du pétrole sur les marchés mondiaux qui impacte durement la vie économique des Ivoiriens. « La récente augmentation des prix du carburant, avec les menaces de flambée généralisée des prix des denrées de première nécessité, risque d'aggraver l'appauvrissement des couches les plus vulnérables de la société ». Pour remédier à cette situation qui menace la paix sociale, le président du Parti ivoirien des travailleurs, propose une augmentation substantielle du Smig et des salaires des travailleurs, mais aussi la réduction des taxes qui frappent le carburant. »

Moralisation de la vie publique/Le procureur Tchimou: "Il n'y a pas de chasse aux sorcières"
Fraternité Matin –
« Tchimou Raymond, procureur de la République, a accordé mercredi dernier, une audience au chef de la Division des droits de l'homme de l'Onuci, Simon Munzu, au Palais de justice du Plateau. Dans sa lutte contre l'impunité, il a confié qu'il ne fera "pas de chasse aux sorcières". Pour lui, la société a besoin de constater qu'un changement est en train de s'opérer. C'est une bataille qu'il mène dans le sens positif. C'est pourquoi, il prie chacun de faire un effort pour prendre soin des biens qu'il gère. Le chef de la Division des droits de l'homme de l'Onuci est en phase avec le procureur sur la lutte contre l'impunité. Pour lui, il faut continuer de mener la bataille afin de mettre un terme à ce fléau. M. Munzu a ajouté que n'eût été la crise, un plan national des droits de l'homme aurait été élaboré. Par ailleurs, après la séance de travail avec la présidente de la Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire, à Cocody, Simon Munzu a promis de lui apporter son appui technique et matériel. Il entend mettre tout ce dont il dispose au service de la Commission. Mme Victorine Wodié, présidente de cette Commission, a apprécié la démarche de l'Onuci. Elle a aussi échangé avec lui sur la mission de la structure qu'elle dirige. Elle a indiqué que la division des droits de l'homme, un partenaire privilégié, pourra renforcer ses activités. »