REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 13 ET DIMANCHE 14 FEVRIER 2010

13 fév 2010

REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 13 ET DIMANCHE 14 FEVRIER 2010



CI-crise/ Le président ivoirien dissout son Gouvernement et la CEI
Agence ivoirienne de presse (AIP)
– « Le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, vient de dissoudre, ce vendredi, le Gouvernement et la Cei, la commission électorale indépendante, en charge du processus électoral en cours, et dont le président est au centre d'une guéguerre politicienne, depuis quelque temps, soupçonné de "fraude présumée" sur la liste électorale provisoire...Cependant, il reconduit le Premier ministre, chef du Gouvernement, Guillaume Soro, qui devra constituer un cabinet restreint de quinze membres, ainsi que la mise en place d'une nouvelle Cei "allégée, au cas où le président burkinabé Blaise Compaoré, facilitateur dans la crise ivoirienne, "ne lui faisait de propositions dans le sens de débloquer la situation de crise de confiance" actuelle, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique. Mardi et mercredi, les protagonistes de la crise ivoirienne, les Forces nouvelles nouvelles, l'opposition, regroupée au sein de la coalition Rhdp, ainsi que le clan présidentiel, conduit par le président du Fpi, Pascal Affi N'Guessan, étaient à Ouagadougou, en concertation avec le président Compaoré. Les conclusions de ce conclave devraient être connues sous peu. »

Compaoré, ONU, CEDEAO : tous humiliés
Le Patriote –
« La décision est tombée officiellement à 20h...Le gouvernement est dissout ainsi que la Commission électorale indépendante. Et pourtant ce gouvernement est issu de l'accord politique de Ouagadougou parrainé par le président burkinabé, Blaise Compaoré. Quand à la CEI, elle est la résultante de l'accord de Prétoria, lui-même issu de celui de Linas Marcoussis, endossé par la communauté internationale, via l'ONU. En décidant de mettre fin à ce gouvernement et à la CEI, sans aucun autre accord, Gbagbo humilie Compaoré et défie toute la Communauté internationale...Et pourtant, dans l'accord de Ouaga, il est clairement dit que quand il y a un blocage quelconque pendant son application, c'est le facilitateur qui est saisi, à l'effet de résoudre le problème. Voilà que celui-ci n'a même pas fait savoir ses propositions que Gbagbo a sorti son joker. La dissolution de la CEI est un acte de défiance vis-à-vis de l'ONU qui a endossé tous les accords politiques sur la Côte d'Ivoire, notamment l'APO. La CEI dans sa forme actuelle, est issue de l'Accord de Pretoria....La Résolution 1911 du 28 janvier 2010, dispose en son paragraphe 6 que « toute menace contre le processus électoral en Côte d'Ivoire, et en particulier toute attaque ou toute atteinte visant la Commission électorale indépendante chargée d'organiser les élections, ou à ses activités ou à celles des opérateurs visées aux paragraphes 1.3.3 et 2.1.1 de l'Accord politique de Ouagadougou, constitue une menace contre le processus de paix et de réconciliation nationale ». Et par conséquent, les personnes qui se rendent coupables d'une telle menace contre la CEI et le processus de paix tombent sous le coup de sanctions de l'ONU conformément aux paragraphes 9 et 11 de la Résolution 1572. [...] »

Des révélations avant la dissolution du gouvernement et de la CEI par Gbagbo et Soro:
L'Inter
– « [...] Après l'échec de la réunion de Ouaga, et face au péril qui planait sur la Côte d'Ivoire du fait de la crise à la CEI, il ne manquait plus pour le Facilitateur et le Premier ministre Soro que le plan B du chef de l'Etat. Celui consistant pour lui d'user des prérogatives que lui confère l'article 48 de la Constitution, pour remettre de l'ordre dans le pays. Dans sa position, Laurent Gbagbo n'est pas seul. Il agit avec la caution de la communauté internationale, symbolisée par le Facilitateur Blaise Compaoré, désigné par la CEDEAO (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) avec la bénédiction de l'Union africaine (UA). Et surtout le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Choi Young-Jin, qui depuis le 08 janvier passé, a rompu tout pacte de confiance avec la CEI de Beugré Mambé. Le président de l'ONUCI, faut-il le rappeler, est de ceux qui ont réclamé fermement la tête de M. Mambé, pour trancher l'affaire des 429.000 fraudeurs. Sa position a conforté le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo dans son action qui s'assimile à un passage en force. Mais, un passage en force provoqué par l'opposition, qui n'aura que ses yeux pour pleurer. A moins qu'elle accepte son statut comme tel pour mieux accomplir sa mission au grand bonheur des Ivoiriens qui ont besoin d'un pouvoir qui gouverne et d'une opposition qui surveille. Et qui s'oppose afin que le pays aille pour le mieux. On pourra en juger dans les mois à venir. [...] ».

Gbagbo frappe fort : le gouvernement et la Cei dissous - Soro doit proposer un gouvernement restreint
Soir Info
– « [...] Soro Kigbafori Guillaume, le secrétaire général des Forces nouvelles, ex-rébellion dont le gouvernement a été dissout, est maintenu en revanche à la barre avec des missions précises. [...] En décryptant la déclaration présidentielle d'hier, Laurent Gbagbo veut désormais une Cei neutre, sans les partis politiques. En d'autres termes Gbagbo met fin aux derniers vestiges de l'accord politique de Marcoussis qui veut que la Cei tout comme le gouvernement soient tributaire du diktat des partis politiques présents à Marcoussis en France. Car le président de la République ne dit rien d'autres lorsqu'il affirme qu'il veut « un gouvernement au service des Ivoiriens et non aux ordres des partis politiques. ». Le gouvernement Soro Guillaume II sera donc certainement un gouvernement restreint sans les cadres issues des partis houphouétistes réunis au sein du Rhdp que sont le Pdci-Rda, le Rdr, l'Udpci et le Mfa. Le prochain gouvernement « de sortie de crise » sera donc un gouvernement de mission placé sous la double autorité du président de la République et du Premier ministre. C'est dire que ce gouvernement attendu lundi prochain sera composé essentiellement de la majorité présidentielle et des Forces nouvelles. Exit, les hommes de Bédié, Ado, Mabri et Anaky, les principaux opposants de Gbagbo Laurent...Ainsi donc, après avoir consulté le faciltateur du dialogue direct, les deux signataires de l'accord de Ouagadougou Soro et Gbagbo ont pris ces mesures, qui pensent-ils, leur permettent de « lever tous les obstacles à sa mise en œuvre ».

Dissolution de la CEI et du gouvernement: Gbagbo déchire l'accord politique de Ouagadougou
Le Patriote
– « [...] Aujourd'hui, en décidant de dissoudre la CEI, Laurent Gbagbo vient de porter un coup mortel à l'accord politique qui a été signé le 4 mars 2007. Ce qui est encore plus grave, c'est la dissolution du gouvernement. Laurent Gbagbo, en le faisant, dénie toute légitimité et toute paternité à l'autre signataire de l'accord politique de Ouagadougou qui est le Premier ministre Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles. Tout le monde sait que le gouvernement actuel est non seulement issu de l'APO, mais qu'il porte, en plus, la griffe des autres accords qu'a adossés cet accord. Laurent Gbagbo a décidé hier de tuer l'APO en lui offrant des funérailles grandioses. Une décision qui plonge la Côte d'Ivoire dans une ère d'incertitudes et de tous les dangers. [...] ».

Ce que devient l'accord de Ouagadougou
L'Inter
– « [...] Le seul fait de reconduire le Premier ministre Guillaume Soro, co-signataire de l'accord politique de Ouagadougou, et lui confier des missions à court terme, est un signe que cet accord est bel et bien en place. Le chef de l'Etat dans son discours de dissolution hier sur les antennes de la télévision nationale, a également relevé que sa décision procède de sa volonté de mettre fin à un sabotage de l'accord politique de Ouagadougou. '' Ces faits montrent que nous ne sommes pas face à une simple crise dans la crise. Au-delà du processus électoral, c'est l'Accord Politique de Ouagadougou dans son ensemble que l'on veut saboter. Je rappelle que cet accord, signé entre les Forces Nouvelles et le Président de la République, vient de notre volonté de donner un instrument à la Côte d'Ivoire pour aller à la paix. Il nous a permis de faire des progrès qu'aucun autre instrument ne nous avait donné l'occasion de réaliser. Nous n'avons aucune raison de l'abandonner. Au contraire, nous devons lever tous les obstacles à sa mise en œuvre '', a indiqué le chef de l'Etat, replaçant ainsi la mise en œuvre de cet accord au centre de son action de dissolution du gouvernement et de la Cei. Par ailleurs, tout semble dire que le chef de l'Etat n'a pas agi seul. Il a eu la caution du Premier ministre Guillaume Soro, qui doit son poste à l'accord politique de Ouagadougou, et qui est sans nul doute le cheval gagnant pour la paix en Côte d'Ivoire dans la mesure où il est le chef de l'ex-rebellion qui avait attaqué le régime de Laurent Gbagbo. Pour terminer, il faut souligner que le chef de l'Etat n'a pas prononcé la mise à l'écart de l'Apo comme il l'a ouvertement fait avec la résolution 1721. On peut donc déduire que l'accord signé le 04 mars 2007 dans la capitale burkinabé demeure en vigueur dans le processus de paix en Côte d'Ivoire.

Dans quel cadre sommes-nous à présent ?
Le Nouveau Réveil -
« [...] Le 4 mars 2007, sortira de ces échanges, l'accord politique de Ouagadougou, avec Soro Guillaume comme Premier ministre et coordinateur des élections. De mars 2007 au 12 février 2010, cela fait 4 ans. Les élections sont à portée de main grâce à l'Accord politique de Ouagadougou. Maintenant que ce dernier arrangement est foulé aux pieds, dans quel cadre va évoluer le pays ? Car, il faut le souligner, c'est une gifle magistrale à la communauté internationale, au facilitateur Blaise Compaoré et surtout au Secrétaire général, des Forces nouvelles, Premier ministre, Soro Guillaume dont la tâche se complique avec la décision de dissoudre la Cei et le gouvernement qui crée un vide.
Le président Gbagbo aurait voulu " humilier " son homologue Blaise Compaoré qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Et malgré la forme qu'il a voulu donner à sa déclaration sur le point concernant l'accord politique de Ouagadougou (qu'il pense sauver par sa décision), cet accord est bel et bien ... »

Les deux schémas qui attendent les Ivoiriens
L'Inter
– « [...] Le premier, c'est qu'il s'agit là d'une volonté manifeste des deux ex-belligérants de reprendre le processus en main. Le chef de l'Etat et le patron de l'ex-rébellion qui se sont fait la guerre, veulent également, en toute responsabilité, conduire la Côte d'Ivoire à la paix. Ils espèrent ainsi parvenir à une application rapide et efficiente de l'accord qui porte leurs deux signatures. Dans ce cas, le président Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro assumeront pleinement ce qui adviendra du reste du processus de paix....Le deuxième, c'est que la décision du chef de l'Etat, confrontée à la réalité du terrain, suscite des inquiétudes et fait planer de gros nuages sur le processus de paix qu'elle est censée pourtant booster. En effet, cette décision pourrait être un facteur d'enlisement du processus. La famille de l'opposition, qui est actuellement entrée dans le bois sacré, pourrait en effet s'opposer à cette mesure du chef de l'Etat, par des manifestations de protestation comme ce fut le cas avec la marche des jeunes sur la Rti, ou encore avec les manifestations contre les tribunaux et les sous-préfectures. Le pays pourrait être ainsi menacé par des troubles. Pour tout dire, l'opposition ivoirienne, qui a toujours brandi les accords de Marcoussis, d'Accra et de Pretoria pour justifier sa présence dans le gouvernement observera-t-elle, inactive, à cette situation ? Ne va-t-on pas vers un autre blocage ? [...] ».

Nouvelles CEI: Voici les propositions de la CONARECI
Le Quotidien
– « Le président de la Coalition nationale des résistants de Côte d'Ivoire (CONARECI) a salué hier les décisions prises par le président Laurent Gbagbo pour booster le processus électoral. Joint hier par téléphone, Jean-Marie Konin s'est réjoui de la dissolution de la CEI et du gouvernement « dont la composition n'était pas de nature à aider à la résolution de la crise ivoirienne». Il a donc salué les mesures prises par le chef de l'Etat qui, selon lui, «sont celles d'un chef sage qui a laissé le président de la CEI et les ministres du RHDP montrer leurs limites». Concernant le nouvel organigramme de la CEI attendu dans sept jours, Jean-Marie Konin estime qu'il faut minimiser au maximum la présence des personnalités issues de groupes partisans. « Je pense que le bureau de la nouvelle CEI soit composée des représentants des candidats retenus par le Conseil constitutionnel, les représentants des institutions de la Républiques et de personnes neutres tels que les leaders religieux et de la société civile », a conclu le patron de la CONARECI »


Réaction des leaders politiques
L'Inter
– « Niamkey Koffi, porte-parole du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié : « Il vient de scier l'arbre sur lequel il est assis » « Nous ne nous reconnaissons pas dans cet acte inacceptable. Il est contraire à tous les accords internationaux signés jusque-là. Gbagbo vient de scier l'arbre sur lequel il est assis »

Affi N'Guessan Pascal, président du Front populaire ivoirien (FPI) « C'est un acte de réalisme, de lucidité, de courage et de responsabilité. Une décision salutaire pour reprendre les choses en main, mettre fin à la cacophonie, au désordre et à une situation de défiance intolérable à l'Autorité de l'Etat. [...]

Anne Désirée Ouloto (Porte-parole principal du candidat Alassane Ouattara) : « Nous rejetons totalement les décisions prises » Je ne suis pas surprise du tout par cette décision qui remet en cause le processus de sortie de crise. Depuis plusieurs semaines, on savait que le chef de l'Etat et le camp présidentiel ne voulaient pas aller aux élections. Ils sont dans leur logique. [...] ».

Fidèle Tanoh, secrétaire général adjoint du Mouvement des forces de l'avenir (MFA) chargé des relations avec les partis politiques « Laurent Gbagbo ne peut décider tout seul » « Depuis 2005, le mandat constitutionnel du chef de l'Etat a expiré et il ne doit sa fonction qu'aux accords. Il ne peut donc pas décider de façon unilatérale et comme s'il était fraichement élu, de dissoudre le gouvernement et la Cei. Il ne peut donc décider tout seul.L'opposition va se retrouver, analyser et réagir. »

Alassane Salif N'Diaye, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) « Pas de commentaire... » « Pas de commentaire avant ma rencontre avec les instances de l'UDPCI et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP¨)».