REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 25 AOUT 2010

25 aoû 2010

REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 25 AOUT 2010

L'Onuci appelle au calme
Fraternité Matin
- L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) observe une montée de la tension verbale et des affrontements physiques au fur et à mesure de l'évolution de la phase judiciaire du contentieux. Cette atmosphère, si elle perdurait, pourrait compromettre les avancées enregistrées dans la conduite du processus électoral. L'ONUCI lance un appel pressant au retour au calme et à la sérénité en vue du maintien et de la consolidation d'un environnement électoral apaisé. Dans le même esprit, l'ONUCI encourage les autorités compétentes, les acteurs politiques et les populations à la stricte application et au respect du droit.

L'Onuci au secours de l'encasernement
Nord Sud
– Vendredi dernier, l'ONUCI a offert, au Groupement d'instruction militaire 4 de Korhogo, 11 tentes, don qui devrait permettre à ce centre d'instruction militaire mieux assurer sa mission. « C'est l'Accord politique de Ouagadougou dans son application qui se voit ainsi boosté grâce à ce don» s'est réjouit Ba Gatta de la section Désarmement, Démobilisation Réinsertion (DDR) de l'ONUCI. In fine, ce sont 52 tentes et quatre réservoirs de 2.000 litres d'eau chacun qui seront mis à la disposition des groupements d'instruction militaire, avec l'appui logistique de la Force Licorne.

Hamadoun Touré (Onuci) : « C'est à la Commission électorale indépendante (CEI) de choisir l'imprimeur »
Fraternité Matin
– L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a déclaré, lundi, par la voie de son porte-parole, Hamadoun Touré, «il n'y a aucun conflit» entre l'institution et le Programme des Nations unies pour le développement comme annoncé par un confrère. Principalement sur le lieu de la production des bulletins de vote et des procès-verbaux. Selon certains écrits, le Pnud aurait décidé de faire imprimer ces documents électoraux à l'étranger tant que c'est lui qui finance l'opération. Ce que refuserait l'Onuci à travers sa division de l'assistance électorale, s'appuyant sur la loi ivoirienne en la matière. «L'Onuci joue un rôle de conseil auprès de la Cei. Donc, elle attire juste l'attention de la Cei sur le respect des textes. C'est à la Cei de choisir l'imprimeur», a expliqué le porte-parole, joint par téléphone. Il ajoute cependant :« le décret prévoit que les imprimeurs soient d'ici mais l'on peut avoir des soumissionnaires étrangers». Hamadoun Touré a donc rassuré les uns et les autres sur la coopération. «Le Pnud et nous travaillons dans la même direction pour la sortie de crise» Pour sa part, le porte-parole de la Commission électorale indépendante (Cei), Bamba Yacouba, a dit ne pas être informé de cette affaire. Néanmoins, il convient qu'il existe un partenariat entre la Cei et le Pnud et qu'en outre, il y a eu une rencontre dont il ignore les conclusions. «Il y a eu une réunion mais je n'ai pas le retour», a-t-il dit. Le secrétaire permanent et porte-parole de la Cei a ajouté que son institution attend la fin du contentieux judiciaire pour donner plus de précisions sur son chronogramme électoral, notamment les étapes majeures à franchir d'ici la date de la présidentielle fixée au 31 octobre prochain. La réunion de la Commission centrale de la Cei qui se tient ce mercredi 25 est donc déterminante.

Fabrication des bulletins de vote : La polémique à propos des documents électoraux, a fait sortir de sa réserve le responsable de la structure qui joue le rôle de conseiller technique auprès de la Cei. Bouikalo-Bi Thierry, DG de l'Imprimerie nationale "Les imprimeries ivoiriennes peuvent le faire à moindre coût"
Fraternité Matin – Existe-t-il un problème ou une crise de confiance vis-à-vis de l'imprimerie nationale pour la production des bulletins de vote et des autres documents électoraux au point que le Pnud veuille faire imprimer les documents à l'extérieur?
BBT : Ce n'est pas une crise de confiance du tout. en tout cas, la Cei nouvelle formule n'a pas encore travaillé avec l'imprimerie nationale pour parler de crise de confiance. Sinon, habituellement, c'est l'imprimerie nationale qui produit ici les documents avec les autres imprimeries nationales qui auront été agréées. Donc vouloir aller les faire aujourd'hui à l'étranger, c'est qu'il y a un problème que nous ignorons. Le Pnud est le Programme des Nations Unies pour le développement, et si on doit développer les structures des autres pays, je pense que c'est à l'intérieur de ces pays qu'il faut faire ce développement. On ne peut pas vouloir financer une activité dans un pays et vouloir aller faire payer ces structures à l'extérieur.

Ce n'est pas possible et on ne peut le comprendre.
Y a-t-il eu une réunion sur la question à laquelle vous avez participé?
BBT : effectivement, j'ai participé à cette réunion à laquelle ont également pris part l'Onuci, le Pnud, l'Imprimerie nationale et la Commission électorale indépendante (Cei). L'Imprimerie nationale a été la dernière à intervenir. Mais lorsque l'Onuci a posé le problème que tous les documents électoraux doivent être faits sur le territoire ivoirien, c'est alors que le Pnud a déclaré : «C'est moi qui finance, j'ai des exigences. Il faut que ce soit fait à l'étranger». C'est-à-dire à Copenhague. Donc ils savent où aller le faire et c'est une partie qui part, à savoir les bulletins de vote et les procès-verbaux de documents. Voilà les documents visés par le Pnud. Il nous restera finalement les affiches, les circulaires et autres documents internes. Or les documents les plus coûteux et qui sont les plus essentiels, c'est ce qu'ils veulent aller faire en dehors de la Côte d'Ivoire. Non seulement une telle décision ferait perdre beaucoup d'argent à l'Etat ivoirien mais aussi la conception technique qu'on nous a présentée ne nous agrée pas, en temps qu'imprimeur. C'est plus cher que ce que nous, on aurait proposé pour la Côte d'Ivoire, un pays en développement. Beaucoup d'autres pays africains viennent produire leurs documents électoraux en Côte d'Ivoire, notamment les bulletins de vote pour aller faire leurs élections. C'est dire que nous avons quand même des structures fiables qui peuvent valablement faire ce que nos partenaires veulent faire réaliser en Occident.

En principe, une seconde réunion était prévue mardi (hier)...
BBT : Exactement, mais malheureusement, ils étaient occupés car la Commission centrale de la Cei devait se réunir. elle a donc été reportée à mercredi (aujourd'hui, Ndlr).
Qui doit choisir l'Imprimeur?
La Cei et l'Imprimerie nationale choisissent les imprimeries qui peuvent aider l'Imprimerie nationale à produire tous les documents électoraux. Selon l'article 23 du Code électoral, c'est l'Imprimerie nationale sous la supervision de la Cei.
Votre imprimerie a-t-elle déjà été visitée et évaluée par le Pnud pour apprécier sa technicité et son rapport qualité-coût? Et comment expliquez-vous son désir d'aller à l'extérieur?
BBT : Le Pnud seul peut savoir pourquoi il veut aller à l'extérieur ? Même si l'Imprimerie était incapable, elle reste la première Imprimerie et le conseiller technique de la Cei. D'ailleurs, tous les imprimeurs au plan national sont formés chez nous. On peut donc faire ce que nous pouvons à notre niveau, puis expertiser ailleurs pour voir celles qui peuvent nous accompagner.
En l'état actuel du processus électoral, à quel niveau êtes-vous dans les préparatifs?
BBT : L'Imprimerie nationale est prête, c'est-à-dire que nous avons les machines qu'il nous faut pour pouvoir faire ce travail. Mais comme c'est en grande quantité en un délai court, nous sommes obligés de nous ouvrir à d'autres imprimeries pour nous aider. Et la loi nous y autorise. Nous comprenons donc pourquoi même pour la confection des bulletins de vote, nous n'avons pas été associés. Les gens ont fait en sorte que les caractéristiques techniques des bulletins de vote échappent à toutes les imprimeries de Côte d'Ivoire. Or c'est contraire à la loi. Avant de le faire, il aurait fallu qu'ils nous invitent à la séance de
travail pour la confection de ces documents.
BBT : Ces documents ont-ils été validés ou adoptés?
je n'en sais rien. A la réunion de ce mercredi, nous ferons des observations et proposerons ce que les imprimeries ivoiriennes peuvent faire à moindre coût par rapport à ce qui pourrait être fait ailleurs.
Y aurait-il des explications politiques à ce choix?
BBT : Nous ne sommes pas des politiciens. Nous sommes des techniciens. Nous pensons qu'à moindre coût, on peut faire la même chose. Les élections se font en une seule journée ; un bulletin qu'on met dans les urnes et après les élections, on le jette. Donc ce sont des milliards qui devront être engloutis en une journée. Or nous, nous pourrions le faire à un coût plus abordable. Par conséquent, nous pensons que l'argent prévu pour cette élection par le Pnud est excessif. En tant que technicien, nous allons présenter un budget pour la comparaison et nous pensons qu'en tant que petit pays, nous pourrons nous en contenter, au lieu d'aller engloutir des milliards dans ces choses-là où une petite somme serait utile pour la même bonne cause.

Alain Lobognon (Conseiller du Premier ministre) : "Attention la Côte d'Ivoire risque de basculer à nouveau"
Le Patriote
- Sur les ondes de la Radio de la Paix, ONUCI FM, le conseiller spécial du Premier ministre a craché ses vérités concernant le processus du contentieux sur la liste électorale. Il attire l'attention des uns et des autres sur le danger que court le pays.
Question : M. Alain Lobognon, quel bilan pouvez-vous faire aujourd'hui des contentieux sur la liste électorale ?

Alain Lobognon : [...] Aujourd'hui, on ne peut pas faire un bilan. Cependant, il faut noter une certaine désolation, une certaine lenteur qui a pris le dessus sur le déroulement de ce processus du contentieux.
[...] LP : Alors comment arriver à attirer l'attention des uns et des autres avant qu'il ne soit trop tard ?
A.L : Le contentieux est l'affaire de la CEI et de la justice ivoirienne. C'est à ces deux organes de jouer pleinement leur rôle pour que la Côte d'Ivoire ne tombe pas à nouveau dans la crise. Car, ce qui se passe n'est pas en sa faveur.
L.P. : Pourquoi en est-on arrivé là?
A.L : La question du contentieux électoral n'est pas l'affaire de la commission nationale de supervision et de l'identification. C'est le ministère de la Justice et la CEI qui sont censés conduire ce processus. Nous le répétons, si rien n'est fait, la Côte d'Ivoire risque de basculer à nouveau. [...]

A 48 heures de la fin de l'opération/ Les demandes en radiation explosent
Le Nouveau réveil
- Officiellement, la phase judiciaire du contentieux sur la liste électorale doit prendre fin demain. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, les requérants en radiation du Fpi ont attendu les trois derniers jours de l`opération pour faire exploser les greffes des juridictions. Les requêtes en radiation ont en effet connu une hausse fulgurante. De sorte que l`on s`interroge si les magistrats auront le temps matériel d`épuiser leurs saisines dans les délais prévus à cet effet. Tenez, à Abidjan, le tribunal de 1ère instance du Plateau enregistrait la semaine dernière un total de 11 requêtes en inscription, aucune demande en radiation. Hier, ce chiffre a explosé, plus de 18.000 requêtes en radiation ont été déposées. Dont plus 6500 en provenance d`Abobo et 15.000 en provenance d`Adjamé. A Man, il y a 16.000 demandes de radiation, 2126 à Divo, 482 à Agboville, 650 à Bouaflé. Dans la plupart de ces localités, les audiences ont été reportées à ce jour. Les magistrats disposent donc de deux jours pour vider leur saisine. Comment est-ce possible ? L`on est en droit surtout de s`inquiéter du mode de traitement de ces dossiers. Et si finalement le Fpi avait attendu les derniers jours afin d`obtenir un éventuel report de la date de clôture du contentieux judiciaire ? Et pourquoi pas de la présidentielle du 31 octobre ? Car dans cette affaire, les délais sont si courts et les opérations si imbriquées les unes aux autres que le non respect d`une échéance pourrait entraîner des conséquences irrémédiables sur le timing électoral dans son ensemble. Malheureusement, toute cette agitation ne semble perturber le Rhdp qui a apparemment d`autres soucis. On veut radier des gens pour l`enrôlement desquels ils se sont battus pendant des années et cela n`émeut le Rhdp qui n`a pondu aucun communiqué pour appeler les uns et les autres à se conformer aux textes de loi en vigueur.

Côte d'Ivoire - Rapport 2009 des droits de l'homme des cas de tortures relevés
Fraternité Matin
– La Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire (Cndhci) a présenté, hier, au Conseil économique et social, au Plateau, son rapport annuel 2009 sur la situation des droits de l'homme dans ce pays. Mme Victorine Wodié, présidente de l'institution, s'est appesantie sur la situation socio-politique, les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle a soutenu que la crise a exacerbé les atteintes aux droits à la vie et à la libre circulation. A cet effet, dira-t-elle, «des cas de torture avérés ont été commis par certains éléments relevant d'unités spécialisées des Forces de défense et de sécurité (Fds) sur des personnes soupçonnées d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Certes, l'impératif de sécurité du pays commande une vigilance constante de la part des Fds mais ces opérations ne les autorisent pas à recourir a la torture et aux traitements dégradants » La présidente a soutenu que la crise a eu un impact négatif sur l'emploi. Car plus de la moitié des entreprises ont fermé augmentant ainsi le nombre de chômeurs. Avec, en toile de fond, la pauvreté au sein des populations. Ainsi, affirmera-telle, nombreux sont ceux qui éprouvent des difficultés à scolariser leurs enfants qui, du reste, ont droit à l'éducation. D'autres n'arrivent pas à se loger convenablement. Dans même la veine, avec l'avènement du plan Orsec pour voler au secours des sinistrés en cas de catastrophes, la présidente de la Commission ajoutera que les objectifs dudit plan ne semblent pas avoir été atteints. « Les populations n'ayant jamais été déplacées vers des sites aménages ; il importe que des mesures soient prises en relançant la politique du logement initiée au début des indépendances, en sollicitant le concours de la communauté internationale pour reloger ces populations sur des sites viables.≫ La Commission a également relevé la non-effectivité de l'état et la mise à mal de son autorité dans la zone centre nord et ouest. En effet, le redéploiement de l'administration est partiel ; le corps préfectoral est confronté au pouvoir des commandants de zones et l'unicité des caisses de l'état n'a pu se faire. Par ailleurs, le Centre de commandement intégré, chargé d'assurer la sécurité des biens et des personnes, n'a pas atteint ses objectifs. Conséquence, des cas de viols massifs sont signalés. Une situation qui n'est pas particulière à ces zones, précise-t-elle. En outre, le retard accusé dans la publication de la liste électorale provisoire en 2009 avait créé une crispation au sein de la classe politique et exposé le pays à des incertitudes. Au-delà de cela, Mme Victorine Wodié a fait des recommandations. entre autres, confirmer la Cndhci en tant qu'institution de la république, veiller à l'application de la bonne gouvernance par la moralisation accrue de la vie publique, revoir à la baisse les impôts liés aux salaires et privilégier le dialogue social.

L'encasernement a démarré à Man
Fraternité Matin
- Le 24 août 2010 s'est effectuée, dans l'enceinte de l'état-major des Forces nouvelles à Man, la cérémonie de lancement de l'opération d'encasernement, de désarmement et de démobilisation des ex-combattants des Forces nouvelles. L'opération concerne les zones 6, 7 et 8 (Man, Touba et Odienné). C'était en présence des ministres de la justice et des Droits de l'Homme et de la Défense, respectivement Koné Mamadou et Amani N'Guessan Michel. Y ont pris part, de nombreux chefs traditionnels, le corps préfectoral du département de Man dirigé par Acho Oké, Secrétaire général de la préfecture de Man, représentant le préfet de la région des Montagnes. Ainsi que les généraux Michel Gueu, Soumaïla Bakayoko, chef d'Etat- major
des Fafn et les responsables des forces impartiales (Licornes et Onuci), du Pnud et du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc).