REVUE DE PRESSE DU MARDI 27 OCTOBRE 2009

27 oct 2009

REVUE DE PRESSE DU MARDI 27 OCTOBRE 2009


Côte d'Ivoire sortie de crise – Réinsertion des ex combattants Mission d'évaluation des milles micro projets de l'Onuci à Bouaké Fn-c i.com – « La Sous-secrétaire générale de l'ONU chargée du fonds de consolidation de la paix, Mme Judy Cheng-Hopkins, accompagnée de M. Georges Charpentier, adjoint au représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire a, dans la matinée de dimanche, visité à Bouaké quelques-uns des 1000 micros projets de réinsertion des ex-combattants démobilisés des Forces Armées des Forces Nouvelles. Plusieurs autorités politiques, administratives et militaires étaient présentes à son arrivée à l'aéroport de Bouaké où elle a été accueillie par le Directeur de cabinet du Secrétaire général des FN, le colonel major Bamba Sinima et le Secrétaire général de préfecture, M. Traoré Vassiriki. Sans oublier la hiérarchie du Bureau de l'Onuci de Bouaké. Cette visite d'évaluation a débuté au quartier koko par le projet de moto taxis dont sont bénéficiaires cinq (5) ex-combattants. La délégation s'est ensuite rendue au marché de gros de Bouaké pour s'enquérir des réalités que vivent les dix (10) femmes bénéficiaires du projet de vente de vivriers. A Oliénou, (localité située à quelques kilomètres de Bouaké), où la visite des microprojets a pris fin, Mme Judy Cheng-Hopkins a pu constater le travail abattu par les sept (7) ex-combattants insérés dans l'élevage de porcs. A la fin de la visite, le Directeur de cabinet du Secrétaire général des Forces Nouvelles, le colonel major Bamba Sinima, a salué les actions d'aide menées par les Nations-unies en faveur de la Côte d'Ivoire qui sort de la crise. Il a surtout remercié l'ONUCI pour avoir initié ces 1000 micro-projets qui ont été accueillis comme un grand soulagement pour les Forces Nouvelles qui avaient du mal à réinsérer tous ses ex-combattants démobilisés. « La démobilisation n'a concerné que le tiers des populations concernées et parmi ce tiers déjà démobilisé, il y a très peu qui ont bénéficié de projets de réinsertion. Et nous souhaiterions que de votre visite sortiront des projets qui viendront en appui de ceux qui sont déjà existants » a souhaité le Colonel major Bamba Sinima du cabinet du SG des Forces Nouvelles...Mme Judy Cheng-Hopkins, s'est tout d'abord félicitée des activités menées par les ex-combattants réinsérés à travers les différents projets qu'elle a pu visiter. Satisfaite du bon déroulement des 1000 microprojets, l'émissaire de Ban Ki Moon a promis que les Nations unies n'hésiteront pas à appuyer et à poursuivre leur aide à la réinsertion des ex-combattants si cela peut constituer un facteur de retour de la paix en Côte d'Ivoire. Cette visite de la Sous-secrétaire générale de l'ONU chargée du fonds de consolidation de la paix à l'Onu revêt un caractère particulier aux yeux du Secrétaire général des FN en ce sens que le volet Réinsertion, pour les Forces nouvelles, requiert une place de choix dans le processus de paix en cours. »

Processus de sortie de crise : la JFPI met Choi en garde
Le Temps
– « Konaté Navigué, secrétaire national de la jeunesse du Front populaire ivoirien n'est pas du tout content du représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire. Il l'a fait savoir dimanche dernier au cours d'un meeting à Vridy. Le représentant de l'ONU demande que les acteurs nationaux trouvent un compromis pour permettre à tout le monde de participer à l'élection. Faisant ainsi allusion au 1.9 millions de personnes qui ne se trouvent sur aucun fichier. Le premier responsable de la jeunesse du FPI soutien qu'une telle démarche est dangereuse, car elle ne garantit pas tenue des élections dans les meilleures conditions de transparence. « Pourquoi Choi n'a-t-il pas demandé que tous les Ivoiriens soient identifiés avant d'aller aux élections Et pourtant, Dieu seul sait combien d'Ivoiriens ont été laissé au bord e la route. Ces derniers n'ont pu se faire identifier et enrôler. Parce que la CEI a mis fin à l'opération ». fait-il remarquer. Avant de poursuivre : 3il faut que Choi arrête ses manœuvres. Dans le cas contraire il nous trouvera sur son chemin. Sa sortie ressemble étrangement à celle du RDR » [...] ».

Confiscation de la RTI par le pouvoir FPI Les femmes du RHDP ont manifesté devant l'ONUCI, hier
Le Patriote
– « L'ambiance était toute particulière, hier dans la matinée, devant le siège de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à Attécoubé. Les femmes des partis politiques membres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) se sont donné rendez-vous en ce lieu, pour un sit-in de protestation contre la confiscation de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) par le régime FPI. Venues de différentes communes d'Abidjan, par groupes de 10, 15, 20...30 personnes, elles ont été plus d'une centaine de femmes à avoir pris part à cette mobilisation. « Libérez la télé ! Libérez la télé ! », scandaient-elles. Avec à leur tête, Mmes Touré Aya Virginie du RFR, Céline Dié Bonaho de l'UF-UDPCI, Traoré Pauline de l'UF-MFA et Mme Diby, représentant la présidente de l'UF-PDCI, Mariam Dao Coulibaly. Pour ces femmes, pas question de laisser les médias d'Etat « prospérer dans cette opération de propagande des idéaux du candidat Laurent Gbagbo et son parti, le FPI ». Selon elles, la RTI est un instrument de communication appartenant à tous les Ivoiriens. « Nous payons tous les redevances. Et c'est bien cet argent qui sert à entretenir la RTI. Nous ne pouvons donc accepter que cette même RTI que nous entretenons soit confisquée par un groupuscule de personnes. Ça, nous ne l'accepterons jamais », a souligné la présidente du Rassemblement des femmes républicaines, Mme Touré Virginie, assurant l'intérim de la présidence des femmes du RHDP. Avant de préciser que ce sit-in devant le siège de l'ONUCI a pour objectif d'attirer l'attention de la Communauté internationale sur les dérives que commettent présentement les médias d'Etat en Côte d'Ivoire. « Nous venons prendre l'ONUCI et la Communauté internationale à témoin. Nos leaders sont privés de RTI, pendant que ceux du camp présidentiel sont présentés à longueur de journée. Et comme nous entrons en pleine campagne électorale, ce sont des choses que nous ne pourrons plus accepter. Et ça, nous ferons ce combat jusqu'au bout », a renchéri la présidente de l'Union des femmes de l'UDPCI, Mme Dié Bonaho. Et pendant que les lieutenants poursuivaient la manifestation, les responsables, elles, sont allées dans l'enceinte du bâtiment, pour remettre au premier responsable des lieux, une lettre marquant leur mécontentement et leur indignation. Là-bas, la délégation a été reçue par Mme Bernadette Houndékandji, Chef de service Certification des élections à l'ONUCI. Celle-ci, selon nos sources, au nom du Représentant du Secrétaire général de l'ONU, M. Young-Jin Choi, a d'abord félicité les femmes du RHDP pour le caractère pacifique de leur manifestation, avant de souligner que le rôle de l'ONUCI est d'accompagner le processus de paix en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, le chef de service Certification des élections à l'ONUCI, en bonne intelligence, a conseillé à ses hôtes de prendre contact avec les structures de régulation des médias en Côte d'Ivoire, que sont le Conseil national de la presse (CNP) et le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA). Chose à laquelle les femmes du RHDP comptent s'atteler dans les tout prochains jours. »

Les Femmes du RHDP dans la lettre adressée à Choi : "Nous exigeons de la RTI le retrait du spot sur l'enfance Gbagbo"
Le Patriote
– «Le traitement équitable de l'information par les médias d'Etat est un facteur déterminant pour la crédibilisation du processus électoral. Malheureusement, la RTI et Fraternité Matin ont toujours abusivement affiché un parti pris pour le FPI et son candidat. Le summum de cet abus a été atteint le vendredi 16 Octobre 2009, lors du dépôt de candidature à l'élection présidentielle de Monsieur Laurent Gbagbo auprès de la CEI. Depuis cette date, la télévision Nationale est essentiellement consacrée aux activités de campagne du candidat Gbagbo Laurent.
Ainsi, le Journal Télévisé (le JT) du 16 octobre 2009 a été exclusivement consacré à ce sujet et à la conférence de presse qui s'en est suivie (25 minutes sur les 30 que dure le JT). Le mercredi 21 octobre 2009, lors de la présentation de l'équipe de campagne du candidat Laurent Gbagbo, ce sont plus de 15 minutes du JT qui ont été consacrées à cet événement. En outre, son Directeur national de campagne a eu droit à une invitation sur le plateau du journal télévisé, privilège que n'a eu aucun autre Directeur national de campagne lors de la mise en place de son équipe. Ensuite, la propagande sur la vie du candidat et toutes les sorties des leaders du FPI sous des formes déguisées de première dame, de président de jeunesse et autres structures sans omettre le spot agaçant sur l'enfance du candidat Laurent Gbagbo. Vu le rôle que la presse a joué dans l'exacerbation de la crise que traverse notre pays et au moment où les Ivoiriens sont résolument engagés à mettre en œuvre l'Accord Politique de Ouagadougou en vue d'une sortie définitive de la crise.
Vu que ces injustices dans le traitement de l'information sont de nature à compromettre la paix, la cohésion sociale et la garantie d'élections équitables,
Nous, les femmes du RHDP,
Dénonçons avec la dernière énergie, le parti pris des médias d'Etat et principalement la RTI et Fraternité Matin dans le traitement des différents candidats. Interpellons les organes de régulation et d'auto régulation sur leur responsabilité actuelle. Rappelons à l'ONUCI que conformément aux différents accords, les médias font partie du processus de certification. Exigeons le retrait pur et simple du spot sur l'enfance du candidat Laurent Gbagbo des programmes de la télévision ivoirienne. Nous exigeons de la RTI, l'équité et l'impartialité dans le traitement des informations d'une part et l'égalité de traitement de tous les candidats aux futures élections présidentielles. »

Pourquoi l'élection n'aura pas lieu le 29 novembre
Fraternité Matin
– « La date du premier tour a toutes les chances de ne pas être respectée en raison des contraintes techniques, laissant la voie à la proposition d'un calendrier. Le doute n'est plus et ne peut plus être permis .Le premier tour de la présidentielle n'aura pas lieu le 29 novembre prochain. Les analystes parmi les plus optimiste fixent cette date échéance au dimanche 24 janvier 2010.Si ,tirant les leçons de la présidentielle dite « calamiteuse» du 22 octobre 2000,la Cote d'Ivoire s'engage naturellement à organiser un scrutin propre et incontestable ,afin que « les éloges ne précédent pas les faits de violence » et les contestation, selon les propos de Laurent Gbagbo à l'occasion de la réception, le 6 octobre dernier ,du coffret de la liste électorale provisoire. Car les délais sont incompressibles. C'est, en effet, à compter du mardi 3 novembre-moins de quatre semaines avant la date officielle du scrutin-que la Commission électorale indépendante (CEI) va commencer à afficher la liste électorale provisoire dans les 10.400 lieux de vote potentiels. Quand elle reçoit jeudi, ladite liste, elle la transmettra l'ONUCI qui a deux jours (vendredi et samedi) pour les acheminer dans tous les chefs lieux de sous-préfecture. Et c'est à la CEI, elle-même, après quarante-huit heures (dimanche et lundi), de commencer à l'afficher dans les lieux de vote. Cette liste (sur fond blanc) de 4 millions 484 million 816 gens considérés comme citoyens ivoirien comprend trois type de personnes : d'abord, les personnes retrouvées sur la liste électorale de 2000; ensuite, les personnes retrouvées comme exclusivement Ivoiriens dans les fichiers historiques et enfin, les personnes dont les parents ont été retrouvés exclusivement comme Ivoiriens dans les fichiers historiques. A coté de cette liste provisoire, il y a les dossiers litigieux. Sur les 2 millions 752 milles 181 cas suspects, il reste aujourd'hui 1,9 million de personnes dont le statut n'a pu être identifié par la méthode de croisement avec les fichiers historique ivoiriens. Selon la délibération de la commission centrale de la CEI, en date du 1er octobre dernier, les dossiers litigieux ne figureront pas sur la liste électorale provisoire. Les personnes résiduelles comprennent quatre groupes d'individus : certains sont à la fois ivoiriens et étrangers; les parents de certains encore n'ont été retrouvés dans aucun des onze fichiers historiques comme ivoiriens, d'autres ne figurent nulle part dans les fichiers historique et d'autre enfin exclusivement étrangers dans les fichiers historiques. Ils feront l'objet d'un affichage à part dans les lieux de vote sur une liste de dossier litigieux, avec fond noir.

La CEI, la commission nationale de supervision de l'identification (CNSI) et leurs structures locales disposent de trente jours pour la gestion des réclamations et autres contestations. C'est à dire qu'au plus tard le 2 décembre, chacun parmi les cas litigieux sera fixé définitivement sur son sort. Car, c'est durant cette période que non seulement les personnes résiduelles seront informées des raisons pour lesquelles leur dossier a été rejeté ou omis volontairement, mais aussi et surtout devront apporter la preuve de leur appartenance à la nationalité ivoirienne .Ce n'est pas tout .La citoyenneté ivoirienne des personnes qui figurent sur la liste électorale provisoire peut être également contestée. Le problème ici, c'est que c'est seulement dans les chefs lieux de sous-préfecture que la liste de ces personnes contre lesquelles il y a contestation est affichée. Pis, la CEI locale et la CNSI ont cinq jours pour trancher. En outre, les acteurs ont voulu, d'une part, privilégier la transparence et la clarté et, d'autre part, ne rien faire dans la précipitation .De ce fait, les derniers qui arrivent à la fin de la gestion des réclamations de la CEI (le 2 décembre), ne seront pas forclos. Ils auront huit jours pour que le juge donne son verdict. Cela revient donc à dire que le 10 décembre devrait correspondre à la fin du contentieux judiciaire de l'inscription sur la liste électorale. A partir de cette date, les operateurs techniques, Sagem sécurité et l'institut national de la statistique(INS), entrent, à nouveau en action. Ils disposent alors d'une semaine, c'est-à-dire qu'ils ont jusqu'au 17 décembre, pour prendre en compte tous les résultats issus des réclamations et des contentieux judiciaires. De là, ils passent à l'étape de l'édition des cartes d'électeur et de l'impression de la liste électorale définitive. Délai fixé.dix jours .Nous sommes au 27 décembre. La CEI va alors, durant une période de sept à dix jour, se charger d'acheminer et de distribuer dans tous les lieux de vote ces cartes d'électeur.2009, on le voit, est consommée et les premiers jours de 2010 déjà entamés. Et c'est quand il va estimer que le fruit est totalement mur que le Conseil constitutionnel, vingt jours avant la date du premier tour, rend publique la liste des candidats retenus pour la présidentielle. Vingt dossiers ont été réceptionnés par la CEI. L'imprimerie nationale va être sollicitée, à son tour, pour établir, entre sept et dix jours, les bulletins de vote et les affiches des candidats. Qui vont être transportés et distribués dans les lieux de vote. Durant un délai de sept à dix jour. C'est au terme de ce parcours du combattant que les électeurs ivoiriens vont être invités à se rendre aux urnes pour accomplir leurs devoir civique et choisir celle ou celui qui va exercer le prochain quinquennat. Nous serons incontestablement en 2010.C'est pourquoi les plus optimistes voient le premier tour de la présidentielle le 24 janvier et les plus pessimistes préfèrent rester vagues en parlant du premier trimestre de la nouvelle année. Contre le gré de Laurent Gbagbo qui voulait « la présidentielle au moins en 2009.L'opposition qui estime que la date du 29 novembre prochain est négociable doit constater que le temps n'est pas compressible. »

Interview/ALAIN JOYANDET, Secrétaire d'État français chargé de la Coopération et de la Francophonie :: "Je ne souhaite pas envisager les conséquences négatives d'un nouveau report des élections"

Le Patriote – « Alain Joyandet, Secrétaire d'État français chargé de la Coopération et de la Francophonie, est celui qui est en charge de la crise ivoirienne. Dans cet entretien qu'il nous a accordé à Paris, il donne son analyse sur la sortie de crise en Côte d'ivoire. Subtilement, il répond à tous ceux qui le traitent de « petit blanc, donneur de leçons ».
Le Patriote : M. le Secrétaire d'Etat, quelle appréciation faites-vous aujourd'hui de la situation en Côte d'ivoire ?

Alain Joyandet : Depuis l'accord politique de Ouagadougou en mars 2007, la situation politique s'est stabilisée en Côte d'Ivoire. Les rivaux d'hier sont candidats aujourd'hui et sont les premiers artisans de la réussite du processus. Une fois la liste électorale publiée, la liste des candidats à la présidentielle clôturée le 16 octobre, tous les ingrédients sont réunis pour que la présidentielle s'organise. Et vous le savez, il s'agit, à mon sens, de la principale porte de sortie de cette crise qui a déjà trop éprouvé les Ivoiriens.

L.P. : Avez-vous foi que la présidentielle aura lieu le 29 novembre ?
A.J. : Dans toutes leurs déclarations officielles, les autorités ivoiriennes (Président de la République, Premier Ministre, Président de la CEI et les principaux leaders politiques) ont tous exprimé leur volonté de respecter la date de la tenue de la présidentielle au 29 novembre 209. Jusqu'à ce qu'on nous annonce autre chose, la France s'en tient à la date fixée par les Ivoiriens.

L.P. : Selon nos sources, l'Exécutif ivoirien vous aurait envoyé plusieurs délégations vous soumettre un report.

A.J. : Nous parlons avec tout le monde. Personne ne nous a annoncé officiellement un report de la date des élections. Certes Paul David N'zi a émis des réserves lorsqu'il est venu à Paris cet été, mais la présidence ivoirienne nous a fait savoir qu'il n'était pas son porte-parole.

L.P. : Dans le cas où la présidentielle est reportée, quelle serait la réaction de Paris ?

A.J. : Si la date de la présidentielle est reportée pour la quatrième fois, il revient aux Ivoiriens de prendre leurs responsabilités et de respecter leurs engagements. Nous sommes trop près du but pour mettre en péril le processus qui permettra à la Côte d'Ivoire de sortir de cette crise. Dans la mesure où ce report est acceptable et que les difficultés sont effectivement liées à des difficultés techniques, Paris ne peut que poursuivre son soutien en encourageant les acteurs à proposer au plus tôt un chronogramme.

L.P. : De report en report, ne craignez-vous pas que le pays tombe dans les mains d'un soldat comme en 1999?
A.J. : La situation est fondamentalement différente aujourd'hui. Dans la crise actuelle, les militaires ivoiriens des deux bords ont montré la voie de la réconciliation aux politiques. Le scénario de 1999 semble donc assez peu probable. Par ailleurs, après sept ans de crise et deux coups d'Etat, les Ivoiriens sont fatigués et ne me semblent pas prêts à revivre la même expérience malheureuse. Ils verraient d'un mauvais œil toute nouvelle tentative de déstabilisation militaire.

L.P. : Si ce scénario se réalisait tout de même, quelle serait l'attitude des quelques centaines de soldats français?

A.J. : La France est intervenue hier à la demande des autorités ivoiriennes. Aujourd'hui, elle agit conformément à la résolution 1880 des Nations Unies. Dans ce cadre, les troupes Françaises soutiennent, dans la limite de leur déploiement et de leur capacité, les forces de l'ONUCI. Il s'agit bien pour les forces « impartiales » d'appuyer l'Etat ivoirien à sortir de la crise. La France soutient et soutiendra la légalité et la légitimité, comme elle l'a fait en septembre 2002 et comme elle le fait au quotidien au côté des militaires et civils de l'ONUCI et des Forces ivoiriennes.

L.P. : Des propos très durs a l'égard du chef de l'Etat ivoirien tenus à Libreville et a New York ont été attribues au Président Sarkozy. Le Président français serait-il un anti-Gbagbo ?

A.J. : Le Président de la République respecte le Président Gbagbo comme il respecte les autres chefs d'Etat en exercice. Il n'est ni pro ni anti-Gbagbo. La France, comme la communauté internationale, constate seulement les retards cumulés pris dans le processus de sortie de crise, au détriment de la population ivoirienne. Le Président Gbagbo a été interpellé en sa qualité de principal acteur de la sortie de crise.
Sur les déclarations attribuées au président Sarkozy, je pense qu'il est important de remettre en perspective les propos du chef de l'Etat. Sur le report de l'élection tout d'abord ; l'étonnement du Président Sarkozy faisait suite à l'annonce d'un report du directeur de cabinet du président Gbagbo, M. N'zi. Il s'agit donc d'une réaction légitime de surprise après les annonces faites lors des visites successives de Ministres français en Côte d'Ivoire. En ce qui concerne les propos concernant la force Licorne, il s'agit en revanche d'une pure calomnie visant à relancer une campagne anti-française. La Force Licorne est présente en Côte d'Ivoire pour contribuer au retour de la paix en Côte d'Ivoire. Il ne s'agit ni d'une force d'occupation ni d'une force de déstabilisation. La France respecte la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Paris considère également qu'Abidjan n'est pas une « Préfecture de la France ».
[...]

L.P. : Paris n'a t il pas précipitamment réduit le nombre de ses soldats à Abidjan, vu que la situation est bizarre ?

A.J. : La réduction s'est faite progressivement de février à juin, dans ces conditions, il est inapproprié de parler de précipitation. Le nouveau format de la force Licorne résulte d'une amélioration effective de la situation sécuritaire. Nous n'avons fait qu'emboîter le pas de l'ONUCI qui a également procédé à une diminution de sa force. Il s'agit donc d'une conséquence normale de l'avancée du processus. Si la situation l'exigeait, le dispositif pourrait être renforcé rapidement. Mais à la veille de sortir de la crise, les aspects militaires cèdent naturellement la place à d'autres actions. Je rappelle que dans la même période, la France appuyait l'accessibilité de la Côte d'Ivoire à l'initiative PPTE et octroyait un prêt relais au gouvernement.
L'action de la France vise à rétablir au plus tôt la paix en Côte d'Ivoire. Enfin, si j'ai personnellement déclaré mes encouragements pour que la date annoncée, le 29 novembre, soit maintenue, c'est simplement parce que je ne souhaite pas envisager les conséquences négatives d'un nouveau report pour la Côte d'Ivoire. C'est dans l'intérêt des Ivoiriennes et des Ivoiriens que ces élections se tiennent enfin. Comme tous les observateurs, je m'en remets à l'appréciation de la CEI et des autorités ivoiriennes pour apprécier les derniers ajustements de ce scrutin. »

Guillaume Soro: "Compaoré souhaite des élections de qualité »
Fraternité Matin
– « Le premier ministre, Soro Guillaume, est rentré hier (...) via Ouagadougou. Où il a rencontré le facilitateur de la crise ivoirienne, le président Blaise Compaoré, pour faire l'état de l'avancement du processus électoral en Côte d'Ivoire. ''Apres mon passage en Chine, je suis allé à Ouagadougou pour rencontrer le facilitateur. Je n'ai pas manqué au cours d'une audience avec le président Compaoré, de longuement passer en revue les questions liées au processus de sortie de crise, notamment l'élection. Ce qu'il faut retenir ,c'est que le président Compaoré souhaite que les élections se tiennent le plus rapidement possible ,mais qu'elles puissent réunir les ingrédients qui vont forger non seulement la qualité de la liste (électorale ) provisoire et définitive, mais une qualité à rechercher dans l'organisation de ces élections'', a déclaré Soro Guillaume à la presse .Le Premier ministre a indiqué qu'a la suite de cette entrevue avec le facilitateur ,il rencontrera tous les acteurs impliqués dans le processus de sortie de crise . ''Je reviens ici en Côte d'Ivoire pour qu'avec l'ensemble des partenaires du processus électoral nous puissions reprendre nos séances de travail pour faire en sorte de donner un coup d'accélérateur au processus'', a-t-il fait savoir. Soro Guillaume a insisté sur le fait que ''la qualité et le déroulement rapide de ces élections sont deux éléments importants. Parce que nous sommes conscients qu'il faut aller à des élections, mais à de très bonnes élections'' [...] »

Côte d'Ivoire-sortie de crise-réunion de commandement des FAFN
Les propos du général Soumaïla Bakayoko
Fn-c i.com
– « Le Général Soumaïla Bakayoko a présidé hier dimanche une réunion de commandement de l'Etat major des FAFN à Odienné, zone 8 des Forces nouvelles. A la fin de la réunion qui a duré environ 5 heures d'horloge, le CEMA des FAFN s'est adressé à la presse.
« Il s'agit de la réunion de commandement que nous avons l'habitude de tenir de façon tournante dans chacune de nos zones. Maintenant, c'est à Odienné que nous nous sommes retrouvés. Evidemment, nous abordons dans ce genre de rencontres toutes les questions militaires qui concernent les Forces Nouvelles. Cette fois ci, nous avons demandé à certains membres de la CEI de venir expliquer un peu le processus électoral, en particulier l'affichage de la liste électorale qui va s'opérer d'un moment à l'autre. Et nous avons été très intéressés par ce que la CEI nous a appris. Nous sommes rassurés.

Il ne s'agit pas de s'affoler ni de s'inquiéter outre mesure par rapport à la liste qui sera affichée. Il peut avoir des anomalies techniques qui font que quelqu'un n'a pas son nom sur la liste mais par la suite la CEI peut remédier à cela. Tout comme évidemment, d'autres recours existent pour montrer très bien que c'est par erreur, par exemple que quelqu'un n'aurait pas son nom sur la liste. (...) Evidemment, nous avons suivi cela avec beaucoup d'intérêt. Au delà nous avons abordé les questions militaires que vous connaissez d'ailleurs. Ce sont les questions des grades, d'intégration de nos 5000 éléments, les questions de prise en charges des 3400 pour ne pas dire 4000 FDS qui doivent sécuriser l'élection. Nous avons donc abordé toutes les questions ensemble avec nos commandants de zones. Voila l'essentiel. Vous avez abordé la question de l'intégration et de sécurisation des élections, peut-on en savoir davantage. Nous avons la commission d'intégration qui est en train de travailler au regard de la liste des 5000 que nous avons fournie à son Excellence M. le Premier ministre. Cette commission va siéger pour apporter les éléments complémentaires d'appréciation pour que l'intégration des 5000 soit une réalité et qu'elle soit définitive (...). Si pour une raison ou une autre, quelqu'un n'était plus volontaire pour être parmi les 5000 ou pour des raisons médicales, quelqu'un n'était plus apte, alors il sera remplacé par un autre purement et simplement. Donc, instruction a été donnée de faire en sorte qu'il y ait une liste complémentaire pour combler les différents trous qui pourraient être constatés au moment où on fait cette intégration. Quant à la sécurisation des élections, il va s'en dire que nous avons retenu 4000 éléments, dont 600 formés dans le cadre de l'accord de Pretoria, 3400 autres vont sécuriser les élections (...) ».