REVUE DE PRESSE DU MARDI 20 AOÛT 2013
Réconciliation nationale : Les propositions concrètes des femmes à Banny
Le
Nouveau Courrier
- «Les états généraux de la réconciliation par les femmes» se sont tenus
dimanche dernier à l'hôtel communal de Cocody, en présence du président de la
Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) Charles Konan Banny. Au
cours de ces assises qui marquaient la restitution des travaux du Réseau
ivoirien des femmes pour la réconciliation (Rifr), le président de la CDVR a été
marqué par la forte mobilisation des femmes, signe qu'elles sont disposées à
aller à la réconciliation. Mais au-delà, elles ont fait des recommandations
courageuses, à même de donner un vrai coup d'accélérateur au processus de paix
en Côte d'Ivoire. En autres, elles ont proposé que la modification de la loi sur
le foncier rural et la nationalité soit soumise à référendum. Elles veulent
notamment être partie prenante dans la réforme au niveau du foncier rural, de
l'administration, de la sécurité et de la défense. Dans cette logique, elles ont
plaidé pour le désarmement et la réinsertion des ex-combattants. «Il faut que
l'Etat étudie sérieusement le cas des prisonniers. Il faut qu'ils soient jugés.
Soit on les condamne soit on les libère. Pour la cohésion, les femmes demandent
que l'Etat ivoirien arrête de lancer des mandats internationaux contre les
Ivoiriens pour rassurer ceux qui sont encore en exil et leur permettre de
rentrer sereinement en Côte d'Ivoire pour que nous formions ensemble une
nation», peut-on lire dans leurs recommandations.
Appel
aux prisonniers libérés Au vu du travail des femmes, le président de la CDVR a
décidé de mettre les femmes en mission. «Avec vous, nous allons arriver au
bout», les a-t-il encouragées.
Selon
le président de la CDVR, les recommandations des femmes font chorus avec les
analyses et le plan d'action opérationnel de son institution. «Un enfant vient
de naître. Il s'appelle réconciliation. Je vous confie ce bébé. Acceptez de le
prendre dans vos mains. Acceptez de le laver pour qu'il soit propre. Acceptez de
l'éduquer», a-t-il exhorté les femmes. «Nous sommes sur la bonne voie. Nous en
sommes à la phase judiciaire, mais la justice de pardon. Il nous faut établir la
liste des victimes. Après quoi, nous organiserons la phase des écoutes», a-t-il
annoncé. Sous le regard de Vusumuzi Lawrence Sindane, Ambassadeur de l'Afrique
du Sud en Côte d'Ivoire, Charles Konan Banny a souhaité que justice soit rendue
afin que les victimes puissent par- donner à leurs bourreaux. Il a annoncé dans
la foulée que les audiences publiques débuteront d'ici à la fin septembre 2013.
Saisissant la tribune à lui offerte, M. Banny a appelé les prisonniers
pro-Gbagbo récemment libérés à ses côtés dans le processus de réconciliation
nationale. Pour lui, toutes les décisions qui peuvent apaiser les cœurs doivent
être prises.
Aïchatou Mindaoudou, la Représentante spéciale du Secrétaire générale de l'Onu
en Côte d'Ivoire a observé que les Ivoiriens sont disposés à aller à la
réconciliation et se dit prête avec l'ONUCI, à renforcer leur soutien à la CDVR.
Aide
humanitaire: Ndolamb Ngokwey pour la cohésion sociale
Fratmat.info -
« Le
monde a besoin de plus de cohésion sociale ». Tel est le thème retenu pour la
célébration de la Journée mondiale de l'aide humanitaire en Côte d'Ivoire.
C'était ce lundi 19 août, dans les locaux du Centre de recherche et d'action
pour la paix (Cerap) d'Abidjan-Cocody.
A
cette occasion, le coordonnateur humanitaire du système des Nations unies en
Côte d'Ivoire, Ndolamb Ngokwey a plaidé pour une cohésion sociale autour des
acteurs humanitaires.
Il a
rendu un hommage à tous les travailleurs humanitaires de la planète qui ont
perdu la vie alors qu'ils essayaient d'apporter de l'aide à ceux qui en avaient
besoin.
M.
Ngokwey a révélé que la date du 19 août a été choisie par l'Assemblée générale
des Nations unies pour célébrer les acteurs humanitaires. Et de préciser que
cette date fait référence à l'attentat à la bombe perpétré le 19 août 2003
contre son bureau à Bagdad en Iraq, au cours duquel 22 travailleurs humanitaires
ont perdu la vie. Pour Mamadou Coulibaly, représentant la ministre de la
Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l'Enfant, Anne Désirée Ouloto, le
gouvernement ivoirien s'associe pleinement à cette célébration. Avant de
traduire toute la reconnaissance du gouvernement aux acteurs humanitaires pour
leurs efforts constants à l'endroit des populations défavorisées lorsque
surviennent des crises ou des sinistres. Notons que plusieurs stands
d'informations dressés par différents acteurs humanitaires intervenant en Côte
d'Ivoire ont permis de présenter leurs activités aux visiteurs.
Aussi, l'on a eu droit à la projection d'un film documentaire produit par le
bureau de la Coordination des affaires humanitaires (Ocha) de Côte d'Ivoire
retraçant les nombreuses actions humanitaires menées par ce bureau en faveur des
populations sinistrées.
Les
députés ivoiriens adoptent en commission deux projets de loi sur l'apatridie
Agence ivoirienne de presse -
Les
députés membres de la commission des relations extérieures de l'Assemblée
nationale de Côte d'Ivoire ont adopté à l'unanimité, dans la nuit de lundi, deux
projets de loi autorisant le chef de l'Etat à ratifier des conventions
internationales sur l'apatridie, après plusieurs heures de débats.
Ces
projets de loi, notamment celui portant ratification de la convention de 1954
relatives au statut des apatrides, ainsi que celui relatif à la réduction des
cas d'apatridie, ont respectivement adoptés à 20 H 45 mn et 20 H 47.
L'apatridie, c'est la situation d'une personne n'étant rattaché juridiquement à
aucun pays, explique-t-on.
Après
l'exposé des motifs par le ministre ivoiriens des Affaires étrangères, Charles
Koffi Diby, appuyé par son collègue de la Justice et des Libertés publiques,
Mamadou Gnénéma Coulibaly, la séance a été suspendue durant près de trois heures
à la demande des groupes parlementaires, en vue d'"harmoniser" leurs
préoccupations.
Toutefois, cela n'a pas empêché le débat contradictoire entre les
parlementaires, à la reprise de la séance dans l'après-midi. Des députés du
groupe parlementaire PDCI se sont interrogés sur l'"opportunité" du vote de ces
lois dont ils affirmaient ne pas en voir "l'urgence", tout réclamant "des
statistiques claires et fiables" sur les cas d'apatridie en côte d'Ivoire, en
vue de "mesurer l'ampleur du phénomène".
D'autres députés du même parti ont évoqué leurs "craintes" quant à de possibles
incidences de ces lois sur le code de la nationalité et le foncier rural,
demandant l'envoi "préalable" de "missions parlementaires d'information et
d'explication" à travers le pays pour sensibiliser les populations avant leur
adoption.
De
leurs côtés, les membres du groupe parlementaires RDR ont pour la plupart
soutenu ces projets de loi, qui selon eux "sont conformes à la déclaration
universelle des droits de l'homme", et permettront à la Côte d'Ivoire "de
respecter ses engagements internationaux", "permettre à des personnes
sans-papiers d'avoir un statut clair et précis", et "permettre à la Côte
d'Ivoire d'être respecté dans le concert des nations".
Les
commissaires du gouvernement ont expliqué que la ratification de ces conventions
permettra au pays de sortir du "flou juridique" concernant les personnes à
risques d'apatridie, de donner au pays "les moyens de clarifier le statut de ces
personnes".
Ils
ont également relevé que les conventions en question "n'auront pas d'incidence
sur le code de la nationalité", qui prévoit en son article 3 que "les
dispositions relatives à la nationalité contenues dans les traités ou accords
internationaux, dûment ratifiés et publiés, s'appliquent, même si elles sont
contraires aux dispositions de la législation interne ivoirienne".
Après
une seconde suspension dans la soirée à la demande des groupes parlementaires,
les deux textes a été enfin adoptés à l'unanimité des membres de la commission
présents.
La
convention de 1954 relative au statut des apatrides, signée le 28 septembre 1954
à New York, vise à définir les critères permettant de définir une personne comme
apatride, tandis que celle sur la réduction des cas d'apatridie (30 août 1061,
New York) est destinée à s'approprier des "normes sous la forme d'un instrument
international visant à réduire et prévenir l'apatridie".
Ces
textes seront examinés en plénière pour leur adoption en lois.
Réconciliation et dialogue politique : Le FPI prêt à jouer sa partition
Agence ivoirienne de presse, Fraternité Matin -
Le
Front populaire ivoirien (FPI, opposition) se dit prêt à jouer sa partition dans
le processus de réconciliation et le dialogue politique après la liberté
provisoire accordée à ses dirigeants, il y a quelques jours.
Dans
une déclaration de son secrétaire général par intérim rendue publique ce lundi,
le FPI se félicite de l'élargissement de sa haute direction, un "geste
d'apaisement" du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, qui concourt à la
normalisation de la vie politique.
Tout
en saluant à leur juste valeur ces efforts inlassables, le parti de
l'ex-président Laurent Gbagbo exhorte le président de la République "à accélérer
la décrispation du contexte sociopolitique par la libération de tous les autres
prisonniers, la facilitation du retour de tous les exilés pro-Gbagbo ainsi que
le dégel de leurs avoirs bancaires, la réhabilitation et la restitution de leurs
domiciles". Le 06 août 2013, les autorités judiciaires ont décidé de la mise en
liberté provisoire de 14 personnes dont 12 militants du FPI après 26 mois de
détention, rappelle-t-on.
Deux semaines après la décision : Le Fpi apprécie le geste du Chef de l'Etat et
l'exhorte à aller plus loin
L'Intelligent d'Abidjan -
Dans
sa déclaration n°13 produite le 19 août 2013, le Fpi s'est prononcé sur la
récente libération de ses cadres. Le parti dirigé par Miaka Ouretto, entre
remerciements et reconnaissance adressés à tous ceux qui ont œuvré pour cette
libération, apprécie le geste d'apaisement du Chef de l'Etat Alassane Ouattara.
Il exhorte par la même occasion, celui-ci à ''accélérer la décrispation du
contexte sociopolitique'' en faisant d'autres gestes similaires. [...]
Après Guillaume Soro : Une visite de Ouattara à Gagnoa annoncée
Aujourd'hui -
Plus
que jamais, le département de Gagnoa est devenu un enjeu important dans la
conquête du pouvoir en Côte d'Ivoire. Région d'origine du président Laurent
Gbagbo et du patron de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, le premier
livré à la justice internationale par le pouvoir ivoirien post-11 avril et
détenu à la prison de Scheveningen à La Haye, et le second qui subit les affres
des cellules obscures de la dictature de la ouattarandie, Gagnoa a généralement
souffert le martyre dans la gouvernance de la droite ivoirienne dans les
décennies 60 et 70. La région du Gôh (Fromager) qui n'aspirait qu'à digérer les
enlèvements inexpliqués de certains de ses fils et faire le deuil pour d'autres
encore disparus s'est vu propulsée au devant de l'actualité ces derniers temps
par une « visite » de l'ex-chef rebelle, Guillaume Soro. A peine les lampions se
sont éteints sur ce qui s'est finalement transformé en une « foire d'injures et
d'arrogance sans commune mesure » de la part de l'ancien leader estudiantin
qu'une autre visite est annoncée. Alassane Dramane Ouattara a décidé d'emboiter
le pas à son filleul Guillaume Soro. C'est en tout cas, l'information donnée par
le préfet de Gagnoa à la suite d'un point de presse, confirmée par Abel Djohoré,
le député de la circonscription de Ouragahio et diffusée hier matin sur les
antennes de la radio des Nations unies en Côte d'Ivoire, Onuci FM. Le député Rdr
de Ouragahio s'est dit disposé à trouver les solutions aux problèmes de sa
circonscription et qui sont : les routes, l'eau, etc. Il estime que celui qui
peut résoudre ces problèmes reste Alassane Dramane Ouattara à qui il compte
faire appel ces derniers temps avant d'informer toute la population. Il estime
que « Gagnoa a trop souffert de la crise et la région ne gagne pas à s'isoler du
pouvoir en place ». Abel Djohoré jure que c'est au contact du pouvoir en place
que « les frères en prison pourront être libérés ». [...]
Après les attaques de Soro / Dano Djédjé parle: «Je cherche à comprendre»
L'Inter -
«Dano
Djédjé dit qu'il m'inter- dit d'aller à Gnaliépa et à Mama. Il dit, si je vais à
Gnaliépa et à Mama, il va me tuer, lui qui a été ministre de la réconciliation.
Je comprends pourquoi on ne s'est pas réconciliés depuis. Il n'y a pas de
principauté en Côte d'Ivoire», a déclaré le président de l'Assemblée
nationale, Soro Guillaume. Suite à ses accusations, nous avons joint le mis en
cause pour en savoir davantage.
Lors
du bref entretien téléphonique, l'ex-ministre et cadre du Front Populaire
Ivoirien (FPI), Sébastien Dano Djédjé, a marqué son étonnement sur la question.
«Je ne sais pas pourquoi il a dit ça. Je ne sais vraiment pas et je cherche à
comprendre. C'est pourquoi je ne peux pas réagir maintenant. Laissez-moi le
temps de comprendre et je vous donnerai ma réaction», nous a-t-il répondu.
[...]
Phénomène des coupeurs de route / Paul Koffi Koffi met en garde : ''Ils ne vont
plus dormir car ils troublent le sommeil des citoyens''
L'Intelligent d'Abidjan -
Paul Koffi Koffi, ministre auprès du président de la République chargé de la
Défense a achevé une visite de terrain hier lundi dans la région du Gbèkê.
Sakassou et Béoumi. Selon Paul Koffi Koffi, du fait de la particularité de
chaque localité, il entame ces différentes visites pour s'enquérir de la
situation sécuritaire en vue d'y apporter les corrections qu'il faut. La
ceinture de la zone de Yamoussoukro à Béoumi en passant par Tiébissou et
Sakassou est réputée dangereuse à cause de l'insécurité qui y règne selon des
sources sécuritaires. Cela est dû au fait que c'est une zone productrice de
cultures vivrières. Mais les coupeurs de route qui y sévissent ne sauraient
avoir raison de l'Etat, a dit Paul Koffi Koffi. "Les coupeurs de route ne vont
plus dormir car ils troublent le sommeil des citoyens. C'est inadmissible que
des personnes défient l'Etat à ce point'', a-t-il tapé du poing sur la table.
Revenant au bilan de ses précédentes tournées, Paul Koffi Koffi les trouve
"satisfaisantes". "Après nos différents passages, il y a eu l'arrestation de
coupeurs de routes, une soixantaine au total. Certains ont même été condamnés à
20 ans de réclusion, notamment ceux qui ont tiré sur un car sur l'axe
Bouaké-Djébonoua", a souligné le ministre. Mais pour Paul Koffi Koffi, ces
résultats n'auraient pu être atteints sans la collaboration des populations,
qu'il appelle à la "dénonciation" des éléments suspects dans leurs localités.
"Les coupeurs de route sont des personnes qui cohabitent avec vous et qui ont
une intelligence négative", révèle le ministre. Qui a aussi fustigé une
communauté de la Cedeao dans la recrudescence du phénomène des coupeurs de
route, notamment les peulhs qui sont de plus en plus appréhendés dans les
opérations des forces de sécurité. Pour lui, loin d'être une stigmatisation
d'une communauté vivant en "parfaite harmonie" avec les ivoiriens, c'est une
''alerte avant des situations regrettables". C'est pourquoi de concert avec les
autorités de leurs pays d'origine, les autorités ivoiriennes entendent régler ce
nouveau phénomène.
Armement/ Paul Koffi Koffi : "Voici ce qui bloque la levée de l'embargo"
L'Expression - (...) Vous faites beaucoup d'effort pour ramener la sécurité.
Entre-temps, il y a l'embargo sur les armes. Est-ce que cela ne constitue pas un
facteur limitant et qu'est-ce que vous faites pour faire sauter l'embargo?
La
situation a beaucoup évolué. Il y a deux ans, c'était complètement restrictif.
Il y a des leviers qui aujourd'hui, n'existent plus. Il reste cependant un
dernier obstacle à lever. C'est tout ce qui concerne l'achat des armes létales
par exemple pour lequel il y a des procédures qui sont connues, mais elles sont
longues. Ce n'est pas automatique. A l'époque, pour acheter un véhicule ou
envoyer même des hommes en formation, il fallait s'adresser à New York (Ndlr :
Conseil de sécurité de l'Onu). Aujourd'hui, ces mesures sont levées. Donc, il ne
reste plus qu'une seule mesure. Il y a une procédure à suivre. Elle n'est pas
totale, mais elle requiert d'appliquer ces procédures qui sont quelquefois
longues pour acquérir l'armement nécessaire pour nos hommes. Mais nous suivons
cela de près. Nous sommes confiants pour le futur
Camp commando d'Abobo / Des ex-combattants crient à l'injustice et menacent: «ce
n'est pas ce qu'on nous avait dit». "Que le président prenne ses
responsabilités, sinon..."
L'Inter -
Ils
sont vraiment amers. Eux, ce sont des ex-combattants issus du camp commando
d'Abobo. Hier lundi 19 août 2013, nous en avons rencontrés dans leur fief. "Ils
ont commencé à nous chasser du camp. Où veulent-ils qu'on parte? Non seulement,
ils ont recruté des élèves pour nous remplacer, mais en plus, ils exigent qu'on
quitte le camp. C'est injuste. Nous nous sentons trahis", a indiqué un
ex-combattant d'un air pathétique. Il a requis l'anonymat pour selon lui, des
raisons de sécurité. Son camarade qui était avec lui, abonde dans le sens, mais
avec une pointe de colère : "si les jeunes ex-combattants sont laissés pour
compte, ils trouveront une terre fertile". Il est coupé par un autre
ex-combattant, qui s'est voulu direct. "Moi, si on me contacte, en me donnant
des armes et de l'argent, je serai prêt à faire n'importe quoi, pourvu que je
m'en sorte. S'il est vrai que la crise ivoirienne est née des injustices, alors
qu'on ne cause pas du tort aux jeunes que nous sommes. Toute chose a des
limites. Non seulement, on ne voit rien venir, on nous maltraite en nous faisant
faire des travaux pour 100fcfa la journée, en plus, on veut nous chasser comme
des malpropres, sans possibilité de nous plaindre. Trop, c'est trop!". Pour
ces ex-combattants, il est temps que le président de la République prenne les
choses en main, au risque d'être confronté à une situation désagréable. (...).
La
réaction de Jah Gao
Pour
en savoir davantage, nous nous sommes rendus au Camp commando d'Abobo. Là, le
maître des lieux, le Commandant Ouattara Gaoussou dit Jah Gao nous reçoit et
explique, preuves à l'appui, les reformes qu'il entreprend pour assainir le
corps militaire sous son commandement. Concernant la plainte des ex-combattants,
il a révélé une vaste opération de recensement des éléments qui résident dans
les casernes. L'objectif, selon lui, est de savoir qui est qui et qui fait quoi,
étant entendu qu'il est maintenant temps pour tous de savoir qui est chacun. "C'est
ce qui suscite autant de commentaires. De toutes les façons, nous sommes dans un
camp de gendarmerie et nous devons partir un jour. Même les cités universitaires
devront un jour être libérées au profit des étudiants", a-t-il soutenu. Pour
lui, ceux qui se plaignent sont bien souvent des personnes qui n'ont jamais tenu
une arme, et qui ne sont des ex- combattants que de nom. "Leur problème,
c'est qu'ils veulent tous devenir militaires. Ce qui n'est pas possible. Quand
il y a des projets, nous réunissons les cinq commandants de compagnies que nous
avons mises sur pied pour leur demander de donner le nom de leurs éléments
concernés. L'ADDR nous avait octroyé 30 places pour l'intégration dans la
fonction des eaux et forêts. Aujourd'hui, la liste est venue que voici (il nous
montre la liste ndlr) avec les numéros de profilage et de téléphone. Tout ce
qu'ils disent n'est pas juste", a indiqué le patron du camp commando, qui
nous a fait visiter le camp, avant d'afficher sa détermination à assainir Abobo.
[...]
Détention : L'ex-aide de camp de Mangou transféré à la Mama
L'Inter -
L'ex-aide de camp de l'actuel Ambassadeur de Côte d'Ivoire au Gabon,
anciennement chef d'état major de l'armée ivoirienne, le général Philippe
Mangou, a été transféré dimanche à la MAMA, la Maison d'arrêt militaire
d'Abidjan. Le capitaine Bley Kouassi Urbain arrêté au Niger où il était «en
exil», puis extradé le 20 juillet vers la Côte-d'Ivoire sur demande des
autorités ivoiriennes, était depuis détenu à la DST d'Abidjan, la Direction de
la surveillance du territoire. «L'ex-aide de camp du général Mangou serait
impliqué dans des attaques intervenues à l'Est du pays. Le plan d'attaque de ces
assaillants, selon nos informations, est une copie conforme au plan de
l'ex-rébellion en 2002» écrivait le quotidien proche du RDR l'Expression,
quelques jours après son arrestation.
Yamoussoukro / RHDP : Le Pdci veut-il ''tuer'' le Rdr ?
L'Expression -
Il faut se garder de tuer la poule aux œufs d'or. Le Pdci, en effet, depuis un
certain moment, s'est jeté, à bras raccourcis, dans une campagne insidieuse de
dénigrement du Rdr, son allié au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour
la démocratie et la paix (Rhdp), l'accusant de mener une politique dite de
«rattrapage» dont les victimes seraient ses militants et cadres. Au sortir,
samedi, de son conclave, tenu à l'ombre de la basilique ''Notre Dame de la
Paix'' à Yamoussoukro, il a inscrit cette complainte dans son communiqué final.
Il a dénoncé "la mise en chômage des cadres du parti par leur remplacement
systématique" par des personnalités proches de M. Ouattara ou appartenant à "son
groupe ethnique", notamment les Dioulas, originaires du Nord de la Côte
d'Ivoire. Et il a demandé "la promotion équilibrée et équitable" des cadres
issus de cette alliance, le Rhdp.
Le
communiqué, une fois encore (car, ce n'est pas la première fois), a fait l'effet
d'une onde de choc dans les rangs de son allié, le Rdr. On veut se convaincre
que ce texte a été suscité par un groupuscule de cadres du parti sexagénaire qui
pensent que dans la distribution des postes, ils ont été lésés. De ce fait, ils
veulent manipuler l'opinion. Car, véritablement, le débat n'a jamais été mené
sur une quelconque politique de «rattrapage» qui serait le fait de l'allié de la
rue Lepic.
Mais,
la fréquence de ce reproche, si c'en était vraiment un, mérite des observations,
ne serait-ce que pour ouvrir un tant soit peu les yeux de cet allié dont la
boulimie est devenue un peu trop gênante au risque de tuer la vache nourricière.
En fait, le Pdci se comporte comme un saprophyte ; cet arbre qui pousse sur un
autre arbre en puisant toute sa substance vitale des entrailles de ce dernier,
et qui finit par le tuer. Le Rdr a tout donné au Pdci. Et les friands des
statistiques peuvent constater. Elles sont là. Parlantes. Le Premier ministre,
chef du gouvernement, qui s'est fait flanquer du poste de ministre de l'Economie
et des Finances, est issu du Pdci, et ce parti a sept portefeuilles, et non des
moindres, qu'il gère en plus de celui de l'ancien Premier ministre, Ahoussou
Jeannot, aujourd'hui ministre d'Etat auprès du président de la République. Et,
comme le mot a été lâché, interrogeons-nous sur ceux qui détiennent ces postes.
Pour sûr, aucun Nordiste n'a été bombardé durant les deux remaniements effectués
par le chef de l'Etat. Interrogeons-nous, aussi, sur le cadre Rdr qui a été
nommé au poste de directeur de cabinet d'un ministre Pdci si tant est qu'on
voudrait que les choses soient équilibrées. [...]
Les extrémistes ont-ils pris le contrôle du PDCI ?
Le
Patriote –
C'est connu. Le parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) est traversé par des
convulsions qui entourent les débats sur l'existence et la survie du
Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Deux
camps s'affrontent, en effet, au sein du vieux parti. La guerre froide entre les
pro-RHDP et les anti-RHDP fait ainsi rage. D'un côté les pondérés estiment que
le chemin d'un PDCI fort et d'une Côte d'Ivoire unie, rassemblée et résolument
inscrite dans la dynamique du développement et de la prospérité passe
nécessairement par le maintien et surtout le renforcement de la cohésion au sein
de la coalition des héritiers politiques du père fondateur de la Côte d'Ivoire.
Aminés par le souci d'assurer des beaux jours au rassemblement des
Houphouétistes dans l'union sacrée de ses membres, ces cadres et militants, ne
se lassent pas de convaincre les plus sceptiques sur la nécessité de maintenir
le RHDP tout en corrigeant les dysfonctionnements relevés par les uns et les
autres.
De
l'autre coté, les extrémistes se dressent et soutiennent mordicus que leur parti
doyen n'a pas d'avenir dans son alliance avec le Rassemblement des républicains
(RDR). Morceaux choisis de ces chantres du divorce et de la division : «les
relations entre le PDCI et le RDR depuis la prise du pouvoir par le RHDP
s'apparentent à celles du cheval et du cavalier», se plaignent-ils à toutes les
tribunes. En d'autres termes, selon eux, le PDCI est à la remorque de son allié
depuis que le rassemblement des ''enfants'' d'Houphouët-Boigny est aux affaires.
Voulant coûte que coûte organiser les funérailles du RHDP, bien sûr, après sa
mort, les partisans de la séparation entre le PDCI et le RDR ne manquent plus,
en outre, d'occasions pour tirer à boulets rouges sur les alliés. Dans cette
bataille, ils tentent de s'imposer à tous les rendez-vous du parti. Et le
conclave tenu samedi à Yamoussoukro n'a pas échappé à cette ardeur des
détracteurs du RHDP de prendre le pas sur le camp adverse. Le communiqué final a
donc mis au goût du jour la fameuse invention des officines du FPI dite de
''rattrapage''. Accusant les autorités de favoriser des régions du pays lors des
recrutements à la fonction publique.
«Après notre contribution à la victoire du RHDP à la présidentielle de 2010, le
conclave constate avec amertume la mise en chômage des cadres du parti et leur
remplacement systématique du fait de la politique du rattrapage», note le
document officiel qui a sanctionné la rencontre entre le président Henri Konan
Bédié et la base de son parti. Comment le PDCI, parti modéré et mesuré dans ses
prises de position a pu aller si fort et si loin dans son réquisitoire contre un
parti considéré comme son allié ? De l'avis des observateurs de la scène
politique ivoirienne, le communiqué final du conclave porte la marque des
extrémistes du parti. Déterminés comme le FPI à diaboliser le RDR. Alors
question : Ces ultras ont-ils pris le contrôle du parti ? L'avenir nous situera.
Communiqué final du Conclave de Yamoussoukro : Que reproche le Rdr au Pdci ?
Le
Nouveau Réveil –
Yamoussoukro - Conclave des secrétaires généraux de section. La parole a été
donnée à la base du Pdci Rda ; elle a été invitée à s'exprimer sur les questions
d'actualité, l'avenir du Pdci et de la nation ; mais surtout, dire ce qu'elle
avait sur le cœur. C'était le principe du jeu. Et le Pdci, qui se veut un parti
démocratique, a créé les conditions d'une large concertation préalables. Les
secrétaires de section se sont d'abord concertés par grands groupes régionaux ;
ils ont débattu libre ment, démocratiquement, et la synthèse de leur réflexion a
été consignée dans un document, lequel a été lu lors de la séance de travail de
Yamoussoukro. Il y a donc eu six rapports au total.
Samedi, au terme des travaux, ces six documents issus des six grandes régions
ont été fusionnés. Et c'est ce qui a engendré le communiqué final qui a été
rendu public. Il semble que, néanmoins, certaines dis positions ou certains
termes dudit communiqué ont été ressentis par l'allié Rdr comme un outrage, une
trahison. Ce qui peut paraître excessif. Car, il est important de replacer les
faits dans leur con texte. Le communiqué final, issu de ce conclave, n'est qu'un
indicateur qui per met de cerner les aspirations profondes des militants de base
du Pdci Rda. Il ne s'agit pas encore des résolutions du 12e Congrès. Le conclave
n'est rien d'autre que l'acte premier d'un processus vers le Congrès. En
principe, cette réunion n'est pas prévue par les statuts et le règlement
intérieur du Pdci. (...)
Au
niveau de la vie de la nation et, particulièrement, de la vie du Rhdp, les
secrétaires de section ont relevé certaines insatisfactions par rapport aux
nominations dans l'administration publique. Certes, ils ne sont pas diplomates
pour utiliser des termes moins agressifs comme le président Bédié qui parle de
"réglages" à opérer depuis 2012, mais il convient de noter que les secrétaires
de section ont voulu parler presque de la même chose en parlant de "rattrapage".
(...)
Ceux,
qui ont des démangeaisons parce qu'ils ont vu le mot "rattrapage" dans un
communiqué d'une réunion du Pdci, savent ils ce que les Ivoiriens se disent dans
leur salon ? La politique est toujours faite pour les autres, le peuple.
Personne de bonne foi ne peut contester que le pouvoir fait des efforts
considérables pour améliorer le quotidien des Ivoiriens. Et pourtant, tout le
monde parle de vie chère en Côte d'Ivoire. C'est dire que, tant que l'action n'a
pas atteint le niveau de satisfaction souhaité, l'on continuera de critiquer.
Pour
preuve, lors de la réunion de vendredi avec les 500 chefs baoulé, ces derniers
ont clairement dit à Bédié ceci : « C'est toi qui nous a présenté
Ouattara. S'il travaille bien, c'est bon, mais s'il échoue, c'est toi qui as
échoué à nos yeux. C'est pourquoi, nous te demandons de lui donner des conseils
». Quand des chefs parlent ainsi, c'est qu'ils ne sont pas totalement
satisfaits. Et pour confirmer cet état de fait, ils ont sollicité une rencontre
privée avec le président Bédié car, selon eux, « le serpent ne fait jamais sa
mue en public ».