REVUE DE PRESSE DU LUNDI 9 FEVRIER 2009

9 fév 2009

REVUE DE PRESSE DU LUNDI 9 FEVRIER 2009









Sortie de crise : En attendant le
5e Cpc, Ouaga IV en marche




Fraternité Matin
 – «
Ni
la date, ni le lieu de la 5e réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc)
n'ont encore été fixés, même si des voix proches du dossier la projetaient pour
la mi-février. La concertation qui regroupe, outre le facilitateur de la crise
ivoirienne Blaise Compaoré, le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, le Premier
ministre Guillaume Soro, les présidents Henri Konan Bédié (Pdci-Rda) et Alassane
Dramane Ouattara (Rdr), vise à examiner les résultats de l'évaluation faite par
le Comité d'évaluation et d'accompagnement (Cea) du processus de paix en cours
depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou et à analyser les
difficultés et décider des solutions à mettre en œuvre en vue de la sortie de
crise. Le prochain Cpc est d'une importance capitale, en ce sens qu'il devra
proposer un calendrier électoral réaliste et définitif sur la base de l'examen
de la situation que fera la Commission électorale indépendante (Cei) chargée
notamment d'organiser les élections. S'agissant des questions d'identification
de la population et de recensement électoral, de la sécurisation, etc. le
Premier ministre devra y ajouter le rapport sur la restauration de l'autorité de
l'Etat, le désarmement des ex-combattants, le désarmement et de la
démobilisation des milices, l'unicité des caisses de l'Etat, la réunification de
l'armée avec le renforcement du Centre de commandement intégré (Cci), le
redéploiement de l'administration spécifique (impôt, douane, trésor, personnel
judicaire). Autant de questions inscrites dans le 4e accord complémentaire à
l'Apo, signé le 28 décembre 2008, qui avait fixé comme date butoir, le 15
janvier, pour l'exécution de ces tâches. [...] Bien que Guillaume Soro ait
séjourné du 25 janvier au 4 février, à Bouaké où il a eu d'importantes séances
de travail avec des membres du gouvernement, des diplomates, les commandants des
4 forces militaires présentes sur le territoire national (Fds-Ci, Fafn, Licorne,
Onuci), pour justement booster le processus de paix. L'obstacle principal, comme
il l'a sans doute expliqué à Bouaké, réside dans la faiblesse des capacités
logistiques et humaines du Cci sans compter les besoins financiers. Aussi le
préalable était-il de travailler à l'élaboration d'une matrice d'actions pour
doter cette structure de capacités réelles pour mener à bien sa mission. Ainsi,
au terme de deux grandes réunions, le 17 janvier et le 3 février, précédées du
séminaire des Forces nouvelles (12-18 janvier), de grandes décisions ont été
prises. Qui réaffirment la détermination des parties à appliquer Ouaga IV.
[...] ».




 






Pierre Aka à propos de l'unicité
des caisses de l'Etat - "L'opération se déroule très bien"




Le Patriote  – « Quelques
jours après le démarrage des opérations sur l'unicité des caisses notamment
l'immatriculation des véhicules, quel bilan peut on faire de cette opération?




Pierre Aka :
L'opération se déroule très bien. Le guichet unique automobile, comme vous avez
dû vous en rendre compte, est déjà entamé. Nous sommes en phase d'essai pour
voir si toutes les parties prenantes en place sur les différents sites et postes
de travail s'agencent bien. Au delà de cet aspect, nous aurons une date de
lancement officiel en présence du Premier Ministre, du ministre de l'économie et
des finances, des responsables des différentes régies. Je pense que l'opération
est véritablement lancée.
Dans quel cadre cette
opération avec l'autorité des Forces Nouvelles a-t-elle été lancée?




P.A. : Nous avons
instauré un comité de suivi et chaque fois, nous faisons des mises au point pour
voir un peu comment les choses avancent. Nous préparons les réunions bilan
puisque des missions se sont rendues dans les différentes zones pour
sensibiliser. Cette réunion (la réunion du jour) a eu juste lieu pour savoir à
quelle date nous allons avoir la réunion de briefing afin de savoir comment nous
continuerons les opérations.




Quelle a été
la réaction des populations depuis le démarrage de l'opération?




P.A. : Les
populations apprécient bien le démarrage. Les échos que nous avons reçus des
populations sont assez positifs. Elles y adhèrent.




Au niveau de
l'intégration des agents issus des Forces Nouvelles, comment se fera le
mécanisme de leur intégration car certains sont inquiets?




P.A. : Je crois
qu'il n y a pas d'inquiétudes à se faire ! Vous avez vu que sur le plan
militaire, des solutions ont été trouvées et vont être appliquées. Du côté des
civils, il n'y a donc pas d'inquiétudes à se faire. C'est un processus. Les
mêmes solutions trouvées au plan militaire, s'appliqueront aussi chez les
civils. (Source : fnci) [...] ».




 






Identification et recensement
électoral : communiqué de la CEI du 8 février 2009




Communiqué de la
CEI – « 
La
Commission Electorale Indépendante (CEI) porte à la connaissance de la
Communauté nationale et internationale que les opérations d'identification de la
population et de recensement électoral lancées le 15 Septembre 2008 à
Yamoussoukro se déroulent normalement sur l'ensemble du territoire national.




Pour faciliter les
déplacements des agents techniques dans les villages, la CEI a obtenu le soutien
des bailleurs de fonds qui ont accepté de renforcer la mobilité des équipes
d'enrôlement par l'octroie de moyens financiers adéquats. A ce jour, sur une
population électorale estimée à 8.663.149, plus de 4.200.000 personnes se sont
déjà fait enrôler dans toute la Côte d'Ivoire. Elle remercie au nom des
structures nationales chargées de l'opération d'identification et de recensement
électoral, le gouvernement et particulièrement le Ministre de l'Economie et des
Finances pour les efforts consentis en vue de doter leurs différents services de
moyens appropriés en ce début du mois de Février 2009 après ceux mis à leur
disposition en Janvier. La CEI invite tous ceux ou celles qui disposent des
documents exigés pour l'enrôlement à se rendre dès maintenant dans les centres
de collecte les plus proches pour se faire inscrire en vue d'obtenir leur Carte
Nationale d'Identité, leur Carte d'Electeur et figurer sur la future liste
électorale.




Elle demande à ceux
qui n'ont aucune pièce et qui sont concernés par l'opération de reconstitution
des registres de l'état civil disparus ou détruits de ne pas s'inquiéter. Des
mesures seront prises afin que tous ceux d'entre eux qui remplissent les
conditions prennent part à l'opération au cours de séances de rattrapage qui
seront initiées spécialement à leur profit à une période qui sera rendue
publique. [...]»




 






Identification à Korhogo : 4
sous-préfectures non couvertes




Fraternité Matin
 – «
Lancée
le 6 décembre dernier, l'opération d'identification et d'enrôlement a commencé
par la commune de Korhogo pour s'étendre progressivement, à partir du 27 du même
mois, à la sous-préfecture. Puis, à l'ensemble du département à partir du 3
janvier. Tout en tenant compte de l'ancien découpage administratif du
département qui comptait 11 sous-préfectures. Ce qu'il faut cependant noter,
c'est que l'opération qui a pris fin depuis le 30 janvier dans la commune de
Korhogo, c'est-à-dire quarante-cinq jours après, conformément aux dispositions
de la Cei, a repris. Mais à ce jour, elles n'a pas encore commencé dans quatre
sous-préfectures : Dikodougou, Niofoin, M'bengué et Sirasso. Dans la commune de
Korhogo et les sept sous-préfectures où elle se déroule, Coulibaly Lazani, le
président de la Cei locale, nous a annoncé que jusqu'au 6 février, ce sont au
total 121.128 personnes qui ont été enrôlées. Dont 73.783 dans la commune et
20.789 dans la sous-préfecture de Korhogo. Ce qui est en-deçà des populations
électorales de 2000 et des prévisions actuelles de la Cei. Qui sont
respectivement de 59.921 personnes (liste 2000) et 91.000 (prévisions) pour la
commune, et 23.085 électeurs en 2000, dans la sous-préfecture. Les prévisions
n'ont pas été données. Nombreux sont les pétitionnaires qui continuent de faire
le pied de grue à la sous-préfecture et à la mairie pour l'obtention de leurs
papiers en vue de se faire enrôler. [...] Outre la question des papiers des
pétitionnaires, la Cei a sa part de responsabilité dans le retard que prend
l'opération. Le département compte 15 Cei dont 11 dans les sous-préfectures, 2
dans la commune de Korhogo et la Cei régionale (Cer) qui couvre les départements
de Korhogo, Boundiali, Ferké et Tengrela. Les agents évoquent les problèmes de
moyens. [...] Seuls deux véhicules que la division électorale de l'Onuci a mis à
la disposition de la Cer leur permettent d'effectuer leur mission dans la
région. Mais pour les avoir, précisent-ils, il faut faire une demande, deux
jours avant, car ce sont ces mêmes véhicules qui transportent le personnel et le
matériel dans les quatre départements. Les opérations de supervision sont à
leurs frais. Ils les font avec leurs engins à deux roues. Pour communiquer, ils
ont aussi recours à leurs propres téléphones portables... Toutes ces difficultés
font que l'opération avance à petits pas. Si elle est prévue pour s'arrêter
effectivement le 28 février, ils seront nombreux dans cette région qui ne seront
pas enrôlés. »




 






Le président du RPP estime que
l'opération d'identification générale est "une perte de temps et d'argent"




Agence Ivoirienne
de Presse –

«  Le président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le
partage, Laurent Dona Fologo, a affirmé samedi à Abidjan, que l'opération
d'identification générale de la population est "une perte de temps et d'argent"
alors que "le peuple souffre à cause de la pauvreté du pays". M. Dona Fologo
estime que l'identification de tous les Ivoiriens remet en cause tous les acquis
de la Côte d'Ivoire qui a une longue expérience de l'élection et du recensement
électoral. Il a donc dénoncé cette opération qu'il juge longue, complexe et
coûteuse et qui crée de nouvelles difficultés aux populations rurales. Le
président du RPP Fologo situe les origines de ces opérations d'identification
dans le manque de confiance, la suspicion généralisée et la haine qui règnent
dans le pays. Pour lui, l'opération d'identification doit se faire au moins une
année avant les élections et non sous la pression des élections. Il a dénoncé
les difficultés sur le terrain notamment, le non fonctionnement de plusieurs
sites d'enrôlement dans de nombreuses localités. A l'analyse de toutes ces
difficultés, le président Fologo s'est dit opposé à l'idée de fixation de dates
des élections générales et marqué, par ailleurs, son scepticisme quant à la
tenue de ces élections en 2009. [...] ».




 






État civil à Yamoussoukro : il ya
problème! - De nombreux extraits d'actes de naissance ne figurent pas dans les
registres
 




Fraternité Matin
 – « 
Parcours
du combattant pour l'établissement d'un extrait d'acte de naissance à la
sous-préfecture de Yamoussoukro. Le sous-préfet de Yamoussoukro refuse de signer
les extraits d'acte de naissance; le sous-préfet boycotte le processus
d'identification de la population; on se fout des gens à la sous-préfecture!»
Telles sont, parmi tant d'autres, les plaintes que nous recevons régulièrement
par téléphone. Pour en savoir davantage sur ce que l'on qualifie de «complot du
sous-préfet», nous nous sommes rendu mardi dernier à la sous-préfecture. [...] A
notre sortie de la salle des archives, un vieil homme, tout furieux, se fait
entendre. «Nous ne comprenons rien. Le commandant est là et on ne signe pas nos
papiers! Depuis novembre, décembre, je ne fais que défiler.» Froidement, le
sous-préfet prend l'extrait du vieil homme et constate de nombreuses
irrégularités. De plus, ce papier n'a aucune trace dans les registres. Dans ce
cas, celui-ci, muni d'un «certificat de recherches infructueuses», doit se
rendre au tribunal pour l'établissement d'un nouvel extrait. Comme pour ce
vieux, indique le sous-préfet, de nombreux faux extraits ont été établis en son
temps par des agents véreux. Certains avaient été arrêtés. Ils avaient imité la
signature de son prédécesseur. Ce qui explique les nombreuses plaintes. M.
Youssouf Traoré révèle aussi les conditions difficiles dans lesquelles ses
agents et lui travaillent. «La sous-préfecture ne compte que 8 agents. Face à la
forte demande, nous sommes obligés de transformer les gardes et manœuvres en
agents d'état civil. Nous travaillons les samedis et dimanches. Malgré les
conditions difficiles, nous enregistrons plus de 200 demandes par jour.», a-t-il
affirmé en substance, pour battre en brèche toutes les accusations portées
contre sa personne et son service. Il a, de ce fait, invité la population à
s'intéresser au programme de reconstitution des registres de l'état civil qui
démarre très bientôt. »




 






Interview / Marc Gnatoa
("Commandant" du FSCO) à propos du désarmement des miliciens: "Pas d'argent, pas
de désarmement"
 




Le Patriote  – « LP.
Vous rentrez d'une mission de sensibilisation de vos troupes dans certaines
villes. Qu'est ce qui a motivé votre visite à vos éléments?




Commandant Gnatoa:
Le gouvernement Soro a lancé deux informations à travers les medias. Les
responsables des différents groupes n'ont pas été saisis. Ils n'ont pas été
associés à tout ce qui a été fait. Notre devoir était de nous rendre dans nos
zones pour voir comment les choses devraient concrètement se passer. C'est ainsi
que nous nous sommes rendus à Issia qui est l'une de mes zones. Ou nous avons eu
une séance de travail avec une délégation du CCI qui est arrivée à Issia. A mon
sens, le gouvernement n'a pas envie de travailler. Dans le cadre précis du
démantèlement, le gouvernement n'a pas envie de travailler.




LP. Qu'est ce
qui vous fait dire cela?




C G: On ne peut pas
parler de démantèlement et de démobilisation de groupes d'autodéfense sans les
informer. Il faut une sensibilisation. Mais cette sensibilisation ne doit pas
être l'affaire du CCI. Elle doit être menée par les responsables des groupes eux
mêmes. (...)




LP. Est-ce que
en maintenant votre position on n'assiste pas à un départ à la case départ?




C G. Nous nous avons
notre position. Ils ont parlé des armes. Ils nous ont demandés de stocker les
armes. Mais nous, nous disons que tant que nos éléments n'ont pas reçu les 500
000 FCFA, aucune arme ne sera déposée. Je lance un appel à tous mes éléments
pour leur dire de ne pas accepter le CCI, le PNRRC, le service civique dans leur
zone tant que nous ne trouvons pas un terrain d'accord sur les 500 000 FCFA.
Tant qu'ils n'ont pas cette somme, nous les invitons à ne pas se rendre dans nos
zones.




LP. Combien
êtes-vous?




C G: Nous sommes
plus 1000 à être enregistrés au CCI.




LP. Cela fera
une fortune surtout que les caisses de l'Etat sont vides.




C G. On n'a pas
obligé quelqu'un à signer les Accords en question. Ils ont signé de commun
accord. Nous attendons notre dû à partir du 10 février. S'ils n'ont pas cette
somme, on n'a pas besoin d'eux. Maintenant s'ils veulent insister, c'est qu'ils
veulent une nouvelle rébellion. Nous les mettons en garde. Nous avons encore les
armes qu'ils nous ont fournies. Tous ceux qui dirigent les structures telles que
le CCI, le PNRCC, le service civique sont de mauvaise foi. (...) Sur le terrain,
en lieu et place de nos éléments, c'est une liste fictive qui a été dressée et
qui m'a été imposée pour validation.




LP : Lors de
l'opération du démantèlement des milices à Guiglo, le 19 mai 2007, ce sont
quelques armes qui ont été brûlées. Là où on s'attendait à de nombreuses armes.
Est-ce que vous les miliciens, vous n'êtes pas de mauvaise foi?




CG : Comme l'a dit
un joueur ivoirien, petit argent, petit ballon. Suivez mon regard. Nos hommes
politiques sont de mauvaise foi. Ils veulent qu'on fasse sortir nos armes sans
argent. Nos armes sont nos derniers recours. Tant qu'on n'aura pas les moyens
que nous demandons, les armes ne sortiront pas. Par exemple à Guiglo, nous avons
appris que le Chef de l'Etat avait décaissé 500 millions de F CFA pour cette
opération. Mais ce n'est que la moitié qui est arrivée à destination. Où donc
est rentré le reste de l'argent?




LP : Votre
base se trouve être dans la grande région natale du chef de l'Etat. En vous
braquant contre le processus de désarmement, est-ce que vous ne le mettez pas en
difficulté?




CG : Nous ne sommes
pas une organisation tribale. Nous avons combattu comme tout le monde. Je refuse
qu'on dise que nous voulons compliquer la vie au Président de la République.
Nous nous sommes battus pour préserver son fauteuil. Par conséquent, nous avons
droit aux privilèges dus à ce que nous avons fait. Nous ne revendiquons que
notre part. »