REVUE DE PRESSE DU LUNDI 29 MARS 2010

29 mar 2010

REVUE DE PRESSE DU LUNDI 29 MARS 2010



Reconstitution des CEI locales : Les FN donnent leur position à l'ONUCI «C'est une mesure inopportune»
Notre Heure
– Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, a reçu samedi 27 mars 2010, une délégation des Forces Nouvelles (FN), venue lui transmettre les résultats de leur dernier conclave tenu du 6 au 14 mars à Bouaké. Selon la porte-parole des FN, madame Affoussy Bamba, les Forces Nouvelles ont exprimé au Représentant spécial, en sa qualité d'accompagnateur des acteurs de la crise, leur opposition à la reconstitution des commissions électorales. « C'est une mesure inopportune qui ne se justifie pas dans la situation actuelle », a estimé Mme Bamba. S'agissant de la liste électorale provisoire, les FN ont réaffirmé la fiabilité de cette liste qui a été établie par l'Institut national de la statistique (INS) et la Sagem. « Ces deux opérateurs choisis par l'Etat de Côte d'Ivoire, ont travaillé en prenant en compte les critères établis par l'Etat ivoirien, selon des termes de références clairs », a souligné la porte-parole. Au cours de la réunion le Représentant spécial a rappelé le mandat de l'ONUCI dans le maintien de la paix et de la stabilité, dans la certification des élections ainsi que le rôle d'accompagnement de l'Accord politique de Ouagadougou (APO) confié à la mission. La délégation des Forces Nouvelles était conduite par le Garde des sceaux, ministre d'Etat de la Justice et des Droits de l'Homme, M. Koné Mamadou.

Processus de paix : L'APO prévoit une réunification de facto deux mois avant les élections
Fraternité Matin
– Le Conseil de sécurité, à travers le secrétariat, va envoyer cette équipe pour examiner tous les problèmes liés aux retards et faire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour aider les Ivoiriens à aller aux élections'', a expliqué M Choi au micro d'Onuci Fm...M. Choi est revenu sur la gestion du contentieux sur la liste électorale provisoire. «Les listes peuvent être examinées», a-t-il indiqué. Cependant, a ajouté le Représentant spécial, cela doit se faire en apportant les preuves, selon le mode opératoire convenu. L'Onuci a certifié implicitement la liste provisoire en prenant en compte l'évaluation positive du processus notamment les audiences foraines, l'identification de la population et le recensement électoral. «Je suis certain que la liste définitive sera consensuelle car le processus du contentieux va mettre tout le monde d'accord», a-t-il affirmé. Toujours en ce qui concerne le mandat de certification, M. Choi a fait savoir en quoi consiste clairement son rôle. «Avant, le Haut Représentant avait le rôle d'arbitre et de certificateur, celui-ci a été scindé en deux. Aujourd'hui avec l'Accord politique de Ouagadougou, l'arbitrage a été confié au Facilitateur, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso et moi, j'ai le rôle de certificateur», a-t-il expliqué...M. Choi a ainsi rappelé le rôle de l'Onuci, qui, a-t-il précisé, a pour mission de sauvegarder le processus électoral et les résultats des élections. A ce sujet, il s'est voulu clair en affirmant que l'Onuci en avait les moyens. «L'élu sera l'élu», a –t-il martelé...A la question de savoir s'il était possible d'organiser les élections alors que la réunification n'était pas effective, le Chef de l'Onuci a répondu que l'Accord de Ouagadougou 4 prévoyait une réunification de facto deux mois avant les élections. Dans ce cadre, M. Choi a cité les quatre volets de la réunification notamment l'unicité des caisses, l'extension de l'autorité de l'Etat au Nord et dans les zones Centre Nord et Ouest (Cno), la classification de tous les éléments des Forces nouvelles à savoir les militaires, les gendarmes, les policiers et les ex-combattants, leur cantonnement et réintégration dans la société ainsi que le paiement de tous. S'agissant du désarmement, le Chef de l'Onuci a apporté un éclairage en expliquant que l'Apo prévoyait le cantonnement des ex-combattants dans quatre camps et le stockage des armes sous la surveillance du Centre de commandement intégré avec l'assistance des Forces impartiales. «Le désarmement dont il est question n'est pas classique, c'est un concept presque unique adapté à la réalité ivoirienne», a-t-il noté. [...].

CCI – Amani menace de sanctionner les « hors-la loi »
Fraternité Matin
– Le ministre de la Défense, Michel Amani N'Guessan, a achevé, samedi, par l'étape d'Odienné, sa tournée de deux semaines dans les 11 localités où ont été déployées des unités mixtes de police et de gendarmerie du Centre de commandement intégré (Cci). Si, dans l'ensemble, l'émissaire du Chef de l'Etat et du Premier ministre s'est félicité de la mise en œuvre du 4e avenant de l'Accord politique de Ouagadougou, Amani N'Guessan s'est cependant insurgé contre une minorité d'éléments des Forces armée des Forces (Fafn) qui se mettent en marge dudit accord. Le ministre a promis des sanctions contre tous ceux qui ne rentreront pas dans les rangs après cette tournée. «Tous ceux qui s'insurgent contre l'Apo seront considérés comme des hors la loi et seront traités comme des bandits», a menacé au journal télévisé de 20h sur la 1 ère chaîne de la télévision nationale. Il s'est particulièrement élevé contre les éléments de la zone de Bouna où sur 55 éléments des Fafn affectés au sein du Cci, seul 9 éléments sont effectivement présents. «Où sont les autres? Pourquoi ne viennent-ils pas?» Autant de questions auxquelles Amani N'Guessan veut trouver une solution. Selon l'Accord politique de Ouaga, le Cci a la responsabilité de sécuriser le processus électoral, en attendant la mise en place de la nouvelle armée.

Débat autour du désarmement: Forte pression sur le secrétaire général des Forces nouvelles
L'Inter
- Guillaume Soro n'aura plus de répit. Ainsi en a décidé le camp présidentiel qui veut mettre la pression sur le secrétaire général des Forces nouvelles qu'il est, afin d'obtenir le désarmement de ses troupes avant le scrutin présidentiel. Evoquant l'accord politique de Ouagadougou, librement signé par les Forces nouvelles, et qui stipule que le désarmement des ex-combattants doit intervenir deux mois avant l'élection présidentielle, les lieutenants du candidat Gbagbo ont commencé à dérouler leur rouleau compresseur contre le Premier ministre. D'abord son ami et ex-compagnon de la Fesci, Charles Blé Goudé, qui, profitant d'un meeting à Soubré, lui a envoyé les premières flèches. '' Les Forces nouvelles sont tout sauf un arbitre '', a-t-il dit, invitant Guillaume Soro '' à cesser le double jeu et à se déterminer '' de façon claire pour la suite du processus de sortie de crise. Et depuis, c'est le retour à la vieille réclamation du camp présidentiel, à savoir le désarmement des soldats de Soro avant les élections. Les interpellations fusent de partout dans ce sens. Après avoir toujours réclamé ce désarmement, le président du Front Populaire Ivoirien (Fpi) a déclaré le week-end dernier qu'il donne deux mois à Soro pour désarmer et réunifier le pays. '' Il faut, et nous souhaitons qu'il (le Premier ministre) ne fasse plus de dilatoire. Que dans les deux mois à venir, il désarme ses combattants, réunifie le pays pour nous permettre d'aller à des élections véritablement transparentes '', a dit Affi N'Guessan, porte-parole du candidat Laurent Gbagbo, au cours d'un meeting à Zouan-Hounien à l'ouest (Cf Frat Mat). A cet ultimatum, il faut ajouter d'autres mises en garde, notamment celle de Anoï Castro du Mouvement houphouëtistes, appelant à la démission de Guillaume Soro, s'il refuse le désarmement. Lui, comme Sokouri Bohui, le monsieur élection du camp présidentiel, rappelle que le secrétaire général a été nommé Premier ministre dans l'unique but de procéder au désarmement. '' S'il ne peut pas désarmer ses hommes, alors qu'il démissionne '', insiste Castro. Autant de pressions exercées en ce moment sur le patron de l'ex-rébellion, et face auxquelles il devra adopter une attitude claire.

En meeting à Daloa, le week-end dernier/ Charles Blé Goudé : "Si les Forces Nouvelles ne déposent pas les armes, ce sont les armes qui vont les déposer... "
Le Patriote–
[...] Blé Goudé était samedi dernier à Daloa pour un autre rendez-vous dont la trame n'a guère varié [...].Pour lui, il est hors de question pour le pouvoir d'organiser des élections sans un désarmement total des Forces Nouvelles, la réorganisation des CEI locales et un audit complet de la liste électorale provisoire. A Daloa, le DNCA du candidat Laurent Gbagbo en charge de la jeunesse, a soutenu mordicus qu' «il n'y aura pas d'élection en Cote d'Ivoire tant que le désarmement des ex-rebelles ne sera pas effectif»... « Dites aux Forces nouvelles de déposer les armes. S'ils ne déposent pas les armes, ce sont les armes qui vont les déposer. Et je sais de quoi je parle», avouera-t-il sans fioritures...Place n'est plus donc au doute à ce sujet; le FPI et ses affidés se préparent activement à la guerre. La communauté internationale est prévenue, les Forces Nouvelles aussi.

Processus de sortie de crise: Le RHDP écrit à Ban Ki Moon
Le Patriote
– Ce journal publie un courrier adressé au SG de l'ONU, Ban-Ki Moon, signé par le Président Henri Konan Bédié, Président du PDCI-RDA ; le Premier ministre, Alassane D. Ouattara, Président du RDR ; le Ministre Albert Toikeusse Mabri, Président de l'UPDCI ; le ministre Innocent Kobena Anaky, Président du MFA. « Monsieur le Secrétaire général, Alors que tout laissait croire que la Côte d'Ivoire s'acheminait vers une sortie de crise, avec la tenue dans les prochaines semaines d'élections libres, ouvertes, justes, transparentes et démocratiques, grâce à un processus électoral qui a enregistré des progrès significatifs, avec le soutien de la Communauté internationale, la dissolution de la Commission électorale indépendante et du Gouvernement par le Chef de l'Etat, Monsieur Laurent Gbagbo a provoqué de sérieuses tensions et bloqué le processus électoral. En réaction à la décision inopportune, illégale et préméditée du Chef de l'Etat, les populations exaspérées, ont protesté à travers tout le pays. Dans certaines localités, comme ce fut le cas à Gagnoa, à Divo, à Daloa et à Abobo (commune d'Abidjan), ces manifestations pacifiques ont été réprimées avec une rare brutalité. En effet, les forces de l'ordre n'ont pas hésité à tirer à balles réelles sur des personnes aux mains nues, faisant 2 morts à Divo, 5 morts à Gagnoa, 3 morts à Daloa, 2 morts à Issia et 2 morts à Abobo. La volonté du régime en place de se maintenir par la seule force de la répression fait craindre le pire, d'autant plus que ces dernières années, nos forces de l'ordre se sont illustrées par des violations intolérables et massives des droits de l'homme. Comme en témoignent les massacres de mars 2004 qui ont fait 120 morts selon l'enquête de l'ONU dont nous attendons toujours la suite. Les crimes commis, au vu et au su de tous, n'ayant fait l'objet d'aucune poursuite, ces forces seraient tentées de récidiver, en raison de la culture d'impunité qui prévaut en Côte d'Ivoire et des déclarations belliqueuses et partisanes du Général Philippe Mangou, Chef d'Etat Major des Armées. Tout en condamnant avec fermeté, tout recours à la violence, nous venons appeler votre attention sur les dérives qui pourraient survenir, et demander à l'Organisation des Nations Unies de mettre en place une commission d'enquête indépendante, en vue de faire toute la lumière sur les événements qui se sont produits, aussi bien à Divo, Gagnoa, Daloa, Issia qu'à Abobo et d'engager des poursuites contre les auteurs des crimes commis. Sur recommandation des bureaux politiques de notre coalition de partis du «Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix », sollicités eux-mêmes par les populations victimes des exactions, nous avons décidé de procéder sans délai, à une saisine du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme de votre organisation, sur les faits incriminés. Nous avons la ferme conviction qu'en apportant votre appui à cette demande d'intervention du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme de l'ONU, vous contribuerez à une meilleure protection desdites populations et partant, à l'organisation d'élection transparentes dans un cadre approprié et un climat apaisé en Côte d'Ivoire. En vous exprimant notre profonde gratitude pour votre action inlassable en faveur de la paix en Côte d'Ivoire, nous vous prions d'agréer, monsieur le Secrétaire général, l'expression de notre très haute considération ». PJ : Lettre au Haut-commissaire aux Droits de l'Homme....Abidjan, le 10 mars 2010.