REVUE DE PRESSE DU LUNDI 21 MARS 2011

22 mar 2011

REVUE DE PRESSE DU LUNDI 21 MARS 2011

Un Togolais nommé commandant des forces onusiennes en Côte d'Ivoire
Abidjan.net
- Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a nommé un officier togolais, le général Gnakoude Berena, nouveau commandant de l'Opération des Nations unies en Cote d'Ivoire (ONUCI). Un communiqué transmis à la PANA mercredi à New York a indiqué que M. Berena allait remplacer le général Abdul Hafiz du Bangladesh dont le mandat à la tête de l'opération de maintien de la paix arrive à son terme la semaine prochaine. "Ancien chef d'état-major de l'armée togolaise et conseiller spécial du président de son pays, M. Berena a aussi servi en qualité de commandant de section dans la Mission d'assistance pour le Rwanda (UNAMIR) de 1993 à 94``, a précisé le communiqué. Le communiqué a aussi souligné que le nouveau commandant des forces onusiennes a aussi occupé la même fonction du temps de l'ECOMOG en Guinée Bissau de 1998 à 1999. (Source PANA)

Alain Juppé à propos de la protection des civils : "L'ONUCI doit jouer son rôle plus efficacement"
Le Patriote
- Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé samedi que la force des Nations unies en Côte d`Ivoire "devrait jouer son rôle plus efficacement", rappelant que son mandat "permet d`utiliser la force", alors que les affrontements se multiplient dans le pays. Depuis mi-février, les affrontements se multiplient à Abidjan entre insurgés pro-Alassane Ouattara et forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de lui céder le pouvoir, faisant craindre une guerre civile. Les civils sont les premières victimes, et l`ONU a accusé les forces du camp Gbagbo d`avoir tué jeudi de 25 à 30 d`entre eux, évoquant un possible "crime contre l`humanité". "En Côte d'Ivoire, l`Union africaine a pris ses responsabilités, elle a demandé à Gbagbo de s`en aller", a rappelé M. Juppé. "La force des Nations unies sur place devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement. Elle a un mandat qui lui permet d`utiliser la force si des confrontations ou des violences s`exercent", a-t-il souligné. "L`étau que nous avons resserré autour du président Gbagbo va fonctionner, il faut qu`il s`en aille et laisse la place au seul président légitime Alassane Ouattara", a conclu le ministre des Affaires étrangères. Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale de la présidentielle du 28 novembre 2010 et sa légitimité a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale. De son côté M. Gbagbo, déclaré gagnant par le Conseil constitutionnel, refuse de quitter le pouvoir.

Anne Oulotto Désirée (Porte-parole du chef de l'Etat) : "L'ONU doit passer à l'action pour libérer la Côte d`Ivoire"
Le Patriote
- La porte-parole du Président ivoirien Alassane Ouattara a appelé dimanche l`ONU à "passer à l`action" pour "protéger les civils" et donner à M. Ouattara "les moyens de gouverner". "L`ONU doit passer à l`action pour libérer la Côte d`Ivoire et donner un sens à la certification (par l`ONU) des élections (présidentielles). Le président Ouattara ne peut pas gouverner, il faut lui donner les moyens de gouverner", a indiqué à l`AFP Anne Oulotto. Le président sortant "Laurent Gbagbo est en train de tendre un piège au président Ouattara, c`est celui de la guerre civile. Mais le président Ouattara ne veut pas tomber dans ce piège", a-t-elle dit. L`ONU, dont la mission dans le pays, l`Onuci, compte quelque 10.000 hommes, "a les capacités logistiques et humaines pour protéger les civils. Nous demandons à l`ONU de faire vite, les populations sont en danger. Il faut qu`elle sache prendre ses responsabilités", a ajouté Mme Oulotto. (...)Depuis plusieurs semaines, les militaires fidèles au président sortant affrontent à Abidjan des insurgés pro-Ouattara. Cette spirale de violences menace de faire basculer le pays dans la guerre civile, la crise post-électorale ayant déjà fait près de 440 morts, selon l`ONU. "On ne peut pas comprendre que la communauté internationale se soit mobilisée pour la Libye et qu`elle ne puisse pas prendre des décisions ferme sur la Côte d`Ivoire. Et il faut le faire immédiatement, c`est une question de vie ou de mort", a-t-elle insisté. La porte-parole de M. Ouattara a également vivement réagi à l`appel de Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo. Il a exhorté samedi ses partisans à se rendre lundi matin à l`état-major "pour se faire enrôler dans l`armée afin de libérer la Côte d`Ivoire (des) bandits".
Pour Anne Oulotto, "c`est un signe que Laurent Gbagbo est aux abois. Il lance des appels de détresse, c`est la preuve que l`armée l`a lâché, que l`armée se désolidarise de ses actes de barbarie. Il est obligé de se rabattre sur une jeunesse désœuvrée et désemparée". Mais "armer des jeunes est suicidaire, c`est conduire les jeunes à l`abattoir", a-t-elle dénoncé. Le camp Ouattara appelle de son côté "les jeunes à la mobilisation contre la guerre civile", a-t-elle dit.

Man : Le président des planteurs estime que « l'ONUCI ne doit plus se contenter de compter les morts »

Agence Ivoirienne de Presse (AIP)
– Le président de la Fédération régionale des producteurs de café-cacao de l'ouest (FRPCCO), Doua Blondé Obed a dénoncé samedi « l'inertie » des soldats de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) devant les tueries massives des populations civiles à la faveur de la crise post-électorale. « Si l'ONUCI a pour rôle de compter les morts par semaine, qu'elle sorte de la Côte d'Ivoire », a déclaré Blondé Obed au cours d'une cérémonie de soutien à Alassane Dramane Ouattara. « Nous sommes surpris qu'ils soient présents sur le sol ivoirien et que nos collègues paysans soient obligés de fuir leurs plantations », a poursuivi le président de la FRPCCO pour qui « les Ivoiriens peuvent régler eux-mêmes les problèmes qui les assaillent ». Doua Blondé Obed a rappelé le contexte apaisé dans lequel les élections se sont déroulées dans la région des Montagnes et réaffirmé solennellement le soutien de tous les membres de son organisation au résultat proclamé par la CEI et certifié par l'ONU. Les paysans ont marqué leur reconnaissance aux soldats des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) pour le travail de sécurisation abattu dans la région des Montagnes permettant aux populations civiles de mener tant bien que mal leurs activités. « Ailleurs, beaucoup de nos collègues sont chassés de leurs plantations s'ils ne sont tout simplement tués. Heureusement dans notre région, nous ne comptons aucun blessé », s'est réjoui le président de la FRPCCO. La Fédération est née de la volonté des producteurs café-cacao de la région de se prendre en charge devant le peu d'empressement des structures nationales d'encadrement à leur venir en aide. Environ 30.000 paysans sont recensés et identifiés comme membres de cette organisation. Par ailleurs, au cours de la cérémonie, un opérateur économique, Ali Gazal a offert à la FRPCCO un don composé notamment de produits phytosanitaires, de pépinières et d'atomiseurs pour une valeur global de dix millions FCFA.

Intervention de son excellence Ally COULIBALY (Ambassadeur de Côte d'Ivoire en France) : "Il y a une urgence absolue à agir en Côte d'Ivoire"
Le Patriote - Représentant le Président de la République Alassane Ouattara à la journée de la Francophonie, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, Ally Coulibaly, a prononcé un discours à cette occasion. Devant l'assistance il a réaffirmé la nécessité pour la communauté internationale à agir rapidement pour protéger les populations civiles sans défense quotidiennement massacrées par les tueurs du dictateur Laurent Gbagbo. (...) « Qui ne se souvient du lâche assassinat de sept femmes lors d'une manifestation pacifique à Abobo, il y a quelques jours par des soldats à la solde de l'ex Chef de l'Etat ? Qui ne se souvient de l'enlèvement de trois enfants d'un homme d'affaires ivoirien et de l'émotion suscitée par la mort de l'un d'entre eux retrouvé criblé de balles... Au déni de la démocratie, s'ajoute un délit de crimes graves contre l'humanité. Force est de constater que Mr Laurent Gbagbo continue dans sa fuite en avant, comptant sur la lassitude de la communauté internationale. Bien qu'affaibli grâce aux effets conjugués des sanctions individuelles et des mesures économiques et financières destinées à le priver de ressources qu'il détourne pour payer des mercenaires et s'acheter des armes, Laurent Gbagbo espère avoir le dernier mot. Il a des raisons de le penser puisque les feux des projecteurs se sont détournés de la Côte d'Ivoire où se déroule une véritable tragédie et sont désormais braqués sur la Libye et le Japon. De plus, les proclamations l'enjoignant à quitter le pouvoir ne sont pas suivies d'actes concrets. Une certaine impuissance se fait jour et cela peut profiter au dictateur qui ensanglante la Côte d'Ivoire. La pire des choses qui nous guette c'est que, par l'inaction de la communauté internationale, une véritable guerre civile ne s'installe en Côte d'Ivoire. Je voudrais avec gravité en appeler à la responsabilité de la communauté internationale pour mettre fin à l'imposture et au bain de sang. Il y a une urgence absolue à agir. Agir rapidement pour protéger des vies humaines et des populations civiles sans défense. (...)

Les USA condamnent les attaques du camp Gbagbo
Le Patriote
- La secrétaire d`Etat américaine Hillary Clinton a condamné vendredi les attaques du camp du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo contre "des civils désarmés" et exigé "la fin immédiate des ces brutalités". "La violence aveugle de Gbagbo contre des civils est intolérable", a déclaré la ministre dans un communiqué. "Tous les individus responsables d`avoir ordonné ou mené ces actes de haine devront répondre de leurs actes", a-t-elle ajouté. Mme Clinton a pris très clairement position en faveur d`Alassane Ouattara, le président élu le 28 novembre et reconnu par la communauté internationale, à qui M. Gbagbo refuse de céder la place. "Les affirmations de Gbagbo selon lesquelles il représente les Ivoiriens sont contredites par son refus de participer à la transition pacifique recommandée par l`Union africaine", a dénoncé la chef de la diplomatie de l`administration Obama. "La rhétorique incendiaire de Gbagbo, notamment son récent appel aux civils à prendre les armes contre leurs compatriotes, contraste avec l`appel au calme et à la retenue du président Ouattara", a ajouté Mme Clinton. "Il est temps que tous les Ivoiriens embrassent la voie de la paix et s`unissent afin de rebâtir la Côte d`Ivoire", a plaidé la secrétaire d`Etat. L`ONU a accusé les forces du camp Gbagbo d`avoir tué jeudi 25 à 30 civils dans le quartier d`Abobo, fief électoral de M. Ouattara et base des insurgés dans le nord d`Abidjan. L`ONU a évoqué un possible "crime contre l`humanité", tandis que la France a dénoncé un "massacre délibéré de civils".

Crise post-électorale / La Cedeao reprend en main le dossier ivoirien - - Les difficultés qui l'attendent
L'Inter
- La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) va reprendre en main la gestion de la crise née du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Selon un communiqué de la Cedeao dont l'Afp s'est fait l'écho le week-end dernier, l'organisation sous-régionale tiendra, sauf changement, un sommet sur la situation ivoirienne les 23 et 24 mars prochains à Abuja au Nigéria. Ce sommet ordinaire va consacrer, apprend-on, une bonne partie de son temps à la crise ivoirienne, et planchera ensuite sur d'autres problèmes auxquels la sous-région est confrontée. (...)On peut donc le dire, l'organisation dirigée actuellement par le président nigérian Jonathan Goodluck, revient de plain pied dans la gestion du dossier ivoirien. On connaissait déjà sa position dans ce conflit post-électoral, à savoir que Alassane Ouattara, déclaré vainqueur des élections, selon les résultats proclamés par le président de la Commission électorale indépendante (Cei), est bel et bien le président élu de Côte d'Ivoire. Par conséquent Laurent Gbagbo, qui lui a été proclamé élu et investi par le Conseil constitutionnel ivoirien, devrait céder la place. La Cedeao avait même évoqué le recours à la force militaire via l'Ecomog contre Laurent Gbagbo, et commis à cet effet les chefs d'états-major des Armées de la sous-région pour refléchir à une stratégie d'intervention militaire. On en était à ce niveau, quand l'Union africaine est montée en puissance pour voir un peu plus clair dans ce dossier avant toute décision, mettant ainsi à l'écart la Cedeao. L'Ua a rendu les conclusions de ses travaux, qui reconnaissent encore Alassane Ouattara comme président. L'organisation africaine a décidé de l'envoi d'un haut représentant en Côte d'Ivoire pour trouver les conditions de l'application de ses décisions. Dans le même temps, l'organisation sous-régionale, qui gère l'espace où a lieu le conflit ivoirien, a été remise en selle. La grande question reste cependant de savoir quelle sera la touche de la Cedeao dans la résolution de ce conflit, après que l'Union africaine a déjà donné son verdict ? Selon des observateurs, les difficultés de mise en œuvre des décisions de l'Ua existent. Celles-ci ont pu conduire l'Union africaine à avoir recours à la Cedeao. Une façon de jeter la patate chaude aux mains de l'institution sous-régionale, plus proche de la Côte d'Ivoire. La Cedeao va-t-elle, comme elle l'a toujours indiqué, remettre sur la table l'option militaire contre Laurent Gbagbo? Equation difficile à résoudre. (...) Le président en exercice de la CEDEAO avait indiqué le 24 février dernier que toute action militaire pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir devait être placée « sous l'égide de l'ONU », qui garde encore ses distances vis-à-vis de cette option. Donc pas d'action militaire, du moins pour le moment. Gbagbo peut encore souffler. En revanche, de quoi dispose la Cedeao contre le régime de la Refondation, encore solidement fixé à Abidjan ? Une difficile question qui fera certainement objet de débat à ce sommet des mercredi 23 et jeudi 24 mars prochains. Parlant de l'option militaire, si cela devrait être le dernier recours, un observateur averti a souligné toute la complexité de cette opération. La Côte d'Ivoire étant dans un ensemble où elle constitue économiquement le noyau important, sa destruction pourrait avoir des répercussions graves sur ses voisins. (...)

Le RHDP pour une Résolution autorisant le recours à la force légitime
Le Patriote
- Le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), élargi aux Forces Nouvelles et à l`Union Pour la Côte d`Ivoire (UPCI), a tenu ce jour, samedi 19 Mars 2011, une session spéciale de son Directoire consacrée à la grave situation humanitaire en Côte d`Ivoire, depuis le deuxième tour du scrutin présidentiel tenu le 28 Novembre 2010. Au terme de cette session, il rend publique la présente déclaration. Le RHDP note que, depuis le deuxième tour de l`élection présidentielle, la Côte d`Ivoire connaît une situation humanitaire caractérisée par les tueries massives, les viols, les assassinats, le braquage des institutions financières, les saccages, les pillages et les incendies des domiciles, situation causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite. Le RHDP relève en particulier, que depuis la 265è session du Conseil de Paix et de Sécurité de l`Union Africaine tenue le 10 Mars 2011 à Addis-Abeba, et qui a vu la confirmation de la victoire du Président Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d`Ivoire, la situation s`est dangereusement et dramatiquement dégradée. (...) Le RHDP, hautement préoccupé par la situation, interpelle avec gravité l`ONUCI sur sa passivité, face à ces massacres, contrairement à son mandat qui prescrit clairement la protection des populations civiles. 4 Le RHDP demande, avec force au Gouvernement, d`entreprendre des démarches en vue du changement du mandat de l`ONUCI, pour le faire passer d`une force de maintien de la paix en une force d`imposition de la paix. 5 Le RHDP demande également au Gouvernement d`entreprendre des démarches en vue de la saisine urgente du Conseil de Sécurité de l`ONU. Celui-ci devrait être amené à prendre une résolution autorisant le recours à la force légitime, en vue d`arrêter la catastrophe humanitaire en cours.

Exactions contre les populations - Abidjan se vide de ses habitants
Le Patriote
- Il ne se passe plus un jour à Abidjan, sans que les populations ne se déplacent en masse. Le phénomène qui a commencé par la commune d'Abobo, s'est élargi à presque toutes les communes de la capitale économique. Que ce soit Koumassi, Port-Bouët, Treichville ou Adjamé, les populations, excédés par les tueries des hommes en armes de Laurent Gbagbo, quittent la ville pour tenter de sauver leurs vies. Hier encore, les gares routières étaient débordées. A la gare UTB de Koumassi, il fallait faire jouer ses biceps pour se frayer un chemin entre la multitude de passagers assis sur leurs bagages, à même le sol. Visage défait, Dame Kouadio semble très fatiguée. En partance pour Daloa, elle dit s'être rendue à la gare depuis 5h du matin. Cependant, jusqu'à notre passage, aux alentours de 14h, elle espérait encore avoir un car pour sa destination. « Il y a deux cars qui sont déjà partis. Ils étaient chargés parce qu'ils ont fait monter les passagers d'hier (ndlr : samedi). On nous demande d'attendre qu'il y a un autre car pour Daloa en route », a-t-elle expliqué. Au même moment, un véhicule fait son entrée dans la gare et les passagers se bousculent pour faire le rang. Mais Germaine Traoré, accompagnée de trois enfants dont un à bas âge, se dit sceptique pour l'embarquement. « Je suis ici depuis hier, avec les enfants. Nous avons nos tickets mais quand le car arrive, les chargeurs font monter ceux qui n'ont pas pris leur ticket en échange de quelques billets. C'est devenu un affaire de connaissance et de business, sinon tu ne peux pas partir » s'est-elle indignée. En effet, pendant que des chargeurs s'activent à faire monter les bagages dans le véhicule, un autre demande à cinq passagers qui n'ont pas de tickets de s'apprêter à monter dans le car. Dans le tas, on peut voir des sacs de voyages, des réfrigérateurs, des téléviseurs, des matelas et même des sacs de riz pour le voyage. L'affluence est telle que l'enceinte de la gare s'avère très restreint et certains passagers squattent l'espace du commissariat jouxtant la gare et celui de la direction des impôts située en face. Dans l'impossibilité de trouver le chef de gare, un des chargeurs nous informe que la compagnie effectue, en moyenne, cinq à six départs par jour. « Malgré cela, la gare ne désemplit pas. Il y a en a même qui dorment ici » a-t-il fait savoir. En dehors des gares officielles, des gares de fortunes se sont créées à l'intérieur des quartiers, pour éviter un long déplacement aux passagers. Ainsi, on peut citer un lieu derrière le dépôt de SOTRA à Koumassi Sicogi 3, un autre situé au carrefour de la pharmacie Marais. En arrivant à Treichville au carrefour de la gare de Bassam, des passagers rattrapent, rapidement, un car de Bonoua qui marquait les feux tricolores. A la gare de Bassam, les passagers attendent nombreux, les camions pour les destinations de Bassam, Bonoua ou Aboisso. Ce triste schéma se produit chaque jour et avec chaque jour, un peu plus de monde. De plus en plus, Abidjan se vide de ses habitants, mais malheureusement, Laurent Gbagbo n'en a cure. Borné qu'il est, il s'enfonce dans ces tueries ignobles sur un peuple qu'il prétend aimer.