REVUE DE PRESSE DU JEUDI 27 JUIN 2013
Fin de mission en Côte d'Ivoire: le Chef de la Police onusienne décoré
L'Inter, Le Patriote, L'Expression -
Le
Commissaire Divisionnaire Jean Marie Bourry, ancien patron de la Police de
l'ONUCI, vient d'achever sa mission en terre ivoirienne, après quatre années
passées en Côte d'Ivoire. A la veille de son départ de notre pays, l'Etat
ivoirien lui a témoigné sa reconnaissance et sa gratitude hier, mercredi 26 juin
2013, en le faisant Officier de l'ordre du mérite ivoirien. Le ministre d'Etat,
ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, qui lui a remis la distinction au nom
du Chef de l'Etat, a salué «l'engagement, le dévouement et la disponibilité»
de l'officier. «Sous votre autorité, la Police des Nations Unies en Côte
d'Ivoire a joué un rôle déterminant pour la sécurisation des élections et le
respect de la légalité. Son action dans le processus de retour à la paix en Côte
d'Ivoire après la crise postélectorale et son implication dans la réforme du
Secteur de la Sécurité (RSS) en cours sont fortement appréciés par le
Gouvernement», a affirmé Hamed Bakayoko. Exprimant sa joie de recevoir cette
distinction qui est pour lui «une immense surprise de dernière seconde»,
le Commissaire Divisionnaire Jean Marie Bourry a félicité le gouvernement
ivoirien pour ses «bonnes décisions» qui ont permis d'améliorer la
situation sécuritaire. Il a salué la Reforme du Secteur de la Sécurité en cours
qui va donner à notre pays une «grande Police».
Dialogue politique : le Fpi veut un gage de bonne foi du pouvoir
L'Inter -
Le
dialogue politique a repris, le lundi 24 juin 2013, entre le gouvernement et les
''petits'' partis membres de l'opposition. Pour le Front populaire ivoirien
(FPI) qui discute aussi, mais dans un autre cadre avec le pouvoir, la reprise du
dialogue est assujettie à un acte qui constituerait un gage de bonne foi du
gouvernement, après l'arrestation de Koua Justin. En effet, le FPI s'est exprimé
dans un communiqué dont copie nous est parvenue, mardi 25 juin 2013, à l'issue
d'une réunion ordinaire du secrétariat général qui a eu lieu le jeudi 20 juin
2013 à la Riviera. «En tout état de cause, le Secrétariat Général du FPI
reste convaincu que la libération immédiate et sans condition de Koua Justin et
la mise en œuvre effective des points de convergence obtenus lors de la première
partie du dialogue politique créeront sans nul doute un environnement propice à
la reprise des négociations en ce qu'ils constituent un gage de bonne foi du
pouvoir. Il y va de la reconstitution du tissu social ivoirien en vue d'une
réconciliation nationale réelle en Côte d'Ivoire», indique ce communiqué du
secrétariat général du FPI. Pour le parti à la rose, le gouvernement devrait
créer «sans délai et en toute responsabilité un environnement de dialogue
définitivement débarrassé des tares qui le plombent». Ces tares à en croire
le FPI sont «le climat de terreur savamment entretenu, les enlèvements,
emprisonnements et traques continuelles des militants de l'opposition, la
pratique scandaleuse de la justice des vainqueurs, et la confiscation
inadmissible des médias d'Etat». Aussi, revenant sur l'arrestation et
l'incarcération du secrétaire national de la Jeunesse du FPI, Koua Justin, le
secrétariat général du parti de Laurent Gbagbo a exigé sa libération sans
condition. [...]
Libération des prisonniers / Bruno Koné (porte-parole du gouvernement) :
«le Fpi ne s'adresse pas à la bonne personne»
L'Inter, Soir Info, L'Expression, Le Jour plus, Le Patriote -
Le
Front populaire ivoirien (FPI) a demandé au gouvernement un gage de bonne foi
pour favoriser la reprise du dialogue politique, dans un communiqué publié dans
la presse le mardi 25 juin 2013. Mais au cours d'un conseil des ministres tenu
au palais présidentiel au Plateau, hier mercredi 26 juin 2013, le porte-parole
du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, a apporté une réponse au parti de Laurent
Gbagbo, notant qu'il ne s'adresse pas à la «bonne personne» pour se faire
entendre, notamment sur la question de la libération de Koua Justin et des
autres prisonniers politiques. «Le gouvernement ne se mêle pas des activités
de la justice. Je pense qu'il (le FPI, Ndlr) ne s'adresse pas à la bonne
personne», a-t-il déclaré à la presse, ajoutant que la justice doit faire
son travail. «Justin Koua est entre les mains de la justice, elle fait son
travail, éventuellement adressez-vous à la justice», a dit le porte-parole
du gouvernement, s'adressant au FPI. Par ailleurs, le procès de Koné Katinan
Justin, l'ex-ministre du Budget, au Ghana, a été évoqué par le ministre Bruno
Koné. Il a déclaré que le gouvernement ivoirien attend le verdict du procès
contre le porte-parole de Laurent Gbagbo. Surtout que c'est le pouvoir d'Abidjan
lui-même qui a lancé des poursuites contre ce ponte du FPI en exil au Ghana.
Vingt chefs d'accusation sont retenus contre lui et depuis plusieurs mois, Koné
Katinan comparaît devant la justice ghanéenne qui examine une demande
d'extradition vers la Côte d'Ivoire, introduite par les autorités ivoiriennes. «C'est
une affaire judiciaire et de surcroît, c'est la justice d'un pays étranger ami à
la Côte d'Ivoire, nous n'avons pas de commentaire à faire. Évidemment, nous
suivons cette affaire avec attention», a soutenu Bruno Koné.
Justice / Lenteur dans les procédures contre les pro-Gbagbo : Coulibaly Gnénéma
explique
Nord-Sud –
Le
ministre de la Justice et des libertés publiques, Gnénéma Coulibaly, a donné
hier sur Onuci FM, les raisons de la lenteur des procédures judiciaires contre
les détenus de la crise post-électorale. « Il n'est pas aisé ici en Côte
d'Ivoire de faire toutes les auditions et de procéder aux confrontations dans
une période brève », a-t-il justifié. Autrement, a-t-il informé, « les dossiers
de la crise post-électorale suivent leur cours normal. Certains sont en phase de
règlement, donc bientôt jugés, quand d'autres sont encore devant la chambre
d'accusation ». Ce sont au total 27 dossiers concernant « plus de 3.500
personnes » qui sont épluchés. « Deux ans, cela peut paraître long. Mais deux
ans, ce n'est pas excessif compte tenu du poids des dossiers, des nombreux
inculpés », a-t-il appelé à la patience.
Détention illégale d'armes, violation de consignes : 14 gendarmes jugés
aujourd'hui
Le
Jour plus -
Un
lieutenant, sept maréchaux de logis/chef et six maréchaux de logis
comparaissent, ce jour, devant le tribunal militaire d'Abidjan. Ils répondront
des chefs d'accusation portant sur la violation de consigne relative à la
détention d'armes. En effet, à l'issue d'une perquisition à leur domicile, le
vendredi 14 octobre 2011, des armes y ont retrouvées. Alors qu'ils devaient tous
respecter la consigne consistant à réintégrer au magasin d'armes, les armes et
munitions en leur possession. Ce sont donc ces 14 éléments en service à la
caserne d'Agban au moment des faits qui seront à la barre, aujourd'hui. Pour le
rappel des faits, il faut indiquer que dans la nuit du 14 au 15 octobre 2011,
des tirs d'armes automatiques ont été entendus dans la caserne de la gendarmerie
d'Agban. Accusés d'être les instigateurs, des gendarmes ont été mis aux arrêts.
Ce qui leur était reproché, c'est le fait de se retrouver tous à ce moment dans
cette caserne alors qu'ils ont été affectés. Ils avaient également servi au
Groupement d'Escadron Blindé sous les ordres du commandant Jean Noël Abéhi. Le
tribunal militaire cherche à connaître l'auteur du message diffusé cette nuit-là
sur le réseau de la gendarmerie nationale appelant à la libération de la Côte
d'Ivoire. Et identifier surtout ceux à qui ce message était destiné. Le procès
des 14 gendarmes s'ouvre, ce matin.
Réforme sur la nationalité : Pourquoi la Côte d'Ivoire doit s'inscrire dans la
modernité
Le
Patriote
– "Les crises de demain sont souvent le refus des questions d'aujourd'hui ».
Cette réflexion de Patrick Lagadec, directeur de recherche à Polytechnique, sied
bien à la situation que vit la Côte d'Ivoire en ce moment. Les crises, en
général, ont pour quelque chose de bon qu'elles servent pour l'avenir. Les
grandes démocraties que tout le monde envie tant sont passées par de graves
conflits avant de se construire. Les Etats-Unis d'Amérique ont connu la guerre
de sécession. La Grande-Bretagne a connu la bataille pour l'application de
l'Habeas corpus. La France, quant à elle, a vécu la révolution de 1789, qui est
la mère de la déclaration universelle des droits de l'Homme. Le point de départ
de toutes ces crises a été les abus et violations exercés sur le peuple ou une
partie du peuple. Il a fallu qu'Abraham Lincoln se lève contre l'esclave dans
l'Union pour que les Etats du Sud déclarent la guerre aux Etats du Nord. Mais
c'est grâce à lui que les Etats-Unis sont aujourd'hui cités en modèle de société
multiraciale dans le monde en entier. En France, Robert Danton, Maximilien de
Robespierre, Saint-Just et les autres ont fait œuvre utile. En ce sens que c'est
grâce à eux que la déclaration des droits de l'Homme est devenue un ensemble de
normes universelles inscrites dans presque toutes les Constitutions du monde.
Le
point commun de tous ces héros de la démocratie et de la liberté est qu'ils ont
compris à un moment donné la nécessité de faire face et d'apporter des réponses
appropriées aux questions de leur époque. En Côte d'Ivoire, depuis plus d'une
plus décennie, la question de la nationalité se pose avec beaucoup d'acuité. A
l'accession à l'indépendance, le problème de la nationalité n'a pas été réglé en
profondeur. Certes, il y a eu des textes sur la nationalité, mais ils n'ont pas
réellement connu une application efficiente, soit par la faute des concernés
soit par celle des autorités.
En
septembre 2002, la Côte d'Ivoire s'embrase. La question de la nationalité est au
cœur du conflit. De janvier à février 2003, pour la première fois, la
table-ronde de Linas Marcoussis tente de régler la question. Après plusieurs
jours de débats houleux et passionnés, toutes les parties ivoiriennes conviées à
Paris, signent les Accords issus de cette catharsis nationale au bord de la
Seine. Pour célébrer la signature de cet accord, la classe politique ivoirienne
dans son entièreté et les mouvements armés chantent l'Abidjanaise à l'unisson.
Il est prévu que ces accords soient transformés en lois pour être appliqués à
tous les cas non résolus et laissés en rade sur le chemin de l'indépendance de
la Côte d'Ivoire. Marcoussis est boudé par l'Assemblée nationale de l'époque.
Les textes issus des négociations de Paris ne passent pas. Du moins, ils sont
boycottés par les députés majoritaires issus de l'ancienne mouvance
présidentielle. Finalement, deux lois passent, mais elles sont sévèrement
édulcorées en 2004. Un décret d'application est pris en 2005. Mais les autorités
d'alors font tout pour ne pas que ceux qui sont concernés par ces lois soient
informés à temps. La plupart d'eux sont frappés de forclusion. Du coup, la
question de la nationalité reste pratiquement en l'état. Les choses restent
ainsi jusqu'à la fin de la crise postélectorale qui voit la chute de l'ancien
régime.
Arrivé au pouvoir d'Etat, le président Alassane Ouattara veut tirer les leçons
du passé pour inscrire résolument la Côte d'Ivoire dans l'ère de la modernité.
Et cela passe nécessairement par des réformes. Parmi lesquelles se trouve en
bonne place l'épineuse question de la nationalité. Le gouvernement, pour régler
la question de façon durable, choisit d'appliquer Marcoussis qui a le mérite de
l'aborder dans sa globalité. Mais là encore des voix se lèvent et tentent de
discréditer la réforme du gouvernement par une campagne de dénigrement. Les
auteurs de cette campagne – malheureusement des intellectuels pour la plupart –
accusent le président de la République et son gouvernement de vouloir brader la
nationalité ivoirienne à des étrangers. Mais ils oublient une chose. Si la Côte
d'Ivoire qui a déjà connu tant de drames à cause, justement de ce problème, ne
le règle pas maintenant, il est clair que demain, il sera trop tard. La question
de la nationalité n'est pas seulement spécifique à la Côte d'Ivoire. Dans les
grandes démocraties comme les Etats Unis et la France, elle se pose aujourd'hui
encore. Mais dans ces pays, au lieu de pratiquer la politique de l'autruche sur
le sujet – comme certaines personnes, par manque de courage politique ou par
calcul politique, le souhaitent – les autorités préfèrent affronter le problème.
(...) C'est ce à quoi s'attèle le gouvernement du président Alassane Ouattara.
Loin des calculs politiques et électoralistes. Mais pour l'intérêt supérieur de
la Côte d'Ivoire. C'est le passage obligé. Assurément : « Les crises de demain
sont souvent le refus des questions d'aujourd'hui». A condition qu'on s'y
attaque courageusement.
Une compagnie du 2ème bataillon de Daloa bientôt déployée au Mali
L'Inter -
Une compagnie du deuxième bataillon d'infanterie de Daloa effectue actuellement
une visite médicale à Abidjan, en vue de son déploiement au Mali qui s'apprête à
organiser l'élection présidentielle prévue pour le 28 juillet 2013, a annoncé
hier l'AIP. Dans son rôle de nouveau chef du bataillon, le commandant Doumbia
Brahima a rappelé à ses hommes leurs responsabilités. Il a insisté sur le devoir
de compétence des soldats tant individuellement que collectivement, à travers la
discipline, le respect et la courtoisie, partout où ils seront appelés à servir.
Avant d'annoncer un déploiement imminent au Mali.
États-Unis: Terence McCulley, nouvel ambassadeur en Côte d'Ivoire
Fratmat.info, Nord-Sud -
Le
conseil des ministres de ce mercredi 26 juin, tenu à Abidjan-Plateau, au palais
de la présidence, a "donné son accord en vue de la nomination de M. Terence
Patrick McCulley, en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire
des États-Unis d'Amérique près la République de Côte d'Ivoire, avec résidence à
Abidjan." Il succède à Philipp Carter III qui quitte définitivement la Côte
d'Ivoire, après quatre années de service.
Le
nouvel ambassadeur américain en Côte d'Ivoire était en poste au Nigeria. Il
connaît bien le continent africain pour avoir servi au Maroc, Togo, Niger,
Tchad, en Afrique du sud et Tunisie. Arrivée en Côte d'Ivoire en août 2010,
Philip Carter III avait succédé à Aubray Hooks.
Il
faut rappeler que l'ambassadeur sortant a exercé sa mission dans une période
difficile. Elle a coïncidé avec la période électorale de 2010 soldée par la
crise post-électorale qui a fait officiellement 3000 morts.