REVUE DE LA PRESSE NATIONALE DU 12 JUILLET 2012
Commission
''Dialogue-Vérité-Réconciliation''/ Un an après, ça traine encore: La CDVR
impuissante face aux obstacles
Publié le jeudi 12
juillet 2012 | Le Mandat
13 juillet 2011- 13
juillet 2012 voici un an que le président de la République Alassane Ouattara
signait l'ordonnance n° 2011 -167 du 13 juillet 2011 portant création,
attributions, organisation et fonctionnement de la Commission dialogue, vérité
et réconciliation. Une année après, regards sur les avancées du projet et les
obstacles à sa réalisation. La réconciliation constitue le passage obligé pour
recoller le tissu social mis en lambeaux par la grave crise postélectorale, dont
le bilan officiel fait état de plus de 3000 morts, des milliers de disparus, de
nombreuses infrastructures détruites et plusieurs centaines de milliers de
populations déplacées ou sans abri. C'est pourquoi, dès sa prise de fonction
officielle, le président Alassane Ouattara n'a pas hésité à créer cette
Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Nommé à la tête de cette
nouvelle institution le 13 mai 2011, l'ancien Premier ministre Charles Konan
Banny avait la lourde tâche, selon ses attributions, de briser les barrières
politiques, ethniques et religieuses, afin de rapprocher les positions tranchées
et engager le dialogue qui recréerait la confiance entre les Ivoiriens et
aboutirait à une réconciliation vraie. Après un an d'exercice, peut-on dire que
cet objectif a été atteint, du moins en partie ? Difficile de répondre. Quoi
qu'il en soit, les Ivoiriens semblent observer le statut quo quant au processus
de réconciliation. La CDVR est diversement jugée, à l'heure de ce bilan à
mi-parcours. Tandis que certains Ivoiriens estiment qu'il faut accorder du temps
à cette commission pour creuser l'abcès, afin d'établir les vraies bases de
réconciliation, d'autres par contre font l'amer constat que le bilan de la CDVR
durant cette première année est simplement négatif. La Commission avait la noble
ambition de relever ce défi combien important pour la renaissance de la nation
ivoirienne. Ce défi, faut-il le rappeler, se déclinait en quatre grands points,
selon la vision de la CDVR. A savoir, procéder à une recension précise des faits
qui gangrènent la société ivoirienne depuis de nombreuses années, œuvrer à faire
éclater la vérité, nécessaire à l'amélioration des pratiques en matière de
respect des droits humains, s'atteler à promouvoir l'entente et la
réconciliation nationale véritable, encourager par son action l'avènement d'une
société démocratique, dans laquelle la violence et l'impunité sont exclues.
Mais, disons-le tout net, et avec nous bien des observateurs du marigot
politique ivoirien, la CDVR n'a pas répondu aux attentes des Ivoiriens. Elle
était absente là où le peuple l'attendait. Par euphémisme, l'on peut dire que le
train de la réconciliation conduit par le Charles Konan Banny n'a pas encore
quitté la gare. En la forme, aucune action concrète à mettre à l'actif de la
CDVR n'a été enregistrée par les Ivoiriens. On a eu l'impression, à certains
moments, que d'autres acteurs de la vie politique ivoirienne ont volé la vedette
au président Banny sur cette épineuse question. A côté de la plaque. Les
attributions de la Commission dialogue, vérité et réconciliation étaient
clairement définies dans l'ordonnance qui l'a instituée au titre des
attributions : « La CDVR a pour mission d`œuvrer, en toute indépendance, à la
réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale entre toutes les
communautés vivant en Côte d`Ivoire. A ce titre, elle est chargée : d`élaborer
une typologie appropriée des violations des droits de l`Homme susceptibles
d`être l`objet de ses délibérations ; de rechercher la vérité et situer les
responsabilités sur les événements sociopolitiques nationaux, passés et récents
; d`entendre les victimes, obtenir la reconnaissance des faits par les auteurs
des violations incriminées et le pardon consécutif ; de proposer les moyens de
toute nature susceptibles de contribuer à guérir les traumatismes subis par les
victimes; d`identifier et faire des propositions pour la réalisation des actions
de nature à renforcer la cohésion sociale et l`unité nationale ; d`identifier et
faire des propositions visant à lutter contre l`injustice, les inégalités de
toute nature, le tribalisme, le népotisme, l`exclusion, ainsi que la haine, sous
toutes leurs formes ; d`éduquer à la paix, au dialogue et à la coexistence
pacifique... ». Ainsi se présente en substance les attributions de la CDVR. Mais,
le constat est patent. La commission n'a pu plancher définitivement sur l'une
partie de ces attributions et rien ne rassure qu'elle réussira l'exploit
d'accomplir cette mission. En jetant un regard sur ces attributions, on ne peut
s'empêcher de se demander quelles étapes le président Banny et son équipe ont pu
franchir. La typologie appropriée des violations des droits de l`Homme
susceptibles d`être l`objet de ses délibérations a-t-elle été élaborée ? Les
victimes ont-elles été entendues ? Autant de questions dont les réponses ont été
englouties dans le flot des faiblesses affichées par la CDVR. Que de faiblesses
relevées. A l'analyse, on traine les pas au niveau de la CDVR pour la simple
raison qu'une trajectoire claire et précise n'a pas encore été donnée à la
mission de la commission dirigée par Charles Konan Banny. Les Ivoiriens dans
leur entière majorité ignorent le schéma de la CDVR pour réconcilier ce peuple
meurtri par une décennie de crise. La Commission dialogue, vérité et
réconciliation semble être très loin des réalités des acteurs de cette
réconciliation. Pire, le fossé entre les actions du gouvernement en faveur de la
réconciliation et celles de la Commission se creuse au fil des jours. A preuve,
le dialogue républicain entamé par le gouvernement avec l'opposition a mis à la
touche la CDVR. Cette commission est en panne sèche de stratégie, alors que ce
ne sont pas les ressources humaines qui manquent. Les actions d'éclat ont pris
le pas sur les œuvres concrètes. La Commission donne l'impression de tourner en
rond sans répondre aux attentes des Ivoiriens. Le mandat de la CDVR était de
deux ans. Mais, au terme de cette première année, les objectifs ne sont pas
encore atteints, du moins ils ne sont même pas en voie d'être atteints. Ce gros
chantier qui n'a pas connu un début de défrichage pourra-t-il être labouré ?
C'est la grande interrogation qui se dégage à l'occasion du bilan à mi-parcours.
Le président Banny et ses collaborateurs arriveront-ils à produire le miracle,
puisque c'est de cela qu'il s'agit, durant les quelques mois qui leur restent
passer à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation ? Il ne
faut pas se voiler la face, la mission devient de plus en plus difficile,
puisqu'elle a pris du plomb dans l'aile. D'ailleurs, les acteurs politiques et
l'Ivoirien lambda n'espèrent plus rien de cette commission de réconciliation. A
en juger par les réactions recueillies auprès des uns et des autres. La question
qui demeure cependant est de savoir si le gouvernement va proroger le mandat de
Charles Konan Banny à la tête de la Commission dialogue, vérité et
réconciliation. Le président de la CDVR n'a pas manqué de préciser que deux
années sont insuffisantes pour abattre cette énorme œuvre de réconciliation.
CHARLES KONAN BANNY (PRÉSIDENT DE LA CDVR) À PROPOS DE LA RÉCONCILIATION :
"Rien ne doit être fait
pouvant causer un tort à la réconciliation"
Publié le jeudi 12
juillet 2012 | Le Patriote
Le
président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, était sur
ONU-FM hier pour encore parler du processus de réconciliation nationale. Nous
vous proposons l'intégralité de son entretien.
ONU FM : Vous avez eu deux heures d'entretien avec le Repré-
sentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte
d'Ivoire. Vous avez eu cer- tainement des préoccupations à son endroit. Est-ce
qu'on peut avoir une idée précise de ces préoccupations ?
Charles Konan
Banny : D'abord la
lon- gueur de l'entretien indique sans aucun doute l'importance
du sujet. Ce que je souhaiterais que les Ivoiriens compren- nent est que la
réconciliation, c'est le sujet central, parce que c'est la vie de la nation.
Alors si chacun pouvait consa- crer par jour, une minute de méditation sur la
réconciliation, sur ses bienfaits et sur les conditions pour y arriver, ce
serait une excellente chose. Tout notre temps est consacré à cela. Nous avons
parlé de cet impératif catégorique qu'est la réconciliation. Impératif
catégorique sans lequel encore une fois, rien ne pro- duira des effets
escomptés. Il n'y aura pas d'effets optimal et maximum de la politique de
reconstruction de la Côte
d'Ivoire si les Ivoiriens
ne sont pas ras- semblés, réconciliés dans leurs diffé- rences. Nous nous
sommes rencontrés pour voir où est-ce que nous en sommes et quelles sont les
autres conditions qu'il faut réunir pour que nous avançons.
ONU FM : Justement, quelles sont les conditions à réunir pour que vous
avanciez ?
C.K.B.
: Les esprits, les esprits ! Voyez-
vous, nous avons fait un premier
constat : c'est que l'idée de créer la commission est peut-être
venue trop tôt.
J'en conviens. Et je dis aux Ivoiriens que lorsque nous avons reçu
plusieurs observateurs qui ont une expérience dans l'affaire, ils se sont
inquiétés de ce qu'on ait créé cette commission trop tôt.
Et je leur ai dit peut être.
Mais nous, on n'a pas le temps, parce qu'on a trop souffert. Donc, nous voulons
aller très vite à la réconciliation.
J'observe aujourd'hui que, peut-être,
ils ont peut être
raison, puisque les esprits ont recommencé
à se réarmer. La violence.
Voyez-vous, moi je suis contre
toute forme de violence, toute forme d'excès. Donc, nous avons parlé de cela.
Mon- sieur Koenders lui-même
s'est exprimé. La Commission, par l'intermédiaire de l'un de mes porte-parole,
s'est inquiétée de ce que les esprits commencent à s'échauffer.
Troisièmement, oui nous disons que tout doit concourir à la récon-
ciliation, dans le respect des valeurs républicaines et dans
le respect de la
nécessité d'assurer la sécurité des Ivoi- riens et la sécurité de l'Etat.
Mais, la gou- vernance intelligente est importante. Ce terme a été utilisé.
Oui, l'Etat doit faire son travail.
ONUCI-FM : Quand
vous parlez de gouver- nance intelligente, qu'est-ce que ça
veut dire ?
C.K.B.
: Cela veut dire que dans tout ce qu'on fait, la manière est importante. J'ai
envie de vous faire un reproche. J'ai plu- sieurs façons
de vous le faire n'est-ce pas ? C'est-à-dire qu'il y a des moments où quand on
veut s'entendre, lorsqu'il y a un problème, lorsqu'il y a quelqu'un qui a
fauté -et très certainement qu'il y a des gens qui continuent de fauter, à
préférer la ligne de la violence-, il faut effective- ment que l'Etat joue son
rôle,
mais de manière telle que nous puissions aller de l'avant. C'est-à-dire
poursuivre la voie du chef de l'Etat. La signature du chef de l'Etat doit être
respectée par tous. Rien ne doit être
fait qui doit être
interprété comme pou
ONUCI-FM : Est-ce
que la CDVR a des com- mentaires à faire sur les diffé- rentes arrestations ?
C.K.B.
: Je n'ai pas de commentaires à faire. Mon rôle,
ce n'est pas de com- menter. Mon rôle,
c'est d'agir. Mon rôle,
c'est de faire en sorte que ceux qui ne s'entendent pas, s'entendent. On n'est
pas là pour commenter l'actualité ! Ça
c'est clair. Il ne faut pas que les Ivoiriens s'attendent à ce que chaque fois,
le pré- sident sorte pour aller faire des com- mentaires. C'est tellement
facile de com- menter. Ce n'est pas mon rôle.
Ça
ne me ressemble pas d'ailleurs.
ONUCI-FM : Vous en
pensez quoi ?
C.K.B.
: Je n'en pense rien du tout. Je pense que les Ivoiriens doivent se
réconcilier. Alors, ne cherchons pas des pièges. Vous comprenez ? Moi, je veux
aller à l'essentiel, c'est pourquoi je vous parle.
ONUCI-FM :
L'essentiel pour vous, c'est quoi?
C.K.B.
: L'essentiel, c'est que je profite de votre micro pour demander aux Ivoi- riens
de se dépasser et d'aller à la récon- ciliation. Les problèmes subsisteront
sur le chemin. Et notre capacité à les dépas- ser, c'est là qu'on va prouver
notre amour pour notre nation. Et moi je suis dans cette optique. Je vais même
vous dire que je suis dans cette optique et je ne répondrais pas à un certain
nombre de propos. Ce n'est pas mon rôle
!
Audition des
Pro-Gbagbo / Victime d'un malaise : La ministre Christine Adjobi transférée de
la prison de Boundiali à la Pisam hier
Publié le jeudi 12
juillet 2012 | L'intelligent d'Abidjan
Parmi les prisonnier
pro-Gbagbo incarcérés dans diverses prisons du pays à la suite de crise
postélectorale, il y'en a qui sont mal à point. Parmi ceux-ci, l'ancienne
ministre de Laurent Gbagbo, Mme Christine Adjobi. Souffrant d'un mal dont le
diagnostic reste à déterminé, elle a été transférée d'urgence hier mercredi 11
juillet à la Pisam, à Abidjan pour y subir des soins intensifs. Un quotidien de
la place relevait que la ministre n'était pas bien portante, alors que les
auditions des pro-Gbagbo soupçonnés de participer au massacre lors de la crise
postélectorale se poursuivent. Des patients ont vu la ministre arrivée à la
Pisam. Alitée dans une des chambres de l'institut sanitaire, dont le numéro
reste secret, elle devrait subir des soins avant un éventuel retour à la prison
de Boundiali.
Les populations
déplacées de Taï
rentrent au bercail
Publié le jeudi 12
juillet 2012 | Fraternité Matin
Les
populations déplacées des différents villages de Taï,
à la suite de la der-Qui a
coûtél
a vie à
7 Casques bleus et
plusieurs civils, ont commencé à regagner leurs villages d'origine. Rassurés
par la présence renforcée des Forces républicaines de Côte
d'Ivoire Frci, autochtones et allogènes originaires du village de Sakré sont
retournés chez eux. Selon le sous-préfet de Tai,
Ouattara Mory, ce retour a été possible grâce à la Première Dame, Mme Dominique
Ouattara, qui a fait un don estimé à 30 millions de Fcfa aux popu- lations
sinistrées. «Grâce
au don de la Première dame, nous avons mis à la disposition des déplacés qui
ont formulé le vœu de retour, entre autres,
du riz, des nattes, Pour l'autorité sous-préfectorale,
la normalisation de la situation sécuritaire est aussi un facteur qui pousse
ces derniers à retourner
chez eux après plusieurs mois passés en ville pour certains. Par ailleurs, la
réhabilitation de l'axe Taï-
Nigre long de 45 km par l'Onuci est aussi l'une des raisons évoquées par ces
populations. Il faut noter qu'elles ont été convoyées par les Casques bleus.
Plusieurs départs volontaires sont prévus dans les jours à venir.
Amadou Soumahoro à
Abobo : "Nous allons obliger le FPI à demander pardon
Publié le jeudi 12
juillet 2012 | Le Patriote
A la tête d'une forte délégation de son
parti, Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR, était à Abobo
hier. Il y est allé pour procéder au lancement officiel des rencontres
d'informations et de mobilisations lancées par son parti. « J'ai choisi de venir
ici moi-même, pour montrer l'intérêt que le président du parti, Alassane
Ouattara et le RDR accordent à Abobo », a-t-il précisé, d'entrée.
C'est vous qui avez fait la victoire d'Alassane
Ouattara, a-t-il rappelé. Avant de qualifier Abobo de : « le martyr, l'infernal,
le têtu, le téméraire ». Selon lui, Abobo a résisté, Abobo a triomphé. Pour
toutes ces raisons et bien d'autres, Abobo ne saurait être oublié, a insisté le
secrétaire général par intérim du RDR. Aussi, a-t-il salué le combat des femmes,
des jeunes et de toute la population pour le triomphe de la démocratie. Face aux
récriminations des militants, il leur a demandé de garder espoir. « Je vous ai
écoutés. Vous avez soulevé des problèmes réels. Mais rassurez-vous, ADO ne vous
oubliera pas », a-t-il indiqué. Pour que le président de la République puisse
réaliser son programme, il faut qu'il travail dans un climat apaisé, selon lui.
Malheureusement, a-t-il fait remarquer, les anciens tenants du pouvoir rament à
contre-courant de tous les efforts qui sont faits pour le bonheur des Ivoiriens.
« Pis, ils nous narguent en disant qu'ils ne demanderont pas pardon parce qu'ils
n'ont rien fait. Nous, nous allons les obliger à demander pardon. Parce qu'ils
ont fait trop de tort aux Ivoiriens et particulièrement à nos militants », a-t-il
martelé. Tout en s'inscrivant dans le processus de réconciliation, Amadou
Soumahoro a indiqué que son parti ne saurait accepter une réconciliation sans
justice. Ce sera, pour lui, la voie ouverte aux règlements de compte. Justice
doit être faite à tous les niveaux et au premier plan Laurent Gbagbo. « Nous
devons donc nous mobiliser pour qu'il reste là où il est », a-t-il lancé. Le
faisant, ce sera une manière de rendre hommage à toutes les victimes de la crise
postélectorale. Au nom des militants d'Abobo, Adama Toungara, secrétaire
départemental du RDR à Abobo, a rassuré la délégation du parti. « Abobo attend
les mot d'ordre du parti pour rentrer en action », a-t-il indiqué. Porte parole
des militants, Yeo Klotioloma, a salué la présence de la délégation du parti. Il
a toutefois, regretté que cela se fasse maintenant. Pour lui, après avoir fait
un sacrifice surhumain, Abobo ne devrait plus vivre les problèmes qu'il
connaissait avant l'accession d'Alassane Ouattara au pouvoir. « En dépit des
revendications, nous restons mobilisés pour faire triompher les idéaux du parti
», a-t-il rassuré. L'ensemble des récriminations des militants d'Abobo contre
leur parti a été consigné dans un document qui a été remis à Amadou Soumahoro
par Adama Toungara.