Retranscription du point de presse hebdomadaire du jeudi 7 février 2013

7 fév 2013

Retranscription du point de presse hebdomadaire du jeudi 7 février 2013

Abidjan, le 7 février 2013







Sylvie van den Wildenberg (Porte-parole ONUCI):
-
Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les
auditeurs d'ONUCI FM, qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.






Elections législatives partielles





La Commission Electorale Indépendante (CEI) a proclamé, le mardi 5 février, les
résultats des élections législatives partielles organisées le 3 février 2013,
dans six circonscriptions du pays, à savoir Bonon, Facobly, Divo, Issia, Bangolo
et Koumassi.  Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies
pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, aura l'occasion de se prononcer dans les
prochains jours, sur les résultats des élections dans deux de ces
circonscriptions, à  savoir Bonon et Facobly, et ce, dans la cadre de la mission
de certification qui avait été confiée à l'ONUCI par le Conseil de sécurité pour
les élections de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Pour rappel, cette mission de
certification de l'ONUCI des élections post crise en Côte d'Ivoire doit prendre
fin par la certification des élections législatives de Bonon et Facobly, dont 
les précédents scrutins avaient été émaillés de graves violences. En attendant
cette prochaine étape du processus, le Représentant spécial salue tous les
acteurs qui ont contribué à permettre le déroulement des élections du 3 février
dernier dans une atmosphère générale apaisée, et notamment les candidats, leurs
supporters, les électeurs, la CEI et les éléments des forces de sécurité
ivoiriennes appuyées par les forces onusiennes, ainsi que la synergie efficace
de tous les acteurs nationaux et internationaux impliqués dans le processus
électoral.





 





L'ONUCI demeure engagée à continuer d'accompagner les acteurs politiques
ivoiriens dans le processus de sortie de crise y compris dans leurs efforts
visant à l'ouverture de l'espace politique en Cote d'Ivoire.  Ces derniers mois,
la Mission a travaillé aux côtés de la CEI, des  ministères de la Défense et de
l'Intérieur, des partis politiques, candidats et de nombreux acteurs de la
société civile pour que ces élections soient un succès et qu'elles puissent
servir de source d'inspiration et d'exemple de démocratie pour les prochaines
élections qui auront lieu dans le pays. L'accompagnement de  l'ONUCI  s'est
appuyé sur les  leviers  suivants :





 





1.  Le travail en synergie avec la Commission Electorale Indépendante et le
suivi des élections par l'ONUCI





La cellule électorale de la Mission, appuyée par de nombreuses composantes de la
Mission a étroitement collaboré avec la CEI pour élaborer les plans communs de
soutien aux élections, dans les  domaines  de la formation, sensibilisation,
communication et  sécurité.





 





Dans le cadre du suivi du scrutin du 3 février, l'ONUCI a déployé des équipes
intégrées multidisciplinaires, coordonnées par la Cellule électorale de l'ONUCI.
Elles ont contribué, dans les circonscriptions de Bonon et Facobly, aux derniers
préparatifs du scrutin, au suivi du déroulement du vote et ont assisté aux
Opérations de Ramassage et d'Acheminement des procès-verbaux. Dans les quatre
autres circonscriptions, un dispositif de suivi moins important a été mis en
place et permis de  suivre  le scrutin et prévenir de tout incident qui pourrait
inquiéter la sérénité du vote.   Au total  41  équipes composées d'environ une
centaine des  fonctionnaires  civils  de l'ONUCI  ont suivi le déroulement du
vote dans les 160 Bureaux de Vote des deux circonscriptions de Bonon et Facobly.
Dans les quatre autres circonscriptions, 14 équipes d'une trentaine de
fonctionnaires ont assuré une présence dissuasive  sur le terrain.





 





2.  Le rôle central joué par les  forces de sécurité  de l'ONUCI





La sécurisation du processus fut un des défis majeurs de ces élections notamment
à Bonon et Facobly où des incidents graves avaient empêché la proclamation des
résultats lors des précédents scrutins.  L'action des forces de l'ONUCI, en
appui à leurs homologues nationaux,  a été déterminante dans le déroulement du
scrutin de dimanche dernier. Dans le cadre de la protection des populations en
période électorale et en vue de compléter la certification des élections dans
les circonscriptions de  Bonon et de Facobly, l'ONUCI a déployé un nombre
important de ses troupes militaires et de police sur le terrain, en appui des
forces de sécurité nationales.  Une présence importante des forces a également
été effective dans les quatre autres circonscriptions en vue de prévenir tout
incident sécuritaire et protéger les sites de la CEI  réservés aux opérations de
compilations des résultats.  La Force a par ailleurs contribué à la mobilité de
certains de ses frères d'armes nationaux et  mis en place un dispositif sécurisé
de transport des  procès-verbaux des Bureaux de Vote de Bonon et Facobly vers
les centres de compilation des résultats, au niveau du terrain , et  leur
acheminement vers Abidjan par voie aérienne.





 





3.  Les prochaines étapes du processus de certification





Au stade actuel, la Mission  a procédé à l'évaluation technique par la
tabulation des résultats issus des procès verbaux de dépouillement de votes  des
circonscriptions électorales de Bonon et Facobly-Semien, concernées par la
certification. Conformément, aux dispositions de l'article 101 du Code
Electoral, la proclamation faite par la CEI en date du 5 février2013 ouvre le
délai de recours qui est de 5 jours francs. L'ONUCI invite les éventuels
requérants à réserver copie de leurs requêtes au RSSG conformément aux
dispositions de l'article 99 nouveau du Code Electoral. Le RSSG, procédera à la
certification des élections reprises  après la décision du Conseil du Conseil
Constitutionnel sur les éventuels recours contentieux.





 






Rencontre du Représentant spécial et de la Ministre de la Communication et porte
parole adjoint du Gouvernement, Mme Afoussiata Bamba Lamine






 





Le Représentant Spécial Bert Koenders a reçu, hier, mercredi 6 février 2013, la
Ministre de la Communication, Porte-parole adjointe du Gouvernement de la Côte
d'Ivoire, Madame Affoussiata Bamba-Lamine, au Siège de l'ONUCI. La Ministre et
le Représentant spécial ont longuement échangé sur les axes de collaboration
entre  l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et le Ministère de
la Communication, notamment dans le cadre de l'appui au secteur des media et de
la communication.   M. Koenders, a réitéré la volonté de l'ONUCI de poursuivre
la coopération avec  le Ministère et avec le secteur des media, dans les limites
du mandat et des ressources de la Mission.  Soulignant le rôle crucial de la
communication dans un pays en période de sortie de crise, le Représentant
spécial s'est réjouit des réformes entreprises par la Ministre Bamba-Lamine et
de sa volonté de mettre la communication au service de la paix. « Le Ministère
de la communication est un outil important pour le Gouvernement dans le cadre de
la réconciliation, et nous avons discuté des diverses possibilités de nouvelles
coopérations",  a-t-il indiqué.






Sécurité





La situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire est demeurée relativement
calme. La libre circulation d'armes dans certaines régions du pays demeure une
préoccupation majeure. A Abidjan et dans l'Ouest du pays, la situation
sécuritaire reste toujours tendue, avec des rumeurs d'attaques.  Dans ce sens,
la Force onusienne et les Forces de sécurité ivoiriennes continuent de
collaborer étroitement au renforcement de la sécurité sur toute l'étendue du
territoire, par le partage d'information et les patrouilles conjointes
principalement dans les zones sensibles afin de dissuader toute menace et
rassurer la population. Cette semaine, les troupes onusiennes de concert avec
les forces de sécurité ivoiriennes ont réussi à mettre en œuvre avec efficacité
le plan d'action relatif aux dispositions diverses de sécurité qu'il fallait
prendre afin que les élections du 03 février 2013 se déroulent dans de
bonnes conditions. A noter également, dans un autre domaine, que  des
reconnaissances aériennes et des patrouilles des observateurs militaires de la
Mission  ont continué d'être menées fréquemment le long des frontières avec le
Mali pour surveiller l'évolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans
cette région. Ceci, en appui des forces de sécurité nationales.  Au total, la
Force de l'ONUCI a effectué près de 1800 patrouilles terrestres et aériennes la
semaine écoulée.





 





 






La composante Police de l'ONUCI


a elle aussi continué d'accompagner la Police et la Gendarmerie nationales, dans
la prévention des actes criminels et protection de la population, et ce, en
effectuant quelque 500 patrouilles de jour et de nuit sur toute l'étendue du
territoire. Le dimanche 3 février 2013, la composante UNPOL a déployé un
effectif important en appui des forces nationales  pour la sécurisation des
élections permettant à la population de voter en toute quiétude.





 






En matière d'appui au renforcement des capacités des policiers et gendarmes
,
la composante UNPOL, cette semaine, a notamment continué d'assister la Police
technique et scientifique d'Abidjan,   dans les domaines du fichier pénal pour
le déchiffrage et la codification du fichier pénal et la signalisation de
détenus et de gardés à vues ;  Elle a également poursuivi ses  colocations et
mentorats aux commissariats de police, aux Brigades de Gendarmerie et aux
Maisons d'Arrêt et de Correction colocations et mentorats aux commissariats de
police, aux Brigades de Gendarmerie et aux Maisons d'Arrêt et de Correction des
régions de Bouaké et de Daloa. dans leurs missions quotidiennes. Enfin, la
composante de police des Nations Unies a entre autres poursuivi les formations
suivantes : Formation en Police maritime au profit de 15 agents du Groupement de
Sécurité portuaire en Zone 4. (14.01 au 08.03.2013); Formation en Maintien de
l'Ordre au profit de 19 policiers formateurs de la CRS-4 à l'École Nationale de
Police (21.01 au 01.02.2013);





 






Promotion de l'Etat de droit et des droits de l'Homme






 





La Division des Droits de l'Homme (DDH) de l'ONUCI, en collaboration avec
certaines sections de la Mission vient d'organiser trois sessions de formation à
l'intention des gendarmes, des policiers et des FRCI à Bouaké, Tanda (50km au
sud de Bondoukou) et Odienné. Au total 50 éléments des forces de défense et de
sécurité ont été formés aux droits de l'homme. Une formation similaire a été
organisée par la DDH à l'intention de 10 enquêteurs chargés d'administrer un
questionnaire de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) à Bouaké.





 





Au cours de la semaine écoulée, des éléments des FRCI, des gendarmes et des
dozos (chasseurs traditionnels) ont été impliqués dans trois cas d'arrestation
arbitraire, de détention illégale, d'entrave à la liberté de mouvement et de
racket à Abidjan et Goya 1 (19km au sud de Duekoué). Dans cette dernière
localité, un "droit de passage" allant de 200 F CFA (0.40 USD) à 500 F CFA (1
USD) est exigé aux usagers de la route par des dozos qui ont érigé un barrage
entre Goya 1 et Kouassikro (6km de Goya 1).





 





Concernant les violences sexuelles, la DDH a documenté six cas de viol, dont
trois ont été commis sur des mineures âgées de 6 ans à 15 ans à Bongouanou
(155km de Yamoussoukro) (1), Bouaké (2), Gagnoa (1), San-Pedro (1), Soubré
(128km au nord de San Pedro) (1) et Touleupleu (1). A Soubré, l'auteur présumé
du viol a été remis en liberté au motif que le dossier de la victime ne
contenait pas de certificat médical tandis qu'à Bongouanou, l'auteur présumé du
viol d'une jeune fille de 15 ans, un agent de la police en fonction dans cette
localité, n'a toujours pas été inquiété en dépit de la plainte des parents de la
victime. Par ailleurs, 15 jeunes filles âgées de 7 à 16 ans ont été victimes
d'excision à Niarala, dans la sous-préfecture de Goulia (85km au nord-est
d'Odienné).





 






Enfin, la DDH a conduit, en collaboration avec d'autres sections de l'ONUCI
et des ONGs six séances de sensibilisation aux droits de l'homme à Baoubly
(17km au nord de Duekoué), Baradjan (10km au sud d'Odienné), Bohobly (25km
de Toulepleu), Daloa, Petit-Bouaké (2km de Yamoussoukro) et Watté (44km au
nord ouest de San Pedro), à l'intention de la population ivoirienne. Au
total 450 personnes dont des femmes, des jeunes et des leaders
communautaires, ont été sensibilisées aux droits de l'Homme, avec un accent
particulier sur les mutilations génitales féminines (MGF), le droit à
l'éducation de la jeune fille ainsi que sur les droits de l'homme et les
élections
 






Questions - réponses






Alain Bouabré (Soir Info): Au nombre des évènements qui ont marqué
l'actualité en Côte d'Ivoire, il y a l'arrestation de Charles Blé Goudé. Je
voudrais avoir la position de l'ONUCI sur cette arrestation et le fait qu'il
soit gardé en résidence protégée, comme l'a dit le Ministre de l'Intérieur,
Hamed Bakayoko.






SvdW :

Merci pour cette question. Ecoutez, je vais répéter ce que j'ai déjà dit à
ce sujet : La Côte d'Ivoire est un Etat souverain. L'arrestation M Blé Goudé
est une question ivoirienne, qui relève de la justice ivoirienne. Je n'ai
pas de commentaire à faire sur ce dossier de justice en cours.





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