Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 13 juin 2013
Sylvie van den Wildenberg (Porte-parole de l'ONUCI):
Mesdames et messieurs, bienvenue à ce point de presse hebdomadaire de
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Je salue tous les
auditeurs d'ONUCI FM, qui nous écoutent dans les différentes régions du pays.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies
pour la Côte d'Ivoire par intérim, M. Arnauld Akodjénou,
a participé le mercredi 12 juin 2013, à la Conférence internationale sur le
thème « Renforcer les poursuites nationales à l'encontre des crimes relevant
du Statut de Rome en Côte d'Ivoire » organisée par le Centre international
pour la justice transitionnelle (CIJT), avec le concours du Ministère de la
Justice, des Droits de l'Homme et des Libertés Publiques, de l'ONUCI, via la
Division des Droits de l'Homme et du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD). S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de la
conférence, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies
pour la Côte d'Ivoire par intérim a salué les efforts de l'appareil
judiciaire du Gouvernement ainsi que de tous les acteurs œuvrant dans le
processus de la justice transitionnelle, ainsi que l'adoption, la semaine
dernière, par le Conseil des Ministres la semaine dernière, du document
d'orientation de politique sectorielle du Ministère de la Justice, et de son
plan d'action pour la période 2013 -2015. Il a réitéré la disponibilité des
Nations Unies d'accompagner le Gouvernement et ses partenaires dans le processus
de la justice transitionnelle : « L'ONUCI » a-t-il dit, « ne ménagera aucun
effort pour appuyer les mécanismes de justice transitionnelle dans la mise en
œuvre effective de la complémentarité entre la justice nationale et
internationale dans la poursuite des crimes les plus graves qui ont été commis
en Côte d'Ivoire ».
Permettez-moi d'aborder à présent la situation sécuritaire et les
activités de la Force de l'ONUCI et de la composante de la Police des Nations
Unies. La situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire est restée
calme durant la semaine écoulée. La Force de l'ONUCI a mené quelque 1700
patrouilles terrestres et aériennes sur l'ensemble du territoire, en appui aux
efforts de sécurisation des forces de défense et de sécurité ivoiriennes et en
vue de protéger les populations civiles en particulier dans le zones sensibles.
Comme le font toutes les forces armées au monde, et notamment les
forces des missions de maintien de la paix, en vue de maintenir leur aptitude de
réaction rapide à toute situation imprévue, la Force de l'ONUCI, a entrepris,
cette semaine certains exercices dans ce domaine, lesquels comportent notamment
des exercices de réaction et de secours suite à des crashs aériens. Ce type
d'exercice est régulièrement mené en coordination avec les autorités du pays,
dans les différentes zones de déploiement de l'ONUCI, et ce, depuis le
déploiement de la Mission. Ainsi, samedi dernier, 8 juin, les Casques bleus se
sont entrainés, à Duekoue, à l'ouest du pays, en vue d'un exercice majeur de
simulation de crash d'hélicoptère en zone urbaine, qui est prévu le 25 juin
prochain, dans cette même ville. Cet exercice est mené en collaboration avec les
autorités de la place. L'ONUCI tient à rassurer les populations de Duekoue sur
le fait que cette opération - qui peut paraitre impressionnante - est sans aucun
danger.
J'en viens maintenant aux activités civilo-militaires de la Force
de l'ONUCI, ou, gestes de solidarité des Casques bleus à l'endroit des
populations ivoiriennes vulnérables, qui se sont poursuivies, cette semaine, en
même temps que les actions sécuritaires et opérationnelles. Ainsi, les équipes
médicales des différents contingents de la Force de l'ONUCI ont pu fournir, dans
toutes les régions de la Côte d'Ivoire, des consultations médicales gratuites et
ont procuré des soins médicaux à environ 1200 patients. Par ailleurs, comme
chaque semaine, quelque 200 000 litres d'eau potable ont été distribués aux
populations dans les localités qui connaissent des problèmes de pénurie.
La Police des Nations Unies (UNPOL)
a elle aussi poursuivi cette semaine son appui aux forces de sécurité de la
Gendarmerie et de la Police nationale dans les domaines suivants : ordre public,
protection des populations civiles; appui au processus de Réforme du Secteur de
la sécurité (RSS) ; renforcement de capacités et formation, mentorat et
colocation.
Durant la semaine écoulée, la composante a exécuté en symbiose avec
les forces nationales de police et de Gendarmerie ivoiriennes quelque 800
patrouilles, de tous types, y compris conjointes, sur l'ensemble du
territoire national.
En matière de formation, il
convient de noter l'ouverture, cette semaine, à l'Ecole Nationale de Police
d'une session en intervention professionnelle au profit des éléments du
Centre de coordination des décisions opérationnelles
(CCDO) et la poursuite de la 3ème session de formation en enquêtes sur les
violences basées sur le Genre et les violences sexuelles, qui a débuté le 03
juin au profit de 15 stagiaires du personnel de la Police ivoirienne . Les
modules « scénario pratique» et « scène de crime » sont à l'ordre du jour.
Par ailleurs, cent cinquante et
un (151) policiers, et cinquante six (56) gendarmes mais également et cent (100)
FRCI ont bénéficié de 10 sessions de renforcement de capacités dans des
matières variées: droits de l'Homme, Techniques de signalisation judiciaire,
Police judiciaire ; techniques d'intervention professionnelle, enquêtes sur les
actes de violences et violences sexuelles basées sur le Genre , mentoring en
police maritime, formation des formateurs en intervention professionnelle et
pédagogie ; libertés publiques et maintien de l'ordre ; et enfin, technique de
recherche de l'information. S'agissant des violences sexuelles, il convient de
noter à titre illustratif, que cette semaine seulement, la Division des droits
de l'Homme de la Mission a documenté cinq cas de viols, dont trois ont été
commis sur des mineures âgées de 4, 5 et 10 ans à Abidjan, Bouaké, Grand-Bassam
et Odienné. Dans quatre cas, les auteurs présumés de ces actes de violences
sexuelles ont été arrêtés.
J'en reviens aux activités de la composante de la Police. Cette
semaine, cette dernière a également aussi poursuivi sa participation à la
réflexion en cours sur la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) initiée
par le Ministère de l'Intérieur et à laquelle prennent part de nombreux
partenaires. Les travaux des groupes thématiques sur cette réforme en sont à
leur 8eme semaine, les travaux en atelier sont toujours en cours.
En termes de mentorat et colocation,
les éléments de la composante UNPOL ont poursuivi leur assistance à la
Police technique scientifique (PTS) d'Abidjan pour le déchiffrage et la
codification des fiches pénales et leur classement suivi de l'assistance à la
maison d'arrêt et de correction pour la signalisation de 74 détenus. UNPOL a par
ailleurs assisté les antennes de la Police technique scientifiques de Daloa et
Bouake. Elle a poursuivi ses activités de colocation et de monitoring dans les
commissariats , brigades de Gendarmerie, maisons d'arrêt et de correction pour
la prise en compte des notions d'investigations criminelles dans les missions
quotidiennes de codification et classement des dossiers criminels au fichier
pénal pour la signalisation de 102 détenus à la maison d'arrêt et de correction
de Bouaké.
Puisque nous venons d'aborder l'appui au système pénitentiaire par
la Police des Nations Unies, je voudrais noter que la Division des Droits de
l'Homme à quant a elle organisé une formation sur les droits de l'Homme à
l'intention d'une trentaine d'agents pénitentiaires de la Maison d'arrêt et de
correction de Bouna. Aux fins de ladite formation, des exemplaires de l'"Ensemble
des Règles minima pour le traitement des détenus" ont été distribués aux
participants.
Toujours en matière de promotion des droits de l'Homme,
la Mission salue, la tenue, le lundi 10 juin dernier de la première réunion du
Conseil national des droits de l'Homme – laquelle avait à l'ordre du jour
la nomination des membres de son bureau. Pour rappel, les membres de cette
nouvelle instance importante ont été désignés le 22 mai dernier.
La DDH, en collaboration avec des sections de la Mission et ses
partenaires locaux, a organisé, cette semaine, cinq sessions de sensibilisation
aux droits de l'Homme à l'intention des populations de Fresco, Ponan,
Tioulo-Oula et Taï. Au total, près de 450 personnes, dont des membres du corps
préfectoral, des leaders religieux et communautaires et des personnes
retournées, ont été sensibilisées aux droits de l'Homme, à la cohésion sociale
et à la réconciliation nationale.
Au cours de la semaine, la Division des Droits de l'Homme de
l'ONUCI a en outre poursuivi les formations qu'elle a initiées le 31 mai dernier
à l'intention des membres des Commissions locales de la Commission Dialogue,
Vérité et Réconciliation (CDVR) des 31 régions du pays.
Cette série de sessions prendra fin le 15 juin prochain à Duekoué, avec la
formation des commissions locales de la CDVR des régions d'Odienné, Touba, Man,
Mankono, Guiglo, Duekoué et Minignan.
A noter que la Section des Affaires civiles a elle aussi participé
à ces formations, et qu'elle a en outre facilité l'organisation de rencontres inter
communautaires dans les localités de Tabou, Bloléquin et Tai, ces derniers
jours.
Permettez-moi de terminer par nos activités de renforcement de
capacités des media et de la société civiles.
La dernière activité du cycle actuel d'ateliers media associant la société
civile se déroulera à Daoukro, les 17 et 18 juin prochain. 30
représentants de ces deux cibles clés issues des Départements de Mbahiakro,
Prikro plancheront avec leurs homologues de Daoukro sur le thème «la gestion
de la rumeur, le respect des droits de l'Homme, gages de la consolidation de la
paix et de la réconciliation nationale».
Comme l'actualité récente l'a encore montré,
la
rumeur
peut
avoir des effets néfastes sur les populations et la société et être utilisée à
des fins malveillantes pour créer la psychose au sein de la population. A ce
titre, l'ONUCI tient à pour condamner l'usurpation du nom de la Mission dans
certains sms qui ont circulé dans certaines localités du pays, et portaient
comme signature « Onuci Info » La Mission tient à souligner que les auteurs de
tels actes d'usurpation du nom de l'institution qu'elle représente, sont
passibles de poursuites judiciaires. L'ONUCI a ouvert une enquête sur ce cas.