Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 02 MAI 2013

2 mai 2013

Retranscription du point de presse hebdomadaire de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) du 02 MAI 2013









Sylvie van den Wildenberg, porte parole de l'Opération des Nations Unies en Cote
d'Ivoire (ONUCI
)
-  Mesdames et messieurs, bonjour, et merci d être avec nous pour ce point de
presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
Comme chaque semaine, je voudrais particulièrement saluer les  auditeurs d'ONUCI
FM,  qui nous écoutent dans les différentes régions du pays. 





 





Permettez-moi de débuter cette conférence de presse en évoquant des
discussions importantes entamées formellement cette semaine entre le
Gouvernement ivoirien et la Mission
. Ces discussions visent à établir
conjointement, les critères sur la base desquels il convient de mesurer les
progrès accomplis sur la voie de la stabilité à long terme de la Côte d'Ivoire,
et de déterminer le rythme de toutes futures réductions des effectifs de l'ONUCI
et, partant, de juger de l'éventualité de passer du maintien de la paix à une
autre phase
. Les résultats de ce travail conjoint seront intégrés dans le
prochain rapport sur l'ONUCI que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon doit
présenter au Conseil de sécurité à la fin du mois de juin. Ce rapport devra
guider le Conseil dans l'élaboration de sa résolution relative au renouvellement
du mandat de l'ONUCI, qui expire au 31 juillet 2013.





 





Les travaux relatifs à l établissement de ces critères ont débuté lundi, par une
réunion préliminaire entre le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général
des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, M. Arnauld Akodjénou, et le Directeur
de Cabinet du Ministre d'Etat, Ministre des Affaires étrangères, M. Emmanuel
Kalou. Les discussions se poursuivent aujourd'hui même entre M. Akodjénou et le
Cabinet du Ministre, afin de finaliser le cadre qui va permettre à l'ONUCI et au
Gouvernement d établir les critères demandés, en fonction d'indicateurs relatifs
à la sécurité, l'autorité de l'Etat, l'évolution du processus de réconciliation,
ou encore la situation dans les zones les plus affectées par la crise.





 





Mesdames et Messieurs, j en viens à présent aux questions électorales, et aux
élections municipales et régionales, dont le scrutin couplé s'est tenu le
21 avril 2013. L'ONUCI continue de suivre le déroulement du processus en cours,
qui comme vous le savez, est entré dans sa phase finale. Alors que la fin de la
période allouée pour l'introduction des requêtes de contestation des résultats
aux juridictions compétentes est fixée à ce soir, 2 mai, à minuit, l'ONUCI
réitère son appel à tous les candidats et leurs supporteurs au civisme, et au
strict respect de la loi et des procédures en vigueur en cas de contestation des
résultats.





 





Je voudrais à présent aborder la situation sécuritaire et les activités de la
Force de l'ONUCI
. La situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire est
restée relativement calme.  La Force de l'ONUCI continue cependant d'exercer la
plus grande vigilance, en appui des forces de défense et de sécurité ivoiriennes
notamment dans le cadre du suivi du processus électoral.  A l'Ouest, dans la
zone frontalière avec le Liberia, les efforts conjoints des forces de défense et
de sécurité ivoiriennes et de l'ONUCI appuyés, de l'autre côté de la frontière
par la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL), en soutien au Gouvernement
libérien, dans le cadre de la stratégie quadripartite, ont permis de faire
régner un calme notable depuis plusieurs semaines.





Au cours de la semaine, la Force de l'ONUCI a effectué 2010 patrouilles
terrestres et aériennes sur toute l'étendue du territoire.





Parallèlement aux actions sécuritaires et opérationnelles, la Force a également
poursuivi ses activités humanitaires. Ainsi, l'ONUCI a notamment effectué, dans
toutes les régions de la Côte d'Ivoire, des consultations médicales gratuites,
procurant ainsi des soins médicaux à plus de 1200 patients. De plus, quelque
200.000 litres d'eau potable ont été distribués aux populations dans les
localités qui connaissent des problèmes de pénuries d'eau.





Conformément a son mandat, la composante de la Police des Nations Unies
(UNPOL)
a, quant à elle, au cours de la semaine passée, continué
d'accompagner les forces de sécurité (Gendarmerie et Police) ivoiriennes, dans
les domaines de l'ordre public et de la protection des populations civiles. La
composante UNPOL reste, comme la Force, en appui du dispositif national visant à
garantir la sécurisation de l'environnement dans toutes les étapes du processus
électoral.  Durant la dernière semaine, plus de 860 patrouilles simples et
conjointes ont été effectuées sur toute l'étendue du territoire national.





S'agissant des activités de la composante de la police en matière de
renforcement des capacités de leurs partenaires ivoiriens, au cours de cette
semaine, cent soixante dix neuf (179) policiers et gendarmes ivoiriens ont
bénéficié de huit (08) stages de formation en pédagogie dans les domaines
suivants: création d'un contexte d'apprentissage positif, protection des hautes
personnalités, constat d'accident, techniques de recherche de l'information,
techniques de signalisation judiciaire, maintien de l'ordre et police maritime.





Par ailleurs, la composante UNPOL a poursuivi, cette semaine sa participation à
la réflexion en cours engagée par le Ministère de l'Intérieur avec le concours
de communauté internationale sur la réforme de la police. Le lundi 29 avril
2013, les neuf groupes thématiques ont entamé leur troisième semaine de travaux
à l'École Nationale de Police de Cocody.  Pour rappel, les groupes thématiques
portent sur les questions suivantes :





·    Cadre Législatif et Réglementaire,





·    Organisation,





·    Ressources Humaines,





·    Ethique et Contrôle ;





·    Recrutement et  Formation,





·    Emploi, Logistique et Budget,





·    Coopération internationale et Office Nationale de Protection Civile (ONPC),





·    Police municipale,





·    Gardes des Sous Préfectures.





 





A noter, également pour rappel que cent dix neuf (119) personnes participent aux
travaux dont soixante douze (72) nationaux (6 Généraux, 38 Commissaires, 18
Officiers et 8 Sous Officiers)  et des représentants des Ministères de la
Justice de l'Emploi et de la Communication), la Ligue Ivoirienne des Droits de
l'Homme, la Police Municipale et quarante sept (47) internationaux composées de
quarante quarte (44) UNPOL, un (1) représentant de l'Ambassade de France et un
(1) Représentant de l'Ambassade des Etats Unis d'Amérique.






Je voudrais conclure en évoquant une autre activité d'appui de l' ONUCI à la
Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) – Comme déjà évoqué lors de
précédents points de presse, ainsi que par le Représentant spécial et les
autorités ivoiriennes compétentes, l'ONUCI  - la Force en particulier,
mais assistée par de nombreuses sections de la Mission - contribue
au
même titre que d'autres partenaires des autorités ivoiriennes, tels que la
Force Licorne, à la formation ou recyclage des Forces Républicaines de
Défense de la Côte d'ivoire (FRCI)
.  C'est dans ce contexte, notamment,
qu'une formation militaire en logistique prodiguée par la Force de
l'ONUCI est en cours, depuis le mois de mars, à l'attention de quelque 200
éléments des FRCI, au Camp militaire d'Akouedo
.  Cette opportunité
permet à d'autres composantes de la Mission –en collaboration avec l'Etat
major des FRCI- d'offrir des sessions pédagogiques pour mieux familiariser
les stagiaires aux standards internationaux d'éthique et déontologie
militaire en mettant l'accent sur les Droits de l'Homme, l'Etat de Droit, le
Genre, le VIH Sida, la gestion du stress, la protection des civils et la
Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS). L'introduction de ces modules
spécifiques dans la formation vise à promouvoir les idéaux d'une Force de
défense responsable au service des populations et la cohésion au sein des
forces et entre les forces et leurs partenaires de l'ONUCI.  Cette
initiative pédagogique est un projet pilote, qui pourrait cibler par la
suite d'autres groupes de différents niveaux au sein des FRCI autour des
principes et des règles contenues dans la « Stratégie Nationale de la RSS »
qui a été validée par l'Etat de Côte d'Ivoire en septembre 2012, prônant
ainsi l'avènement de forces de sécurité et de défense efficaces et
responsables.





 






Questions-réponses






 





ONUCI FM

: La publication la semaine dernière du dernier rapport du Groupe d'experts
sur la Côte d'Ivoire et son examen par le Conseil de sécurité  a donné lieu à
l'adoption d'une résolution, vendredi dernier. Le rapport du Groupe d'experts 
fait couler beaucoup d'encre,  pouvez vous clarifier pour les auditeurs le
mandat de ce Groupe ? J'ai une deuxième question, est ce que le Gouvernement
dispose d'un moyen d'obtenir des exemptions sur l'embargo sur les armes imposé à
la Côte d'Ivoire, qui a été reconduit la semaine dernière pour un an, et qui le
limite dans l'achat d'équipement pour ses forces de sécurité et de défense ? 





 





 






Sylvie van den Wildenberg

: Merci pour cette question qui me permet de clarifier quelque peu le mandat de
ce Groupe d'experts indépendants et le contexte dans lequel il a été établi
ainsi que l'embargo. Tant le Groupe d'experts que l'embargo font partie d'un
dispositif de sanctions qui a été décidé en 2004, par le Conseil de sécurité, et
établi dans une Résolution – la Résolution 1572 , dans le but, c'est important
de le préciser - d'aider à la stabilisation du pays et de tenter de mettre fin
au trafic illicite d'armes et de ressources, comme les diamants, trafics
identifiés comme éléments posant des menaces sérieuses à  la sécurité nationale
et régionales..





Le Groupe d'experts assure, pour le Comité des sanctions du Conseil de sécurité,
le suivi de l'évolution de la situation en la matière, eu égard à ces menaces et
fait rapport sur base régulière, au Comité des sanctions. Le Comité des
sanctions transmet ensuite les rapports du Groupe d'experts au Conseil de
sécurité afin qu'il réévalue la situation et la nécessité de reconduire ou
d'ajuster le régime des sanctions en fonction de la situation. L'embargo sur les
armes fait partie de cet arsenal, donc, et en vertu de ce dernier, il est
interdit à tous les Etats la fourniture la vente ou le transfert d'armes et de
matériel connexe à la Cote d'Ivoire à partir de leur territoire ou par leurs
ressortissants. Cette mesure, je le répète –– prise en 2004 - visait à empêcher
le trafic et la prolifération d'armes. Dans le régime de sanctions figure aussi
une liste d'individus identifiés comme auteurs d'activités illicites qui sont
frappes par une interdiction de voyager et par un gel des avoirs.





Pour répondre a votre deuxième question : Le Gouvernement ivoirien dispose t'il
pour faire face aux besoins en équipements de ses forces de sécurité et de
défense  d'un mécanisme qui lui permette d'obtenir des dérogations du Conseil ? 
Oui, ce dispositif existe, et lorsque le Gouvernement le souhaite, il peut
introduire des demandes de dérogation, qui sont généralement acceptées. 





Vendredi dernier, le Conseil a adopté une résolution par laquelle il a reconduit
le régime des sanctions pour une période d'un an, mais cela, je voudrais le
souligner, en se félicitant des progrès accomplis et des succès obtenus par la
Côte d'ivoire dans le sens du retour a la stabilité, en faisant face aux
problèmes de sécurité urgents, soutenant la reprise économique et renforçant la
coopération internationale et régionales. Le Conseil a également salué également
d'autres avancées, mais il demeure préoccupé notamment par l'inachèvement de la
réforme du secteur de sécurité et du programme de désarmement. Il est important
aussi de noter que le Conseil redit dans sa résolution sa compréhension du
besoin pressant dans lequel le Gouvernement se trouve d'entrainer et d'équiper
ses forces de sécurité.  Donc, pour le moment, le Gouvernement doit continuer
d'utiliser les procédures de requêtes de dérogations.