Rencontre intercommunautaire sous l’égide de l’ONUCI à Grabo : les populations s’inscrivent dans le processus de cohésion sociale

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3 nov 2014

Rencontre intercommunautaire sous l’égide de l’ONUCI à Grabo : les populations s’inscrivent dans le processus de cohésion sociale





Suite aux attaques survenues à Feteh et Grabo et qui avaient gravement fragilisé la cohésion entre les habitants des deux localités, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), à travers sa section des Affaires civiles, a organisé sur trois jours, les 27, 28 et 29 octobre 2014 derniers, une rencontre intercommunautaire en vue de briser le mur de méfiance entre les populations de la zone.



A cours de la première séance débutée le 27 octobre au Groupe scolaire de Grabo, le chargé des Affaires civiles de l'ONUCI, Doudou Mulaba, a expliqué les objectifs de ces assises. « Cette rencontre vise, non seulement à créer un cadre d'échanges et de dialogue entre les communautés pour aboutir à la résolution des problèmes identifiés, mais également, à promouvoir le dialogue entre les différentes communautés en vue de faciliter le retour des populations déplacées du fait de ces crises et de renforcer la confiance et la coexistence pacifique dans la localité », a-t-il indiqué.



Des séances d'écoute ont été organisées pendant deux jours, suivies de travaux en atelier et de leur restitution en plénière, le troisième jour. Les séances d'écoute ont été menées par les sections de l'ONUCI, notamment les Affaires civiles, appuyées par les divisions de l'Information publique et des Droits de l'Homme.



La journée du 29 octobre a été marquée par la présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, M'Baye Babacar Cissé, du Consul du Burkina Faso, Jean de Dieu Zoundi, du représentant du Gouvernement, le Directeur général du ministère Solidarité, Amara Coulibaly, de la Directrice du Programme national de cohésion sociale (PNCS), le Professeur Mariatou Koné.









Le Maire de la commune de Grabo, Martin Dougboyou Takouo, a souhaité la bienvenue à ses hôtes et présenté ses condoléances au Consul du Burkina Faso dont la communauté avait payé un lourd tribut lors de l'attaque de Fêtê menée par des inconnus le 15 mai 2014 dans ce village, situé à une dizaine de kilomètres de Grabo et qui avait fait au moins 7 morts, 4 dans la population civile, dont 2 enfants et 3 soldats des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI)..







Pour sa part, le consul burkinabé, Jean de Dieu Zoundi, a demandé à ses concitoyens de respecter leurs tuteurs, ainsi que leurs us et coutumes, afin que la cohabitation puisse être totale. « Les conflits ne doivent pas entacher la cohabitation. Vous devez tout mettre en œuvre pour être en bon termes avec ceux qui vous ont accueillis et qui vous ont donné leurs terres », a conseillé M. Zoundi à ses compatriotes.



« Je suis heureuse de constater que vous ayez compris que le conflit ne mène à rien de bon. Les projets que vous avez évoqués ne peuvent se réaliser sans la paix. Il faut être ensemble et vivre côte à côte. La rumeur tue, elle est utilisée pour vous manipuler. Soyez des artisans de la paix en étant dans le train de la cohésion sociale », a estimé le Professeur Mariatou Koné, au nom du PNCS, avant d'exhorter les chefs de communautés à être des acteurs de paix.







Mbaye Babacar Cissé est revenu sur les motifs de l'organisation de ces journées à Grabo. « Nous avons compris qu'il y'avait des tensions, qu'il y avait un mur de méfiance entre les populations vivant à Grabo et qu'il était important que vous puissiez vous retrouver, discuter entre vous et ébaucher des pistes de solutions et voir comment les surmonter, avec l'appui du Gouvernement et de vos partenaires dont l'ONUCI », a-t-il dit. M. Cissé s'est dit rassuré des résolutions des jeunes qui ont exprimé leurs engagements à ramener la paix et la confiance dans la région.



Le Porte-parole des jeunes, Paterne Konan, a, lors de la restitution des travaux, laissé transparaitre une note d'espoir sur l'avenir de la cohabitation entre les différentes communautés. « Nous nous engageons à initier des rencontres intercommunautaires afin d'être toujours au même niveau d'informations, ceci afin d'éviter de nous laisser manipuler par les politiciens. Nous demandons par ailleurs à l'État de renforcer le dispositif sécuritaire le long de la frontière », a-t-il déclaré.