Reforme du secteur de la sécurité : le Conseil National de la Sécurité et l’ONUCI sensibilisent les préfets sur leur rôle

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19 déc 2013

Reforme du secteur de la sécurité : le Conseil National de la Sécurité et l’ONUCI sensibilisent les préfets sur leur rôle

A l'initiative conjointe du Secrétariat du Conseil National de la Sécurité (CNS) et de la Division Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), plus d'une soixantaine de préfets se sont retrouvés, le mercredi 18 Décembre 2013, à l'Hôtel Président de Yamoussoukro, pour un séminaire de formation autour du thème « la dimension locale de la réforme du secteur de la sécurité ».



Ce séminaire qui va durer deux jours, vise, entre autres, à permettre aux préfets de région et aux acteurs locaux l'acquisition des notions et des méthodes essentielles pour une mise en œuvre efficace de la RSS. Il leur permet également de connaitre leurs rôles dans ce processus, de comprendre l'importance du concept d'appropriation nationale dans la RSS. Il s'agira aussi et surtout de mettre en place un dispositif de gouvernance locale du secteur de la sécurité afin de bâtir la confiance entre les populations et les forces de sécurité intérieure.



Cette formation est en conformité avec le mandat de l'ONUCI qui est articulé autour des axes principaux de la protection des civils, de la RSS et du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), a indiqué le Chef de la Division RSS de l'ONUCI, Ely Dieng, à l'ouverture des travaux. C'est pourquoi la Mission s'est engagée à accompagner l'Etat de Côte d'Ivoire dans le processus de RSS, a-t-il souligné. Pour lui, ce processus se définit tout d'abord par son caractère inclusif et holistique et donc implique une approche participative de toute la société.



Dans cette perspective, M. Dieng a invité les préfets à s'impliquer activement dans le processus. « Au niveau local, ce sont vous, les préfets de régions, qui avez la responsabilité de suivre la mise en œuvre de la RSS, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité et la société civile locales. C'est en y participant activement que les populations s'approprieront véritablement ce processus de RSS au niveau local », a t-il indiqué.



Abondant dans le même sens, l'adjoint au secrétaire national du CNS, Jean-Paul Malan, a rappelé que la RSS initiée depuis 2012, doit couvrir tout le territoire et bénéficier à tous les citoyens. Pour y parvenir, a indiqué M.

Malan, le secrétariat s'est engagé dans une démarche de décentralisation de ses activités de suivi, d'information et de sensibilisation pour une plus grande appropriation locale de la RSS qui ne pourrait se faire sans la précieuse contribution des acteurs clés de la RSS que sont les préfets.



Plusieurs communications ont, par la suite, meublé cette première journée. Ce sont « introduction à la RSS et à la stratégie ivoirienne de la RSS ; la décentralisation : politique et stratégie ivoirienne », respectivement présentées par Emmanuel Kouassi-Lenoir du CNS et par le Directeur de la Décentralisation, Taihet Noel. Des échanges de bonnes pratiques sur le cas du Burundi ont également été présentés par l'expert international, Willy Peter Nindorera.



Ces présentations ont permis aux participants de se familiariser avec les différentes caractéristiques de la RSS et surtout avec la notion de sécurité humaine qui met l'individu au cœur de toute politique de réforme de la sécurité. Pour Emmanuel Kouassi Lenoir, les décisions sécuritaires prises au niveau du CNS doivent être adoptées localement, parce que « l'individu est référent et coproducteur de la sécurité ».



Quant à Taihet Noel, il a mis l'accent, au cours de sa présentation, sur le lien étroit qui existe entre et l'action gouvernementale qui a initié la RSS et la décentralisation qui permettra aux acteurs locaux, notamment les préfets, de jouer leur rôle.



Les préfets, pour leur part, n'ont pas manqué de soulever certaines préoccupations, notamment la mise à leur disposition de textes de lois, de moyens et d'outils qui leur permettront de jouer pleinement le rôle qui est attendu d'eux dans ce processus de RSS.



Notons que ce séminaire, qui est la troisième étape d'une série de formations destinées aux acteurs clés, se poursuit ce 19 décembre avec une communication sur les armes légères et la sécurisation communautaire. Des travaux en ateliers ainsi que la lecture du communiqué final mettront fin à cet atelier.