Processus électoral, « septembre sera l’heure de vérité », selon Y.J.Choi.

25 aoû 2009

Processus électoral, « septembre sera l’heure de vérité », selon Y.J.Choi.







Dans un entretien accordé à l'ONUCI FM, le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Y.J.Choi,
fait le bilan de sa visite de quatre jours dans cinq localités du pays. La
visite visait à évaluer le Programme des Mille Microprojets et faire l'état des
lieux de l'opération de traitement des donnés de l'identification et du
recensement électoral.




 




ONUCI-FM : Un an après, quelle
évaluation peut-on faire des mille microprojets ?




 




Y.J. CHOI : Quand nous avons
commencé l'opération des 1000 microprojets,  il y a un an, nous avions deux
objectifs. Le but principal était d'assister et d'apaiser le climat électoral.
Le deuxième but de notre opération était d'assister les ex-combattants, les
milices, les jeunes à risques, les femmes affectées par le conflit pour trouver
du travail et dessiner leur futur. 




 




ONUCI-FM : Avez-vous eu le
sentiment, lors de cette visite d'évaluation, que l'objectif principal a été
atteint ?




 




Y.J. CHOI : Nous avons monté à ce
jour, 525 microprojets. Nous croyons que nous avons réussi à apaiser le climat
et le bilan est assez  positif.




 




ONUCI-FM : Quels sont, donc, les
projets qui ont connu un succès et qu'est-ce qui doit être amélioré ?




 




Y.J. CHOI : Les projets qui ont
bien marché, je crois que ce sont les deux projets de lavage auto à San Pedro.
Et la jeunesse qui a monté ce projet était très positive. Au lieu de demander
encore de l'assistance supplémentaire, ils ont dit : « nous avons réussi dans
notre projet. Merci beaucoup, mais il faut penser aux autres !». Les projets
tels que la vente de riz en détail, la mécanique auto combinée avec la vente de
pièces détachées, sont des projets qui ont bien réussi. Nous avons constaté
aussi des réussites des usines de fabrication de savon. Par contre, il y a des
projets qui ont besoin d'être améliorés, tels que les maraîchers, les
rizicultures, les élevages de mouton ainsi que les poulaillers.




 




ONUCI-FM : Après la visite des
centres de coordination dans les différentes localités. Quel est votre constat ?




 




Y.J. CHOI : Vous savez, c'est une
entreprise très complexe, au niveau national. Il faut commencer à temps. Mais
surtout, il faut terminer à temps, en même temps, dans tous les 70 centres pour
qu'on puisse avoir la liste électorale provisoire. Donc le défi pour nous, c'est
comment harmoniser les centres qui ont presque terminé le travail  et les
centres qui n'ont pas encore terminé le travail. Donc je vais discuter avec les
autorités. Il nous faut retourner à Abidjan. Il y a des centres tels que Bouaké
qui ont pratiquement terminé leur travail. La numérisation est terminée il y a
déjà deux semaines. Le dédoublonnage aussi est presque terminé. 




 




ONUCI-FM : Le disfonctionnement de
certains centres de coordination ne pourrait-il pas  constituer un frein pour la
suite du  processus électoral ?




 




Y.J. CHOI : Vous savez que notre
mandat ce n'est pas d'organiser ou de planifier les élections. Donc cette
question, je crois, doit être répondue par la Commission Electorale Indépendante
qui est l'autorité compétente. Nous nous concentrons sur comment assister d'une
façon efficace l'organisation des élections et minimiser le retard.




 




ONUCI-FM : 500 millions de FCFA
seront débloqués pour la réhabilitation des sites de cantonnement de Bouaké,
Séguéla, Man et Korhogo. En le faisant, l'ONUCI veut-il donner  un coup
d'accélérateur au processus de désarmement. ?




 




Y.J. CHOI : C'est une demande des
autorités ivoiriennes pour assister l'aménagement des sites. Nous avons consulté
les bailleurs de fond ainsi que les autorités ivoiriennes. Tout le monde était
d'accord pour qu'on dégage à peu près 500 millions de FCFA du panier de fonds
pour l'aménagement des quatre sites de cantonnement.




 




ONUCI-FM : Le Ministre de la
Défense, Michel Amani, a déclaré récemment que le désarmement prendra plus de
temps que prévu. L'Etat ivoirien n'a pas les moyens pour le paiement des 500 000
FCFA des ex-combattants et miliciens comme l'indique l'accord de Ouaga IV. Alors
selon vous, est-ce juste une question technique ou politique ?




 




Y.J. CHOI : Ouaga IV, c'est dans
la main du gouvernement ivoirien. Nous avons fait une conférence de presse à
l'ONUCI. Nous avons aussi expliqué au Conseil de Sécurité au mois de juillet. En
ce moment-là, le défi le plus immédiat, c'est un défi non politique, plutôt
logistique, de nature lié à la gestion. Nous verrons au mois de septembre. Je
répète encore une fois, septembre sera le moment décisif, et même, l'heure de la
vérité. Comment on va [harmoniser] l'état de progrès de Ouaga IV avec le
processus électoral. Ensuite, il faut aussi faire un état des lieux des progrès
en ce qui concerne la liste électorale provisoire et définitive, décisive pour
les élections présidentielles. Donc, il faut attendre le mois de septembre pour
savoir plus clairement où est-ce qu'on en est dans le processus électoral.




 




ONUCI-FM : Pour clore cet
entretien, que retenir grosso modo de cette visite  d'évaluation de 4 jours sur
le terrain ?




 




Y.J. CHOI : Le bilan y est
encourageant et en même temps mixte,  sur le plan électoral. Donc il faut
harmoniser les décalages sur le plan de la réunification. Bonne nouvelle : nous
avons sécurisé 500 millions de FCFA du panier de fonds. Du côté des défis,
comment relever le défi logistique ? Sur le plan des microprojets, c'est la même
chose. Il y a des projets qui ont bien réussi et des projets qui ont encore
besoin d'être améliorés.




 




ONUCI-FM : Monsieur le
Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour  la Côte d'Ivoire,
Monsieur  Y. J.Choi, merci.





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