ONUCI TOUR A TRAVERS LA COTE D’IVOIRE : LES POPULATIONS DE SOHOUO ET DE NANDALLAH, LES CONDUCTEURS DE MOTOS-TAXIS D’ODIENNE ET LES SCOUTS DE BONDOUKOU S’INSCRIVENT DANS LA DYNAMIQUE DE RECONCILIATION ET DE COHESION SOCIALE

16 juil 2012

ONUCI TOUR A TRAVERS LA COTE D’IVOIRE : LES POPULATIONS DE SOHOUO ET DE NANDALLAH, LES CONDUCTEURS DE MOTOS-TAXIS D’ODIENNE ET LES SCOUTS DE BONDOUKOU S’INSCRIVENT DANS LA DYNAMIQUE DE RECONCILIATION ET DE COHESION SOCIALE

Abidjan, le 16 juillet 2012... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), a initié, la semaine qui s'achève, des rencontres, d'échanges, d'information et de sensibilisation à la réconciliation et à la cohésion sociale, dénommée dans le cadre de la campagne de proximité dénommée « ONUCI TOUR ». Ces forums ont été organisés avec les populations de la nouvelle sous-préfecture de Sohouo, dans le département de Korhogo, à 593 km au nord d'Abidjan, celles de Nandallah (Séguéla) à 632 km d'Abidjan, l'association des conducteurs de motos-taxis d'Odienné, à 867 km d'Abidjan, et les scouts de la ville de Bondoukou, à 420 km d'Abidjan.

A Nandallah, la rencontre a permis aux populations, notamment les familles Dosso (agriculteurs) et Bakayoko (forgerons) de fumer le calumet de la paix. Ces deux familles se disputaient depuis plus de 14 mois le poste de chef de la localité

De l'avis du porte-parole des villageois, Yacouba Fofana, les Bakayoko qui sont de la caste considérée comme inférieure des forgerons, ne peuvent, selon les règles établies, diriger le village. Et cela depuis toujours. « Ils ont voulu briser la tradition pour devenir chefs » a-t-il estimé. Cette situation a plongé le village dans un conflit qui a duré plus d'une année.

La visite de l'ONUCI à Nandallah a donné l'occasion aux villageois de se réconcilier et de faire respecter la tradition. « Kélè Bana » (Palabre est fini), ont dit les habitants du village à la fin de la cérémonie à la délégation onusienne.
« Nous vous sommes reconnaissants pour l'amour que vous manifestez pour nous en réunissant aujourd'hui nos fils et filles, pour la réconciliation du village », indiqué le chef du village Kessé Dosso, à l'endroit des visiteurs.

« Nandallah doit être un grand exemple de réconciliation en Côte d'Ivoire. L'union des fils et filles de Nandallah doit servir d'exemple dans tout le Worodougou et de motivation pour les générations futures, avait auparavant déclaré le lieutenant-colonel Sellé Thiam des observateurs militaires (MILOBS), qui conduisait la délégation de l'ONUCI.

A Sohouo, près de Korhogo, Eleonora Markella Mantika de la Division du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR), a exhorté les populations à demeurer unies et solidaires pour le développement de leur localité. Par ailleurs, elle a sensibilisé le public au dépôt volontaire des armes à feu et des munitions.
« Il ne peut pas avoir de réconciliation et de paix avec des armes et des munitions qui circulent illégalement, cela pourrait mettre en péril ce processus si important pour l'avenir de la Côte d'Ivoire », a-t-elle indiqué.

Bakary Bakayoko, du Bureau de l'Information publique a, quant à lui, présenté le mandat de la mission et expliqué le rôle de sa Division avant d'encourager l'assemblée à cultiver au quotidien la paix, le pardon et la tolérance pour une meilleure cohésion sociale entre les différentes communautés.

Pour le député, Yacouba Soro N'dossoulou, cette initiative de l'ONUCI est louable car elle va raffermir davantage les liens et les relations entre les différentes populations divisées par la politique et la guerre.

« Si il n'y a pas de réconciliation, il n'y a pas de développement, alors facilitez le travail du Président de la République que vous avez élu en tournant définitivement la page du passé et en vous mettant ensemble pour bâtir une nouvelle nation », a lancé, pour sa part, Eugène Kouadio, Sous-préfet central de Korhogo.

A Odiénné, le 12 juillet, le Bureau de l'Information publique a organisé une rencontre d'échange et d'information avec environ 70 personnes, tous membres de l'association locale de chauffeur de taxis motos de la ville
Le choix de la cible se justifie, selon Yacouba Kébé du Bureau de l'Information publique de l'ONUCI par « la volonté de la Mission de ne négliger aucune couche socioprofessionnelle de la population ivoirienne dans le cadre de la sensibilisation au renforcement de la cohésion sociale, du respect de l'autorité de l'état, de la sécurité et de la promotion des droits de l'Homme »

De fait, les conducteurs de motos-taxis constituent une frange visible de la société en zones ex centre –nord-ouest (CNO), qui peut être instruite, de l'avis de M. Kébé, sur les sujets actuels du processus de paix qui engagent la vie de la nation ivoirienne.

A cette occasion, les Division de l'Information publique, des Droits de l'Homme et la Police des Nations Unies, en plus de la Gendarmerie Nationale associée à cette activité, ont appelé les chauffeurs de taxis-motos, à plus d'implication au renforcement de la cohésion sociale par des actes et comportements fédérateurs et mobilisateurs afin de contribuer à la promotion des valeurs de la culture de la paix, du respect de l'autorité de l'Etat et des droits de l'Homme.

La cohésion sociale, la réconciliation nationale et la culture de la paix étaient les principaux thèmes de la journée de sensibilisation consacrée aux scouts, organisée par l'ONUCI, le 12 juillet 2012, à Bondoukou.

« Grâce à votre statut de scouts, vous êtes devenus les acteurs incontournables de la réconciliation car vous défendez des principes, des valeurs et des devises qui, s'ils sont bien appliqués, conduisent à la paix », a indiqué Joseph Noubadoum du Bureau des Droits de l'Homme de l'ONUCI

A travers des exemples dans la vie de tous les jours, Aminata Betché du Bureau de l'Information publique, a expliqué l'importance de la tolérance, du pardon et de la non-violence au sein de la communauté. « Vous avez à charge, la formation des jeunes scouts, transmettez leur dès maintenant une culture de paix », a-t-elle poursuivi

Pour sa part, le commissaire régional des scouts dans le district du Zanzan, Ernest Guy Koffi, a déclaré que le scoutisme est un creuset de rassemblement de réconciliation.