ONUCI Tour s’arrête à Doboua, Gnoahé et Paris Leona pour parler paix, réconciliation, cohésion, et développement

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7 fév 2014

ONUCI Tour s’arrête à Doboua, Gnoahé et Paris Leona pour parler paix, réconciliation, cohésion, et développement

Doboua, Gnoahé et Paris Leona : ce sont là les trois localités qui ont accueilli, les 6 et 7 février 2014, la caravane de sensibilisation dénommée ONUCI Tour de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire. Lors de ces rencontres, les populations ont été invitées à contribuer à la cohésion sociale et à s'impliquer dans les processus de réconciliation nationale et de restauration d'une paix durable et définitive.



Au programme de la rencontre entre les Nations Unies et les populations du village de Paris Leona (550km à l'ouest d'Abidjan), des échanges sur les mandats et les missions des sections/divisions de l'ONUCI et agences onusiennes sur les questions de sécurité, de désarmement, de violences basées sur le genre, de justice et de développement.



Heureux d'accueillir un tel évènement pour la première fois dans son village, le Chef Kei Diehi a tenu à exprimer sa joie : « nous sommes heureux de rencontrer les Nations Unies. Nous avons beaucoup appris sur ce que vous faites pour les habitants de la Côte d'Ivoire pour le retour de la paix. Nous souhaitons aussi en bénéficier », a-t-indiqué.



Dans leurs échanges avec l'équipe des Nations Unies (Bureau de l'information publique, les sections Affaires civiles et Etat de droit, la division Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), la Police des Nations Unies, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)), les populations ont souligné la bonne entente qui règne entre les différentes communautés vivant à Paris Leona.



Les fonctionnaires des Nations Unies ont exhorté les populations à continuer de pratiquer la bonne cohabitation, condition sine qua non au développement du village.



Jeunes et femmes du village ont saisi l'occasion pour formuler des doléances aux autorités locales pour renforcer la cohésion dans la localité : entre autres des pompes hydrauliques supplémentaires pour les 3.800 habitants de Paris Leona, la construction de salles de classe, la réfection du terrain de football, le financement d'activités génératrices de revenus et la construction d'un centre de santé.



A Gnoahé, localité située dans le département de Kouibly, à 622 km, au nord-ouest d'Abidjan, la délégation des fonctionnaires de l'ONUCI et la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ont exhorté les populations au respect de l'autorité du chef, des droits de l'Homme, au maintien de la cohésion sociale et au développement. Il aussi été question de foncier rural, cohésion sociale, développement et lutte contre les violences basées sur le genre.



Les femmes de Gnoahé contribuent activement au processus de réconciliation depuis l'éclatement de la crise en 2002, en lançant des appels à l'apaisement, a fait savoir la Présidente des femmes, Martine Deyérou. Les malentendus en leur sein sont jugulés de manière collégiale avec les responsables des femmes de chaque quartier du village. Les femmes sont réparties en six groupements sous forme de coopérative, ce qui favorise le développement de leurs activités champêtres, a-t-elle ajouté.



Les jeunes du village ne sont pas en reste. Leur Président, Grégoire Djihé, a souligné l'importance des actions qu'il prône pour maintenir la cohésion sociale à Gnoahé : « je suis écouté par les membres de mon groupement ; ce qui contribue énormément au maintien de la cohésion. Nous vivons en harmonie et en bonne intelligence depuis belle lurette ici », a-t-il-dit.



Pour sa part, le représentant des différentes communautés présentes, Zana Ouedraogo, a affirmé s'inscrire dans la même logique que ses prédécesseurs. « Nous respectons les principes de paix qui animent nos tuteurs qui nous ont accueillis avec bienveillance et intelligence », a-t-il souligné.



Appuyant M. Ouedraogo, le Chef du village, Vincent Gnonkouehi, a exhorté les populations issues de ses rangs au calme et à rester loin des armes à feu. Si la cohésion et la paix règnent dans le village c'est parce qu'il est compris de tous. Il a, par ailleurs, affirmé avoir organisé les jeunes ainsi que les femmes en groupement pour une meilleure prise en charge au plan économique. Cependant les productions issues de leurs plantations sont peu exploitées du fait du manque d'infrastructures. « Les braquages qui ont disparu dans la localité ont refait surface sur l'axe Nidrou /Batiebly », a-t-il déploré, souhaitant, dans la foulée, l'appui des autorités locales pour y mettre un terme et pour l'installation d'une deuxième pompe hydraulique, la seule qui existe jusque là s'avérant insuffisante.



A l'étape de Doboua, village situé à 6 km de Daloa sur l'axe de Duekoué, les populations ont eu les informations nécessaires sur les activités des différentes composantes de l'ONUCI et sur le mandat de la Mission. Elles ont été appelées à cohabiter pacifiquement et surtout

à prendre une part active dans le processus de réconciliation nationale et de consolidation de la paix. « La paix est le préalable à tout développement. Sans paix, votre village ne pourra pas se développer. Impliquez-vous dans le processus de réconciliation nationale afin que dans l'union vous puissiez impulser le développement de Doboua », a indiqué Inza Dosso du bureau des Affaires civiles qui conduisait la délégation de l'ONUCI.



Le représentant de la division Etat de Droit, Sako Brahima, a exhorté les populations de cette localité à dénoncer tous les cas d'excision qui seront portée à leur connaissance. « C'est une pratique qui est désormais punie par la loi. Evitez par votre silence d'être des complices de ceux qui s'adonnent encore à ces pratiquez », a-t-il soutenu.



Le Chef du village de Doboua, Zouzo Touapri Joseph, de son côté, s'est réjoui de cette initiative de l'ONUCI qui, selon lui, constitue un pas très important vers la paix. « Vous avez permis à nos populations de s'exprimer, de faire des propositions afin que notre

pays renoue définitivement avec la stabilité. Nous vous en sommes reconnaissants

», a-t-il conclu.



Notons que les Contingents pakistanais, marocains et bangladais ont offert aux populations de Doboua, Gnoahé et Paris Leona des consultations médicales gratuites et distribué de l'eau potable.



A Paris Leona, un match de football amical entre le contingent marocain et les jeunes du village a mis fin à la rencontre.