ONUCI MOTEUR DE LA RECONCILIATION DANS LA ZONE DE DUEKOUE

5 mai 2007

ONUCI MOTEUR DE LA RECONCILIATION DANS LA ZONE DE DUEKOUE

Duékoué, (ONUCI) - Après des mois de suspicion et de tension ethnique à Carrefour, Tao Zeo, Blodi et Dibobly, des villages de la zone de Duékoué dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, la vie commence doucement à redevenir normale suite aux efforts de réconciliation menés par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire(ONUCI).

Les problèmes entre les différents groupes ethniques se sont aggravés entre 18 et 20 novembre 2006, quand Dibobly a été attaqué et de nombreuses maisons ont été rasées par le feu, entraìnant le déplacement de plusieurs personnes. Des villageois ont affirmé que l'attaque était l'œuvre de personnes venues du village voisin de Blodi, dont les habitants sont d'un groupe ethnique différent. Cependant, un chef de milice connu sous le nom de Colombo a affirmé que l'assassinat de deux habitants de Blodi avait été à l'origine de l'attaque contre Didobly. Craignant une contre-attaque de Didobly, les habitants de Blodi ont déserté leur village pour s'installer à Carrefour et dans la ville de Duékoué.

Les attaques, les tueries, les accusations et les contre-accusations ont finalement mené à la fermeture de la route principale qui traverse les villages. La suspicion s'est aggravée entre les gens qui sont restés à Tao Zeo, Blodi et Didobly. En décembre 2006, avec l'intensification des patrouilles par le bataillon pakistanais, la situation sécuritaire s'est améliorée, mais la route est demeurée fermée au trafic ordinaire et les contacts entre les différents groupes ethniques se sont réduits au minimum.

"Chacun a souffert, personne n'était heureux, mais nous ne savions pas comment résoudre ce problème », a expliqué Mr. Fançois Batai, chef de canton de Duékoué. « Nous avons eu de nombreuses rencontres de réconciliation, mais les choses sont revenus à la case départ », a ajouté l'octogénaire, qui est un personnage respecté de la région.

M Batai a dit qu'ils cherchaient les voies pour résoudre ce problème quand ils ont été approchés par un observateur militaire de l'Onuci, Sami Teber, qui a suggéré des réunions de réconciliation impliquant les différents groupes ethniques.

"Nous avons bien accueilli cette idée car nous avons réellement senti que cela pourrait marcher. S'ils signaient tous, ils allaient devoir respecter les engagements qu'ils avaient signés», a dit M. Albert Gbahou, chef de Yrozon, un autre village de cette zone.

C'est ainsi le que une centaine de chefs de communautés représentant les différents groupes ethniques se sont retrouvés le 1er février 2007 pour une réunion à Duékoué. « Nous avons commencé la réunion aux environs de 10 heures le matin et, aux alentours de 13 heures j'ai suggéré une pause pour le déjeuner, mais les chefs et les leaders des communautés ont refusé, » a expliqué le Major Sami. « Ils m'ont dit 'nous ne sommes pas là pour manger, nous sommes là pour résoudre un problème très sérieux/grave et nous allons continuer jusqu'à ce que nous y arrivions'. Et j'ai présenté mes excuses».

Personne n'a déjeuné et la réunion s'est poursuivie jusqu'à 17h30, mais à la fin, chacun, y compris le chef milicien Colombo, a accepté de signer le projet d'accord. Quelques jours plus tard, les habitants dont les domiciles avaient été brûlés ont commencé à reconstruire leurs maisons et la route principale qui traverse les villages a été ouverte pour la première fois en trois mois.

Le chef de canton Batai n'a aucun doute quant au responsable du changement positif survenu. « Cet homme », dit-il faisant référence au Major Teber, « est venu vers nous avec le cœur ouvert. Nous avons vu qu'il était sincère et qu'il voulait nous aider, alors nous l'avons aidé à nous aider.» Maintenant, je l'appelle mon fils. Bien qu'il soit de la Tunisie, il reste mon fils et je le remercie ».