REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 11 JUILLET 2013
Côte d'Ivoire: les principaux détenus pro-Gbagbo seront jugés en cour d'assises
(avocats)
(AFP - 10 juillet 2013) -
Plus
de 80 responsables ou proches du régime de l'ancien président ivoirien Laurent
Gbagbo, dont l'ex-Première dame Simone Gbagbo, seront jugés en cour d'assises
pour leur implication présumée dans la crise meurtrière de 2010-2011, a-t-on
appris mercredi auprès de leurs avocats. La chambre d'accusation du tribunal
d'Abidjan a renvoyé "84 personnes devant la cour d'assises", a déclaré à l'AFP
Me Hervé Gouaméné, précisant que la date des procès n'était pas encore fixée.
Parmi
ces accusés figurent des personnalités détenues depuis la fin de la crise
postélectorale de décembre 2010-avril 2011 ayant fait quelque 3.000 morts: c'est
le cas notamment de Simone Gbagbo, du Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, fils d'un
premier mariage de l'ancien chef de l'Etat, et de Pascal Affi N'Guessan,
ex-patron de l'ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI).
D'autres personnes, incarcérées à la fin de la crise puis mises en liberté
provisoire, comme l'ancien Premier ministre Gilbert Aké N'Gbo, comptent aussi
parmi les 84 accusés qui seront jugés aux assises. Tous sont poursuivis pour
"atteinte à la sûreté de l'Etat, complot contre la défense nationale, atteinte à
l'autorité de l'Etat, constitution et direction de bande armée, attentat à
l'ordre public", a expliqué Me Gouaméné.
D'autres procédures judiciaires, engagées contre plusieurs d'entre eux pour
"génocide", crimes de sang ou infractions économiques, se poursuivent
parallèlement, a précisé Me Rodrigue Dadjé, un autre avocat du camp Gbagbo. De
nombreux anciens responsables ou cadres du régime Gbagbo, tombé en avril 2011,
sont en détention provisoire depuis plus de deux ans, notamment dans le nord du
pays.
Le
gouvernement du président Alassane Ouattara a souhaité une accélération des
procédures judiciaires. Il est régulièrement accusé de favoriser une "justice
des vainqueurs", aucun de ses soutiens n'ayant pour l'heure été inquiété pour
les graves crimes imputés aux forces pro-Ouattara pendant la crise.
Arrêté en avril 2011 à Abidjan, Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La
Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre
l'humanité. La CPI a également émis fin 2012 un mandat d'arrêt contre Simone
Gbagbo. Le régime d'Abidjan n'a toujours pas donné de réponse.
Côte
d'Ivoire : Simone Gbagbo n'ira pas à la Haye
(Koaci.com - 10 juillet 2013)
- L'information est de taille, koaci.com apprend en exclusivité d'une source
proche du garde des sceaux que Simone Gbagbo ne rejoindra pas La Haye et sera
jugée en Côte d'Ivoire, sauf revirement de dernière minute, comme nous le
martèlera notre source sous couvert d'anonymat. Cette dernière, qui n'exclue pas
une suite à la CPI après la sentence d'Abidjan, laisse clairement entendre par
ailleurs que la décision, pour l'heure pas officialisée, aurait été tranchée par
le président de la république lui même lors de sa récente tournée au nord du
pays. Cette information nous est révélée au moment où Abidjan annonçait ce
mercredi la retenue des charges contre 84 pro-Gbagbo, dont Simone Gbagbo. Ces
dernières ont été confirmées par la chambre d'accusation qui a renvoyé les
prévenus devant la Cour d'assise pour leur prochain jugement dont le premier
pourrait débuté d'ici la fin du mois de juillet. Accusés ce mercredi par la
chambre d'accusation de "crimes de guerre, crimes de sang, crimes économiques,
troubles à l'ordre public, atteinte à la sûreté de l'État et entretien de bandes
armées", ces quatre- vingt quatre proches de l'ex président Ivoirien Laurent
Gbagbo, incarcéré à la Haye, verront ensuite leur procès renvoyé devant la cour
assise. (...)
Côte
d'Ivoire : Alassane Ouattara disposé à discuter avec les partis politiques de
l'opposition
(Koaci.com 10 juillet 2013)
- Le président ivoirien a renouvelé son appel au Front populaire ivoirien (FPI)
ce mercredi à l'ouverture de la 39ème session de l'assemblée parlementaire de la
francophonie afin que cette formation politique intègre le processus de paix,
réaffirmant son engagement à poursuivre les discussions avec les partis
politiques de l'opposition. «J'ai toujours voulu en Côte d'Ivoire un parlement
fort. C'est pour cela il y a quelques jours à Korhogo, je lançais à mes frères
du front populaire ivoirien de venir dans le processus de paix, car j'aurais
bien souhaité que ce soit à l'assemblée que les débats aient lieu, » a déclaré
Alassane Ouattara en présence des délégations de parlementaires venus prendre
part au rendez-vous d'Abidjan.
L'assemblée nationale étant le lieu de réflexion et du processus démocratique,
selon le président ivoirien, il reconnait par ailleurs qu'il n'a pas pu réaliser
ce défi et se dit prêt à discuter «Il est encore temps d'engager les
discussions, entre partis politiques pour que les prochaines élections tous
puissent y participer pour avoir un parlement totalement inclusif, » a-t-il
martelé. Suspendue durant six ans de l'assemblée parlementaire de la
francophone, avec son intégration le parlement ivoirien organise ce jour la
39ème session. Face à cette situation, le président ivoirien a rendu hommage à
Guillaume Soro pour le travail abattu en si peu de temps en vue de rehausser
l'image de marque du parlement ivoirien.
Côte
d'ivoire : L'activisme des « coupeurs de route » relance la question du
désarmement des ex-combattants
(Xinhua.net - 10 juillet 2013)
- Les attaques récurrentes contre les véhicules sur les routes, notamment les
cars de transport des voyageurs, ces derniers mois par des bandits de grand
chemin communément appelés "coupeurs de route" relancent la question du
désarmement des ex-combattants issus majoritairement des Forces nouvelles (FN,
ex-rébellion du Nord pro-Ouattara). Mardi, tôt le matin, peu avant 6h00 (locale
et GMT) un mini car de transport a été mitraillé par des bandits encagoulés
sortis de la forêt des deux côtés de la voie dans les environs de Djébonoua, à
une vingtaine de kilomètres de Bouaké (centre, 368 km d'Abidjan), faisant deux
morts et 30 blessés dont trois cas graves. Une semaine plus tôt, le 2 juillet,
l'arrivée à Korhogo du président Alassane Ouattara dans le cadre de sa visite
dans le nord du pays a été endeuillée par la mort d'un gendarme, tué dans
l'attaque du convoi officiel du responsable de l'autorité en charge du
désarmement et de la réinsertion des ex combattants, à quelques kilomètres de
Kong (nord, 680 km d'Abidjan), localité d'origine de la famille Ouattara.
Récemment sur l'axe Duékoué-Bangolo (Ouest), des coupeurs de route en pleine
opération n'ont pas hésité à tirer sur le car d'une équipe de football qui
tentait de leur échapper, faisant un mort et 23 blessés graves. Dans les régions
du Centre-ouest et du Sud-ouest, productrices de cacao dont la Côte d'Ivoire est
premier producteur mondial, les "coupeurs de route" règnent en maîtres et les
attaques sont légion. "En général, tous les coupeurs de route qui ont été pris
sont à 80% des ex-combattants ou des jeunes qui ont été associés aux combats"
lors de la crise postélectorale de 2010-2011 et de la rébellion armée déclenchée
en septembre 2002, avait estimé quelques mois auparavant une autorité
préfectorale. Ces soupçons ont été confirmés par le président Alassane Ouattara
lui-même qui a ouvertement mis en cause les ex-combattants dans l'insécurité
grandissante en Côte d'Ivoire, au dernier meeting de sa visite lundi à Korhogo.
(...)