Briefing du Représentant spécial adjoint sur les évènements de Nahibly

23 juil 2012

Briefing du Représentant spécial adjoint sur les évènements de Nahibly

Abidjan, le 21 juillet 2012...





Le
Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la
Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou a fait un point ce samedi 21 juillet, sur les
incidents survenus au camp des déplacés de Nahably (Duékoué), le vendredi 20
juillet 2012.




 




M
Akodjénou a également informé la presse des actions prises par les Nations Unies
pour faire face à cette situation.




 




 




Chers
amis, mesdames et messieurs les journalistes bonsoir. Cette séance, c'est pour
faire le point. [...]




 




Le vendredi 20
juillet 2012, aux environs de 9 heures, une foule de plus de 300 personnes, dont
certains éléments étaient armés, notamment de machettes, s'est approchée du camp
de personnes déplacées de Nahibly. Au portail se trouvaient une dizaine
d'éléments de la force militaire de l'ONUCI. Une vingtaine de militaires
onusiens arrivés en renfort ont été entourés et bloqués par cette foule qui a
forcé l'entrée du camp, certains en passant par l'entrée, d'autres en renversant
la clôture en bois qui entourait le camp. L'enquête qui se fera dira exactement
ce qui s'est passé.




 




La responsabilité
primaire pour la sécurité du camp en incombait aux autorités ivoiriennes. L'ONUCI
avait mis en place un dispositif léger pour permettre aux acteurs humanitaires
des agences du système plus les ONG de venir en aide aux personnes déplacées, en
assurant leur sécurité et celle des équipements et installations humanitaires.
Comme je viens de dire les autorités ivoiriennes étaient chargées de la sécurité
générale du camp. Cela avait été arrêté lors de l'établissement du camp.
J'aimerais réitérer qu'en aucun moment la sécurité du camp n'a été sous la
responsabilité de l'ONUCI. J'aimerais ajouter que nous patrouillons dans toute
la ville de Duékoué.




 




Malheureusement les
incidents du vendredi 20 juillet ont couté la vie à sept personnes, parmi les
habitants du camp. Plusieurs personnes (une cinquantaine) ont été blessées. Avec
l'appui de l'ONUCI, elles ont été évacuées à l'hôpital de Duékoué, où elles ont
été prises en charge. L'hôpital a traité plus de 50 blessés. Avec l'appui de
Médecins sans Frontières - France (MSF) l'hôpital tourne à plein régime depuis
hier pour porter aide et secours à ces populations.




 




Suite à l'attaque,
l'ONUCI a pris un certain nombre d'actions. Tout d'abord, elle a renforcé son
dispositif militaire à Duékoué. Des effectifs supplémentaires y ont été envoyés
hier. D'autres ont été mis en stand-by, prêts à être envoyés sur les lieux si
cela s'avère nécessaire. Nos forces ont effectué des patrouilles hier, de jour
comme de nuit, dans plusieurs points de la ville et elles continueront à le
faire, afin de contribuer à la sécurité des civils. Cependant, il faut toujours
garder à l'esprit que la première responsabilité pour la sécurité des hommes,
femmes et enfants qui se trouvent à Duékoué, comme partout ailleurs en Côte
d'Ivoire, reste - quelle que soit leur origine ethnique, nationalité,  croyance
religieuse ou appartenance politique - avec les autorités du pays.




 




L'ONUCI a lancé une
investigation pour déterminer les circonstances exactes de cet incident et en
situer les responsabilités. Dans le même temps, depuis hier, nous avons mis en
branle notre plan de contingence sur le plan humanitaire pour assister ces
populations, dont certaines sont parties dans les forêts et d'autres dans
certaines localités.  [...] Une équipe humanitaire dirigée par le Coordinateur
Humanitaire des Nations Unies, M. Ndolamb Ngokwey, qui est également le
Représentant spécial adjoint pour les questions humanitaires, quittera Abidjan
ce weekend pour se rendre à Duékoué, afin de voir comment on peut venir en aide
de la manière la plus efficace possible aux personnes déplacées.




 




Entre temps, les
Nations Unies sont en train de collecter des informations sur les populations
qui se sont éparpillées suite à l'attaque, dans le souci de savoir où elles se
trouvent  et d'évaluer leurs besoins, afin de pouvoir leur venir en aide. Nous
avons déjà commencé l'enregistrement des personnes qui ont cherché refuge devant
des sites officiels de l'Etat, tels que la Mairie et la Préfecture de Duékoué.




 




Ici à Abidjan, avec
le Coordonnateur humanitaire, j'ai rencontré le Premier Ministre et j'ai discuté
avec les autorités régionales. La mission a pris contact avec les autorités
nationales, et reste en contact constant avec elles. Dans ces rencontres et
entretiens, nous avons souligné et nous continuerons à signaler un certain
nombre de questions prioritaires, dont je citerai quelques-unes :




 




-        
Les
forces de l'ordre nationales sont-elles en mesure d'assumer pleinement leur
responsabilité dans la protection des personnes et biens, et en particulier là
ou se trouvent les personnes déplacées ?




-        
Les
droits élémentaires des personnes déplacées doivent être pleinement respectés ;
On n'obligera personne à renter dans son lieu d'origine




-        
Tout
doit être fait pour prévenir une détérioration de la situation à Duékoué.




-        

L'ONUCI reste disposée à continuer à jouer pleinement son rôle d'appui aux
forces nationales en ce qui concerne la sécurité des personnes déplacées et la
protection des populations.




-        
Les
agences et ONG humanitaires restent prêtes à poursuivre leur assistance en
vivres et non-vivres aux populations vulnérables de Duékoué, et pour cela, il
faudrait assurer un environnement apaisé.




Je vous remercie.