Revue de presse internationale du 9 mars 2010

9 mar 2010

Revue de presse internationale du 9 mars 2010








CEI/Côte d'Ivoire : Le nouveau président chez Blaise Compaoré, Fasozine, 9 mars
2010-

Le nouveau président de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte
d'Ivoire, Youssouf Bakayoko, était chez Blaise Compaoré, le facilitateur dans la
crise ivoirienne. C'était ce lundi 8 mars 2010. Après son élection, le 26
février dernier, par les membres de la structure en charge d'organiser les
élections en Côte d'Ivoire, comme président de la CEI, Youssouf Bakayoko, ancien
ministre des Affaires étrangères, membre du PDCI, parti d'opposition, a été reçu
en audience par le Président du Faso, ce lundi 8 mars. «Voir le facilitateur du
dialogue direct inter-ivoirien, le saluer et le remercier pour l'appui dont il
lui a toujours fait montre depuis qu'il exerçait ses fonctions de chef de la
diplomatie ivoirienne, et profiter de l'occasion pour solliciter le même appui
de la part de Blaise Compaoré. C'est ainsi que Youssouf Bakayoko a résumé
l'objet de sa visite à Ouagadougou. Etant en début de fonction, il a déclaré que
sa priorité sera de «reprendre le travail où il a été laissé et faire en sorte
que cette crise prenne fin».




Soro, l'homme
caméléon, Jeune Afrique, 8 mars 2010-



Devenu du jour au lendemain la figure politique de la rébellion,
le Premier ministre a vite appris son métier. De crise en crise, il est parvenu
à maintenir le dialogue avec tous les protagonistes et rêve déjà d'un destin
national. Itinéraire d'un équilibriste de la politique. Guillaume Soro n'ira pas
rejoindre Seydou Elimane Diarra

et Charles Konan Banny au
panthéon des chefs de gouvernement morts politiquement pour avoir voulu sauver
la patrie. Contrairement au premier, trop accommodant pour réussir, et au
second, trop fier pour ne pas échouer, il est toujours là, bien là, solidement
harnaché à son siège de Premier ministre. Trois ans après la signature de
l'accord de Ouagadougou, Laurent Gbagbo l'a reconduit à la tête d'une nouvelle
équipe,

le gouvernement « Soro II »
, avec pour mission
d'organiser l'élection présidentielle d'ici au mois de mai (...)« Le Premier
ministre est une véritable bête politique, confie un journaliste ivoirien. Sans
base arrière ni parti, et pris en tenailles entre des ténors politiques qui ne
rêvent que de se détruire mutuellement, il continue de tirer son épingle du jeu en
jouant le rôle de l'arbitre. » Une posture néanmoins fragile. Pour survivre,
Soro n'a pas d'autre choix que de louvoyer de droite à gauche au fil des
événements sans jamais s'arrimer.

Aujourd'hui, il
semble plus proche du camp présidentiel, mais qu'en sera-t-il demain?

Son histoire a montré
une forte capacité d'adaptation et de rebond. Engagé aux côtés de l'opposant
Gbagbo pour pourfendre le régime Houphouët-Boigny dans les années 1990, il prend
les rênes de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) en
1994. Avant de rompre en 1998 quand un autre fesciste, Charles Blé Goudé, lui
fait savoir que c'est au tour des Bétés, ethnie de Gbagbo, de diriger
l'organisation. Il s'exile alors en Grande-Bretagne puis en France, où il
poursuivra ses études d'anglais. Il réapparaît en politique en 2000 en se
rapprochant d'Alassane Ouattara. Il s'engagera même aux côtés d'Henriette
Diabaté, la numéro deux de la formation, lors des législatives de décembre 2000,
finalement boycottées.(...) Soro joue aujourd'hui sa carte personnelle, explique
le professeur Dagbo Godé, enseignant à l'université de Cocody et directeur
général du Centre pour l'innovation politique et économique. Il prépare l'avenir. »
Un avenir qui passe obligatoirement par la réussite de la transition actuelle et
la réunification du pays. Il lui faut un bilan pour transformer l'essai. Ces
dernières semaines, Soro a donc multiplié les tête-à-tête avec le chef de l'État,
les conciliabules avec les leaders houphouétistes, les palabres avec les chefs
rebelles et les huis clos avec le président burkinabè Blaise Compaoré, pour
sauver l'accord de Ouagadougou et garder tout le monde dans le jeu, seule
garantie d'une présidentielle inclusive, transparente et dont le résultat sera
reconnu par tous. Sur son projet politique, il ne dit mot et reste fidèle à son
serment de ne pas dévoiler ses ambitions avant la présidentielle. Ce qui ne
l'empêche pas d'y réfléchir. Il n'a pas répondu à l'appel d'Alassane Ouattara,
qui lui a ouvert les portes du RDR mais continue de discuter régulièrement avec
l'ancien Premier ministre comme avec tous les grands ténors de la politique
ivoirienne. Il s'est particulièrement rapproché de Charles Blé Goudé depuis un
an, son vieux rival de la Fesci. Une simple posture tactique pour certains
cadres du RDR, mais d'autres voient dans l'alliance des « frères ennemis » une
opportunité d'émerger pour la nouvelle génération. Soro et ses proches ont
souvent expliqué que le conflit ivoirien était aussi une crise générationnelle,
les trois grands partis n'ayant pas fait leur place aux jeunes. Près de trois
cents anciens de la Fesci se sont retrouvés, le 22 février, à l'hôtel communal
de Cocody.

Dans la salle, il y avait des ex-responsables de l'organisation
comme Charles Blé Goudé, Martial Ahipeaud et Eugène Djué ainsi que de discrets
envoyés du Premier ministre. « On bat actuellement le rappel de tous nos
camarades de lutte pour monter une plate-forme de discussion, explique Martial
Ahipeaud, premier secrétaire général de la Fesci.

Notre souci est d'aider le
pays à organiser une élection rapide et propre, mais on ne s'interdit pas de
devenir, à terme, une formation politique.

Notre génération
veut être associée à la gestion des affaires publiques et si possible rapidement
dans les instances locales et régionales. » Un apprentissage nécessaire pour une
classe d'âge qui a été essentiellement nourrie au sel du militantisme mais qui
n'a pas encore fait les preuves de sa capacité à administrer la chose publique
(...)





Tensions entre la Côte d'Ivoire et le Ghana sur fond de rivalité pétrolière,
Jeune afrique, 8 mars 2010-

La Côte d'Ivoire revendique une partie d'un


gisement pétrolier offshore
récemment découvert, situé à la frontière avec le Ghana.

Pourquoi la Côte d'Ivoire
n'aurait-elle pas sa part de gâteau pétrolier? Et tant pis si ça perturbe
momentanément les relations de bon voisinage avec le Ghana. Le problème c'est
qu'on ne peut jamais savoir jusqu'où peut aller un conflit basé sur des appétits
énergétiques et financiers.




Frontières jamais formellement établies




Sûr de son bon
droit, c'est le Ghana qui porte la première botte médiatique. Le vendredi 5
mars, le ministre ghanéen des Ressources naturelles, Collins Dauda, a affirmé
que la Côte d'Ivoire réclame une partie de l'espace maritime du Ghana.

Abidjan lorgne fortement un important gisement pétrolier récemment mis au jour
par le géant russe Loukoil et son partenaire américain Vanco Energy. Une
découverte annoncée en février dernier par la compagnie pétrolière nationale
Ghana National Petroleum, et qui vient compléter celle, réalisée en 2007, du
champ Jubilee dont les réserves ont été estimées à 1,8 milliards de barils.

Problème : la frontière maritime entre les deux voisins n'a jamais été
formellement établie, même si ceux-ci respectent depuis les indépendances une
« ligne médiane », a expliqué le ministre Dauda. "Brusquement, avec cette
découverte de pétrole, la Côte d'Ivoire revendique une partie de l'espace
maritime, en dépit de cette ligne médiane que nous avons toujours respectée",
a-t-il déclaré sur la radio indépendante Citi FM. Motif du courroux ghanéen :
Abidjan a envoyé une lettre au Ghana et aux Nations unies pour faire valoir ce
qu'elle estime être son droit.

"Il est désormais nécessaire de délimiter la frontière maritime entre le Ghana
et la Côte d'Ivoire", a ajouté Dauda. Le Parlement ghanéen doit être saisi d'un
projet de loi créant une commission frontalière dans les prochaines semaines,
a-t-il ajouté. (Avec AFP)