BBC – Edition du 21 Mai 2008 à 7 H

Revue de la presse africaine. - La presse ivoirienne ce matin avec Valérie Boni.

Les remous au sein des F.N. font la Une des principaux journaux, toutes tendances politiques confondues, ce matin à Abidjan. Il faut rappeler que ce week-end l'un des commandants des F.N., qui contrôlait la région de Séguéla au centre du pays, a été démis de ses fonctions pour indiscipline et sabotage. En fait, Koné Zacharia a été absent à la cérémonie de regroupement des ex-combattants de la zone qu'il contrôlait, le regroupement étant la première étape du désarmement. Koné Zacharia est convoqué à l'état major de Bouaké pour explication, mais il aurait quitté la ville et personne ne semble savoir où il se trouve. L'administration de Séguéla et de sa région sont depuis dévolues au chef de l'état major adjoint Ouattara Issiaka, dit Wattao. Notre Voie, proche du parti présidentiel, titre « Wattao efface les traces de Zacharia. Le maire reprend Séguéla ». En effet, depuis la crise c'est le commandant des zones F.N. qui administrait la ville, mais avec le redéploiement de l'administration, les maires notamment reviennent sur leurs postes. C'était le cas à Séguéla, mais apparemment jusqu'à présent il était peut-être là, mais sans aucun pouvoir, resté aux mains des ex-rebelles. Wattao a donc remis les clefs de la ville au premier magistrat de la cité. Wattao en a également profité, si l'on en croit Fraternité-Matin, quotidien gouvernemental, pour expliquer les coups de feu tirés dimanche en ville juste après du limogeage de Koné Zacharia. C'était également l'occasion d'explication, plus générale cette fois-ci, de la part de certains ténors des F.N. Le Jour, indépendant, rapporte que « Konaté Sidiki, ministre du Tourisme et porte-parole de l'ex-rébellion, demande pardon aux populations de Séguéla ». Toujours selon notre confrère, les vraies raisons de cette crise au sein des F.N. c'est qu'aucune réalisation n'a été faite au profit des citoyens de Séguéla, contrairement à d'autres communes, où les administrateurs F.N. ont effectué des grands travaux au profit de leurs administrés. Le Temps, proche du parti de Laurent Gbagbo, cite un autre « mea culpa » de la part, cette fois-ci, du patron des l'ex-rébellion à ses parents. « Je reconnais que la guerre vous a appauvri » indique le Premier Ministre Soro Guillaume. Le Temps d'ailleurs s'inquiète de la crise au sein des F.N. : « Désertion, titre-t-il, après I.B., Konaté Daouda et Koné Zacharia... la « coalition du mal » se forme ». Notre confrère annonce tout nous dire sur la connexion entre Koné Zacharia et I.B., dissident de la rébellion, accusé d'avoir fomenté un coup d'état ces derniers mois contre Laurent Gbagbo et d'avoir voulu déstabilisé ses ex-camarades. Pour Le Temps, qui cite un chef de guerre, un coup de force se prépare. Le Premier Ministre aurait donc tout intérêt à faire appel à Laurent Gbagbo, conseille le quotidien. Terminons avec un droit de réponse, accordé par le Nouveau Réveil. proche de l'ancien parti unique, au Président de l'Assemblée Nationale. Mamadou Koulibaly était mécontent quand il a vu dans les pages du journal qu'une de ses citations avait été tronquée. En fait, il explique ce matin que la phrase était sortie de son contexte car il voulait dire qu'avec le gouvernement actuel, où toutes les tendances politiques sont représentées, Laurent Gbagbo avait du mal à faire un travail efficace, chaque ministre suivant en priorité la ligne de son propre parti et non forcément l'avis du Chef de l'Etat. En fait, dans la phrase de Mamadou Koulibaly, reprise par Le Nouveau Réveil, cela a donné «Le Président Laurent Gbagbo ne travaille pas » ce qui en effet n'est pas très flatteur et pouvait donner l'impression qu'un Chef d'Etat d'un pays en crise se tournait les pouces.»