MOBILISATION POUR LA PAIX CHEZ LES POPULATIONS DE BOUNDIALI

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6 mai 2008

MOBILISATION POUR LA PAIX CHEZ LES POPULATIONS DE BOUNDIALI

Boundiali, le 6 mai 2008... Les populations de Boundiali (650 km au Nord d'Abidjan) ont participé massivement à un Forum itinérant d'échanges et d'information organisé par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) en partenariat avec l'Ong « Notre Terre nourricière ». Les échanges, autour du thème « adhésion des populations de Boundiali au processus de réconciliation et de paix en Côte d'Ivoire », se sont déroulées au Centre Culturel de Boundiali, en présence des autorités administratives et des représentants de la mission onusienne.

Cette mobilisation a fait dire au Secrétaire général de la Préfecture du département, Léon Touré, que l'ONUCI « ayant joué sa part et que la paix étant là », il incombait maintenant aux hommes et aux femmes de la localité de la consolider en y contribuant pleinement. « Il faut désormais éviter de poser de nouveaux germes de mésentente dans la société » les a-t-il prévenus, avant de les inviter à apprendre à mieux se comprendre, à aimer l'effort et à savoir apprécier son travail avec l'envie de s'améliorer ». M. Touré a également exhorté tous ses administrés à plus de fraternité et d'union.

Le Chef de la délégation de l'ONUCI, le Coordonnateur régional du secteur Est, M Fodé Kamara, au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, a exprimé sa gratitude pour l'accueil chaleureux et enthousiaste qui a été réservé à la délégation onusienne. Il a ensuite relevé l'exemple du brassage entre la population hôte et les ressortissants des pays de la Communauté économique d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Saluant les progrès réalisés sur le chemin de la paix depuis la signature de l'Accord politique de Ouagadougou, M Kamara a souligné les défis qui restent à relever, notamment le processus d'identification, le redéploiement de l'administration, et la préparation et conduite d'élections transparentes, libres et ouvertes à tous.

M. Kamara a réaffirmé à la population de Boundiali, la détermination de l'ONUCI à soutenir tout ce qui va dans le sens du retour de la paix, de la restauration de la cohésion sociale et de la réconciliation. « La mission est disponible pour apporter son aide, avec le concours des agences du système des Nations Unies pour chacune des opérations », a indiqué le Coordonnateur régional du secteur Est. Il a conclu en souhaitant avoir l'appui des communautés pour permettre à la mission d'agir efficacement pour la promotion de la cohésion sociale.

Le docteur Sy Savané Mamadou, président de l'Ong « Notre terre nourricière », a félicité les agences des Nations Unies pour l'aide qu'elles ne cessent d'apporter aux populations de la localité. Il a également sollicité l'installation d'une station relais d'ONUCI FM à Boundiali.

Les représentants de diverses sections de l'ONUCI ont présenté leurs unités et expliqué leurs activités ainsi que le mandat de la mission onusienne. Les participants ont ainsi mieux apprécié le travail des casques bleus et de leurs collègues civils sur le terrain.

La seconde partie de la cérémonie a été l'occasion pour les populations ayant participé la veille à trois ateliers, de discuter des résultats des travaux. Dénonçant la précarité des conditions de vie dans les foyers et dans la société, les femmes, cultivatrices pour la plupart, ont plaidé pour plus de solidarité entre elles afin de mieux défendre leurs intérêts. Elles ont appelé les bonnes volontés à les aider dans la gestion de leurs revenus et dans le renforcement des capacités et elles ont demandé un appui de l'ONUCI pour des campagnes de sensibilisation faites par des femmes pour les femmes contre le fléau du VIH-Sida.

Les jeunes pour leur part, ont dénoncé les maux qui minent la jeunesse, à savoir l'oisiveté, l'analphabétisme et le manque de culture démocratique. Tout cela, selon eux, constitue un frein à la cohésion sociale. Ils ont sollicité entre autres, le financement de micro projets et la création de centres de formation pour l'apprentissage de métiers. Et ils ont demandé l'aide de l'ONUCI pour organiser une Journée de réconciliation entre jeunes des communautés dioula et sénoufo ainsi que la création de forages pour faire face à la pénurie d'eau.

Les Chefs traditionnels ont relevé les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs, les conflits fonciers, l'affaiblissement du système éducatif et surtout de la scolarisation des filles, et l'insécurité grandissante, source d'instabilité et de violence. Pour le règlement de ces conflits, les Chefs ont souhaité l'appui de l'ONUCI dans le renforcement des moyens pour consolider les comités de gestion communautaires en organisant des campagnes de sensibilisation, de formation et d'information sur la paix et la non violence. S'agissant des conflits fonciers, ils ont recommandé le soutien de l'ONUCI pour la mise en œuvre de campagnes d'information et de sensibilisation sur les méthodes d'acquisition et d'utilisation des terres.

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