Les Rois et Chefs traditionnels signent un Engagement pour la promotion de l'Education à la paix

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22 fév 2008

Les Rois et Chefs traditionnels signent un Engagement pour la promotion de l'Education à la paix

Abidjan, le 22 février 2008... « Nous sommes très heureux que l'ONUCI nous ait donné l'opportunité de nous exprimer et d'échanger directement pour la première fois entre nous d'abord et ensuite avec des membres de la société civile », a indiqué Nanan Adou Bibi II, Chef d'une province de 504 villages à Bondoukou, à la clôture du séminaire de la mission onusienne sur le thème : « La contribution de la chefferie traditionnelle dans l'éducation à la culture de la paix »


Il traduisait le sentiment des nombreux participants venus de toutes les régions et des contrées du pays qui se sont unanimement félicités de l'opportunité et de l'importance de cette rencontre qui a eu lieu à Grand-Bassam. Selon le Chef Adou Bibi II, autrefois, les rois et chefs traditionnels n'étaient conviés que pour présenter leur apparats et « servir de faire valoir ».

Deux jours d'intenses réflexions sur le rôle et la place des rois et des chefs traditionnels, confrontés à des préoccupations de tous ordres, ont été sanctionnés par des recommandations issues des quatre ateliers thématiques, à savoir « Comment prévenir et gérer les conflits : l'arme de la non violence », « Comprendre les problèmes liés au foncier rural en Côte d'Ivoire », « Les brassages culturels et les alliances intergénérationnelles comme facteur de réconciliation et de cohésion sociale » et « Vers une meilleure intégration des femmes pour la consolidation des fondamentaux de la société ». Des spécialistes du droit, des membres des réseaux de défense des femmes, des jeunes et des médias, aux côtés des rois, chefs et notables, ont pris part aux travaux.

Le résultat a été un plan d'action adopté par le CSRCT-CI en présence des représentants des femmes, des jeunes et des médias. Ainsi, il a été convenu que les chefs traditionnels feraient la prévention des conflits, à travers la sensibilisation à la culture de la paix et de la non violence et le renforcement des mécanismes de règlements des conflits avec l'activation des alliances interethniques et l'utilisation de toute autre méthode pouvant y contribuer. Les chefs traditionnels s'engagent également à s'impliquer dans le règlement des litiges fonciers. Ils s'impliqueront davantage dans la promotion de la représentativité des femmes à tous les niveaux des instances de prises de décisions. A ce titre, les chefs traditionnels s' engagent à veiller à la scolarisation de tous les enfants, en particulier les filles. Les rois et chefs traditionnels s'engagent aussi à promouvoir le dialogue intergénérationnel avec une plus grande ouverture aux préoccupations de la jeunesse et appellent à collaboration de toutes les formes de médias aux activités de la chefferie traditionnelle en faveur de la paix.

Ensuite, un engagement pour la promotion de l'éducation à la culture de la paix a été signé par le Président, le Premier vice-président, le Président du Conseil des sages et le Secrétaire général du CSRCT- CI en présence des Représentantes du Réseau des Femmes et des Médias ainsi que du Représentant du Réseau des Jeunes.

Dans cet Engagement solennel, les Rois et chefs traditionnels décident de soutenir et d'accompagner toutes les étapes du processus de paix de l'Accord politique de Ouagadougou, de s'inscrire résolument dans le processus de consolidation de la cohésion sociale dans leurs départements respectifs et de participer effectivement dans les missions de sensibilisation et de vulgarisation de la culture de la paix et de la non violence, à travers les Comités de coordination pour la paix.
Le document signé concrétise l'engagement des rois et des chefs à ne ménager aucun effort pour promouvoir les valeurs de tolérance, d'amour, de concorde, de coexistence pacifique, base de toute société harmonieuse et tournée vers un développement équilibré et durable.
Ce séminaire offert au CSRCT-CI et à la société civile par l'ONUCI qui en a fait une plate-forme d'échanges et de dialogue, s'est terminé par une motion de remerciement à la mission onusienne lue par Madame Bohon Marie, chef de village de Divo et la seule femme chef présente au séminaire.
Ces remerciements traduisent également la meilleure connaissance du mandat et des actions de l'ONUCI au terme de riches échanges entre les participants et les Représentants des divisions et sections de la mission qui, au préalable, ont fait une présentation de leurs unités respectives.
Le séminaire a été rehaussé par la présence effective du Roi des N'zima, Désiré Tanoé et de la Reine-mère, ainsi que du Représentant spécial adjoint principal du Secrétaire Général des Nations Unies, M Abou Moussa et du sous-préfet du département de Grand-Bassam, Dogbo Labe François.Lire l'engagement des chefs traditionnels.