LES PROJETS DU SYSTEME DES NATIONS UNIES DANS LE DEPARTEMENT DE MAN VISITES PAR LES MEDIAS

10 avr 2009

LES PROJETS DU SYSTEME DES NATIONS UNIES DANS LE DEPARTEMENT DE MAN VISITES PAR LES MEDIAS


Man, le 9 avril 2009 ...Le village de Fagnampleu, à 12 km de Man, a accueilli jeudi le Tour des Medias dans le cadre de la visite du projet conjoint de cantines scolaires financés par des agences du Système des Nations Unies (SNU), notamment le Programme alimentaire mondial (PAM), le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Fond des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

En remerciant le SNU pour ses initiatives dans le département de Man, le Directeur Régional de l'Éducation Nationale (DREN), Guéi Tiéoulé Blaise, a estimé qu'en plus des cantines scolaires, les 200 projets d'élevage et de maraîchers entrepris dans la région ont eu un impact hautement positif sur les différents bénéficiaires. « Cet impact est indéniable car en 2008, nous avons reçu 143.000 élèves et en 2009, 168.000 bénéficient des bienfaits des cantines scolaires, tandis que le nombre de jeunes filles scolarisées s'est accru et atteint maintenant les 17% dans la DREN de Man », a-t-il révélé.

M Guié a ajouté que, face à l'engouement des populations, la DREN de Man envisage d'organiser un atelier sur l'impact des nombreux groupements de femmes qui se sont créés pour soutenir la pérennisation des cantines scolaires. Il faut rappeler que les femmes de Fagnampleu, en vue d'accompagner l'action des cantines scolaires, exercent en coopératives, plusieurs activités génératrices de revenus dont l'élevage et la culture de diverses plantes maraîchères. Une partie de ces produits est utilisée au profit des cantines et la seconde est commercialisée.

Lors de son allocution, le chef du sous-bureau du PNUD/Guiglo, Amadou Tidjani Dia, a souligné que le Tour des médias ne visait pas seulement à faire découvrir au public ivoirien, les opérations conjointes des Nations Unies en Côte d'Ivoire. « Elles visent aussi à montrer que l'implication des femmes dans le processus décisionnel contribue à atténuer la pauvreté...... et prouver également que leur habilitation et leur autonomisation sont essentielles pour le développement humain et pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)» a-t-il précisé.

Lui emboîtant le pas, la représentante des femmes, Odette Houly Goué, a jugé très bénéfiques les initiatives du SNU dans la région. Selon elle, les actes posés par le SNU ont permis aux femmes de la région de prendre le devant des choses en apprenant à lutter efficacement contre la pauvreté et à assurer leur épanouissement social. « Désormais, nos enfants ont le goût d'aller à l'école. Leurs résultats se sont améliorés grâce à l'appui de nos partenaires que vous êtes » , a-t-elle dit à l'endroit du PAM, de l'Unicef et du Pnud qui, ensemble, ont soutenu les cantines scolaires.

Le chef de la délégation du Tour des Médias, André Carvalho, chef Pays du Pnud, a ensuite visité un élevage de porcs et une plantation de manioc, initiatives des femmes du village. Satisfait de ce qu'il a vu sur le terrain, il a pour clore la cérémonie de Fagnampleu, rappelé que le projet des cantines scolaires, outre le fait qu'il est destiné à nourrir les enfants et les amener à rester à l'école, avait une autre fonction: « Autour de ce projet, on créé une économie locale. En produisant pour les enfants, les femmes découvrent leur potentiel pour supporter le social et cela permet de pérenniser le projet », a expliqué M Carvalho.

Il a ensuite mis le cap sur le projet conjoint du Centre d'excellence des Femmes de Man (CEFEM) réhabilité à hauteur de 90 millions de FCA par plusieurs organismes dont le PNUD et l'ONUCI impliqués dans cette activité.

Le CEFEM créé par une ONG, International Friendship Service (IFS), en vue de prendre en charge les femmes affectées et rendues vulnérables du fait de la guerre, a accueilli depuis sa création en 2007, 1.050 jeunes filles. Selon le Président de l'IFS, Zan Bi Alexis qui a présenté le CEFEM à la délégation, « le centre d'excellence est un outil pour aider les femmes et les jeunes filles à assurer une réinsertion sociale et économique » .

Ainsi, lors de la visite des ateliers, les journalistes ont pu recueillir les témoignages de jeunes filles inscrites à diverses activités telles la coiffure, la couture ou la confection du batik. La plupart d'entre elles, dont la tranche d'âge varie entre 17 et 21 ans, porteuses d'enfants issus de viols, affirment qu'après avoir subi, pendant la crise, des violences sexuelles, viols ou autres exactions, ont trouvé dans le CEFEM, une porte de sortie sur leur avenir. Toutefois, ont-elle dit, « si on remercie les Nations Unies de nous avoir appris maintenant un métier, nous attendons encore de l'aide pour pouvoir nous installer et nous prendre en charge financièrement».