Les populations du Bérê s’engagent pour la sauvegarde de la cohésion sociale

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3 juin 2016

Les populations du Bérê s’engagent pour la sauvegarde de la cohésion sociale

Les différentes couches sociales de la région du Bèrê ont affiché, jeudi 2 juin 2016, leur volonté de raffermir leurs liens et de vivre en mettant en pratique la cohésion sociale. En témoigne l’intérêt qu’ils ont porté à la table ronde qui s’est tenue les 1er et 2 juin 2016 à Mankono (521 km au nord d’Abidjan sur le thème ‘’rôles et responsabilités des élus et cadres, des chefs traditionnels et religieux, des femmes et des jeunes pour la sauvegarde de la cohésion sociale à Mankono ‘’.

 

Ce cadre de concertation a été mis en place par la Préfecture de Mankono, avec l’appui de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), suite à des conflits intervenus entre éleveurs et agriculteurs, les 8 et 9 novembre 2015, qui avaient fait un mort et mis à mal la cohésion sociale dans la région du Béré. La table-ronde des 1er et 2 juin 2016 avait donc pour objectif d’offrir un cadre de concertation réunissant tous les leaders communautaires, y compris les élus et cadres en vue de prévenir désormais toute manifestation de violence dans la gestion des conflits existants.

 

C’est pourquoi, dans son adresse lors de la cérémonie de clôture qui a enregistré une participation massive des destinataires, le Député Ladji Karamoko, représentant le Ministre Moussa Dosso, Maire de Mankono, a adressé ses chaleureux remerciements à la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Aïchatou Mindaoudou, qui avait dépêché sur les lieux le Directeur de la Division des Affaires civiles de la Mission, Jean-Paul Vogels. M. Karamoko a salué l’opportunité historique qui a été offerte aux protagonistes du conflit  de renouer le fil du dialogue, de fumer ensemble le calumet de la paix et de susciter une catharsis pour apaiser les cœurs et ramener la confiance entre les populations. « L’ONU est au chevet de la Côte d’Ivoire depuis plus d’une décennie pour  l’aider à dépasser ses contradictions meurtrières et vous avez réussi, à force de  patience et de persévérance. Aujourd’hui, vous êtes à nos côtés pour nous aider à nous réconcilier avec nous-mêmes. C’est un message fort que vous voulez laisser à une Côte d’Ivoire totalement pacifiée avant votre départ définitif de notre pays », a-t-il dit.

 

Pour sa part, le Directeur de la Division des Affaires civiles, Jean-Paul Vogels, a, à nouveau, présenté ses condoléances à la famille de la défunte victime des incidents des 8 et 9 novembre dernier et sa compassion au maire résident dont le domicile avait été incendié. Il a recommandé d’éviter d’en arriver à la violence, en privilégiant le dialogue et des solutions visant à prévenir l’escalade. Il a toutefois noté les avancées enregistrées jusque-là et la volonté des Ivoiriens de s’engager sur le chemin de la paix. « Soyez assurés de l’appui total que le Système des Nations Unies, avec ses agences, ses programmes et ses fonds, continuera de vous apporter. Leur action, avec des moyens renforcés, est appelée à s’étendre à mesure que  l’ONUCI se retire », a indiqué M. Vogels.

 

Le Préfet de la région du Béré et Préfet de Mankono, Koffi Amani Ignace de Loloya, a salué la mobilisation des participants dont les contributions ont permis de dresser un cadre propice à la cohésion sociale dans la région. Il les a remerciés pour les engagements pris concernant les conflits agriculteurs/éleveurs, les conflits politiques, les conflits fonciers, les conflits de leadership au sein de la chefferie traditionnelle. « Ils restent le gage d’une paix durable entre les différentes composantes du tissu social de notre département. L’histoire retiendra que les 1er et 2 juin 2016, les enfants de Mankono, réunis comme un seul homme, ont tracé les sillons pour le développement de leur département en signant un pacte avec la paix », a-t-il conclu.

 

Les participants qui avaient travaillé en commissions, avaient commencé par identifier les causes des conflits et ont ensuite fait des recommandations pour arriver à mettre un terme à tout élément qui pourrait mettre le feu aux poudres. Ils ont souhaité, entre autres, le dialogue, l’usage du bon ton, l’abandon des considérations liées aux castes, le respect des règles de l’État, le renforcement des capacités en droit, une meilleure application du jeu démocratique, un comportement citoyen, l’impartialité des chefs dans la gestion des conflits, l’application stricte des textes réglementaire par tous (autorités administratives, coutumières, militaires, éleveurs et agriculteurs) et la vulgarisation de ces textes.