Les populations de Pinda-Boroko et de Tanda sensibilisées sur l’état-civil et l’accès à la justice

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12 déc 2013

Les populations de Pinda-Boroko et de Tanda sensibilisées sur l’état-civil et l’accès à la justice

Apprendre aux populations les mécanismes de déclaration des naissances et les différentes étapes pour mener à bien une action de justice : tel est l'objectif visé par la Clinique Juridique de Bondoukou qui a organisé, les 21 et 22 novembre 2013, une séance de sensibilisation de masse à Pinda-Boroko et à Tanda, au nord-est d'Abidjan, en collaboration avec les sections Information Publique, Affaires Civiles et Police de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) basée à Bondoukou.



« Pour que chacun de nous soit reconnu comme citoyen ivoirien, il lui faut un extrait d'acte de naissance. C'est pourquoi, je vous demande de vous rapprocher de la clinique juridique de Bondoukou pour tous vos problèmes de droit et de justice », a fait savoir à Pinda Borko, la responsable du bureau des Affaires Civiles de l'ONUCI, Anita Traoré.



Au cours de cette séance de sensibilisation, le chargé de l'Information publique, Desire Ndagijimana, en expliquant le rôle de sa section et celui

des autres sections de l'ONUCI, a permis aux populations de mieux percevoir le mandat actuel de l'ONUCI. « Je vous exhorte à participer à la réconciliation nationale en organisant des activités entrant dans le cadre de la cohésion sociale et de la paix dans vos localités respectives », a-t-il indiqué.



Dans son adresse aux populations, la Directrice de la Clinique Juridique de Bondoukou, Yvonne Kodja Jules, après avoir expliqué la nécessité de l'établissement de l'extrait d'acte de naissance ou du jugement supplétif pour tout enfant ou même pour toute personne, a invité les populations qui auraient des difficultés pour l'établissement de cet acte à se faire consulter gratuitement par les juristes venus pour les orienter. Elle a par ailleurs indiqué qu'une prise en charge juridique et judiciaire vers les services de la justice pouvait être donnée à toute personne ayant des problèmes de droit.



Elle a tenu les mêmes propos lors de la rencontre de Tanda, le 22 novembre. « Je vous encourage à déclarer les naissances gratuitement au cours des trois premiers mois de la naissance de l'enfant pour éviter d'entrer dans une procédure judiciaire qui elle, est coûteuse », a déclaré Mme Kodja devant une centaine de personnes avec en tête, le 3e adjoint au Maire de la ville, Fatoumata Timité, et le représentant du Préfet, Andjou Koua. Ces populations ont été instruites par les juristes sur les mécanismes de déclaration des naissances, sur les violences basées sur le genre (VBG) et sur la notion de succession à la Mairie de la ville.



A l'endroit des enseignants, Mme Kodja a demandé qu'ils soient des agents sensibilisateurs des parents afin que ces derniers comprennent l'importance de l'extrait d'acte de naissance pour leurs progénitures.



La Directrice de la Clinique Juridique de Bondoukou a dénoncé les Violences Basées sur le Genre (VBG) tels que l'excision, le mariage forcé, les viols, les violences entre époux et à l'égard des enfants. Ces actes sont punissables par la loi, a fait remarquer Yvonne Kodja Jules. Elle a aussi évoqué la question de la succession qui n'est abordée qu'après le décès d'une personne, avec l'établissement gratuit d'un extrait d'acte de décès au cours des 15 jours suivant la disparition du défunt. Cette procédure de

succession exige aussi que tous les ayants droits aient des extraits d'acte de naissance qui prouvent leur lien avec le défunt, a-t-elle souligné.



L'exposé de Mme Kodja a suscité plusieurs réactions de la part des participants qui ont tous reçus des réponses à leurs préoccupations. Pour des questions plus personnelles, d'autres ont préféré se faire consulter dans une clinique mobile venue spécialement d'Abidjan pour la circonstance.



Signalons pour terminer qu'à Pinda-Boroko, près de 200 personnes parmi lesquels plusieurs chefs coutumiers et de notables et les populations venues des villages environnants ont pris part à cette rencontre tandis qu'à Tanda, le Directeur de cabinet de la préfecture de Tanda a tenu à adresser ses remerciements à la Clinique Juridique qui permet ainsi l'accès facile aux droits et à la justice à toute la population.