Les Forces Impartiales dans la ZOC

3 mar 2007

Les Forces Impartiales dans la ZOC


Neuf pays ont envoyé des soldats pour participer à l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) . Il s'agit du Bangladesh, du Bénin, de la France, du Ghana, du Maroc, du Niger, du Pakistan, du Sénégal et du Togo. Le plus gros contributeur de troupes est le Bangladesh qui dispose de 3 000 hommes sur le terrain, tandis que la France, avec 200 soldats spécialisés est le plus petit pays contributeur de troupes.

En dépit du fait qu'elle ait peu d'éléments sous le commandement direct des Nations Unies, la France a une force de plus de 3 000 hommes, bien équipés et qui apportent un appui au processus de paix. Son nom est la Force Licorne et est préparée à intervenir rapidement dans n'importe quelle partie du pays où les forces onusiennes pourraient avoir besoin d'aide. Elle travaille aux cotés des casques bleus lors de patrouilles dans certaines régions et dans la zone de confiance ou ils veillent au respect de l'embargo sur les armes, imposé à toutes les parties belligérantes du pays.

Les deux premiers rôles des soldats de la paix sont d'une part, de s'interposer entre les factions, notamment les Forces de Défense et de Sécurité (FDS-CI) basé au sud du pays, et les Forces de Défense et de Sécurité des Forces Nouvelles (FDS-FN) qui contrôlent le Nord de la Côte d'Ivoire. Les soldats de la Force ont aussi le devoir de ramener et d'assurer la sécurité dans les parties où ils sont déployés.

Dans le but de séparer les deux forces ex-belligérantes, leurs chefs ont accepté de créer en 2003 une zone tampon, appelée Zone de Confiance (ZOC), qui divise le pays en partant de la frontière du Ghana à l'Est, à la frontière du Libéria à l'Ouest. La ZOC est longue de 600 kilomètres et a une largeur moyenne d'environ 20 kms.
Dans la plupart des opérations de maintien de la paix, les Nations Unies ne s'impliquent que lorsque les factions rivales ont signé un accord de cessez-le-feu.
Dans le cas de la Côte d'Ivoire, le déploiement des casques bleus n'est intervenu qu'après la décision de la création de la ZOC.

La ZOC a été crée avec des règles spécifiques pour éviter une confrontation entre les parties opposées. Personne à part les soldats onusiens et ceux de Licorne, n'a le droit de porter une arme à l'intérieur de la ZOC et d'y entrer. Les Nations Unies assurent la sécurité dans la zone. Au regard de la taille de la ZOC telle que définie, la tâche des 6000 soldats de la paix est ardue

En réalité, cette zone a permis aux deux forces de ne pas s'affronter, bien qu'elle ait été « traversée » à trois reprises en 2004. Deux des attaques furent terrestres. L'une fut une attaque armée venant du Nord vers le Sud près du village de Gohitafla, tandis que la seconde, une incursion près de Logoualé. Les casques bleus et la force Licorne ont arrêté ces avancées. En novembre 2004, les forces gouvernementales ont survolé le Nord et attaqué les bases des Forces Nouvelles. Les avions ont également bombardé un camp de Licorne, tuant des soldats français. En représailles, les troupes françaises ont presque totalement détruit les avions de combat des FDS-CI et imposé à la Côte d'Ivoire une interdiction de l'usage de son espace aérien. Cette mesure est toujours en vigueur.

De nombreux casques bleus ont passé une grande partie de leur mission en Côte d'Ivoire, à l'intérieur ou à la limite de la ZOC. Ils avaient pour rôle d'y effectuer des patrouilles, de rencontrer les autorités locales, d'aider à faire baisser le taux de criminalité, d'aider dans les enquêtes criminelles, d'être aux points de contrôle et de surveiller toute incursion dans la zone, qu'elle soit aérienne ou terrestre. Les troupes font un contrôle de chaque véhicule ou de toute personne qui veut traverser la zone. Ce n'est pas une sinécure ! La capitale économique Abidjan est l'un des plus important port en Afrique de l'Ouest. Les marchandises traversent la ZOC en provenance ou en partance pour le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Le coton, le tabac, les anacardiers et la canne à sucre poussent dans le nord de la Côte d'Ivoire et sont transportés au Sud pour être exportés.

Le Nord est dépourvu d'administration et d'établissements financiers depuis quatre ans. Les populations vivant dans cette partie du pays sont l'obligés de se rendre dans le Sud pour y percevoir leur pension, encaisser des chèques, établir des passeports, se faire délivrer des permis de conduire ou divers autres documents administratifs. En d'autres termes, beaucoup de mouvements se font du Nord vers le Sud, et c'est aux casques bleus qu'incombent la tâche de les surveiller.

Les hommes et les femmes qui surveillent la ZOC mettent en œuvre les décisions des factions rivales et servent avec honneur et dévotion. Les caques bleus sont l'épine dorsale de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire. Leur persévérance à accomplir leur mandat aide à garder cette nation de l'Afrique de l'Ouest sur la route vers un futur prospère et paisible.