Le village de Gogo pour la prévention et la gestion pacifique des conflits

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13 oct 2014

Le village de Gogo pour la prévention et la gestion pacifique des conflits

''Les mécanismes de prévention et de gestion des conflits communautaires'' : tel est le thème des échanges de ce vendredi 10 octobre 2014, entre une délégation de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et les populations du village de Gogo, localité située dans la sous-préfecture de Tehini, à près de 680 km au nord-est d'Abidjan.



Cette rencontre qui a eu lieu dans le cadre de la caravane de sensibilisation de la Mission onusienne dénommée ONUCI Tour, s'est tenue quelques mois après un conflit sanglant entre deux communautés vivant à Gogo, survenu à la suite d'un viol et de l'assassinat d'une femme par un bouvier. L'intervention de l'ONUCI a permis d'apaiser les communautés en présence en leur faisant comprendre que seul le mis en cause doit répondre de ses actes et que toute sa communauté ne devrait pas être considérée comme coupable.







Le responsable du bureau de l'Information publique, Désiré Ndagijimana, a conseillé aux populations du village de Gogo de toujours recourir aux moyens pacifiques dans la résolution des conflits communautaires. « La communauté humaine étant dotée d'un système de gestion qui lui permet de régler les conflits de manière pacifique, l'on ne pourrait continuer à user de violence pour résoudre nos différends », a-t-il dit. Ainsi, il a exhorté les populations à s'adresser toujours au Chef de village et à sa notabilité en cas de conflit.



Dans la foulée, le chargé des droits de l'Homme de l'ONUCI, Ludovic Kassi, a attiré l'attention des populations sur la connaissance de leurs droits et le respect des droits d'autrui. « La connaissance des droits de l'Homme ne suffit pas, mais il faut pouvoir en jouir et permettre aux autres de faire de même ; cela contribue à la cohésion sociale », a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, plaidé pour la prise en compte des femmes et des enfants dans la gestion de la communauté.



Pour sa part, Philemon Balolebwami de la division Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) de l'ONUCI, a mis l'accent sur l'intérêt du processus DDR au retour définitif de la paix. Il a invité les ex-combattants qui détiennent encore les armes à les déposer pour bénéficier des projets de réinsertion offerts par la Mission onusienne et l'Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR). « Vous devez comprendre que la guerre est finie et qu'il n'y a plus de raison de détenir une arme. Adressez-vous à l'ONUCI ou à l'ADDR pour le dépôt de votre arme et vous bénéficierez d'un projet pour votre réinsertion dans la vie communautaire », a-t-il lancé sous les acclamations du public.







La délégation onusienne a saisi l'occasion pour aussi faire connaitre aux populations le mandat de l'ONUCI.



Le Préfet de département de Tehini, Amani Tiemoko, s'est réjoui de cette rencontre d'échanges et a engagé le village au maintien de la cohésion sociale pour sauvegarder les acquis en matière de développement de ce village qui vient d'être érigé en sous-préfecture. Il n'a pas manqué de rappeler aux populations de respecter les mesures prises dans le cadre de la prévention contre le virus Ebola : « Ebola est à nos portes, nous devons faire très attention pour préserver la vie », a-t-il insisté.



Un millier de personnes ont participé à cette rencontre qui a eu lieu au moment où le village était réuni pour un festival culturel de la fête des ignames.