LE REPRESENTANT SPECIAL INVITE LES LEADERS POLITIQUES A SE RENDRE A L’OUEST POUR TRANSMETTRE DES MESSAGES DE RECONCILIATION AUX POPULATIONS

21 juin 2012

LE REPRESENTANT SPECIAL INVITE LES LEADERS POLITIQUES A SE RENDRE A L’OUEST POUR TRANSMETTRE DES MESSAGES DE RECONCILIATION AUX POPULATIONS



Abidjan, le 22 juin 2012..."Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, invite les leaders politiques du pays à se rendre personnellement à l'ouest, afin d'y transmettre des messages de réconciliation aux populations, pour permettre de faire avancer la cause de la paix durable et de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire", a rapporté jeudi la porte-parole par intérim de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

"Le Représentant spécial estime qu'il est essentiel de renforcer le souffle des efforts de dialogue et de réconciliation entre tous les Ivoiriens, suite aux tragiques événements de l'Ouest", a ajouté Mme Sylvie van den Wildenberg, lors du point de presse hebdomadaire de la Mission. La rencontre avec la presse était en grande partie centrée sur la situation à l'Ouest du pays au triple plan sécuritaire, humanitaire et opérationnel. La porte-parole a mis en exergue les actions de l'ONUCI en vue de protéger les populations et de soutenir les efforts de réconciliation dans cette région.

A ce sujet, elle a indiqué que le renforcement de la présence de l'ONUCI s'était accélérée au cours de la semaine écoulée à la lumière des attaques meurtrières dans cette zone, dont celle du 8 juin, dans les environs de Para, qui a couté la vie à au moins dix civils, sept (7) casques bleus nigériens de l'ONUCI et un soldat de l'armée ivoirienne. « Les Casques bleus continuent d'accroitre leurs effectifs et le nombre de leurs patrouilles dans la zone, en particulier entre Toulepleu et Grabo. Deux bases temporaires sont établies à Sakre et à Para, et des troupes supplémentaires continuent d'être déployées dans la région, en provenance d'autres secteurs ». a-t-elle fait savoir.

Poursuivant, Mme Wildenberg a indiqué que des éléments de la composante de la police de l'ONUCI avaient été envoyés en appui des équipes déjà établies dans la zone, ainsi que du personnel civil. Parmi eux, des éléments des forces de police constituée (FPU), dépêchés dans la zone pour assurer la protection des populations déplacées. La porte-parole a, par ailleurs, confirmé le lancement des travaux de réhabilitation du tronçon routier Taï-Nigré, long de quelque 40 km, par le contingent du génie militaire de la Mission.

En outre, selon la porte-parole, l'ONUCI et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) continuent de renforcer la coordination de leurs efforts des deux côtés de la frontière en appui aux deux Gouvernements des pays hôte des deux missions, et les patrouilles terrestres qui ont été multipliées de chaque côté de la frontière sont appuyées par des patrouilles aériennes.

Mme van den Wildenberg a par ailleurs évoqué la visite, hier, du Représentant spécial adjoint et Coordonateur humanitaire M. Ndolam Ngokwey, afin d'évaluer la situation humanitaire dans la région. A cet égard, notant que la situation se stabilise peu à peu, elle a cité M. Ngokwey, qui a constaté, hier, que "le climat de peur" subsistait parmi les populations: "Dans cette zone meurtrie par la violence, si un mouvement de retour s'est amorcé, le défi majeur consiste maintenant à assurer un retour durable des déplacés" a-t-il dit, ajoutant combien il était important, pour permettre ce retour durable, que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour garantir "la sécurité, l'espace humanitaire et le respect des droits humains".

Terminant sur le chapitre à l'ouest, la porte-parole a fait cas de l'enquête des Nations Unies sur l'attaque perpétrée le 8 juin contre la patrouille de Casques bleus sur l'axe Tai – Para. "L'enquête préliminaire, conduite par la Force de l'ONUCI avec l'appui d'autres composantes de la Mission, est en voie de finalisation et les résultats seront ensuite remis à une Commission d'enquête composée de membres de la Mission mais également du Siège des Nations Unies". a-t-elle précisé.

Mme van den Wildenberg a dans un tout autre cadre, apporté un démenti formel à un article de presse en ligne faisant cas du transfèrement par l'ONUCI de M. Moise Lida Kouassi à la prison civile de Bouna. "L'ONUCI tient à clarifier qu'elle n'a jamais confirmé cette information à la rédaction de KOACI.com comme cette dernière l'affirme dans son article", a-t-elle souligné.

S'agissant des activités du Représentant spécial, la porte-parole a annoncé la visite depuis hier, de M. Koenders avec le Représentant de l'UNICEF en Côte d'Ivoire, M. Hervé Ludovic De Lys, dans le nord-est du pays, dans la région de Bouna où des investissements importants urgents sont nécessaires dans le domaine du développement et prioritairement, en particulier, dans le domaine de l'éducation. "Le nombre d'enfants non scolarisés dans cette région du pays étant dramatiquement bas, le Représentant spécial plaide pour une action conjointe rapide des autorités ivoiriennes nationales et locales, des Nations Unies et des organisations non gouvernementales pour remédier à cette situation afin d'éviter que des milliers d'enfants et de jeunes ne soient les victimes de cette urgence oubliée", a t'elle dit. Elle a également fait cas de la poursuite de la série de rencontres initiée par le Représentant spécial avec les partis politiques, évoquant sa rencontre avec le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), mardi 19 juin, au cours de laquelle ont été discutées les avancées du processus de paix, la situation sécuritaire et la réconciliation, ainsi que des élections locales à venir.

Mme van den Wildenberg est par ailleurs revenue sur la préoccupation de M Koenders face à un retour d'une nouvelle vague de dérives de langage et de propos virulents de certains acteurs politiques relevés dans les médias ivoiriens.

Terminant sur le chapitre de la sensibilisation à la promotion de la culture de la paix et de la non violence en milieu scolaire, la porte-parole a annoncé l'appui de l'ONUCI, ce jeudi à l'Inspection d'enseignement primaire d'Adjamé pour la 3e Edition du jeu « Crack pour la paix » qui rassemblera des milliers d'élèves de cette commune.