Le Représentant de l’Union Africaine en Côte d’Ivoire prône le respect des valeurs démocratiques.

22 sep 2008

Le Représentant de l’Union Africaine en Côte d’Ivoire prône le respect des valeurs démocratiques.

Abidjan, le 22 septembre 2008... Le Représentant de l'Union Africaine en Côte d'Ivoire, Ambroise Nyonsaba, était, lundi, l'invité de la rédaction de l'ONUCI FM. Interrogé en marge de la table ronde organisée en fin de semaine dernière par l'ONG National Democratic Institute, M. Nyonsaba a prôné le respect des valeurs démocratiques. Ci-dessous, l'intégralité de l'interview.

ONUCI-FM : Excellence bonjour !

A.N. : Bonjour !

ONUCI-FM : Un séminaire à l'endroit des leaders de la jeunesse ivoirienne sur la réussite du processus électoral en Côte d'Ivoire. Quelle signification ?

A.N. : Dans quelques semaines vont s'organiser les élections en Côte d'Ivoire. C'est important qu'un groupe aussi important que les leaders des jeunes Ivoiriens puissent échanger un peu là-dessus et éventuellement prendre des orientations sur leurs actions, leurs comportements pendant toute la période.

ONUCI-FM : Quelle peut-être la part de responsabilité des femmes et des jeunes dans la réussite de ces élections en Côte d'Ivoire ?

A.N. : Les jeunes et les femmes constituent un groupe important, aussi bien numériquement que qualitativement en termes de dynamisme, en termes d'engagement. Si ces jeunes, si les femmes s'organisent, participent activement à l'enrôlement, sensibilisent les autres, participent aux opérations de vote, s'assurent que la transparence est assurée en ayant des représentations dans les bureaux de vote pour que tout se passe bien et qu'il y ait une transparence telle qu'à l'issue des élections ceux qui auront gagné vont le voir, ceux qui auront perdu vont le reconnaître .

ONUCI-FM : Qu'est-ce qui, selon vous, fait que très souvent les hommes politiques utilisent les jeunes dans cette période sensible ?

A.N. : Ce que je pourrais même recommander aux hommes politiques c'est de profiter de cette force et de profiter de tous ces atouts des jeunes pour construire le pays. Vous avez en Afrique des pays, comme la Côte d'Ivoire, qui sont dotés par la nature et des possibilités énormes. Il faut maintenant après les élections mettre tout ce monde au travail et que l'Afrique connaisse la croissance qu'elle mérite.

ONUCI-FM : La date du 30 novembre est quelque peu discutée. Certains sont pour le report, d'autres pour le maintien de cette date. En tant qu'expert, est-ce que vous pouvez nous donner votre avis sur cette question ?

A.N. : Il faut que les structures qui sont chargées d'organiser techniquement les élections voient ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Et qu'à un moment donné, ils puissent nous dire : « Voilà après avoir fait le décompte de tout ce qu'il y a à faire et à faire proprement, voici comment les choses se passent ». Si le 30 novembre peut être tenu en faisant les choses proprement, il faut tenir cette date. Mais, si après avoir fait le décompte, on voit qu'au 30 novembre, on n'est pas prêts, on ne sera pas prêts. Je crois qu'il ne faut pas aller dramatiser ou tisser autour d'une date plus d'éléments que ce qu'il faut. Ce qu'il faut c'est qu'il y ait des élections propres et il faut que ce soit les techniciens qui voient ce qu'il y a à faire et qui s'engagent sur ces dates-là. Il faut éviter qu'il y ait des décisions plutôt du genre politique, pour dire : « Telle date, politiquement non ! » Il faut que ce qui doit être fait et proprement, le soit et dans des délais appropriés. Il faut donc que la C.E.I., SAGEM, I.N.S. et tous les autres qui sont concernés travaillent d'arrache-pied pour que ces élections se passent dans les meilleurs délais.

ONUCI-FM : Est-ce que cela veut dire qu'il ne faut pas faire de fixation sur des dates ?

A.A.N. : Je pense que ce ne serait pas une bonne chose de faire une fixation sur les dates parce que, supposez que vous dites : « Je tiens absolument au 30 novembre » et que ceux qui organisent ne sont pas prêts, vous faites quoi ?

ONUCI-FM : Quelles sont, selon vous, les conditions pour des élections apaisées en Côte d'Ivoire aujourd'hui ?

A.N. : Les leaders politiques ivoiriens, ce sont eux qui feront que les élections seront apaisées. C'est-à-dire c'est une responsabilité qui incombe aux différents concurrents de faire en sorte que d'abord ils soient convaincus de cela. Ils ont signé, pour la plupart, un code de bonne conduite. Et bien, si ce code de bonne conduite était respecté à 100 %, je crois qu'il n'aurait pas de problèmes. Donc, il faut vraiment responsabiliser les Ivoiriens, en particulier les leaders politiques. Si les élections ne sont pas apaisées, il ne faut pas aller chercher la faute ailleurs.

ONUCI-FM : L'identification et le recensement électoral sont une étape importante dans l'organisation de ces élections. Est-ce que vous avez un mot à dire là-dessus ?

A.N. : C'est d'encourager tous ceux qui sont dans cette opération de la faire correctement, avec diligence et avec tous les soins. La Côte d'Ivoire a connu un problème par rapport à l'identification, il faut donc régler cette question proprement et les gens vont le faire. Il n'y a pas de doute.

ONUCI-FM : Après les élections, selon vous, les candidats sont prêts aujourd'hui à accepter les résultats des urnes ?

A.N. : On voit que dans les pays où il y a cette démocratie, basée sur les élections républicaines, celui qui a perdu ou ceux qui ont perdu sont allés à la télévision féliciter les vainqueurs. Moi, je m'attends à ce que quelque chose de pareil se passe en Côte d'Ivoire. Que celui qui a gagné soit félicité. C'est même assez relatif parce que pour un parti politique, vous pouvez perdre les élections présidentielles, mais il y a les législatives, il y a d'autres élections à d'autres niveaux. Vous continuez le combat. Donc, moi je crois qu'il faut vraiment se comporter comme on le fait dans les pays où la démocratie est bien assise. Reconnaître le résultat des urnes sans tergiverser.

ONUCI-FM : Je vous remercie.

A.N. : Merci beaucoup.