LE DEUXIEME ANNIVERSAIRE DE LA RESOLUTION 1820 DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES CELEBRE A KORHOGO

28 juin 2010

LE DEUXIEME ANNIVERSAIRE DE LA RESOLUTION 1820 DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES CELEBRE A KORHOGO

Korhogo, le 29 juin 2010... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a organisé les 25 et 26 juin 2010, des journées d'information et de sensibilisation, à Korhogo à 580 km au nord d'Abidjan, pour marquer le deuxième anniversaire de la Résolution 1820 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité.

Pour l'ONUCI ces journées visaient à alerter les autorités politiques, administratives et traditionnelles ainsi que les organisations de la société civile sur la gravité des violences sexuelles perpétrées contre les femmes et les filles en période post-conflit et à élaborer des stratégies et des moyens d'action susceptibles de les prévenir et de les éradiquer.

Selon Siagbé Trah de l'Unité Genre de l'ONUCI, la Résolution 1820 a été adoptée le 19 juin 2008 par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour apporter une réponse plus efficace et immédiate aux violences sexuelles commises sur les populations civiles en période de conflit et de post conflit. «En Côte d'Ivoire, la persistance des cas de violences sexuelles commis sur les femmes et les filles, pendant le conflit et surtout en cette période post-crise interpellent la communauté internationale et nationale», a indiqué M. Siagbé, avant d'ajouter que les violences sexuelles frappaient tous les milieux et toutes les couches professionnelles.

Rappelant l'importance de la Résolution 1820, le Secrétaire général de préfecture de Korhogo, Benjamin Effolli, a indiqué qu'une résolution qui protège les couches vulnérables que sont les femmes et les enfants, est une très bonne résolution pour la Côte d'Ivoire qui sort de crise. «Que toutes les informations reçues ici servent dans la lutte contre l'impunité. Nous espérons que le gouvernement ivoirien prendra les dispositions qui s'imposent pour que cette lutte soit une réalité, afin que cesse la souffrance des femmes», a-t-il soutenu.

Pour Charlemagne Dah Roger, Procureur de la République près le tribunal de première instance de Korhogo, le Ministère de la Justice et des Droits de l'Homme est partie prenante dans la mise en œuvre de cette résolution parce que la lutte contre les violences faites aux femmes lui revient au premier chef. « Le ministère public est disposé à apporter son soutien dans la sensibilisation et la lutte contre l'impunité, surtout en ce qui concerne les violences faites aux femmes », a souligné M. Dah.

Le maire résident, Lacina Koné, a affirmé, quant à lui, que grâce à ces journées, les populations ont pris conscience de ce fléau. Il a assuré que la mairie reste disponible pour s'associer à toutes les actions de lutte contre les violences sexuelles.

La projection de diapositives et les questions-réponses en français et en langues locales ont permis aux populations, aux ONG et aux associations féminines de mieux appréhender l'ampleur des violences sexuelles.

Selon Ayssata Diabagaté, Directrice de l'Institut d'éducation et de formation féminine (IFEF) de Korhogo, après ces journées commémoratives, les femmes vont sillonner les villages pour informer et sensibiliser les populations souffrent le plus des violences sexuelles.

Au terme de la commémoration du deuxième anniversaire de la Résolution 1820, les participants ont recommandé entre autres, la création d'une synergie entre les ONG en vue de l'adoption d'une stratégie commune de lutte contre les violences sexuelles; le renforcement des capacités des acteurs de lutte contre les violences sexuelles, à travers des sessions de formation et des supports de communication; l'identification dans les traditions de tout ce qui a trait à la violence sexuelle, en vue de développer les stratégies appropriées, la lutte contre l'impunité; le redéploiement rapide et effectif de l'administration judiciaire; l'organisation de telles séances dans les autres départements et villages de la région.