Le Bataillon bangladais en action humanitaire à Lazarekro

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15 jan 2008

Le Bataillon bangladais en action humanitaire à Lazarekro

Abidjan , le 15 janvier 2008... Un à un, femmes, hommes et enfants prennent place devant le médecin militaire du quatrième bataillon bangladais, Major Hasan Shafiqui, dans le village de Lazarekro, à 20 kilomètres à l'Ouest de Yamoussoukro.



Le Major ne parle ni français ni baoulé, la langue de la région. C'est par des gestes et avec l'aide d'un interprète qu'il consulte et offre des médicaments à ses patients, au nombre de 102. De l'eau, des œufs et du yaourt leur seront également distribués. « Il est important qu'ils aient du calcium et des protéines », indique le médecin généraliste d'un air grave. Tout juste près de la tente de fortune dressée par les soldats bangladais pour y conduire les consultations, quelques jeunes font de l'ambiance au son du tam-tam et d'une guitare traditionnelle. Les femmes chantent et dansent. « C'est notre manière de dire merci à l'ONUCI, au Lieutenant-colonel Moin, Commandant du BANBATT4, et à ses hommes, qui ne cessent de nous venir en aide » explique le chef du village de 350 âmes, Koffi Koffi.

Désormais, le Lt-Col Moin fait partie des notables de Lazarekro. « Il a été intronisé et dès lors, il est devenu notre frère », explique M. Koffi.

Trois semaines auparavant, le 23 décembre 2007, la même équipe de médecins avait effectué une visite similaire au village dans le cadre des consultations gratuites itinérantes offertes par les soldats de maintien de la paix onusiens.

Kakou Aya est mère de trois enfants. Cette fois-ci, elle est là, sur la place du village, pour redemander les médicaments qui avaient soulagé son ulcère d'estomac lors de la visite précédente. « Le médecin m'a donné des comprimés très efficaces mais c'est si peu », dit-elle. Madame Kakou souhaite aussi que les casques bleus réparent la pompe d'eau du village ainsi que la route. Même souhait du côté du chef, qui relate un fait qui a endeuillé le village, il y a quelques mois - le décès d'une femme enceinte alors qu'on l'évacuait sur l'hôpital de Yamoussoukro pour y accoucher. « Les voitures refusent de venir dans le village, elles nous laissent à un peu plus de 4 kilomètres d'ici et nous faisons le reste de la distance à pied », explique-t-il.

Le Lt Col Moin sait qu'il ne peut pas tout faire, donc il se dit solidaire et promet de faire tout son possible pour soulager les villageois.

Le soir, les habitants de Lazarekro vivent dans le noir, par manque d'électricité, ce qui les expose à toutes sortes de dangers. Conscients de ce fait, le bataillon bangladais de l'ONUCI multiplie les patrouilles.

Aujourd'hui, 14 janvier 2008, une trentaine d'éléments conduits par le Capitaine Habibu Hag effectue une patrouille dans la zone. Le capitaine échange avec les populations, s'enquiert de leur santé et de leurs besoins. « Nous sommes ici pour mener à bien notre mission dans le cadre de notre mandat, mais nous assurons également un volet humanitaire qui ne me déplait pas du tout », assure le Capitaine Habibu. Les villageois, notamment les enfants, lui témoignent leur reconnaissance par des gestes, des sourires ou des mots simples.

Le capitaine Habib ne cache pas sa joie d'être un soldat de la paix même si sa famille, son pays et ses amis lui manquent. « En tant que soldat de la paix de l'ONU, j'ai le devoir de penser d'abord à ramener la paix dans ce pays avant tout autre chose », dit-il avec conviction. Arrivé en Côte d'Ivoire il y a trois mois, le capitaine Habib dit ne pas être dépaysé : « Le temps et la température au Bangladesh et en Côte d'Ivoire sont similaires. J'ai le sentiment d'être dans mon pays ». En attendant son retour chez lui, il se concentre sur ses actions en vue d'apporter un mieux être aux populations ivoiriennes.