La Société civile apprend à communiquer sur la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS)

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12 déc 2013

La Société civile apprend à communiquer sur la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS)

La Division de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l'Opération des Nations Unies en Côte Ivoire (ONUCI) appuie depuis ce mardi 10 décembre 2013, un séminaire de formation organisé par le Secrétariat du Conseil National de Sécurité (S-CNS) à l'attention de la société civile et des professionnels de médias. Prévu pour s'achever le 13 décembre, ce séminaire a pour thème « communiquer sur la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) ».



Ce séminaire vise à une prise en charge effective des responsabilités dans la mise en œuvre de la RSS, à amener les organisations de la société civile et les professionnels des médias à mieux connaitre leur rôle dans la RRS, à les outiller sur les notions et méthodes essentielles du contrôle civil, à faire des propositions pour la prise en compte de la gouvernance civile de la RSS.



A l'ouverture de la session, le Chef de la Division RSS de l'ONUCI, Ely Dieng, a transmis les félicitations de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Aïchatou Mindaoudou, au Gouvernement pour avoir impulsé cette nécessaire RSS. La gouvernance démocratique du secteur de la Sécurité était un aspect crucial de la RSS, a-t-il expliqué. « Elle participe de la responsabilité des acteurs de la sécurité qui sont redevables devant leurs populations. Sans contrôle et sans contrôle civil surtout, le secteur de la sécurité restera cloisonné dans un champ restreint de sécurité des institutions avec peu de place à la sécurité humaine », a fait remarquer M. Dieng. Le Chef de la RSS a ensuite mis l'accent sur le contrôle démocratique qui se faisait à travers des structures comme le Parlement mais aussi, des structures non étatiques telles la société civile et les médias dont le rôle s'avère essentiel.



En ouvrant officiellement les travaux, l'adjoint au Secrétaire National du Conseil National de Sécurité, Jean-Paul Malan, a indiqué que la RSS instaurée en 2012, répondait au souci de faire face aux défis de la modernité démocratique en mettant l'accent sur la construction d'un système de sécurité efficace pour répondre aux besoins de la population en termes de tranquillité. « Cette réforme vise à instaurer un climat où les populations se sentent en sécurité et donc favoriser un environnement où le développement est possible », a-t-il déclaré.



Toutefois pour y parvenir, a rappelé M. Malan, certaines dispositions sont nécessaires. Il s'agit notamment de bien déterminer les besoins sécuritaires des hommes, des femmes et divers groupes ethniques et

sociaux, d'assurer le renforcement des capacités des acteurs (Etat, justice, media, société civile, Parlement), à relever les défis liés aux besoins sécuritaires et judiciaires, de renforcer les capacités des acteurs civils et militaires, de permettre aux autorités civils d'exercer un contrôle sur les services de sécurité, d'avoir recours à une expertise civile sans que celle-ci ne se substitue aux militaires dans les questions opérationnelles.



Quant au chargé des questions de sécurité au CNS, Emmanuel Kouassi-Lenoir, il fait une présentation sur le thème « stratégie ivoirienne de la RSS et le contrôle démocratique ». La question est d'actualité, a-t-il noté, car depuis la fin de la guerre froide, l'on a constaté l'émergence d'Etats défaillants qui sont une source d'insécurité internationale. La Côte d'Ivoire ayant constaté des dysfonctionnements, a choisi de se pencher désormais aussi bien sur la sécurité étatique que sur la sécurité humaine. « Il s'agit de mettre l'être humain au centre de toutes les questions de sécurité (bien-être, droit de la personne..). Il faut que les réformes soient adaptées au contexte, avoir une vision car le contrôle de la RSS est un maillon essentiel », a soutenu M. Kouassi-Lenoir.



Pendant ces quatre jours de travaux, la cinquantaine de participants va se pencher sur des questions comme la gestion des rumeurs, l'appui de l'ONUCI à la RSS en Côte d'Ivoire, la notion du changement et le rôle des organisations et de la société civile et des médias dans la RSS et sur la stratégie de communication à adopter pour une bonne une RSS réussie.