LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 30 MARS 2011

30 mar 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 30 MARS 2011







L'ONU
condamne de nouvelles attaques du camp Gbagbo contre les civils





Xinhuanet

- « Des forces loyales au président Gbagbo ont tiré sur des civils innocents
lundi après-midi à Williamsville faisant une dizaine de morts », a déploré mardi
l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui condamne fermement «
cette vague d'exactions contre les populations civiles ». « Ces actes ne
sauraient rester impunis », a souligné mardi l'ONUCI dans un communiqué. « De
plus, un groupe de jeunes pro- Gbagbo ont imposé le supplice du pneu à un jeune
homme brûlé vif dans le quartier de la Riviera. Un autre groupe a sauvagement
agressé deux fonctionnaires de l'ONUCI qui vaquaient à leurs occupations »,
poursuit la Mission. Face à cette augmentation considérable « des cas de
violations des droits de l'homme et de ces pratiques barbares », la Mission
estime qu'il est nécessaire de régler l'impasse politique pour « sortir de cette
spirale de la violence ». Un hélicoptère de l'ONUCI, a également essuyé des tirs
lundi après-midi, alors qu'il effectuait un vol de reconnaissance au- dessus de
Duékoué, où les affrontements se sont intensifiés ces derniers jours. « Des
éléments des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (alliées à Alassane Ouattara)
sont les auteurs de ces tirs qui n'ont pas atteint l'hélicoptère », a affirmé
l'ONUCI. La Mission onusienne condamne « avec énergie cette attaque contre des
Casques bleus qui constitue un crime de guerre » et lance « un appel pressant
aux autorités compétentes pour que tout les mesures soient prise en vue d'en
identifier les responsables afin qu'ils répondent de leurs actes ». L'ONUCI a
réitéré « sa totale impartialité militaire » et a de nouveau exhorté « toutes
les parties à trouver rapidement une solution définitive à la crise
postélectorale pour mettre fin aux souffrances du peuple ivoirien ».




 




Ce
type (Gbagbo) se sert de «voyous» pour rester au pouvoir (Barack Obama)





ConnectionIvoirienne.net

- Le président des Etats-Unis Barack Obama a accusé mardi le dirigeant sortant
ivoirien Laurent Gbagbo de se servir de « voyous » pour se maintenir indûment au
pouvoir, dans un entretien à la télévision américaine NBC. « En Côte d'Ivoire,
la situation est qu'un type, l'ancien président (Laurent Gbagbo, NDLR) a perdu
une élection. Il y avait des observateurs internationaux, tout le monde sait
qu'il a perdu l'élection », a expliqué le dirigeant américain. « Et maintenant,
il se sert de ses voyous pour essayer de se maintenir au pouvoir, intimider
l'opposition et le président légitime » Alassane Ouattara, a poursuivi M. Obama.
« Dans cette situation, nous utilisons tout une gamme de ressources politiques
en essayant d'isoler ce type, avec l'aide de pays africains et de voisins (de la
Côte d'Ivoire) pour l'encourager à partir, pour lui faire subir de la pression
», a ajouté M. Obama, qui illustrait ainsi les différences de réaction de son
administration face aux dossiers libyen et ivoirien. « Nous avons beaucoup de
ressources à notre disposition. Mais cela ne veut pas dire forcément que
l'option militaire est celle que nous allons utiliser » dans le cas ivoirien,
a-t-il encore dit.




 




Un
diplomate français pris à partie à Abidjan




AFP -

Un diplomate de l'ambassade de France à Abidjan a été pris à partie mardi dans
la capitale économique ivoirienne par des jeunes dans un quartier favorable au
président sortant Laurent Gbagbo, a-t-on appris auprès de la représentation
diplomatique. Le véhicule du diplomate a été "caillassé" et son occupant "blessé
au bras" par un groupe de jeunes à un carrefour du quartier résidentiel de
Cocody, selon cette même source, qui précise que cette blessure est "très
légère". La France, ex-puissance coloniale, est en première ligne dans les
efforts internationaux pour forcer M. Gbagbo à laisser le pouvoir à son rival,
Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par la communauté internationale du scrutin
présidentiel du 28 novembre.




Paris
maintient en Côte d'Ivoire la force militaire Licorne (900 hommes), chargée
notamment de la sécurité des ressortissants français
.




 




Côte
d'Ivoire : 10.000 nouveaux déplacés à Duékoué (ouest), selon Amnesty




AFP -

Au moins 10.000 civils se sont réfugiés dans la mission catholique de Duékoué,
dans l`ouest de la Côte d`Ivoire, après avoir fui les récents combats dans ce
carrefour stratégique désormais contrôlé par les forces d`Alassane Ouattara, a
indiqué mercredi Amnesty International. "Au moins 10.000 civils se sont réfugiés
dans la mission catholique de Duékoué, après avoir fui les violents combats"
ayant opposé lundi et mardi les forces pro-Ouattara aux militaires du président
sortant Laurent Gbagbo, selon un communiqué. La mission catholique accueillait
déjà 5.000 déplacés. Avec les nouveaux arrivants, le nombre total a donc grimpé
à 15.000. La Mission de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci) "doit, de toute urgence,
protéger ces milliers de personnes", a souligné Amnesty. Les forces de M.
Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, ont lancé lundi
une vaste offensive dans tout le pays. "Le mandat de l`Onuci requiert des forces
de maintien de la paix qu`elles protègent les civils en cas de menace imminente
de violence physique. Ils doivent agir immédiatement afin d`éviter de nouvelles
effusions de sang", a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du programme
Afrique d`Amnesty. Les combats à l`arme lourde ont été très violents lundi et
mardi à Duékoué. Un correspondant de l`AFP a vu mardi après-midi plusieurs
maisons calcinées, avec des obus qui ont creusé des trous énormes dans des
bâtiments. L`immense majorité des habitants - en particulier les autochtones de
l'ethnie guéré, souvent considérés comme partisans du président sortant -
avaient fui en brousse ou rejoint des localités plus à l`est pour échapper aux
combats.




 




Les
pro-Ouattara avancent vers le Sud, le camp Gbagbo demande un "cessez-le-feu"




La
Croix -

Le
gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a appelé mardi 29 mars
à un "cessez-le-feu immédiat" et à une "ouverture du dialogue" avec son rival
Alassane Ouattara, dont les forces progressent dans tout le sud du pays
Alors qu'un calme précaire règne depuis quelques jours à Abidjan, la capitale
économique de la Côte d'Ivoire, des combats ont éclaté depuis lundi 28 mars à
l'intérieur du pays entre les ex-rebelles ralliés à Alassane Ouattara, le
président reconnu par la communauté internationale, et l'armée fidèle au
président sortant Laurent Gbagbo. Les forces soutenant le président élu –
dorénavant appelées Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) depuis
qu'Alassane Ouattara a reconnu les Forces nouvelles comme armée légitime – ont
lancé les offensives sur deux fronts, amorçant une descente vers le sud du pays.
À l'ouest d'abord, pour poursuivre leur progression qui leur a permis de
capturer cinq villes depuis le début du mois de mars, mais aussi à l'est, un
nouveau front stratégique près de la frontière ghanéenne. Le gouvernement
d'Alassane Ouattara indiquait mardi 29 mars à midi contrôler quatre nouvelles
villes : Duékoué, Guiglo, Daloa et Bondoukou. « À part à Duékoué où les combats
ont été plus intenses, nos forces ont rencontré très peu de résistance »,
affirmait Meite Sindou, porte-parole de Guillaume Soro, premier ministre et
ministre de la défense d'Alassane Ouattara. Une version corroborée par certains
habitants, mais non confirmée par le camp du président sortant. Le
gouvernement de Laurent Gbagbo a toutefois appelé mardi à un "cessez-le-feu
immédiat" et à une "ouverture du dialogue" avec son rival Alassane Ouattara, a
déclaré son porte-parole Ahoua Don Mello. Les habitants de Duékoué, carrefour
important de l'ouest du pays situé à 500 km au nord-ouest d'Abidjan, ont
rapporté des affrontements très violents entre les combattants pro-Ouattara et
les forces de sécurité et de défense (FDS) loyales à Laurent Gbagbo. « Les tirs
à l'arme lourde ont retenti toute la journée de lundi, et dans la nuit jusqu'à
(mardi) matin, raconte Laurent N'Guessan, un résident. Les forces de Ouattara
semblent contrôler la ville, mais c'est encore flou. On continue à avoir peur
car on ne sait pas ce que vont faire les membres des FDS, s'ils se sont
repositionnés et vont contre-attaquer. La ville est morte, les gens restent à la
maison, ils n'osent pas sortir ». On ne savait pas encore mardi après-midi si
les combats avaient fait des victimes. L'offensive des FRCI a pris place
au niveau de la ligne de démarcation qui sépare depuis 2002 le pays en deux :
une partie sud gérée par le gouvernement de Laurent Gbagbo, et une partie nord
acquise aux ex-rebelles. Les quatre villes que dit avoir reprises le camp
Ouattara se situent au sud de cette ligne.  Elles sont
ultra-stratégiques. À l'ouest, Duékoué et Daloa constituent le centre de la
culture du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Elles
peuvent permettre au camp Ouattara de contrôler l'ouest du pays, et ainsi la
frontière avec le Liberia, dont proviennent des mercenaires recrutés par le camp
de Laurent Gbagbo. La région est aussi une zone charnière, dernier obstacle en
vue du port de San Pedro, principal port d'exportations du cacao. À l'est, la
ville de Bondoukou est également stratégique, puisque située à la frontière avec
le Ghana. « L'objectif, à l'ouest et à l'est, est de descendre vers le sud, pour
atteindre San Pedro et Abidjan », précise Meite Sindou.


[...]




 




Côte
d'Ivoire : les forces pro-Ouattara marchent sur Abidjan





Xinhuanet -

Les forces alliées à Alassane Ouattara, l'un des deux présidents déclarés de
Côte d'Ivoire, marchent sur Abidjan, la capitale ivoirienne, après l'offensive
lancée lundi sur la moitié sud du pays qui s'est soldée par la prise mardi de
trois grandes localités tenues par les forces fidèles au président sortant
Laurent Gbagbo dans l'ouest, le centre-ouest et l'est. "La ville de Duekoué
(ouest) est totalement sécurisée. Nos troupes font mouvement vers Agnibilékrou
(est). Daloa (centre- ouest) est définitivement neutralisée. Les combats se
poursuivaient au niveau de Gohitafla pour la prise de Bouaflé (centre-ouest).
Nous progressons désormais vers le sud", a affirmé mardi sur la radio onusienne,
Ouattara Seydou, le porte-parole militaire des Forces nouvelles (FN, ex
rébellion) qui occupent la moitié nord du pays depuis 2002. La ville de Duékoué
est la sixième localité prise dans l'ouest depuis fin février par l'armée des FN
rebaptisée "forces républicaines". Duékoué (500 km d'Abidjan) est un carrefour
stratégique menant vers Yamoussoukro, la capitale politique au centre du pays,
et San Pedro, au sud-ouest, où se trouve le principal port d'exportation du
cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Les forces
"républicaines" qui sont entrées lundi nuit à Daloa, la capitale du
centre-ouest, n'ont pas eu à combattre et se pavanaient mardi dans la ville.
Selon un habitant, les seuls affrontements ont eu lieu à l'Ecole de gendarmerie
de Toroguhé, située à 25 km de la ville, où les FDS auraient essuyé de lourdes
peines. "On n'entend plus de tirs. Daloa est aux mains des forces pro-
Ouattara", assure un enseignant en service dans la ville joint au téléphone en
début de soirée. "Moi-même je ne suis pas encore sortis depuis matin de la
maison mais la ville est calme et des voisins sont allés faire un tour dans le
quartier", a-t-il ajouté. Daloa, 2ème région militaire du pays, comptait l'un
des plus grands bataillons du pays et plusieurs camps de gendarmerie. A une
trentaine de kilomètres de Daloa, la ville d'Issia est également sous contrôle
des Forces "républicaines". Selon des sources militaires, des opérations de
ratissage sont en cours pour "sécuriser totalement la ville et permettre la
progression vers d'autres villes". Les forces alliées à Alassane Ouattara
avancent également sur le front est. Après Bondoukou (nord-est) lundi, les
villes importantes de l'est, Tanda, Agnibilékrou et Abengourou, le chef-lieu de
région ( 200 km d'Abidjan) sont tombées aux mains des forces "républicaines ".
La prise de ces trois importantes localités ouvre aux forces pro-Ouattara la
voie d'Abidjan, au coeur du pouvoir de Laurent Gbagbo, où les FDS n'arrivent pas
à venir à bout des insurgés armés de la commune d'Abobo. Cette offensive
militaire des forces "républicaines" fait suite à l'échec de toutes les
tentatives de résolution pacifique de la crise née de l'élection du 28 novembre
dernier. (...)




 





Côte d'Ivoire : les forces de Ouattara aux portes
de la capitale Yamoussoukro




AFP
- Les forces du président ivoirien reconnu par

la communauté internationale Alassane Ouattara
s'approchaient mercredi de la
capitale
politique Yamoussoukro, au troisième jour de leur offensive, alors

que le président sortant Laurent Gbagbo a appelé
à un "cessez-le-feu immédiat".
Ces
combats, quatre mois après le début d'une crise post-électorale ayant

fait, selon l'ONU, au moins 460 morts et déplacé
près d'un million de
personnes,
provoquent de nouveaux mouvements de population, comme à Duékoué

(ouest) où 10.000 civils ont trouvé refuge à la
mission catholique.


Les Forces républicaines de M. Ouattara,
regroupant essentiellement les

ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont remporté d'importantes

victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa
(centre-ouest) et Bondoukou
(est), mais
aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale

économique Abidjan.
L'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé
par Alassane Ouattara, Ally
Coulibaly, a
assuré mercredi que les forces de son camp contrôlaient "les

trois quarts" du pays.
Mercredi, les affrontements se concentraient au
centre du pays autour de la
ville
symbolique de Yamoussoukro, village natal du "père de la Nation" Félix

Houphouët-Boigny, devenu capitale politique du
premier exportateur mondial de
cacao.
Venus de leur fief de Bouaké (centre), les
combattants pro-Ouattara,
souvent à bord
de pick-ups armés de mitrailleuses, ont attaqué la ville de

Tiébissou, point stratégique pour accéder à la
capitale politique située 40 km
plus au
sud.
"Depuis 02H00 (locales et GMT), les
combats ont lieu à l'arme lourde, nous

sommes cachés dans nos maisons", a raconté un résident de Tiébissou à l'AFP.

"Actuellement, les combats ont lieu au
centre-ville", a ajouté un autre.
Des
tirs étaient toujours signalés en fin de matinée.

Selon des habitants, des combattants
pro-Ouattara ont également été vus à

Bouaflé (60 km à l'ouest de Yamoussoukro) et Didiévi (60 km au nord-est).

Dans leur offensive, les forces pro-Ouattara,
équipées de mortiers et de

lance-roquettes notamment, progressent, non seulement vers le centre, mais

vers l'est et l'ouest.
Sur le front est, ils avancent rapidement, sans
rencontrer de fortes
résistances,
s'approchant toujours un peu plus d'Abidjan, cœur du régime

Gbagbo.




 




Côte
d'Ivoire : combats à 40 km de la capitale Yamoussoukro




AFP -

Des combats à l`arme lourde ont lieu mercredi dans la ville de Tiébissou, située
à 40 km au nord de la capitale ivoirienne Yamoussoukro, entre les forces du
président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et leurs
rivaux, ont indiqué des habitants. "Depuis 02H00 (locales et GMT), les combats
ont lieu à l`arme lourde, nous sommes cachés dans nos maisons. On a entendu les
premières détonations à la sortie nord vers Bouaké", fief des forces
pro-Ouattara, a précisé un résident de Tiébissou à l`AFP. "Depuis deux heures,
ça tire à Tiébissou. Actuellement, les combats on lieu au centre-ville", a
ajouté un autre habitant. La ville de Tiébissou, point stratégique pour accéder
à la capitale politique, est tenue par les militaires fidèles au président
sortant Laurent Gbagbo. Ces nouveaux combats interviennent au troisième jour
d`une vaste offensive lancée par les Forces républicaines de M. Ouattara après
quatre mois d`une crise postélectorale ayant fait plus de 460 morts,
essentiellement des civils, selon l`ONU. Mardi, les combattants pro-Ouattara ont
pris d`importantes villes comme Bondoukou (est), Duékoué (ouest) et Daloa
(centre-ouest) mais aussi Abengourou (sud-est) à seulement 220 km de la capitale
économique ivoirienne Abidjan. Le camp Gbagbo a appelé mardi soir à un
"cessez-le-feu immédiat". Mais avant même cette demande de fin des hostilités,
M. Ouattara et ses alliés avaient donné le ton: "toutes les voies pacifiques
pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite (à la présidentielle de
novembre) sont





épuisées", ont-ils dit dans un communiqué.




 




Côte
d'Ivoire : Gbagbo appelle à un cessez-le-feu




Le
Figaro -

 Les forces d'Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté
internationale, ont pris mardi le contrôle de trois villes stratégiques dans
l'ouest et l'est du pays. Quatre mois après le début de la crise postélectorale
qui divise la Côte d'Ivoire, les forces d'Alassane Ouattara sont nettement
passées à l'action lundi et mardi. Les combattants du président élu le 28
novembre et reconnu par la communauté internationale ont ainsi pris mardi le
contrôle de trois importantes villes, selon des sources concordantes. À la
mi-journée, les Forces républicaines - nouvelle appellation des forces
pro-Ouattara - circulaient à bord de 4x4 à travers la ville de Duékoué,
carrefour stratégique de l'Ouest. Duékoué conduit notamment à San Pedro, plus
grand port d'exportation de cacao au monde. On n'entendait pas de tirs, mais des
maisons en feu et des impacts d'obus et de balles témoignaient de la violence
des affrontements entre le camp Ouattara et les forces armées de Laurent Gbagbo.
Un hélicoptère de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) y aurait même
essuyé lundi des tirs avec une «mitrailleuse lourde» de la part des forces
pro-Ouattara, selon l'Onuci. Mais les Forces républicaines ont démenti toute
implication. Des habitants ont également rapporté la prise par les combattants
pro-Ouattara de la ville de Daloa, à une centaine de kilomètres à l'est de
Duékoué, sur la route de la capitale Yamoussoukro. Daloa est l'une des plus
importantes villes du pays, au coeur du «pays bété», région natale de Laurent
Gbagbo, qui s'accroche au pouvoir. Enfin le camp Ouattara a aussi pris
Abengourou, à 220 km de la capitale économique Abidjan. Depuis ces trois fronts,
les forces d'Alassane Ouattara convergent donc vers le sud de la Côte d'Ivoire
et Abidjan, menaçant plus que jamais le régime Gbagbo. Celui-ci a réagi mardi en
appelant à un «cessez-le-feu immédiat» et à une «ouverture du dialogue» avec son
rival. «Faute de quoi, nous utiliserons notre droit légitime de défense», a
averti le porte-parole de Gbagbo. Il a par ailleurs accusé les forces
pro-Ouattara de commettre des exactions lors de leur progression. «Ils tuent,
volent, violent et pillent la population. Il y a près d'une dizaine de morts,
dont certains brûlés vifs ou égorgés, sur le front ouest notamment», a-t-il
affirmé. Ces accusations n'ont pas pu être confirmées de source indépendante.
Dans la capitale économique ce sont les forces loyales au président sortant qui
sont accusées par l'Onuci d'avoir «tiré sur des civils innocents» lundi dans le
quartier de Williamsville, «faisant une dizaine de morts». En outre, dans le
quartier de la Riviera, «un groupe de jeunes pro-Gbagbo» ont imposé à un jeune
homme le supplice du pneu, consistant à enflammer un pneu placé autour de son
cou. Un autre groupe a sauvagement agressé deux fonctionnaires de l'Onuci «qui
vaquaient à leurs occupations», a affirmé la force onusienne.(...)




 




Les
forces pro-Gbagbo annoncent un "début effectif" de l'enrôlement des jeunes
volontaires dans l'armée





Xinhuanet

- L'état-major des forces de défense et de sécurité (FDS, forces pro-Gbagbo) a
annoncé mardi à Abidjan que l'enrôlement "effectif" des jeunes volontaires dans
l'armée débutera mercredi. Dans un communiqué lu sur les antennes de la
télévision publique, le porte-parole des FDS, le colonel-major Hilaire Babri a
traduit la gratitude du chef d'état-major aux jeunes patriotes (jeunes
pro-Gbagbo) qui "ont répondu à l'appel de la Nation en se rendant massivement au
rassemblement en vue de l'enrôlement". "Le moment de l'enrôlement effectif de
ces jeunes dans l'armée est maintenant arrivé", a-t-il énoncé, invitant tous les
inscrits à garder le calme et faisant la promesse que "tous seront appelés". A
l'appel du leader des "jeunes patriotes" Charles Blé Goudé, plusieurs milliers
de jeunes pro-Gbagbo avaient investi le lundi 21 mars les locaux de l'état-major
des armées pour s'inscrire sur la liste des enrôlés en vue de "combattre pour
libérer la Côte d'Ivoire". L'on assiste ces derniers jours dans le pays à une
offensive des forces pro-Ouattara qui ont pris le contrôle de plusieurs villes
stratégiques à l'ouest, au centre-ouest et à l'est du pays après d'âpres combats
avec les forces pro - Gbagbo. Les violences postélectorales en Côte d'Ivoire ont
fait plus de 460 morts depuis la mi-décembre, selon un dernier bilan établi par
l'ONU.




 




La
Côte d'Ivoire en marche vers la guerre civile ?




RTBF
online

-  La Libye fait un peu oublier cet autre pays d'Afrique en proie à des conflits
entre les partisans du président élu et reconnu par la communauté
internationale, Alassane Ouattara, et l'ancien président, qui ne reconnaît pas
sa défaite, Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens ont un peu l'impression d'être
abandonnés. La situation est de plus en plus tendue. Les combattants qui
soutiennent Alassane Ouattara progressent dans le Sud du pays. Ils se sont
emparés, mardi, de trois villes qui étaient contrôlées jusque-là par les
partisans de Laurent Gbagbo. Laurent Gbagbo a lancé un appel au cessez-le-feu
mais, en même temps, il s'apprête à enrôler de milliers de jeunes dans l'armée.
En prenant ces trois villes, les anciennes forces rebelles qui se sont ralliées
à Alassane Ouattara se rapprochent de la "boucle du cacao", un fief de Laurent
Gbagbo. Ils ne sont plus qu'à 200 kilomètres des grands ports de San Pedro et
Abidjan, Abidjan où la tension monte depuis des semaines, avec le quartier
populaire d'Abobo, un fief des sympathisants d'Alassane Ouattara.  Pendant des
semaines les civils ont été victimes de tirs des soldats ou de francs tireurs
jusqu'à ce que le camp d'Alassane Ouattara décide de passer lui aussi à des
opérations armées. Pourtant, il y a près de 4 mois, lorsque le conflit s'est
ouvert parce que Laurent Gbagbo a refusé d'admettre sa défaite, la communauté
internationale, l'Union Africaine et la Communauté Economique d'Afrique de
l'Ouest se sont mobilisées pour recommander à Laurent Gbagbo de quitter le
pouvoir. Une opération militaire ponctuelle avait même été envisagée. Mais le
volontarisme diplomatique a disparu, le processus politique est paralysé, le
pays s'est enfoncé dans la crise. Les casques bleus ont recensé près de 500
morts. Un million de personnes ont quitté Abidjan pour se réfugier ailleurs ou à
l'étranger. En comparant leur sort à celui des Libyens, de nombreux Ivoiriens
font le constat d'une diplomatie à deux poids deux mesures.




 





Milices ou armées, quelle guerre en Côte d'Ivoire?





Owni.fr -

Charles Blé Goudé, proche de Laurent Gbagbo, a appelé les Jeunes Patriotes à
s'enrôler dans l'armée. Course aux armes, constitutions de milices. La crise
post-électorale née en novembre dernier pourrait dégénérer en guerre civile. La
Côte d'Ivoire est-elle à la veille d'une guerre civile? Les récents appels à
l'enrôlement de civils dans l'armée lancés par Charles Blé Goudé, ministre de la
jeunesse et responsable des Jeunes Patriotes font craindre le pire. Le 21 mars,
ce proche du président sortant Laurent Gbagbo appelait les adhérents de son
mouvement à rejoindre l'armée. Autrement dit, à constituer une large milice.
Samedi et dimanche derniers, un grand rassemblement, en forme de démonstration
de force, a réuni les Jeunes Patriotes à Abidjan dans un quartier acquis à
Gbagbo. L'enrôlement de civils n'est pas inédit en Côte d'Ivoire, comme le
rappelle Bernard Conte, chercheur spécialisé sur la Côte d'Ivoire au Centre
d'Étude de l'Afrique Noire de Bordeaux :En 2002, des milices avaient été
constituées et le désarmement, officiellement annoncé, n'a été suivi que très
partiellement dans les faits.




Aucun
désarmement n'a eu lieu avant l'élection présidentielle du 28 novembre
dernier.(...)