LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 02 MARS 2011

2 mar 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 02 MARS 2011







Young Jin Choi : « La situation est extrêmement grave à
Abidjan et dans l'ouest ivoirien »




Les Afriques - Représentant
spécial des Nations-Unies en Côte d'Ivoire, Young Jin Choi passe en revue avec
Les Afriques, les derniers développements de la crise ivoirienne. Il a participé
ce lundi 28 février 2011 à Dakar, à la 20ème  rencontre de haut
niveau des représentants spéciaux du secrétaire général des Nations-Unies en
Afrique de l'ouest.




 




 Les Afriques. - M Choi Il y a
deux jours, des casques bleus de l'ONU ont été pris pour cible par l'armée
pro-Gbagbo. Quelle est votre réaction face à cette situation ?




 




Young Jin Choi. Ecoutez, nous
étions dans notre patrouille et nos éléments ont reçu des tirs directs des
militaires pro-Gbagbo et nous avons riposté. Cela s'est passé dans la journée,
en fin d'après –midi à Abobo (un quartier abidjanais, fief de Alassane Dramane
Ouattara).Nos trois casques bleus ont heureusement reçu ses tirs sur leurs
casques. S'ils n'étaient pas bien protégés, ils allaient mourir sur le champ.
C'était une attaque très sérieuse et nous avons mis en garde les forces
pro-Gbagbo .On leur a dit de ne pas répéter ce genre d'attaques que nous
assimilons à un crime de guerre. Les paroles parfois brutales de même que les
menaces de certains proches de Gbagbo font partie de la stratégie du
harcèlement, de la propagande. Nous le comprenons très bien. Si on brule vos
voitures, on tire sur vous, on tente de vous kidnapper ou on procède au saccage
des maisons pour prendre des biens. Il s'agit d'un acte d'hostilité direct
extrême. C'est une perte de contrôle des forces de Gbagbo. Pourtant, on a
récemment assisté à une transformation du harcèlement, devenu modéré.




 




Les Afriques. Quelle est
aujourd'hui la situation à Abobo et dans l'ouest du pays ?




 




Y.J .C -  Oh, la situation est
extrêmement grave surtout à Abobo, un quartier d'Abidjan où nous avons constaté
plusieurs corps abandonnés dans la rue. Ce qui pourrait provoquer des épidémies
dans le pays. On pourrait donc avoir des cas humanitaires non seulement à Abobo,
mais aussi dans l'ouest de la Côte d'Ivoire...Il nous faire très attention et
redoubler de vigilance.  




 




Les Afriques. - Craignez-vous
une reprise de la guerre civile en Côte-D'ivoire ?




 




Y.J.C - Vous savez, tout ce que je
peux dire pour le moment, c'est que pour la première fois depuis 2004, il y'a eu
accrochage direct entre les deux armées dans l'ouest du pays. C'est un signe
très grave mais il faut remarquer qu'elles se sont séparées après une journée de
combat. Maintenant, on croise les doigts d'autant plus qu'on n'a pas assisté à
une reprise des combats depuis cet accrochage. On ne craint rien mais on se
prépare pour le pire avec bien sûr l'espoir de voir cette situation revenir à la
normale.




 




Les Afriques - Etes vous en
phase avec le panel des chefs d'Etat africains qui a entamé des - pourparlers de
paix en Côte d'ivoire sous l'égide de l'Union africaine ?




 




Y.J.C - Je vais vous dire. J'ai eu
l'occasion de faire un briefing en compagnie de ces chefs d'Etat désignés par
l'Union africaine. Mais cette rencontre était strictement consacrée aux
élections. Ils m'ont promis qu'ils reviendront bientôt à Abidjan avec une
solution. Peut-être même qu'ils reviendront à la fin de cette semaine. On les
attend avec beaucoup d'espérance. De toute façon, notre mandat, notre devoir
c'est d'assister, d'appuyer ce panel de haut niveau des Chefs d'Etat africains
de même que le groupe d'experts. Contrairement à ce que pensent beaucoup
d'analystes, faire quitter Gbagbo n'est pas notre mission en Côte-d'Ivoire. Il
faut être clair .Nous sommes là pour le peuple ivoirien. Notre première mission,
c'est la protection des civils, y compris les civils pro-Gbagbo. La deuxième,
c'est la protection de l'Hôtel du Golf où réside le Président élu M Alassane
Dramane Ouattara. Ce dispositif de l'Hôtel du Golf est très important car c'est
pour prévenir la division du pays et la reprise de la guerre civile. Nous avons
d'ailleurs déployé la moitié de nos éléments basés dans la capitale ivoirienne à
l'Hôtel du Golf. Le troisième élément de notre mandat, c'est la certification,
c'est-à-dire la sauvegarde des résultats de l'élection présidentielle. Notre
impartialité est totale sur le plan militaire et politique.




 




Les Afriques  -  Qu'en est –il de cette affaire du commando
invisible ?




 




 Y.J.C - C'est vrai qu'il y avait des accrochages entre
les camps civils pro-Ouattara à Abobo et des forces armées pro-Gbagbo. Nous
pouvons affirmer qu'il y avait des tirs d'armes lourdes des deux côtés. C'est
pour vous dire que des éléments civils du camp Ouattara sont armés.
Malheureusement, l'ONU est dans le désarroi de dire que la situation en Côte
d'Ivoire peut-être source de graves complications avec des implications
fâcheuses dans la sous-région ».




 




L'armée ivoirienne a tiré sur des enquêteurs onusiens, dit
l`Onu




Le Point - L`Onu a accusé lundi la
Biélorussie d`avoir livré des hélicoptères de combat à Laurent Gbagbo, président
sortant de la Côte d`Ivoire qui refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara,
reconnu vainqueur de l`élection présidentielle du 28 novembre par la
quasi-totalité de la communauté internationale. Le gouvernement Gbagbo et la
Biélorussie ont démenti avoir violé l`embargo en vigueur depuis 2004. Des
émissaires onusiens ont admis que les preuves n`étaient pas concluantes. Les
enquêteurs ont essuyé des tirs de l`armée ivoirienne alors qu`ils tentaient ce
week-end de visiter l`aéroport de la capitale, Yamoussoukro, où se trouveraient
les trois hélicoptères de combat envoyés de Biélorussie, a dit le porte-parole
de la mission onusienne. "C`est ce qu`ils ont dit", a dit Hamadoun Touré. "Nous
essayons d`avoir des détails, mais rien jusqu`ici." Les relations entre les
forces fidèles à Laurent Gbagbo et les représentants de l`Onu en Côte d`Ivoire
sont très mauvaises. La télévision publique, inféodée au président sortant,
dénonce régulièrement la collaboration présumée entre les soldats de l`Onu et
les rebelles favorables à Alassane Ouattara. Les agressions de casques bleus se
multiplient. Deux membres du personnel de l`Onu ont été enlevés puis relâchés
lundi.




 




Crise postélectorale : aveu d'échec du Panel de l'Ua, risque
d'implosion




Afriscoop – [...] Le Panel
initialement attendu à Abidjan le 4 mars date à laquelle il était censé faire
connaître les « mesures contraignantes » arrêtées à Nouakchott après la réunion
dite décisive qu'il y a tenue le 28 février bénéficie donc d'une prorogation de
mandat. Pourtant à l'origine la mission du Comité de Haut niveau ne devait « pas
excéder un mois », selon le communiqué final du sommet. L'Ua concède une
prolongation soudaine alors que le monde entier, la Côte d'Ivoire,
principalement, escompte d'elle une solution après l'expertise qu'elle a
diligentée dans ce pays et la mission de « dernière chance » à Abidjan,
respectivement début février et dans la troisième semaine du même mois. Remis à
plus tard l'avènement des décisions « contraignantes » de l'Union africaine ne
cache-t-elle pas difficilement un aveu d'échec du Panel dont le chef de mission
le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n'a eu la langue de bois à
confesser la difficulté à solutionner l'équation ivoirienne ? « Nous ne détenons
pas une solution entre nos mains », avait-il déclaré au golf hôtel face à la
délégation conduite par Alassane Ouattara, président déclaré élu par la
Commission Electorale Indépendante (CEI) de l'élection présidentielle du 28
novembre 2010. Mohamed Ould Abdel Aziz et homologues disent compter sur les «
efforts » des frères Ivoiriens qu'ils ont appelé à se donner la main pour
espérer mettre fin à la guerre au fauteuil présidentiel. Mais les « efforts »
des deux camps rivaux (celui d'Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo sont
connus, MM Guillaume Soro et Pascal Affi N'Guessan, respectivement proches des
deux personnalités rivales, les ont rendus publics : le panel ne pas résoudre le
problème ivoirien. Seule une solution ivoirienne à défaut d'une solution
africaine est capable de lever l'impasse et arrêter l'effusion grandissante de
sang en terre ivoirienne, disent les seconds couteaux convaincus que la
résolution par la voie diplomatique menace d'un enlisement total de la situation
ivoirienne. Or, c'est à ce niveau dramatique d'une crise sans pareil qu'on
assiste avec une escalade de violence inouïe ayant déjà fait au moins 315 morts
et des milliers de déplacés (les chiffre datent du jeudi 25 février dernier),
selon l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Les affrontements
entre forces de l'ordre et « rebelles lourdement armés », accusent l'armée
régulière fidèle à Laurent Gbagbo ont dégénéré en une « guérilla urbaine » que
ce soit dans la capitale économique Abidjan, politique Yamoussoukro et gagné
l'Ouest du pays où on ne signale plus de combats. La menace de reprise des
hostilités s'agrandit avec le recul de l'Union africaine, expose les populations
ivoiriennes à tous les dangers dans un pays où les clans rivaux se regardent de
plus en plus en chiens de faïence.[...]




 




Côte d'Ivoire : la médiation africaine se donne du temps en
pleine crise




Le Monde - L`Union africaine s`est
donnée mardi un mois de plus pour tenter de dénouer la crise en Côte d`Ivoire,
où la situation s`est brutalement aggravée ces derniers jours avec des
affrontements meurtriers dans Abidjan. Le panel de cinq chefs d`Etat désigné par
l`UA doit désormais "parachever" sa mission "au cours du mois de mars" pour
tenter de résoudre la crise née de la présidentielle du 28 novembre entre le
président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu chef de l`Etat
par la communauté internationale. Il devait au départ arrêter fin février des
solutions "contraignantes". Présidé par le chef de l`Etat mauritanien Mohamed
Ould Abdel Aziz, le groupe s`était rendu - à l`exception du Burkinabè Blaise
Compaoré, accusé par le camp Gbagbo de soutenir son rival - à Abidjan du 21 au
23 février. Il doit se réunir de nouveau à Nouakchott vendredi. Ce délai
supplémentaire sonne comme l`aveu d`une impasse politico-diplomatique, alors que
la semaine dernière le quartier pro-Ouattara d`Abobo, à Abidjan, a été le
théâtre de combats sanglants entre Forces de défense et de sécurité (FDS)
loyales au président sortant et insurgés armés. Le gouvernement Gbagbo accuse
ces combattants d`être des éléments de l`ex-rébellion du nord alliée à M.
Ouattara, infiltrés à Abobo. Pointée du doigt pour "complicité", la force
onusienne Onuci, dont les rapports ne cessent de se dégrader avec les partisans
de M. Gbagbo après une série




d`incidents sérieux, a fermement rejeté ces accusations. Abobo
(nord de la capitale économique) était cependant calme depuis dimanche. "La nuit
a été tranquille", a déclaré un habitant mardi. Mais la situation demeurait
préoccupante après plusieurs jours d`exode de milliers de familles terrifiées
par les combats à l`arme lourde. [...]




 




En Côte-d'Ivoire, l'insurrection qui vient




Libération - Violation de
l'embargo sur les armes, coups de feu contre des Casques bleus et expéditions
punitives à Abidjan. Le duel à la tête de l'Etat vire à la guerre civile.
Lentement mais sûrement, la Côte-d'Ivoire bascule dans la guerre civile. Ban
Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies, a appelé hier à une réunion
d'urgence du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays, aux prises avec
une crise politique sans précédent, depuis la présidentielle du 28 novembre. A
l'ordre du jour : la violation de l'embargo sur les armes en vigueur depuis 2004
contre la Côte-d'Ivoire. Dimanche et hier, selon l'ONU, trois hélicoptères en
provenance de Biélorussie devaient être livrés sur l'aéroport de Yamoussoukro,
la capitale administrative, située à mi-chemin entre Abidjan et Bouaké, le fief
de l'ex-rébellion nordiste. Cet équipement est destiné à soutenir le régime de
Laurent Gbagbo, le président sortant, qui refuse de quitter le pouvoir.
Fragilisé par les embuscades tendues contre ses Forces de sécurité (FDS), à
Abidjan, et par les accrochages qui se déroulent à travers le pays, il tenterait
de se renforcer. De même que le camp adverse, les ex-rebelles ayant repris les
armes. A l'automne 2004, lorsque Gbagbo avait tenté de reprendre, par le biais
d'une offensive aérienne, la moitié nord du pays (tombée aux mains des
rebelles), il avait déjà fait appel à des mercenaires slaves pilotant des MI-24.
Des hélicos de combat qui provenaient de Biélorussie, convoyés jusqu'à Abidjan
par un marchand d'armes bien connu des services français : Robert Montoya, un
ancien gendarme qui fut en poste à l'Elysée sous François Mitterrand. La
Biélorussie a démenti hier toute implication, invoquant une «possible campagne
destructrice» contre son gouvernement. Crime de guerre. Le camp de Laurent
Gbagbo est passé du «harcèlement à l'acte d'hostilité directe» à l'encontre des
Casques bleus, a dénoncé hier Choi Young-Jin, l'envoyé spécial des Nations unies
en Côte-d'Ivoire. Trois Casques bleus ont été attaqués samedi dans le quartier
d'Abobo, fief du rival de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, dont la victoire
électorale a été reconnue par la communauté internationale. Ces hommes ont reçu
des balles dans leurs casques. «Une attaque très sérieuse», selon Choi, qui
rappelle que ce type d'agression relève du crime de guerre. De son côté, le
gouvernement de Laurent Gbagbo accuse l'Opération des Nations unies en
Côte-d'Ivoire (Onuci) d'être complice des «rebelles», alliés à Ouattara,
soupçonnés de réarmer et d'organiser la descente vers Abidjan de jeunes du Nord
ayant reçu un entraînement militaire. Le camp Ouattara affirme, lui, que des
membres des FDS (en principe loyaux à Gbagbo), excédés par les exactions
commises contre les civils, ont fait défection et organisent la «résistance».
Abobo, ce vaste quartier populaire du nord d'Abidjan, est devenu l'épicentre du
conflit depuis que les FDS tirent dans la foule des manifestants, et qu'elles
sont elles-mêmes la cible d'embuscades tendues par de mystérieux commandos
«invisibles». Dans sa tentative de nettoyer Abobo, le régime de Gbagbo n'a pas
fait appel aux militaires, apparemment réticents à mener ce type d'opérations,
mais aux hommes de la Garde républicaine et du CeCOS (forces spéciales). Deux
forces d'environ 4 000 hommes au total, parmi les mieux armées et les plus
redoutées de la population. Des sources bien informées assurent que les forces
de Gbagbo ont subi de lourdes pertes à Abobo, et que certains de leurs éléments
mèneraient des opérations punitives dans ce faubourg d'Abidjan, à la recherche
de blessés. [...]




 




Des témoins parlent des "massacres" à Abidjan




L'Express - Alors que les
négociations piétinent en Côte d'Ivoire, les affrontements perdurent à Abidjan.
LEXPRESS.fr a recueilli des témoignages de partisans de Ouattara, qui attribuent
des exactions aux pro-Gbagbo. A Yopougon, "calme précaire" Près de 8 personnes
auraient été "brûlées vives" dans plusieurs districts d'Abidjan depuis le 25
février, selon les informations recueillies par notre envoyé spécial en Côte
d'Ivoire: une à Gesco, cinq à Sicogi, près du Commissariat du 16e
arrondissement, une à Yopougon, et enfin encore une à Siporex, près du Lycée
technique. Jeannot Ahoussou, ministre de la Justice d'Alassane Ouattara, reconnu
président de la Côte d'Ivoire par la communauté internationale en novembre
dernier, rapporte les chiffres de 1000 morts et de 3000 blessés depuis le début
de la crise en novembre dernier. Tensions entre le camp Gbagbo et l'ONU. La
tension est montée ce lundi entre les partisans du président ivoirien sortant,
Laurent Gbagbo, et l'ONU, autour d'une présumée affaire de livraison d'armes par
la Biélorussie aux forces du président sortant. La Biélorussie a toutefois
démenti toute violation de l'embargo sur les armes décrété en 2004. Le
gouvernement Gbagbo a fustigé un "complot" et un "mensonge pour justifier une
attaque" de l'ONU. Il accuse l'Onuci, dont il réclame le départ, d'être complice
des "rebelles" des Forces nouvelles (FN). Pour contrer ce "complot", deux
employés de la force de l'Onuci, ont été enlevés lundi à Abidjan par des jeunes
partisans de Gbagbo avant d'être relâchés quelques heures plus tard. Le
secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a donc appelé lundi à une réunion
d'urgence du Conseil de sécurité afin d'examiner la situation. A Port-Bouët II,
dans la commune de Yopougon, bastion de Laurent Gbagbo, un membre du comité de
campagne d'Alassane Ouattara témoigne: "Un vrai massacre se déroule en ce moment
même ici à Port-Bouët II. Depuis 72 heures, ce quartier vit le martyr. Les
hommes de Laurent Gbagbo ouvrent le feu sur tout ce qui bouge. A ce jour,
plusieurs morts sont à déplorer, dont des parents de l'un de mes amis. Comme si
cela n'était pas suffisant, Laurent Gbagbo fait pilonner le quartier à l'arme
lourde. Un véritable arsenal de guerre est déployé contre une zone fortement
habitée. C'est criminel." Un autre partisan d'Alassane Ouattara raconte pour sa
part que la situation à Yopougon est calme mais que "cela reste précaire". "Il y
a des partisans de Laurent Gbagbo armés un peu partout dans le quartier. Des
personnes sont brûlées vives, juste à cause de leur patronyme à consonance
nordiste [région contrôlée par le camp Ouattara, ndlr]", rapporte Traoré qui vit
depuis caché dans sa maison. Il ajoute: "Vendredi dernier, après une réunion des
jeunes patriotes des FDS (Forces de défense et de sécurité), ces derniers ont
saccagé tous les biens du RDHP (Rassemblement des Houphouëtiste pour la
démocratie et la paix), parti d'Alassane Ouattara." Abobo: épicentre des
affrontements. Dans le quartier pro-Ouattara d'Abobo, où un couvre-feu a été mis
en place jusqu'au 3 mars, les jeunes patriotes pro-Gbagbo créent des barrages,
et mettent en place des postes de contrôle d'identité, selon un habitant du
quartier, Andokoi. "Ce dimanche, trois jeunes se sont présentés à un barrage.
L'un deux qui avait un patronyme nordiste a été frappé par un coup de hache à la
nuque, il est tombé sans connaissance. Ses deux amis ont essayé de le ramener en
lieu sûr mais ils sont encore tombés sur des miliciens pro-Gbagbo qui ont abattu
le blessé. Les deux autres se sont enfuis, et désormais nous ne retrouvons plus
le corps du jeune tué." Il raconte aussi qu' "une femme a échappé un possible
massacre seulement parce qu'elle était une femme..." Trois jeunes se sont
présentés à un barrage. L'un deux qui avait un patronyme nordiste a été frappé
par un coup de hache à la nuque. Pour Amadou Bouare, également partisan du
candidat Ouattara, c'est la condition des malades et des personnes tuées qui
l'indigne: "Mon neveu Bougadary Bouare, un jeune Malien de 45 ans qui vivait à
Abobo, a été sauvagement tué par balles dans sa chambre samedi, par des éléments
incontrôlés qui sèment la terreur dans le quartier." Il ajoute: "Le corps est
exposé au bord du goudron en attendant une ambulance, qui le ramasserait contre
la somme de 65 000 Francs CFA. Comment des gens privés de travail, de sommeil,
de nourriture pendant des mois, peuvent réunir une telle somme?" Dans les autres
quartiers, à Koumassi, au sud d'Abidjan, à Treichville, et à Biafra, "c'est la
même chose", selon Traoré. "A Koumassi, le chef des FDS, Charles Blé Goudé, a
distribué des armes aux jeunes patriotes. Ils ont ensuite massacré les partisans
de Ouattara directement chez eux, dans la nuit de dimanche à lundi",
affirme-t-il. [...]




 




Y a-t-il encore autre solution que la guerre ?




L'Observateur Paalga - Ernest
Renan affirmait que pour qu'une Nation existe, il faut deux conditions : 1 - "la
possession en commun d'un riche legs de souvenirs", c'est-à-dire avoir connu des
tragédies, tout comme des moments de gloire dans l'unité. 2 - "l'autre est le
consentement actuel, le désir de vivre ensemble", à savoir avoir fait des choses
ensemble, vouloir en faire davantage. Depuis plus de 10 ans, la Nation
ivoirienne s'effrite avec une accélération de cette desquamation nationale ces 5
dernières années. Les causes de cette anomie ont pour noms : boulimie du
pouvoir, ethnicisme, injustice... Depuis la disparition du père de la Nation en
1993, ses héritiers ou prétendus tels ont mal assumé son héritage, vendangeant
ce que Houphouët avait installé comme acquis principal : la paix. Au fil du
temps, on en vient à se convaincre qu'aucun de tous ceux qui prétendent sauver
la Côte d'Ivoire n'en ont ni la volonté, ni la capacité : d'un côté, le camp
Gbagbo, arc-bouté à ses vérités constitutionnelles et nationalistes ; de l'autre
celui d'ADO, adossé à sa victoire, reconnue par la Communauté internationale,
qui n'a de communauté que de nom, puisqu'elle s'est lézardée depuis des lustres
; une communauté qui assiste impuissante au pourrissement de la situation en
Côte d'Ivoire avec un retour des tueries du début de la rébellion en 2002. En
vérité, depuis le coup d'Etat manqué des Forces nouvelles le 19 septembre 2002,
la violence fit des ravages sous des apprêts différents, mais ces dernières
semaines, elle devint plus dévastatrice : des assassinats n'y sont pas sans
rappeler ces escadrons de la mort, de sinistre mémoire, et prennent une gravité
singulière avec l'apparition du fameux commando invisible, sur lequel plane
l'ombre du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, dit "IB". Est-il derrière ce
mouvement dénommé "Forces de défense et de sécurité impartiales", qui font le
coup de feu contre les Forces de défense et de sécurité de Gbagbo dans le
quartier d'Abobo ? Dans ce cas, agit-il de son propre chef ou sur ordre d'ADO
dont il a été le garde du corps des enfants ? S'est-il réconcilié avec Guillaume
Soro pour casser du Gbagbo quitte à solder ses comptes après avec celui qu'il
accuse de lui avoir volé sa "rébellion" ? On se perd en conjectures et on reste
circonspect, tant le caractère sulfureux de ce beau soldat et son parcours,
sinusoïdal, troublent toujours les esprits. [...]




 




Crise ivoirienne : Du temps perdu pour rien




Le Pays - L'Union africaine prend
son temps dans la crise ivoirienne. Elle vient de proroger d'un mois le mandat
du groupe de haut niveau censé y trouver une solution pacifique. Pendant ce
temps, la situation se dégrade de jour en jour en Côte d'Ivoire. Que ce soit au
plan de la sécurité des personnes et des biens, ou au niveau de l'économie, les
conséquences de la crise postélectorale sont perceptibles. L'activité économique
tourne au ralenti avec toutes les conséquences que cela comporte sur l'ensemble
des économies de la sous-région et sur le pouvoir d'achat des populations. Les
Ivoiriens ont de plus en plus du mal à joindre les deux bouts. Cette dégradation
de l'état de leur bourse a connu un coup d'accélérateur avec les fermetures des
banques et autres établissements de crédit. Pour ce qui est de la sécurité, la
situation est plus que déplorable. Au-delà des affrontements meurtriers entre
forces armées des deux camps, on assiste à une féroce répression des
manifestants pro-Ouattara par les forces fidèles à Laurent Gbagbo. La tension
est si vive qu'on se trouve dans une situation qui frise la guerre civile. Au
moment où les projecteurs de l'actualité sont beaucoup plus tournés vers le
monde arabe avec tous les mouvements populaires qui le secouent, la Côte
d'Ivoire est quelque peu abandonnée à son sort. Le camp Gbagbo, notamment ses
forces de défense et de sécurité et ses jeunes patriotes, rend la vie dure aux
autres composantes de la population ivoirienne. Leur bras de fer avec l'ONUCI
est très tendu. On en veut pour preuves l'enlèvement et le relâchement de deux
employés de l'ONUCI ainsi que les embuscades dressées contre des experts de
l'ONU, alors qu'ils voulaient se rendre sur le terrain en vue de vérifier des
informations faisant état d'une livraison d'hélicoptères de combat au camp du
président sortant. Le travail de ces experts devrait permettre de vérifier si
l'embargo sur les ventes d'armes à la Côte d'Ivoire a été violé ou pas et de
situer, le cas échéant, les responsabilités. Le fait que cette mission ait été
la cible de tirs de la part des forces pro-Gbagbo montre qu'il y a anguille sous
roche. En tout cas, cela ressemble beaucoup à un aveu de culpabilité. A cette
hostilité vis-à-vis de l'ONUCI, s'ajoute la violence contre les civils. Des
enlèvements nocturnes et des exécutions extrajudiciaires sont constamment
dénoncés par les populations et les mouvements des droits de l'Homme. Pour les
expatriés, c'est la psychose, le martyre au quotidien. On voit d'ailleurs mal
comment il pourrait en être autrement si les forces neutres même sont
violentées. En lançant, de leur côté la révolution orange, les partisans de
Ouattara semblent décidés à prendre leur destin en main. Ils ont certainement
réalisé que le soutien de la communauté internationale, bien que très important,
ne suffit pas pour déloger Laurent Gbagbo. [...]




 




La crise ivoirienne tourne à la guerre civile




20 minutes - Les affrontements se
multiplient à Abidjan et dans l'Ouest




La situation dégénère en Côte d'Ivoire. Les affrontements se
multiplient à Abidjan et dans l'Ouest. «Le pays est entré dans une phase
militarisée. On assiste à des scènes de guerre», affirme Rinaldo Depagne,
chercheur à l'International Crisis Group. Laurent Gbagbo refuse toujours de
céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle du
28 novembre par la communauté internationale, mais presque dénué de pouvoir et
retranché à l'hôtel du Golfe d'Abidjan. Leur rivalité menace de replonger le
pays dans la guerre civile. Les combats ont déjà fait 315 morts depuis la
mi-décembre, selon l'ONU. Mais le bilan risque de s'alourdir avec les violents
affrontements des derniers jours. L'ONU prise pour cible. La mission des Nations
unies en Côte d'Ivoire (Onuci), accusée par le clan Gbagbo d'être acquise à
Ouattara, est aussi prise pour cible. Lundi, deux de ses employés ont été
brièvement enlevés à Abidjan par des partisans de Gbagbo, a-t-elle déclaré. Le
même jour, des forces fidèles au président sortant ont tiré sur des enquêteurs
de l'ONU qui tentaient de vérifier si l'embargo sur les armes, mis en place en
2004, avait été violé avec la livraison présumée d'hélicoptères venant de la
Biélorussie à destination du clan Gbagbo – ce que ces derniers démentent.
Etranglé par les sanctions économiques, Gbagbo tente de sauver sa tête. Il
compte notamment sur les divisions des organisations africaines, la Communauté
des Etats de l'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine, laquelle tarde à rendre
ses conclusions pour une issue pacifique à la crise. Sauf que, selon Rinaldo
Depagne, « plus le temps passe, plus Ouattara perd sa légitimité démocratique ».




 




Des Ivoiriens pro-Gbagbo s'en prennent aux commerces
étrangers




Reuters - De jeunes partisans du
président ivoirien sortant Laurent Gbagbo se sont livrés mardi à des actes de
violence dans le quartier commerçant d`Abidjan où ils ont pillé des commerces
tenus par des étrangers, a rapporté un journaliste de Reuters. Ces violences
font suite à un appel lancé vendredi par Charles Blé Goudé, chef de file des
jeunes partisans de Gbagbo, contre ce qu`il qualifie d`insurrection visant à
évincer le président sortant au profit de son rival Alassane Ouattara. Gbagbo
refuse de céder pouvoir à Ouattara, reconnu vainqueur du second tour de
l`élection présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté
internationale. Leur rivalité se traduit par des affrontements armés qui
menacent de replonger le premier producteur mondial de cacao dans la guerre
civile. Les "Jeunes patriotes" de Gbagbo sont connus de longue date pour des
violences à caractère xénophobe, notamment leurs attaques contre la communauté
française du pays en 2004, contre ses importantes communautés burkinabé et
malienne ainsi que des Ivoiriens du Nord culturellement liés à celles-ci. Lors
d`échéances électorales précédentes, Ouattara s`était vu interdire deux fois de
briguer la présidence ivoirienne parce que son père est originaire du Burkina
Faso. "Je ne comprends pas ce qui s`est passé. Ces jeunes sont arrivés (...) et
se sont mis à détruire ce qu`il y avait dans ma boutique. Ils ont tout pillé, il
ne me reste rien", a déclaré un commerçant sénégalais, Ismaël Bah. "Qu`est-ce
que j`ai fait ? Je ne fais pas de politique." Mamadou Barro, détaillant en
téléphonie mobile et lui aussi sénégalais, a été victime d`une agression
analogue. "Toute ma boutique est en ruine. Ils ont tout volé. Tout ce que
j`avais investi dans cette affaire", a-t-il dit. Comme la plupart des dirigeants
africains, le président sénégalais Abdoulaye Wade reconnaît en Ouattara le
vainqueur du scrutin présidentiel ivoirien.(...)




 




Craintes d`une pénurie de carburant en Côte d`Ivoire




AP - Les automobilistes d`Abidjan
se précipitaient dans les stations-service mardi, puis rentraient chez eux pour
transférer l`essence dans un jerrycan afin de prévoir des stocks.




L`interdiction a été annoncée lundi soir à la télévision
publique alors que le pays se prépare à des pénuries et à un ralentissement de
l`économie en raison des sanctions imposées contre le président sortant Laurent
Gbagbo. L`Union européenne a interdit aux navires d`accoster dans le port
d`Abidjan et les stations-service sont confrontées à une chute de leurs
approvisionnements. Plusieurs stations ont déjà fermé. Mardi, des hommes armés
ont par ailleurs empêché une soixantaine de familles privées d`eau et de
nourriture de quitter une église d`Abidjan, selon l'ONU, tandis qu`un homme
ayant fui le quartier d`Abobo, témoignait des violences et de l`"odeur" de la
mort régnant dans le secteur. L`agence des Nations unies pour les réfugiés s`est
alarmée des conditions auxquelles sont confrontés les habitants qui tentent de
quitter Abobo après plusieurs jours de violences. "Il y a des informations
faisant état de nombreux cadavres, de bus brûlés, de magasins pillés, et de
jeunes miliciens attaquant les gens à l`intérieur des maisons", a précisé
l`agence dans un communiqué.[...]




 




Côte d`Ivoire : le nord ex-rebelle privé d`électricité depuis
lundi




AFP - Le nord de la Côte d`Ivoire,
sous contrôle de l`ex-rébellion alliée à Alassane Ouattara, est privé depuis
lundi de courant, une situation dont la Compagnie ivoirienne d`électricité (CIE)
a rendu responsable le gouvernement du président sortant Laurent Gbagbo. Depuis
lundi, le nord du pays est privé d`électricité comme il l`avait été fin janvier,
ont rapporté à l`AFP des habitants de plusieurs villes de la zone, tenue par
l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis 2002. Le système de distribution
d`eau nécessitant la fourniture en électricité, des coupures d`eau ont été
constatées mardi à Bouaké (centre), fief des FN. Dans un communiqué, la CIE
décline toute responsabilité dans la coupure d`électricité, rappelant que le
gouvernement Gbagbo avait "réquisitionné" son centre de contrôle ("dispatching")
mi-janvier "pour des raisons de sécurité nationale". Lundi matin, trois experts
du ministère des Mines et de l`Energie "escortés d`hommes armés, se sont
introduits au +dispatching+ et ont conduit toutes les opérations ordonnant des
manœuvres de coupure dans toutes les zones CNO (nord) alors qu`aucune exigence
d`exploitation ne l`imposait et que le réseau demeure sain", a affirmé cette
entreprise privée. "On n`a pas besoin de donner (à la CIE) des explications", a
répliqué le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. "Le
+dispatching+ est actuellement sous contrôle de l`Etat de Côte d`Ivoire, qui
optimise l`utilisation du potentiel électrique actuel en fonction de ses
priorités et de ses besoins", a-t-il dit à l`AFP. "Il n`y a pas que dans la zone
CNO qu`on observe des coupures", a-t-il ajouté, qualifiant de "saute d`humeur"
la réaction de la CIE.(...) .