LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 19 AOUT 2008

19 aoû 2008

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 19 AOUT 2008


Côte d'Ivoire: "rattrapage" fin août pour l'identification des sans-papiers
ABIDJAN, 19 août 2008 (AFP)
- Le ministère ivoirien de la Justice a annoncé mardi une session de "rattrapage" de deux semaines à partir du 27 août pour l'identification des sans-papiers en vue des prochaines élections, notamment la présidentielle du 30 novembre.50 équipes constituées sur la base des tribunaux de première instance et leurs sections détachées seront déployées" sur l'ensemble du territoire "du 27 août au 12 septembre", indique le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP. "Seules sont concernées les localités n'ayant pas été prises en compte ou ayant été insuffisamment prises en compte lors de la précédente opération" qui s'est achevée en mai avec près de 660.000 personnes identifiées, souligne le ministère. Baptisée "audiences foraines", la première phase d'identification des populations a été lancée le 25 septembre 2007. Elle consiste en la délivrance de jugements supplétifs à des Ivoiriens et non nationaux nés en Côte d'Ivoire et âgés de plus de 13 ans. Lors de la seconde phase, les Ivoiriens identifiés pourront s'inscrire sur les listes électorales sur la base desquelles seront imprimées les cartes d'électeur et les nouvelles cartes d'identité, qui ne sont plus délivrées depuis 1999, en vue de la présidentielle du 30 novembre. Les étrangers, eux, pourront obtenir un titre de séjour. L'opération a sans cesse été prolongée en raison du manque de "moyens financiers et logistiques" qui a empêché, selon le gouvernement, le déploiement dans les temps des 111 équipes de magistrats prévues pour couvrir le territoire national.L'identification est un volet important de l'accord de paix de Ouagadougou signé en mars 2007 entre l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et le président ivoirien Laurent Gbagbo.

Work Resumes At Cluff's Ivory Coast Gold Mine After Attack
ABIDJAN (Dow Jones)--
Work at Cluff Gold PLC's (CLF.LN) Angovia gold mine in central Ivory Coast has resumed following an attack by gunmen over the weekend in which two paramilitary gendarmes were killed, a source at the mine said Tuesday. "They are working at the mining site," said an employee who answered the phone at Cluff's office in Kossou, near the site, 275 kilometers north of Abidjan. The employee said the attackers hadn't taken any gold. Since the company poured its first gold on March 14, the mine has produced 2,400 troy ounces, a press release posted on Cluff's Web site said. The employee wouldn't confirm local press reports that this weekend's attack was the third of its kind since Cluff took over the mine in October 2004. The mine, also known as the Mount Yaoure gold mine, is located just south of an area controlled since 2002 by a rebel movement, known as the New Forces. Cluff's technical director, Douglas Chikohora, who flew into Ivory Coast from London after the incident, was at the mining site and wasn't immediately available for comment. The mine is expected to produce 20,000 ounces this year and 40,000 ounces in 2009. At this rate, the lifespan of the mine will be 20 years.

Côte d'Ivoire : L'ONUCI plaide pour une plus grande implication des populations dans la stabilisation
Centre d'actualités de l'ONU
– Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d'Ivoire, YJ Choi, a plaidé ce week-end en faveur d'une plus grande implication des populations dans le processus de stabilisation de la Côte d'Ivoire afin que les élections puissent se dérouler dans un climat apaisé.
YJ Choi se trouvait samedi dans la sous préfecture de Napié, à environ 25 Kilomètres de Korhogo, dans la région des Savanes (nord de la Côte d'Ivoire), en vue de sensibiliser les autorités et les élus à l'opération '1000 Microprojets' destinée aux ex-combattants et menée par l'ONUCI en partenariat avec le gouvernement ivoirien et des bailleurs de fonds internationaux, a indiqué l'ONUCI dans un communiqué.
M Choi a appelé les Ivoiriens à « travailler ensemble afin de sortir du tunnel pour restaurer la paix et la sécurité en Côte d'Ivoire ».
Concernant les 1000 microprojets, il a expliqué que leur réussite pourra contribuer à assurer la sécurité des Ivoiriens et permettre d'organiser les prochaines élections dans un climat de sécurité et de confiance. « Nous sommes là pour appuyer les Ivoiriens à organiser des élections libres, justes, transparentes et démocratiques. C'est en cela que ces 1000 microprojets, qui permettront la réinsertion des ex-combattants, sont indispensables, encore plus pour la région des Savanes car ils éviteront que ceux-ci se livrent à des actes de braquage », a-t-il dit.
YJ Choi a poursuivi lundi sa campagne de sensibilisation à Guiglo, dans la région de Moyen-Cavally (ouest de la Côte d'Ivoire). « Si la paix est troublée, je ne pourrais jamais certifier les élections. Il faut donc sécuriser les élections et pour cela, la solution est de trouver une alternative pour les ex-combattants ou les miliciens démobilisés », a-t-il dit.
Il a rappelé que la sécurité demeure une des préoccupations essentielles de la mission des Nations Unies, qui est consciente que, dans ce domaine, la proximité de la frontière libérienne représente un défi dans la région du Moyen Cavally. C'est pourquoi, il a invité les responsables administratifs, les élus et les responsables de milices à s'impliquer dans la sensibilisation.

Gbagbo à Banjul pour une "visite privée" de dix jours
AFP -
Le président ivoirien Laurent Gbagbo a quitté Abidjan lundi après-midi pour une "visite privée" de dix jours à Banjul, a-t-on appris de source officielle dans la capitale économique ivoirienne."Le chef de l'Etat a quitté Abidjan cet après-midi pour Banjul, la capitale gambienne, où il séjournera jusqu'au jeudi 28 août 2008", indique un communiqué de la présidence transmis à l'AFP.M. Gbagbo s'y rend pour une "visite privée", ajoute le texte signé de Silvère Nébout, conseiller en communication à la présidence, sans plus de précision. Le président Gbagbo a présidé jeudi un dernier conseil des ministres avant les vacances gouvernementales de deux semaines.

Côte D'Ivoire-presse-médias-Gbagbo/ Gbagbo ne veut pas emprisonner les journalistes pour ne pas en faire des "héros"
AFP - Le président ivoirien Laurent Gbagbo a réaffirmé lundi qu'il ne ferait pas emprisonner les journalistes pour ne pas en faire des "héros", à l'ouverture du 10e anniversaire du Réseau des instances africaines de régulation (RIARC) à Abidjan, a constaté un journaliste de l'AFP."Je ne veux pas fabriquer des héros. Moi, je ne mets pas les journalistes en prison ni mes adversaires politiques", a déclaré le président Gbagbo aux professionnels des médias."Je sais ce qu'est la prison. Si on te met en prison, tu deviens un héros", a lancé M. Gbagbo, lui-même ex-prisonnier politique, dont le dernier séjour carcéral remonte à février 1992, lorsqu'il était le leader de l'opposition ivoirienne. Selon le chef de l'Etat ivoirien, "si vous empêchez les gens de rire de vous, c'est le début de la dictature", invitant les hommes politiques ivoiriens à "ne pas s'occuper" de médias et de leurs animateurs. M. Gbagbo s'exprimait devant plus de 150 journalistes et professionnels des médias venus de près de 40 pays africains, européens et américains. Ceux-ci vont participer pendant trois jours à une rencontre sur le thème "régulation, démocratie et bonne gouvernance" pour célébrer le 10e anniversaire de la création du RIARC, dirigé par le burkinabè Luc Adolphe Tiao.

OPERATION MAINS PROPRES DANS LA FILIERE CACAO: les risques calculés de Gbagbo
Le Pays 19/08/2008
– « Les opérations "mains propres" ne sont pas l'apanage du seul Cameroun où le président Paul Biya a marqué les esprits en menant une chasse sans concession aux prédateurs de la République. La Côte d'Ivoire s'y est mise aussi depuis quelque temps, avec les actions judiciaires entreprises dans la filière café-cacao. Contre toute attente, des barons de la filière ont été jetés en prison, suspectés qu'ils sont d'avoir détourné d'importantes sommes d'argent. Laurent Gbagbo peut savourer les effets politiques de cette opération.
Le chef de l'Etat ivoirien, en effet, se présente sous un nouveau jour, celui de la lutte sans merci contre les détournements et la corruption. Sitôt sorti de la guerre civile, il ouvre un nouveau front contre la prévarication. Comment ne pas voir en lui un homme très courageux, qui se montre soucieux des intérêts de son pays ? Le petit peuple est sensible à ce type d'action d'éclat où les gros bonnets, accusés d'affamer les populations pour mieux s'enrichir, sont emprisonnés. A quelques mois d'une élection présidentielle cruciale, le gain politique est encore plus précieux. Si le courage politique qui soustend cette opération "mains propres" est évident, il ne faut cependant pas être dupe. Le pouvoir a dû lâcher les dirigeants de la filière café cacao sous la pression conjuguée des producteurs et des bailleurs de fonds. Aurait-il agi avec une telle fermeté si une fronde ne s'était pas organisée contre les malversations dans la filière? Un précédent existe, où le pouvoir a protégé ses proches, contre vents et marées. Dans l'affaire de pollution du Probo Koala, par exemple, le patron du port d'Abidjan n'a jamais été inquiété, malgré l'avis contraire du premier ministre d'alors, Charles Konan Banny. Dans le dossier café cacao, il est légitime de s'interroger sur la détermination du pouvoir à remonter le fil de l'affaire jusqu'aux commanditaires. Parce qu'il faut se rendre à l'évidence que les "prisonniers du chocolat", comme on surnomme les responsables détenus, ne sont que des exécutants. Avec l'audition de cinq ministres par la justice, la chaîne de responsabilité est certes montée d'un cran. Mais ils n'ont comparu qu'en témoins. Jusqu'où Gbagbo laissera-t-il la justice porter la lumière de la vérité ? Certainement qu'une barrière de sécurité a été érigée entre les accusés et le président de la république, afin que ce dernier ne soit nullement éclaboussé par cette affaire. Mais si des ministres doivent tomber pour que le président demeure ce justicier au secours des peuples tel qu'il veut apparaître, Gbagbo n'hésitera sans doute pas. En tout état de cause, Laurent Gbagbo, en stratège politique très fin, a pris des risques calculés. Il contrôle l'action de la justice, pour qu'elle ne s'emballe et ne lui échappe. De cette façon, il continue de donner l'impression de nettoyer les écuries d'Augias, tout en se prémunissant lui-même de toute suspicion. Défenseur de la veuve et de l'orphelin: un beau slogan qui porte en politique. Les partisans du pouvoir coupent de ce fait l'herbe sous les pieds de l'opposition, en prenant les devants dans la lutte contre la corruption. Encore une fois, on pourrait dire que Gbagbo a joué et gagné.

Ivoire-pollution-environnement: des victimes critiquent l'indemnisation 2 ans après
AFP
- Des victimes des déchets toxiques, déversés le 18 août 2006 à Abidjan, ont critiqué lundi, deux ans après le drame, l 'opération d'indemnisation, se disant avoir "été royalement ignorées" par le gouvernement."En ce jour anniversaire du déversement des déchets toxiques dans notre pays, notre lutte est une lutte pour la survie et la restauration de nos droits", a déclaré Mme Isabelle N'Gbé, lors d'une conférence de presse. Mme Gbè est à la tête d'un collectif des victimes de la zone industrielle de Vridi, un quartier de la capitale économique ivoirienne qui abrite quelques uns des 15 sites pollués."Nous (les travailleurs de Vridi, ndlr) avons été royalement oubliés dans l'opération d'indemnisation au profit de nos entreprises", a-t-elle souligné, réclamant "une enquête sur les fonds destinés à l'indemnisation". Ces "victimes" ont également "exigé" la dépollution totale de leur environnement de travail. Le 8 août, Okechukwu Ibeanu, le rapporteur spécial de l'ONU dans cette affaire, en visite à Abidjan, a déploré que des sites "n'aient pas été décontaminés et continuent de menacer la santé de nombreuses personnes".18 août 2006, des déchets toxiques issus du cargo pétrolier Probo Koala avaient été déversés en plein air sur une quinzaine de sites de la capitale économique ivoirienne, faisant au moins 16 morts et intoxiquant plus de100.000 personnes. Les indemnités destinées aux victimes ne représentent qu'une petite partie des 100 Mds FCFA (152 M EUR) que l'Etat ivoirien a reçus de la multinationale Trafigura, affréteur du Probo Koala. En échange, Trafigura avait obtenu l'abandon des poursuites judiciaires en Côte d'Ivoire et la libération de deux de ses cadres dirigeants, placés en détention provisoire au cours d'un déplacement à Abidjan.

Journée de deuil pour les victimes du Probo Koala
Article publié sur le site de RFI le 19/08/2008

Il y a deux ans jour pour jour, le navire pétrolier Probo Koala, en provenance d'Amsterdam, accostait au port d'Abidjan. A son bord : une cargaison de 500 tonnes de déchets toxiques. Des déchets qui allaient causer une catastrophe environnementale dans la capitale ivoirienne, faisant au moins 16 morts et intoxiquant plus de 100 000 personnes. Selon un rapporteur spécial de l'ONU, des sites à Abidjan n'ont toujours pas été décontaminés et continuent de menacer la santé de nombreuses personnes. Deux ans après la catastrophe, comment ont été traitées ces matières toxiques ?
L'enlèvement des déchets débute le 17 septembre 2006. C'est un des principaux acteurs français du traitement et du stockage de déchets, la société Tredi, filiale du groupe français Séché Environnement, qui en a la charge. Un peu plus tôt, la ministre de l'écologie et du développement durable, Nelly Olin, avait donné son autorisation pour que les déchets soient finalement traités en France.
Cette opération est délicate : il faut d'abord récupérer les boues qui ont été disséminées dans une dizaine d'endroits à Abidjan, mais aussi de la terre. Les liquides ont en effet commencé à s'infiltrer dans le sol.
Incinération à plus de 1600 degrés
La cargaison, composée de 140 conteneurs et 38 citernes est ensuite acheminée sous haute surveillance en France, au port du Havre, puis emmenée par fret en train dans le centre d'incinération de Salaise sur Sanne, dans le département de l'Isère.
Quand elle arrive sur le site d'incinération, en mars 2007, les journalistes sont présents et la population s'inquiète. Mais le gouvernement et l'entreprise assurent que ce supplément de déchets à traiter n'entraînera aucun dépassement des normes de rejets de dioxine. Le traitement, qui consiste en une incinération à plus de 1600 degrés, débute alors. Il durera neuf mois. Avant de finir leur périple en fumée, ces déchets auront servi à fabriquer de l'énergie, la chaleur se dégageant des fours ayant été utilisée pour alimenter des turbines. Ce mardi, deux ans après le drame, les victimes du Probo Koala veulent se souvenir et se recueillir... Ce mardi sera donc une journée de deuil en Cote d'Ivoire. »