LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 14 MARS 2011

14 mar 2011

LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 14 MARS 2011


Une centaine de soldats pro-Gbagbo déserteurs réfugiés au Libéria
(AFP)
– Une centaine soldats de l'armée loyale au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ont déserté et trouvé refuge au Liberia voisin de la Côte d'Ivoire, ont indiqué lundi à l'AFP des réfugiés ivoiriens au Liberia. Ces soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui étaient basés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, ont fui les combats ayant opposé les FDS à l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) à Toulépleu, à l'issue desquels la ville a été reprise le 6 mars par les FN. "Beaucoup d'entre eux sont déjà passés au Liberia. Ils sont dans la ville de Toetown et les villages environnants, ils sont plus d'une centaine, mélangés aux réfugiés" civils, a déclaré un réfugié ivoirien à Toetown. Toetown est située dans l'est du Liberia, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire, à une trentaine de km de la ville de Toulépleu. Avant de passer au Liberia, ces soldats ont laissé leurs armes de l'autre côté de la frontière, ont affirmé les réfugiés interrogés par l'AFP. Un élu local a confirmé ces informations, précisant que les déserteurs ont pris toutes les précautions pour ne pas se faire repérer par la mission des Nations unies au Liberia (Minul). "Ils ont peur d'être arrêtés par les forces de la Minul. Ils ont masqué leur identité et tout ce qui pourrait facilement les identifier", a affirmé cet élu. Quelque 75.000 Ivoiriens ont fui au Liberia, la moitié d'entre eux ayant quitté le pays depuis fin février, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. La récente flambée de violences entre le camp Gbagbo et celui de son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale et soutenu par les FN, fait craindre une guerre civile en Côte d'Ivoire. Les agences humanitaires s'inquiètent de la rapide augmentation des réfugiés et déplacés.

01 peacekeeper injured in Ivory Coast
AP WorldStream English
- A spokesman for the United Nations peacekeeping mission in Ivory Coast says a U.N. employee has been hospitalized with a head wound after being attacked. The employee's U.N.-marked car was attacked inside a parking lot in an upscale Abidjan neighborhood, the spokesman says. Spokesman Hamadoun Toure said the employee was a civilian staffer and not a peacekeeper. His SUV bearing the U.N. logo was set on fire by supporters of Laurent Gbagbo inside the parking lot of a popular shopping mall in the II Plateau neighborhood. Laurent is the country's ex-president who is refusing to leave office. Gbagbo demanded that the U.N. mission leave the country because the U.N. certified the results of last year's election showing Gbagbo had lost to his longtime rival.

Le Conseil de sécurité de l'ONU salue la position de l`UA sur la Côte d`Ivoire
Xinhuanet - Le Conseil de sécurité des Nations unies a salué vendredi la position de l'Union africaine (UA) réaffirmant qu'Alassane Ouattara est le président légitime de la Côte d'Ivoire. Dans un communiqué rendu public vendredi à l'issue d'une réunion à huis clos entre les 15 Etats membres sur la situation actuelle en Côte d'Ivoire, le Conseil de sécurité s'est également déclaré prêt à "imposer des mesures incluant les sanctions ciblées " contre toute partie qui entrave les tentatives en faveur d'une solution pacifique à la crise postélectorale actuelle en Côte d'Ivoire. Vendredi, l'UA a appelé la Cour suprême de la Côte d'Ivoire à investir Alassane Ouattara comme président du pays de l'Afrique de l'ouest.

Côte d'Ivoire : le Conseil des droits de l`homme pour une commission d`enquête
AFP
- Le Conseil des droits de l`homme de l`ONU examine lundi un rapport sur la situation en Côte d`Ivoire, qui appelle commission d`enquête internationale sur les violations des droits de l`homme dans ce pays. Le rapport de la haut commissaire de l`ONU aux droits de l`homme, Navi Pillay, qui fait suite à la session spéciale de décembre à Genève, conclut "à une détérioration drastique de la situation" depuis les élections de novembre l`an dernier."Les membres des forces de défense et de sécurité loyales à Laurent Gbagbo ont fait un usage excessif et mortel de la force pour réprimer les opposants politiques, entraînant le pays dans la tourmente et créant un climat de suspicion, de peur et de répression", relève le rapport. "L`impasse politique existante (...) constitue une menace réelle pour la protection des civils", s`inquiète la haut commissaire. Elle appelle à la mise sur pied d`une "commission d`enquête internationale crédible et représentative" pour qu`elle enquête "de manière exhaustive" sur les "graves violations des droits de l`homme commises en Côte d`Ivoire, afin que "les coupables de telles violations soient tenus pour responsables" du point de vue pénal. Un projet de résolution dans ce sens devrait être soumis au Conseil des droits de l`homme avant la fin de la session annuelle qui se termine le 25 mars. Les violences depuis le début de la crise postélectorale ont fait près de 400 morts dans le pays selon l`ONU. La haut commissaire de l`ONU a à nouveau condamné la semaine dernière les violences "systématiques et inhumaines", notant une "forte augmentation des affrontements intercommunautaires et inter-ethniques" en Côte d`Ivoire. Les agences humanitaires de l`ONU déplorent pour leur part que le conflit dans le pays soit "oublié" alors même que près de 500.000 personnes ont dû quitter leur domicile pour fuir les violences.

Abdou Diouf (OIF) en appelle à l`ONU pour faire partir Gbagbo
La Presse Canadienne
- Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou
Diouf, a appelé dimanche le Conseil de sécurité de l`ONU à "prendre ses responsabilités" en Côte d`Ivoire pour faire partir le président sortant Laurent Gbagbo et installer au pouvoir son rival Alassane Ouattara. "Je demande que le Conseil de sécurité prennent ses responsabilités pour que force reste à la légalité internationale et à la loi nationale qui a élu Alassane Ouattara", a déclaré M. Diouf dans une émission de Radio France Internationale (RFI), TV5Monde et le journal Le Monde. "Nous sommes dans une impasse politique parce que du point de vue juridique et légal, les choses sont claires: M. Ouattara a gagné les élections et l`Union africaine vient encore de le dire", a-t-il ajouté. Depuis la présidentielle du 28 novembre, la Côte d`Ivoire est déchirée par des affrontements entre partisans des deux camps. Laurent Gbagbo refuse de quitter le pouvoir, tandis que l`essentiel de la communauté internationale a reconnu la victoire d`Alassane Ouattara qui vit reclus dans un hôtel d`Abidjan. "Il ne faut pas qu`on laisse s`installer cette guerre civile. Elle commence. Il faut qu`on l`arrête", a lancé le secrétaire général de l`Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Abdou Diouf a dit fonder "beaucoup d`espoirs" dans les sanctions déjà prises par la communauté internationale contre le camp Gbagbo mais s`est dit favorable à une "solution plus radicale et plus rapide", évoquant la possibilité d`une "opération militaire". Les pays de la Communauté de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont déjà menacé Laurent Gbagbo d`une intervention militaire mais cette option est restée en suspens le temps d`une ultime médiation de l`UA. L`organisation a reconnu jeudi la victoire d`Alassane Ouattara mais n`a pas encore dit quelles mesures elle allait prendre. Pour Abdou Diouf, Laurent Gbagbo "est actuellement dans une fuite en avant" et "il finira devant la Cour pénale internationale". "Le temps ne joue pas pour lui car il est en train de gouverner un pays exsangue (...) Je ne vois pas où est la victoire dans cette situation", a ajouté M. Diouf. "Il faut que tu acceptes de quitter le pouvoir dans l`honneur et la dignité", a-t-il lancé à l`adresse du président sortant, lui demandant "d`avoir pitié de (son) peuple qui est en train de souffrir". Le secrétaire général de l`OIF a par ailleurs rejeté l`idée d`une "solution à la kényane ou à la zimbabwéenne" pour un partage du pouvoir. Il a en revanche souhaité la formation d`un "gouvernement d`union nationale" par M. Ouattara. Il s`est dit aussi "déçu" des forces armées ivoiriennes, toujours sous le contrôle de Laurent Gbagbo, expliquant avoir "fortement espéré que l`armée se rangerait du côté de la légitimité".

Réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA : Côte d'Ivoire, une ultime chance pour le dialogue
L'Essor
- Un haut représentant de l'Union africaine va négocier dans un délai de deux semaines, les modalités de mise en œuvre des recommandations du CPS. Ce devait être une réunion pour démêler l'écheveau ivoirien né du second tour de l'élection présidentielle de Côte d'Ivoire. Mais l'actualité brûlante du continent dominée par une insurrection armée en Libye a rattrapé la réunion du comité de paix et de sécurité de l'Union africaine qui s'est tenue le 10 mars dernier à Addis Abeba, la capitale éthiopienne. Ce fut alors un interminable huis-clos pour les quinze membres du Comité de paix et sécurité qui a confirmé les conclusions du panel de chefs d'Etat pour le règlement de la crise ivoirienne, dont la reconnaissance de l'élection d'Alassane Dramane Ouattara et le départ de Laurent Gbagbo. Le Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d'Ivoire, a été créé au terme du communiqué de la 259e réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, tenue à Addis-Abeba le 28 janvier 2011. Au cours de son mandat, le Groupe a procédé à une évaluation approfondie de la situation en Côte d'Ivoire sur la base des interactions qu'il a notamment eues avec Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, lors de la visite qu'il a effectuée à Abidjan, les 21 et 22 février. Ainsi que des développements intervenus depuis cette date. Il a noté avec une vive préoccupation l'évolution dramatique de la situation en Côte d'Ivoire, en particulier le nombre croissant de pertes en vies humaines, ainsi que l'escalade de l'esprit de confrontation. Il a dans son rapport remis au CPS réitéré l'appel pressant de l'UA aux parties ivoiriennes pour qu'elles fassent preuve de la plus grande retenue, s'abstiennent de tous actes et mesures de nature à saper les efforts en cours, y compris des campagnes médiatiques incitant à la haine et à la violence. Le Groupe demande également l'arrêt immédiat des tueries et exactions, ainsi que des manifestations, marches populaires et autres activités susceptibles de dégénérer en troubles et en violence. À la lumière de ce document la 265e réunion du comité de paix et de sécurité de l'Union africaine a accepté d'écouter les deux parties. Le camp Ouattara était représenté par Alassane Dramane Ouattara lui-même et celui de son rival, Laurent Gbagbo par son ancien Premier ministre, Pascal Affi Nguessan. Devant chacune des deux personnalités trônait un fanion aux couleurs de la Côte d'Ivoire comme l'exigea le camp Gbagbo. Le conclave accéda à cette requête. Au terme de ses travaux qui ont duré plu de 9 heures, le CPS a reconnu l'élection d'Alassane Dramane Ouattara en qualité de président de République de Côte d'Ivoire. (...)

Le camp Gbagbo réaffirme son opposition à la décision de l'UA
CRI - Le président du Front populaire ivoirien (FPI, parti dont est issu Laurent Gbagbo), Pascal Affi Nguessan, a réaffirmé dimanche à Abidjan l'opposition du camp Gbagbo à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) de reconnaître Alassane Ouattara comme vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne. M. Nguessan, qui animait une conférence de presse au lendemain de sa participation à la réunion de l'UA à Addis Abeba pour y représenter M. Gbagbo, a invité les Ivoiriens à rester mobilisés et à continuer la lutte. "Le Conseil de paix et de sécurité n'a pas réussi à nous convaincre que c'est Ouattara qui a gagné", a-t-il énoncé, estimant que le Conseil constitutionnel ivoirien est la seule autorité compétente à déclarer le vainqueur de l'élection présidentielle. Le président du FPI a, toutefois, déclaré que la réunion d'Addis Abeba "ouvre à la Côte d'Ivoire des fenêtres d'espoir". "La fenêtre d'espoir réside dans le fait qu'il appartient aux Ivoiriens de décider du sort du pays", a-t-il expliqué, se félicitant par ailleurs de la désignation par l'UA d'un Haut représentant en vue d'engager des négociations entre les acteurs de la crise ivoirienne. "Je demande aux Ivoiriens de rester sereins et vigilants. L'espoir est permis", a-t-il conclu. (...) En vue de résoudre la crise, le panel des chefs d'Etat de l'UA a proposé jeudi des décisions "contraignantes" qui ont consisté à confirmer Ouattara comme président élu de Côte d'Ivoire. Mais le camp Gbagbo a qualifié sur le champ ces décisions d'"inacceptables ".

Côte d`Ivoire : Paris condamne les violences, demande à Gbagbo de se retirer
AFP
- La France "condamne les violences" meurtrières samedi de forces de Laurent Gbagbo "contre des civils" dans le quartier d'Abobo à Abidjan et réclame que ce dernier quitte le pouvoir en Côte d'Ivoire, a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères. "La France condamne les attaques perpétrées contre l'ONUCI, notamment l'incendie d'un véhicule civil de l'ONUCI samedi à Abidjan, qui a blessé un soldat de cette force", a aussi déclaré lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. "Laurent Gbagbo doit tirer toutes les conséquences" des décisions du Conseil de sécurité de l'ONU "et reconnaître l'élection du président
(Alassane) Ouattara", a-t-il ajouté, en évoquant implicitement son retrait du pouvoir.
Pour la première fois depuis le début de la crise née de la présidentielle de novembre, des tirs à l'arme lourde ont retenti lundi matin à Abidjan. Cette crise a déjà fait près de 400 morts selon l'ONU, et menace de faire basculer le premier exportateur mondial de cacao dans la guerre civile.

Tirs à l'arme lourde autour de la résidence du chef d'état-major de l'armée
Xinhuanet - Des tirs à l'arme lourde ont été entendus lundi par des témoins autour de la résidence du chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité (Forces pro-Gbagbo), le général Philippe Mangou, à Abidjan. Les tirs d'une grande intensité ont débuté autour de 06h00 (heure locale et GMT), créant la panique au sein de la population riveraine dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon. Ces témoins font état de l'irruption d'un "groupe armé en treillis" à Yopougon Andokoua, dans le périmètre où habite le général Mangou. Des soldats pro-Gbagbo postés en permanence autour de la résidence ont riposté, donnant lieu à un échange de coups de feu. Des habitants joints par l'agence Xinhua affirment qu'ils sont terrés chez eux, de peur d'être atteints par des balles perdues. Une accalmie est survenue autour de 07h00 et le quartier a plongé dans un calme plat.

Abidjan : opération de ratissage des forces pro-Gbagbo à Yopougon
AFP - Les militaires fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo menaient lundi une "opération de ratissage" dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, après des tirs à l'arme lourde près de la résidence du chef des forces armées pro-Gbagbo, a-t-on appris de source militaire. "Il y a une opération de ratissage dans la zone, les FDS (Forces de défense et de sécurité, pro-Gbagbo) sont déployées. Ils cherchent notamment des caches d'armes", selon cette source au sein des FDS. Selon des témoins, quasiment tous les commerces aux alentours ont fermé et seuls des véhicules militaires parcourent les axes routiers dans ce quartier situé dans l'ouest d'Abidjan et considéré comme un bastion de M. Gbagbo. Les tirs à l'arme lourde ont été entendus de 05H00 (locales et GMT) à 07H00 dans la zone d'Andokoua, près de Des tirs sporadiques d'armes légères étaient toujours entendus en fin de matinée, selon des habitants. "On ne sort pas, on reste dans les chambres, on ne se lève même pas pour regarder, on a peur", a raconté une habitante.

Les forces pro-Gbagbo reculent à Abidjan
Le Figaro
- Après de violents heurts, les combattants pro-Ouattara contrôlent le quartier d'Abobo. Après deux mois de violences presque ininterrompues dans le gigantesque faubourg nord d'Abidjan, la bataille d'Abobo semble être entrée ce week-end dans une phase décisive. Samedi après-midi, les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Laurent Gbagbo, ont lancé une «grande offensive» contre les insurgés. Dans la zone de Plateau Dokui, à mi-chemin entre le cœur de ce vaste bidonville et le quartier résidentiel de Cocody, où se trouve la résidence du président sortant, les tirs à l'arme lourde ont retenti jusqu'en fin de soirée. L'assaut, qui a fait au moins une dizaine de morts selon un décompte établi par l'AFP, semble finalement avoir été «contenu» par les insurgés. «Nous attendons maintenant le feu vert de notre hiérarchie pour passer à l'offensive et marcher sur le centre d'Abidjan», assurait dimanche le lieutenant David Boigny, que les combattants rebelles présentent comme un de leurs chefs. Baptisés «commandos invisibles» en raison de la discrétion qu'ils ont d'abord cultivée, ces combattants hostiles à Laurent Gbagbo s'affichent désormais sans complexe aux quatre coins d'Abobo. Vêtus de guenilles ou de fragments d'uniforme dérobés aux policiers et aux militaires ennemis tombés sous leurs balles, les simples soldats sont armés de kalachnikovs, de fusils de chasse, de couteaux ou d'antiques pistolets qui semblent tout droit sortis d'un film de pirates. Pour toute protection, la plupart d'entre eux portent sous leur T-shirt ou autour de leur biceps des «petits habits», ces fétiches supposés les préserver du mal. À y regarder de près, cependant, cette armée de fortune s'appuie sur un certain savoir-faire et semble avoir reçu un soutien matériel non négligeable. Radios, détecteurs de métaux et autres pick-up sans plaque minéralogique sont ainsi apparus du jour au lendemain sur les pistes d'Abobo. Du bout des lèvres, tel officier vêtu d'un gilet pare-balles flambant neuf admet par ailleurs que ses combattants disposent d'armes lourdes pour affronter les FDS. Ce qui contribue sans nul doute à expliquer que les «commandos invisibles» aient, en quelques semaines, réussi à repousser leurs adversaires à la lisière du quartier. Entre 2 500 et 3 000 hommes. «C'est Gbagbo lui-même qui nous arme, sourit Yaya Bamba, un autre "chef". Chaque fois que nous mettons ses troupes en déroute, nous récupérons des uniformes, des kalach, des RPG et parfois des mitrailleuses.» Énigmatique, il complète : «Une partie de notre matériel provient de personnes de bonne volonté...» S'agit-il des rebelles des Forces nouvelles ? Ou de quelque pays étranger ? Yaya Bamba n'en dira pas plus et il demeure impossible d'identifier les soutiens de cette jeune armée - sauf à prêter foi à la propagande débridée du camp Gbagbo, qui accuse l'Onuci et la France de leur livrer du matériel militaire. «Le plus important, c'est que notre armée s'est constituée à partir de soldats venant de tous les horizons pour apporter enfin la liberté et la démocratie en Côte d'Ivoire», insiste le lieutenant Boigny. Âgé de 31 ans, cet ancien officier des FDS dit avoir fait défection le 18 décembre dernier, lorsque, deux semaines après l'élection d'Alassane Ouattara, la police a ouvert le feu sur des manifestants à Abobo. «Ce jour-là, j'ai pris mon uniforme, mon arme de service et j'ai quitté mon camp de Cocody pour venir ici», raconte-t-il. Jonglant avec ses deux téléphones portables qui sonnent en permanence, l'officier affirme aujourd'hui se trouver à la tête de 500 combattants dans la zone d'Abobo, sur un effectif global qui serait compris entre 2 500 et 3 000 hommes. «Nous combattons pour déposer Laurent Gbagbo», assure-t-il, jurant que d'autres combattants attendent un «feu vert» pour se soulever dans les quartiers pro-Gbagbo de Yopougon ou de Port-Bouët. Plusieurs civils fauchés. Quoi qu'il en soit, il est indéniable que les insurgés ont «sécurisé» une grande partie d'Abobo, où la population civile était, il y a peu, harcelée par les FDS. A l'entrée du quartier PK-18, qui sert désormais de QG aux «commandos invisibles» de nombreuses maisons portent les stigmates des combats qui se sont tenus le 28 février dernier. «Les chars de Gbagbo avaient pris position là-haut, se souvient Alassane Touré, l'un des rares habitants de ce «village» à ne pas avoir fui, en montrant la route qui domine le périmètre. Vers 17 heures, ils ont ouvert le feu et les bombes ont commencé à pleuvoir un peu partout. On s'est tous allongés sous des matelas. Ça a duré jusqu'à 2 heures du matin...» Samedi, une nouvelle fois, plusieurs civils ont été fauchés dans Abobo lors de l'offensive menée par les FDS. En début d'après-midi, Silué Fouzongori, commerçant en pièces détachées pour ordinateurs, a été blessé par une balle qui lui a traversé la mâchoire. «Je rentrais à la maison lorsque j'ai entendu des chars arriver derrière moi, rapporte le garçon, rencontré dans une clinique du quartier. Avec mon frère, on a tout de suite essayé de se cacher mais les tirs ont commencé. D'un coup, j'ai eu très mal au visage et j'ai vu mon sang couler.» Le camp Ouattara a dénoncé des «tueries aveugles» de «civils innocents» tandis que le porte-parole de Laurent Gbagbo appelait la population à rester calme. Malgré l'issue encore incertaine des affrontements, le président sortant apparaît cependant chaque jour un peu plus isolé, tant au plan militaire que sur le terrain diplomatique. Vendredi, le haut représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire, qui fut le premier à reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, a annoncé, sibyllin : «Je n'ai jamais douté que la volonté du peuple ivoirien prévaudrait à la fin. Et la fin arrivera plus tôt qu'on ne le prévoit.»

Abobo la proie de violents affrontements
France Soir
- De violents affrontements entre les partisans d'Alassane Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo ont fait huit morts samedi dans le quartier d'Abobo, à Abidjan. Abobo est sous le choc dimanche. Dans ce fief d'Alassane Ouattara, les affrontements avec les FDS (Forces de défense et de sécurité) de Laurent Gbagbo ont été sanglants samedi. Et pour cause, le président décrié de Côte d'Ivoire a employé les grands moyens pour combattre les « terroristes » favorables à son rival : 600 militaires, des blindés et deux hélicoptères. Cette « offensive du désespoir » comme l'a qualifié le camp Ouattara, la première d'envergure depuis le début de la crise postélectorale en novembre, aurait fait au moins huit morts à Abobo. Toute la journée de samedi, le quartier le plus peuplé d'Abidjan (1,5 million d'habitants) a résonné des tirs à l'arme lourde. Aucun bilan n'était disponible dimanche matin mais le calme était revenu. L'entourage d'Alassane Ouattara a dénoncé des « tueries aveugles » contre des « civils innocents ». « On a eu la peur de notre vie » « Pendant six heures (samedi), on a entendu les balles siffler, on a eu la peur de notre vie », a raconté un cadre de banque habitant à Angré, au nord du quartier résidentiel de Cocody et à proximité immédiate des combats dans le sud du quartier d'Abobo. « Depuis longtemps, on entendait des échos des combats d'Abobo mais cette fois, nous l'avons vécu », a-t-il souligné. Sur le terrain, il semblerait que les opposants armés à Laurent Gbagbo n'aient pas été délogés d'Abobo. Pour l'instant, les violences dans la capitale économique sont limitées à ce quartier et ses environs immédiats. Mais les activités sont fortement ralenties dans les autres secteurs de la ville. Par ailleurs, un soldat de l'ONU ghanéen a été blessé samedi à Abidjan dans l'attaque d'un véhicule civile de l'Onuci (la mission des Nations-Unies sur place). Cette brutale dégradation de la situation intervient après le sommet jeudi de l'Union africaine à Addis Abeba ayant confirmé le blocage politique: si l'UA (Union Africaine) a confirmé Alassane Ouattara comme président élu, le camp Gbagbo a catégoriquement rejeté cette position. Le président sortant a tenu samedi soir « à rassurer la population quant à l'issue certaine de cette crise » post-électorale, selon un communiqué lu à la télévision. Il « appelle toute la population à rester calme et l'informe qu'il s'adressera bientôt à toute la nation ».

Une centaine de soldats pro-Gbagbo déserteurs réfugiés au Libéria
AFP - Une centaine soldats de l'armée loyale au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ont déserté et trouvé refuge au Liberia voisin de la Côte d'Ivoire, ont indiqué lundi à l'AFP des réfugiés ivoiriens au Liberia. Ces soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui étaient basés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, ont fui les combats ayant opposé les FDS à l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) à Toulépleu, à l'issue desquels la ville a été reprise le 6 mars par les FN. "Beaucoup d'entre eux sont déjà passés au Liberia. Ils sont dans la ville de Toetown et les villages environnants, ils sont plus d'une centaine, mélangés aux réfugiés" civils, a déclaré un réfugié ivoirien à Toetown. Toetown est située dans l'est du Liberia, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire, à une trentaine de km de la ville de Toulépleu. Avant de passer au Liberia, ces soldats ont laissé leurs armes de l'autre côté de la frontière, ont affirmé les réfugiés interrogés par l'AFP. Un élu local a confirmé ces informations, précisant que les déserteurs ont pris toutes les précautions pour ne pas se faire repérer par la mission des Nations unies au Liberia (Minul). "Ils ont peur d'être arrêtés par les forces de la Minul. Ils ont masqué leur identité et tout ce qui pourrait facilement les identifier", a affirmé cet élu. Quelque 75.000 Ivoiriens ont fui au Liberia, la moitié d'entre eux ayant quitté le pays depuis fin février, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. La récente flambée de violences entre le camp Gbagbo et celui de son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale et soutenu par les FN, fait craindre une guerre civile en Côte d'Ivoire. Les agences humanitaires s'inquiètent de la rapide augmentation des réfugiés et déplacés.

Après la reconnaissance de la victoire d'ADO par l'UA : Que fera maintenant Gbagbo ?
Le Pays
- Que fera donc Gbagbo après la reconnaissance par l'UA (Union africaine) de la victoire d'Alassane Dramane Ouattara (ADO) ? Il est en effet demandé au Conseil constitutionnel d'organiser instamment l'investiture de ce dernier. Pour le panel, Laurent Gbagbo a perdu l'élection présidentielle et doit, de ce fait, se retirer. Son départ et la mise en place des nouvelles institutions doivent se faire dans les deux semaines qui suivent. Le processus sera supervisé par un haut représentant de l'Union africaine qui se réserve le droit de prendre « les mesures nécessaires » en cas d'échec du processus. Gbagbo, le chef de l'Etat ivoirien sortant, doit prochainement s'adresser à ses compatriotes. On s'attend donc qu'il leur livre ainsi qu'à l'opinion internationale et africaine, son appréciation personnelle des conclusions des travaux du panel des cinq chefs d'Etat africains dépêchés par l'Union au chevet de la Côte d'Ivoire. Pour le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'guessan, qui représentait Laurent Gbagbo à Addis Abeba, l'Union africaine a accouché d'une souris. Pour lui, le panel n'a pas servi à grand-chose et les résolutions de l'UA ne seront pas suivies. En revanche, dans le camp adverse, on ne cachait point sa satisfaction. Gervais Kakou, ministre des Affaires étrangères d'Alassane Ouattara, était présent à Addis Abeba. Selon lui, incontestablement, Alassane Dramane Ouattara vient de remporter une victoire diplomatique sur la scène africaine. On sait que l'Union africaine a même invité le président élu de Côte d'Ivoire à former un gouvernement d'union nationale. Le Premier ministre, les ministres de l'Intérieur et de la Défense seront nommés après consultation du Cadre permanent de concertation (CPC), cet organe issu des accords de Ouagadougou, et qui rassemble les quatre principaux acteurs de la scène politique ivoirienne, dont Laurent Gbagbo. Ces mesures de l'UA semblent redonner vie à la médiation burkinabè à travers le CPC. Mais surtout, elles signifient en même temps une défaite pour Laurent Gbagbo et ses alliés. Parmi eux, figure le Sud-africain Jacob Zuma. Selon une source diplomatique, ce dernier serait même demeuré "étrangement silencieux" lors des débats d'Addis Abeba. Chacun se demande aujourd'hui, à travers la sous- région, l'Afrique et le monde, comment réagira le président ivoirien sortant. Se laissera-t-il visiter par la sagesse ? Autrement dit, tournera-t-il dos aux pressions des faucons qui peuplent son entourage ? Ou au contraire, osera-t-il apporter un démenti à ceux qui ne lui ont jamais fait confiance et donc s'attendent à le voir verser encore une fois dans le ridicule ? Nous estimons, pour notre part, que Laurent Gbagbo doit, avec un dernier sursaut d'orgueil, suivre la voie indiquée par l'UA. Il s'agit d'une perche providentielle que lui tendent ses pairs afin de l'aider à sortir du guêpier dans lequel ses propres partisans l'ont jeté. Sans doute l'accent belliqueux va-t-il encore l'emporter pendant quelque temps ! Il reste toutefois que cela ne changera rien à la décision de l'UA qui a jugé le dossier « clos ». (...)

Pro-Ouattara forces take fourth town in Ivory Coast
AFP World News
- Forces allied with internationally recognised Ivorian president Alassane Ouattara on Sunday seized control of a fourth town from forces loyal to strongman Laurent Gbagbo in the west of the country, both sides reported. The New Forces (FN) fighters "took the town of Doke, between Toulepleu and Blolequin," a member of the pro-Gbagbo militia told AFP by phone. "Our troops are currently stationed in Doke," according to an FN leader based in Man, the main town in western Ivory Coast bordering Liberia. Since mid-February, the FN -- who have held the north of the country since 2002 -- have captured four towns. Their biggest prize has been the town of Toulepleu, which fell on March 6 after fighting against the Defence and Security Forces (FDS) loyal to Gbagbo and militias who support them.
The pro-Ouattara fighters aim to seize the city of Blolequin, about ten miles (16 kilometres) from Doke, which would open access to the port of San Pedro in the southwest, the largest cocoa-exporting port in the world. "They are moving towards Blolequin," said a pro-Gbagbo militia member, describing the FN fighters as "well equipped" with "rocket launchers and machine guns". "We are preparing to defend Blolequin with the FDS because after that they intend to move towards Guiglo and Duekoue," two strategic towns in the region," he said. FN leader Guillaume Soro, who is also Ouattara's prime minister, visited the west this week, urging his men to "secure" the area and drive out Gbagbo's "mercenaries". "We received orders from the prime minister. We will not lay down arms," said the FN official in Man. The former frontline which separates the FN-controlled north from the Gbagbo-run south RUNDS THROUGH The western region. The renewed fighting comes as Abidjan itself is witnessing clashes between pro-Ouattara fighters and the FDS in the northern suburb of Abobo, a Ouattara stronghold. The FDS launched an offensive in Abobo on Saturday which left about 10 people dead but they do not appear to have gained ground.

Côte d'Ivoire: Les Forces nouvelles prennent une ville dans l'ouest
L'Expansion
- Depuis mi-février, les FN, qui tiennent le nord du pays depuis 2002, ont pris quatre localités dans l'ouest. Les forces alliées à Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, ont pris dimanche une quatrième localité de l'ouest du pays aux forces fidèles au chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo. A l'issue de combats, les "rebelles" des Forces nouvelles (FN) "ont pris la ville de Doké, entre Toulépleu et Bloléquin", a affirmé à l'AFP un milicien pro-Gbagbo, joint par téléphone depuis Abidjan. Depuis mi-février, les FN, qui tiennent le nord du pays depuis 2002, ont ainsi pris quatre localités dans l'ouest, leur prise majeure ayant été la ville de Toulépleu, tombée le 6 mars après des combats contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo et les miliciens qui les appuient. San Pedro en ligne de mire. L'objectif des forces pro-Ouattara est de prendre la ville de Bloléquin, à une dizaine de kilomètres de Doké, qui leur ouvrirait un accès au centre-ouest et au port de San Pedro (sud-ouest), le plus grand port d'exportation de cacao au monde. "Nous nous préparons avec les FDS à défendre Bloléquin parce qu'après Bloléquin ils comptent aller jusqu'à Guiglo et Duékoué", deux villes stratégiques de la région, a déclaré un milicien pro-Gbagbo, décrivant les combattants FN comme "bien équipés", dotés "de lance-roquettes, de mitrailleuses". L'ouest du pays est traversé par l'ancienne ligne de front, qui sépare le nord FN du sud contrôlé par le camp Gbagbo. Poursuite des affrontements à Abidjan. La reprise des combats dans la région la plus instable du pays intervient au moment où Abidjan est elle-même le théâtre d'affrontements armés entre insurgés pro-Ouattara et FDS, dans le quartier d'Abobo (nord), bastion du rival de Laurent Gbagbo. Les FDS ont conduit samedi une offensive à Abobo, qui s'est soldée par la mort d'une dizaine de personnes mais ne semblait pas pour l'heure avoir fait bouger les lignes sur le terrain. Quartier le plus peuplé d'Abidjan avec quelque 1,5 million d'habitants, Abobo est devenu l'épicentre de la crise post-électorale, qui a fait près de 400 morts dans le pays selon l'ONU. Loin des caméras, Alassane Ouattara a effectué pendant ce temps un retour discret au Golf hôtel d'Abidjan. Dans un communiqué, ses services ont confirmé ce retour "après un bref séjour à l'étranger, qui l'a conduit successivement à Addis Abeba, en Ethiopie, du 9 au 11 mars 2011, et à Abuja au Nigeria du 11 au 12 mars 2011".

Ivory Coast media becomes propaganda battleground
Reuters
- Is Ivory Coast a victim of a racist global conspiracy led by France and the United Nations to oust Laurent Gbagbo and plunder the country's resources? Or is it a country that has been plundered by Gbagbo, who is losing his illegitimate grip on power as the army deserts him and his money runs out? It depends on whose media you believe in the cocoa producing nation held hostage by a power struggle between Gbagbo and rival Alassane Ouattara, recognised internationally as winner of a November presidential election that Gbagbo refuses to concede. The dispute has brought the West African state to the brink of civil war, and propaganda has become a weapon -- one that is making it more dangerous for journalists to operate. "I don't believe anything I read in the Ivory Coast press," said Gerard Mel, who runs a mobile phone cabin service. "Even a simple fact, they'll tell you such wildly different versions." Ouattara launched a television station last month, which supporters say counterbalances state TV. But press freedom watchdogs accuse both sides of using the media they control to spread propaganda. "What the Ivorian press is doing is dangerous," Stephan Goue, head of the Ivorian Committee to Protect Journalists, told Reuters. "They're so partisan. They've no interest in journalism or the truth. They're playing politics." No newspapers have been published since Friday, when forces loyal to Gbagbo threatened the printing press not to produce pro-Ouattara papers, so it decided not to print any, Goue said. As the propaganda war gets nastier, journalism is getting more hazardous, with many arrested, roughed up or, in the case of a pro-Gbagbo Notre Voie daily reporter, beaten to death by a pro-Ouattara mob in southern Abidjan. A front page story on the state-run Fraternite Matin on Thursday, the last available day for newspapers, accused the U.N. mission of plotting a war in Ivory Coast. It offered no evidence to support the accusation. Gbagbo supporters torched a U.N. vehicle and assaulted its driver on Saturday. Gbagbo is said to be furious with the United Nations for recognising Ouattara's win. State-run RTI regularly runs reports of a French-led foreign plot to oust him -- playing on resentment against the French for decades of colonial rule. U.N. mission chief Y.J. Choi warned Gbagbo's "propagandists" on Friday that they potentially face war crimes charges. Many of RTI's broadcasts start "The President of the Republic of Ivory Coast His Excellency Laurent Gbagbo, elected by the Ivorian people ..." Gbagbo's Notre Voie says France is planning "genocide". Meanwhile, pro-Ouattara La Patriote's page one on an African Union summit on Thursday reads: "Red carpets, motorcades, flashing lights: Ouattara received like a head of state." Ouattara papers often have to temporarily shut after receiving death threats. With so little fact about, L'Inter and Soir Info, the two main independent papers, often find themselves running propaganda from both sides to let the audience decide. The international press has been under attack from Gbagbo's camp since it reported Ouattara's win in the poll, which only worsened when it reported killings of his supporters. Interior Minister Emile Guirieoulou denounced the foreign press for "lies" last Saturday, after they reported that Ivorian forces killed seven women at a protest. That was despite several witnesses seeing it, the army admitting it (but later backtracking) and a video that shows the women marching, then some falling in a heap as gunshots ring out and an armoured vehicle marked "police" drives by. BBC and Radio France International, the two main foreign stations have been cut for two weeks, with no official reason. Two journalists for a northern television station have been held in a maximum security prison since they were snatched by pro-Gbagbo gunmen in late January. They have yet to be charged.