La revue de presse internationale du lundi 10 Janvier 2011

10 jan 2011

La revue de presse internationale du lundi 10 Janvier 2011


Crise ivoirienne: médiation de l`ex-président nigérian Obasanjo à Abidjan

A.F.P.
- L'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo a rencontré dimanche à Abidjan successivement Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, une médiation pour tenter de résoudre la grave crise politique en Côte d'Ivoire, a-t-on appris auprès des deux camps. Après de premiers tête-à-tête dans la foulée de son arrivée samedi, M. Obasanjo s'est entretenu de nouveau dimanche avec les deux hommes. Sa visite n'avait pas été annoncée, pas plus que le cadre dans lequel il l'effectue. Le président sortant Laurent Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'il ne cède pas le pouvoir à M. Ouattara, reconnu chef d'Etat par la communauté internationale. Selon une source diplomatique africaine, M. Obasanjo a été envoyé en mission par le président en exercice de la Cédéao, le chef d'Etat nigérian Goodluck Jonathan. L'ex-dirigeant du Nigeria a expliqué à M. Gbagbo "le caractère inéluctable de l'alternance" au sommet de l'Etat ivoirien, et fait part de "la détermination de l'Afrique à atteindre cet objectif", selon cette source. Il a exprimé à M. Ouattara "le soutien fort de la communauté internationale" et son attachement au "respect des résultats" de la présidentielle du 28 novembre "tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI)", a indiqué ce diplomate.
La CEI avait déclaré vainqueur M. Ouattara mais le Conseil constitutionnel avait invalidé ces résultats et proclamé élu M. Gbagbo. Le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, qui a également rencontré M. Obasanjo, a affirmé au contraire que ce dernier effectuait une "mission de prospection", "non officielle" même s'il en "a informé certains chefs d'Etat de la région". "Il n'a aucune solution et il est venu, en ami de la Côte d'Ivoire, pour qu'on recherche ensemble des solutions", a assuré à l'AFP ce proche de M. Gbagbo. L'ex-numéro un nigérian devrait quitter la Côte d'Ivoire lundi, a-t-il précisé. Une nouvelle mission de la Cédéao, accompagnée par l'Union africaine, a échoué le 4 janvier à Abidjan à trouver une issue à la crise, qui a fait autour de 200 morts selon l'ONU depuis mi-décembre.

La crise ivoirienne "sera dénoué", selon le président béninois Boni Yayi
Xinhuanet - Le président béninois Thomas Boni Yayi, l'un des trois médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour la crise ivoirienne, a déclaré dimanche à Brazzaville que cette est en voie d'être dénouée. "Nous avons de l'espoir que le dossier sera dénoué et que de plus en plus notre continent puisse rapidement régler cette question et en tirer surtout les leçons pour l'avenir sur tout le contient, que nos démocraties permettent à nos peuples de choisir librement leurs dirigeants dans la transparence et la paix et que nous prenions le temps d'aller rapidement, dans un élan sous- régional, régional ou continental, vers la prospérité partagée", a déclaré Boni Yayi à la presse à son arrivée à l'aéroport international Maya-Maya de Brazzaville. Boni Yayi a affirmé qu'il est venu à Brazzaville pour " recueillir les sages conseils de son aîné, le président Sassou Nguesso", visant une sortie de crise pacifique en Côte d'Ivoire. "Tout le monde souhaite que ce dossier se déroule dans la paix et la CEDEAO estime aujourd'hui que le moment est venu d'aller vers nos chers aînés des autres sous-régions pour voir concrètement comment nous allons examiner ce dossier", a-t-il souligné. Selon le président béninois, la question ivoirienne sera examinée prochainement à Ndjamena au Tchad où plusieurs chefs d' Etat africains vont se retrouver à l'occasion des festivités marquant le cinquantenaire de l'indépendance du Tchad. "Nous allons certainement nous retrouver à Ndjamena, les chefs d'Etat ne vont pas vous décevoir, décevoir ce continent qui attend beaucoup de la paix, parce que sans la paix il ne peut avoir le développement de notre cher continent et surtout faire en sorte que nous puissions inverser cette image qui nous est collée, un continent abandonné ; nous sommes décidés à aller de l'avant", a conclu Boni Yayi. Le président Yayi a eu un long tête à tête dimanche après-midi avec son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso. Il doit se rendre lundi à Ndjamena au Tchad.

L`ancien président du Nigéria s`est rendu en Côte d`Ivoire
A.P. - L'ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo s'est rendu en Côte d'Ivoire pour une visite surprise tard samedi, dans une tentative d'aider à la résolution de la crise politique qui sévit au pays. La situation s'est aggravée après que plusieurs autres leaders de pays de l'Afrique de l'Ouest n'eurent pas réussi à convaincre le président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, de céder le pouvoir au gagnant de l'élection présidentielle Alassane Ouattara. Un journaliste de l'Associated Press a indiqué avoir vu M. Obasanjo, entouré de ses gardes du corps, descendre dans un luxueux hôtel d'Abidjan. L'ancien leader nigérian a refusé de donner davantage de détails sur le programme de sa visite. L'envoyé spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, a mentionné que M. Obasanjo s'était déplacé pour «discuter de la crise post-électorale». Alassane Ouattara a été reconnu comme vainqueur de la présidentielle ivoirienne par la communauté internationale mais depuis plus d'un mois, M. Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite électorale et de céder le pouvoir. Une délégation de présidents de trois pays de l'Afrique de l'Ouest s'est rendue en Côte d'Ivoire à deux reprises pour tenter de persuader Laurent Gbagbo de céder sa place à M. Ouattara. Le président sortant a refusé et s'accroche au pouvoir, alors que les groupes de défense des droits humains accusent ses forces de sécurité d'avoir enlevé et tué des rivaux politiques. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, composée de quinze pays, a menacé de recourir à la force militaire pour forcer M. Gbagbo à quitter son poste. Le soutien dont bénéficierait une telle opération n'est pas certain. Le président du Ghana a déclaré, vendredi, que son pays ne serait pas apte à envoyer des soldats.(...)

Ouattara justifie sa victoire dans la presse française et accuse Gbagbo d'avoir causé des problèmes en Côte d'Ivoire
Xinhuanet - Alassane Ouattara, le vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne proclamé par la Commission électorale du pays, a justifié vendredi dans la presse française sa victoire électorale, en accusant son rival Gbagbo d'avoir causé des problèmes au pays africain "depuis dix ans". Selon lui, l'utilisation de "la force légitime" dans le cadre de la CEDEAO (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest) pourrait être un éventuel choix pour sortir la Côte d'Ivoire de sa crise post-électorale, si M. Gbagbo refuse toujours de quitter le pouvoir. Dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro parue vendredi, M. Ouattara a rappelé qu'il avait élu président de la Côte d'Ivoire avec 54,10% des suffrages exprimés, résultats déclarés par la Commission électorale indépendante et ensuite "certifiés à la fois par la CEDEAO et par l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies".

"Les rapports de tous les préfets ont dit que les élections s'étaient déroulées normalement", a rétorqué M. Ouattara, accusé d'avoir mené de fraudes massives dans le Nord par son rival dans l'élection présidentielle, le président sortant du pays Laurent Gbagbo. "Refusant sa défaite électorale, Gbagbo a fait pression sur le Conseil constitutionnel, afin que ce dernier invalide quelque 700.000 suffrages des départements du Nord et du Centre acquis à ma cause", a-t-il révélé. Convaincu de sa victoire, M. Ouattara insiste que son camp n'acceptera jamais de recomptage. "Gbagbo s'était engagé par écrit à respecter leur verdict. S'il ne le fait pas, c'est parce qu'il cherche à gagner du temps, afin de continuer à faire venir des mercenaires à sa solde (...) il est temps que tout cela s'arrête". Selon M. Ouattara, son adversaire est en fait la cause de nombreux problèmes de la Côte d'Ivoire. Mais il est prêt à accorder à ce dernier une amnistie afin d'installer la paix dans le pays africain.(...) Au cas où le président sortant refuse ses propositions, M. Ouattara envisage de chercher la solution par "les mesures coercitives que la CEDEAO pourrait prendre pour le persuader, voire pour le forcer à quitter le Palais présidentiel".

"L'organisation régionale peut commencer par lui interdire tout voyage dans la sous-région et sur le continent africain. Il peut y avoir le gel de ses avoirs sur l'ensemble du continent africain, ainsi qu'une interdiction d'utilisation de l'espace aérien", a-t-il précisé. "Si rien ne marche, il peut y avoir ensuite l'utilisation de la force légitime", a-t-il ajouté finalement. Pourtant, M. Ouattara a souligné que cette "force légitime" qu'il évoquait n'est pas le synonyme d'"une guerre que viendraient faire aux Ivoiriens des contingents de la CEDEAO". "On peut imaginer une opération ciblée sur la présidence. En Amérique latine ou en Afrique, il y a déjà eu de telles opérations, destinées à retirer par la force d'un pays un élément perturbateur", a-t-il suggéré, faisant allusion à Manuel Noriega au Panama et à Charles Taylor au Liberia.

Abidjan: la mouvance pro-Gbagbo organise un rassemblement contre "la guerre"

A.F.P. - Plusieurs centaines de Ouest-Africains et d`Ivoiriens se sont rassemblés dimanche à Abidjan pour dire "non à la guerre" et à une opération militaire ouest-africaine destinée à chasser du pouvoir Laurent Gbagbo, dont la mouvance organisait la manifestation. "Envoyer des militaires de la Cédéao" (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) en Côte d`Ivoire "mettrait en péril la vie" des millions de ressortissants de la région qui y vivent, a averti Emile Kima, figure de la communauté burkinabè dans le pays et de la mouvance pro-Gbagbo.La Cédéao a menacé M. Gbagbo de recourir à la force s`il refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. "Il faut éviter absolument ce conflit", a lancé M. Kima lors de cette réunion au Palais de la Culture, décoré des drapeaux des pays d`Afrique de l`Ouest. "L`Ecomog ne viendra jamais ici!", a-t-il assuré en référence à la mission de paix ouest-africaine envoyée au Liberia dans les années 1990, en appelant au "dialogue" entre les deux rivaux. Au nom du président en exercice de la Cédéao, le numéro un nigérian Goodluck Jonathan, l`ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo effectuait ce week-end une visite surprise à Abidjan pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise.

Les Ivoiriens veulent-ils eux-mêmes éviter le pire ?
Le Faso.net - Quand on suit l'évolution de la situation sociopolitique actuelle en Côte d'Ivoire, il y a des moments où on est écoeuré. A la limite on se demande si certains acteurs de cette crise, si certains Ivoiriens eux-mêmes veulent la paix dans leur propre pays. Véritablement, c'est à croire que ces gens-là n'aiment pas leur pays. En Côte d'Ivoire, il y a eu des élections. Tout le monde a suivi. Les résultats issus des urnes, que tout le monde connaît n'ont pas été respectés jusqu'au terme du processus. Les sympathisants de Laurent Gbagbo, président sortant au sein de la Commission électorale indépendante ont empêché les commissaires et le porte-parole de cette commission de publier dans les délais les résultats provisoires de l'élection. Ça, tout le monde a vu et en est témoin. Le Conseil constitutionnel qui a proclamé dans la catastrophe les résultats définitifs donnant Laurent Gbagbo vainqueur a bien suivi cette situation. Sans rien dire. Attendant, à l'affût que les délais soient prescrits pour publier ses résultats et imposer Gabgbo dans son fauteuil. Et c'est surtout la célérité avec laquelle tout ce travail a été fait qui a intrigué les observateurs et démocrates de bon sens. L'Organisation des Nations unies qui avait la charge de certifier le résultat du scrutin s'est imposée en indiquant que le vrai vainqueur n'est pas celui proclamé par le Conseil constitutionnel. Il n'en fallait pas plus pour qu'une fois de plus, des Ivoiriens sortent les grands couteaux contre des Ivoiriens. Un langage à la fois ordurier, va-t-en-guerre, et à la limite irresponsable s'est installé. Avec comme principal relais la Radiotélévision ivoirienne. Comme un éclair, la RTI que tout le monde a vu conduire professionnellement irréprochablement le scrutin s'est mué en un média de propagande, d'incitation à la haine, et à la limite à la xénophobie. Et c'est principalement sur cette chaîne, dont les animateurs ne font rien pour arranger les choses que sont diffusés ces messages de personnes à la limite illuminée. Le dernier fait, et qui ne peut en aucun cas passé inaperçu a été le passage sur les antennes de cette même télévision de pasteurs ( ?) dont l'un a osé dire en substance que Dieu (Paix sur lui) a envoyé Laurent Gbagbo pour purifier, éclairer les Ivoiriens et la Côte d'Ivoire. Que Dieu a envoyé Laurent Gbagbp pour qu'il y ait la paix, le développement en Côte d'Ivoire. Quand j'a écouté tout cela, ma première impression à chaud était de dire que si de telles personnes existent en Côte d'Ivoire, c'est que le pays est foutu à jamais. Que la religion, si c'en est une, verse dans une telle démagogie, dans une telle myopie, dans une telle désinformation et prenne partie, c'est la Côte d'Ivoire qui est foutue à jamais. Si, en plus, on considère les plus de 200 morts depuis la mi-décembre, on est en doit de se demander s'il faut encore attendre que tout se gâte davantage pour y mettre un holà. C'est grave, ce qui peut venir après en Côte d'Ivoire. Heureusement, le lendemain j'ai eu un peu de réconfort quand j'ai suivi sur la même chaîne de télévision (que je regarde par curiosité professionnelle) le Médiateur de la République et la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire qui a demandé avec insistance à tous les acteurs de s'abstenir de tout propos provocateur, susceptible d'envenimer la situation. Mais une chose que je n'ai pas entendue, c'est la mise en garde qu'il fallait adresser à la RTI. Qui, chaque jour que Dieu fait, suit les traces de cette tristement célèbre Radio Mille collines. Qui a été le principal instigateur du génocide rwandais. Que Dieu nous en épargne. Et nous éloigne des illuminés.(...)

Pain bénit pour Gbagbo
L'Observateur Paalga - Alassane Dramane Ouattara, seul président reconnu par la communauté internationale ; La CEDEAO plus déterminée que jamais ; Gbagbo de plus en plus isolé. Cinq semaines après le hold-up électoral du 3 décembre en terre d'Eburnie, de telles rengaines et que savons-nous d'autres encore, continuaient d'être ressassées, prophétisant à qui mieux mieux la chute imminente comme un fruit mûr sinon, pourri à souhait, de Koudou Laurent Gbagbo. Et il y avait de quoi faire aveuglement foi à de telles incantations quand jeudi dernier encore, après avoir vainement manié la carotte d'un exil cinq étoiles chez l'Oncle Sam, l'administration américaine a sorti le bâton des sanctions pécuniaires en annonçant à son tour, le gel des avoirs du wanted de Cocody, de sa "sorcière" d'épouse et de trois des âmes damnées qui l'entourent. A la vérité, les choses ne semblent pas aussi simples qu'on veut nous donner à croire. Car l'enfant de Mama n'est peut-être pas, ou du moins pas encore, ce fauve aux abois qui n'attend plus que sonne l'hallali pour rendre gorge. Voyons à titre illustratif du côté de la CEDEAO, laquelle dès la commission du coup d'Etat constitutionnel, a semblé parler d'une seule et même voix déterminée : en avant toutes pour l'estocade militaire s'il le faut. La Gambie, sans attendre, avait déjà ouvert le bal des anti-interventionnistes en rejetant tout net l'idée d'une solution au fil de l'épée. Mais s'agissant alors d'un petit poucet qui ne pèse que du peu de poids dont pèsent son économie et son armée sur la balance communautaire, un Etat qui pis est dirigé par un président fantasque, pour ne pas dire ubnesque, à la Yaya Jameh, bof ! Qu'un pelé et quelques tondus manquent à l'appel, qu'importe ! Mais quand viennent à leur emboîter le pas des mastodontes de la taille et du poids du Ghana d'Atta Mills, c'est tout autre chose. Ce pays, on le sait, avait déjà émis quelques bémols quant à la faisabilité d'une équipée armée pour débusquer l'usurpation, en refusant que son territoire puisse abriter quelques forces prépositionnées que ce soit à cet effet. Et voilà que vendredi dernier par la voix de son président, il est monté d'un cran dans le Ritcher de l'anti-interventionnisme en se déclarant disposé à travailler avec n'importe quel gouvernement, n'importe quel homme qui viendrait à l'emporter en Côte d'Ivoire. Si cela ne s'appelle pas un joli pied-de-nez au chœur des jusqu'au-boutistes de la CEDEAO, il faudrait bien reviser du tout au tout nos cours de sciences politiques. En tout cas, le cher Gbagbo, au su de l'acte de neutralité qui vient ainsi de poser son grand voisin de l'Est, son alter ego es productions d'or, de pétrole et surtout de cacao, Gbagbo disons-nous, a certainement bu son premier petit lait de la nouvelle année. Et cela avec d'autant plus de volupté qu'à côté de ceux qui parlent haut comme le Ghana, il s'en trouve bien d'autres qui ne disent rien mais n'en pensent pas moins. Autre pain bénit pour l'ancien et présomptueux challenger de feu Félix Houphouët-Boigny ; c'est la décision ou plutôt l'absence de décision du Conseil des ministres de l'UEMOA qui vient de se tenir dans la capitale malienne. Cette messe ministérielle des grands argentiers de l'espace CFA de l'Afrique de l'Ouest, devait se conclure par une magistrale conférence de presse du gouverneur de la BCEAO, Louis Henri Dacoury-Tabley.

A grand renfort de communiqués, le ban et l'arrière-ban de la communauté médiatique y avaient été expressément conviés et pour cause : ce devait être la toute première fois que le gouverneur sortirait de son silence de Sphinx depuis que la crise post-électorale s'est mise en place chez le plus grand porteur de parts de l'Union monétaire. Tous se sont donc préparés à y accourir, impatients de savoir de quelle bonne nouvelle le banquier des banquiers serait porteur. Ou plus exactement impatients de savoir s'il confirmerait en les explicitant, les oukazes du conclave tenu le 23 décembre à Bissau, ne reconnaissant désormais que la seule signature d'Alassane Dramane Ouattara ou de ses fondés de pouvoir, comme ayant autorité légale sur les comptes de la Côte d'Ivoire. Et patatras, c'est le flop. La conférence de presse est reportée sine die ou plutôt à un sommet ad hoc des chefs d'Etat, prévu la semaine prochaine sur les bords du Djoliba. Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? A-t-on estimé qu'à Bissau nos ministres étaient allés plus loin que n'autorisaient leurs pouvoirs même s'ils n'ont pu prendre une telle décision, seuls comme de grands garçons, sans en référer à leurs patrons ? Même si les représentants de Ouattara ont été admis à siéger es qualités au pupitre battant pavillon ivoirien, tout porte à croire qu'il y a eu loin de l'empressement et des fatwas de Bissau, à ce qui semble avoir été une partie de valse- hésitations à Bamako. De ce point de vue encore, l'homme de Simone trouvera motif supplémentaire à savourer du petit lait, car tout indice de discorde chez les amis de ses ennemis jurés, aura toujours de quoi lui mettre du baume au cœur. Reste à implorer tous nos grands dieux pour que fort du soutien en creux que vient de lui prodiguer Atta Mills, Gbagbo dans sa fuite en avant, ne si pique pas de faire la nique au franc CFA en se rapprochant de la zone ceddi, faute de battre sa propre monnaie. N'oublions jamais qu'un de ses bras droits, le président de l'Assemblée nationale Mamadou Coulibaly, monétariste de renom, n'a jamais fait mystère de son hostilité névrotique pour l'arrimage du CFA à l'euro.

Silence radio sur la Côte d'IvoireL'Observateur Paalga (Burkina Faso) - Silence radio sur la Côte d'Ivoire. En tout cas, ce week-end aura été sans grande nouveauté sur la crise postélectorale ivoirienne. Sur le plan médiatique, pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Alors qu'on attendait de savoir ce que le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dirait au sujet du pays d'Houphouët-Boigny après la rencontre des ministres des Finances de l'UEMOA dans la capitale malienne, Bamako, pschitt ! La sortie du patron de la banque des banques ouest-africaines n'eut pas lieu. Alors, une actualité chassant l'autre, la Communauté internationale a eu, au cours de ces deux jours, d'autres sujets de préoccupation : l'enlèvement suivi de l'assassinat, au Niger, des deux Français. A cela s'ajoutent les émeutes en Algérie et en Tunisie avec leurs bilans macabres, et le référendum sur le Sud-Soudan. La Côte d'Ivoire reléguée au second plan ? Pas du tout. Toutefois, force est de reconnaître que, plus le temps passe, plus cela fait l'affaire du président Gbagbo. Sans compter les fissures, sinon les soutiens à peine voilés que l'actuel locataire du palais de Cocody commence à engranger. Ainsi en est-il du refus du Ghana d'envoyer des troupes militaires en cas d'utilisation de la force légitime par la CEDEAO. En attendant, la crise reste intacte et bien malin est qui saura deviner son dénouement.

UEMOA - Le communiqué de presse de la réunion du Conseil ordinaire des ministres de l'Union

BCEAO
- Le conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s'est réuni en session ordinaire, le vendredi 7 janvier 2011, dans les locaux de l'Agence principale de la Bceao à Bamako, en République du Mali ; sous la présidence de M. José Mario Vaz, ministre des Finances de la République de Guinée Bissau, son président en exercice. Ont également pris part à ces travaux, M. Soumaïla Cissé, président de la Commission de l'Uemoa ; M. Philippe-Henri Daoucoury-Tabley, gouverneur de la Bceao ; M. Abdoulaye Bio-Tchané, président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et M. Léné Sebgo, président du Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (Crepmf). Au titre de la Bceao, le conseil s'est préoccupé de l'impact de la crise politique en Côte d'Ivoire sur la situation monétaire, économique et financière dans l'Union. Les ministres ont, à cet égard, demandé aux organes et institutions de l'Union de leur soumettre prochainement, une évaluation globale des répercussions de cette crise sur la situation macroéconomique de l'Union. Le conseil des ministres a examiné l'état de mise en oeuvre des décisions de sa session extraordinaire du 23 décembre 2010 consacrée à la crise politique en Côte d'Ivoire. Le conseil a donné des orientations et instructions nécessaires à la Bceao pour faciliter la mise en œuvre des actions identifiées dans ce cadre et permettre la stabilisation du système bancaire de l'Union. (...)