La communauté internationale finance au quotidien le processus électoral, selon Georg Charpentier

7 nov 2008

La communauté internationale finance au quotidien le processus électoral, selon Georg Charpentier

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire et coordinateur humanitaire, Georg Charpentier, était « L'invité de la rédaction » de l'ONUCI FM. A cette occasion, il a fait un état des lieux de l'appui accordé par la communauté internationale dans le cadre du soutien aux activités de sortie de crise en Côte d'Ivoire.

ONUCI-FM: Monsieur Georg Charpentier, bonjour !

GEORG CHARPENTIER: Bonjour!

ONUCI-FM: Le financement du processus électoral est d'actualité. Peut-on, aujourd'hui, faire le point du basket fund, en ce qui concerne l'état de la trésorerie et les activités à financer ?

GEORG CHARPENTIER: Après la réunion du CEA (Comite d'évaluation et d'accompagnement de l'Accord) à Ouagadougou, on peut dire qu'aujourd'hui, effectivement, le basket fund pour les élections contient 10 milliards de FCFA qui, d'ailleurs est en pleine exécution, étant donné que le processus électoral dans plusieurs facettes a véritablement démarré. Donc sous l'orientation de la CEI (Commission électorale indépendante) et avec une administration assurée par le PNUD, nous sommes en train de débourser quotidiennement sur le basket fund pour soutenir le processus électoral. Des éléments comme les urnes, les équipements pour les bureaux électoraux, la formation et la sensibilisation sont tous des rubriques sur lesquelles on débourse au niveau du basket fund, tous les jours.

ONUCI-FM: Les autres volets, ce sont la réinsertion et le service civique. Est-ce que ces volets n'ont pas de difficultés financières particulières ?

GEORG CHARPENTIER: Il y a, en effet, un basket fund « sortie de crise » qui est aussi en pleine exécution et qui inclut aujourd'hui 20 million de dollars, à peu près, et qui est consacré à soutenir des actions dans des domaines différents dans le cadre des programmes de sortie de crise du Premier Ministre, notamment le redéploiement de l'administration dans les zones CNO, la réhabilitation communautaire, l'appui aux personnes déplacées, la réinsertion des ex-combattants et des jeunes, etc.

ONUCI-FM: Le système des Nations Unies en Côte d'Ivoire et le Gouvernement ivoirien ont signé un accord de coopération, l'UNDAF 2009-2013.Qu'est-ce que l'UNDAF et quelle est l'enveloppe financière qui lui est consacrée ?

GEORG CHARPENTIER: L'UNDAF, qui a été signé en juillet avec le Ministre du Plan, est le document cadre stratégique pour incorporer tous les programmes des agences du système des Nations Unies représentées en Côte d'Ivoire. L'objectif est de créer un cadre cohérant, programmatique et stratégique dans lequel agissent les agences du système des Nations Unies. Cela pour qu'il y ait une cohérence dans les ressources que les Nations Unies emmènent dans le pays par l'intermédiaire de ces différentes agences spécialisées. Le leadership de la planification du développement économique sur le moyen et le long terme se fait avec le ministère du plan. Cela se fait en même temps ou en alignement et surtout en appui au programme de développement à moyen terme du Gouvernement de la Côte d'Ivoire. Il est illustré par le PSCP (le Programme de Stratégie Contre la Pauvreté) qui est en cours d'élaboration par une équipe multisectorielle dirigée par le Ministère du plan et qui couvre la même période 2009-2013.

ONUCI-FM: Quels sont les programmes ciblés par cette coopération avec le système des Nations Unies ?

GEORG CHARPENTIER: Les cinq domaines en cours sont : la consolidation de la paix, la bonne gouvernance économique et démocratique, la création d'emploi et la protection de la sécurité alimentaire. Le quatrième domaine c'est de faciliter l'accès aux services sociaux de base et le cinquième finalement, c'est la protection des ressources environnementales.

ONUCI-FM: Récemment vous étiez dans l'Ouest et le Nord de la Côte d'Ivoire pour une mission humanitaire inter-agences. Quel était le but de ce voyage et que peut-on retenir ?

GEORG CHARPENTIER: Tout d'abord, ce cadre stratégique humanitaire, nous l'avons révisé, depuis maintenant deux ans, à la baisse puisque les besoins strictement humanitaires ont beaucoup diminué et les besoins qui se font sentir de plus en plus sont des besoins de relance économique et de développement. Néanmoins, avec les partenaires humanitaires, nous avons pu constater qu'il y a encore quelques poches de besoins qui nécessitent une intervention. Les deux domaines prioritaires sont l'appui à la stabilisation et le retour et la protection des personnes déplacées dans l'Ouest, c'est-à-dire la région du Moyen Cavally, des 18 Montagnes (...) On a constaté une recrudescence de la malnutrition dans le Nord et donc on l'a inscrite dans le cadre de cette stratégie. Pour bien asseoir les projets, les initiatives à financer, la programmation du financement, nous nous sommes rendus sur le terrain et d'abord à l'Ouest, avec un certain nombre d'agences et de partenaires ONG qui sont impliqués directement dans cette action à l'Ouest et même avec un représentant des bailleurs de fonds pour qu'il puisse témoigner de lui-même et puis aussi partager avec ses pairs la situation réelle dans l'Ouest. Nous avons fait la même chose au Nord, les partenaires étaient légèrement différents. Ce sont eux qui nous ont accompagné puisque la thématique est différente et porte sur la sécurité alimentaire et la malnutrition. Mais le schéma est le même.

ONUCI-FM: Georg Charpentier, je vous remercie !

GEORG CHARPENTIER: Merci à vous !